Et si un tableau pouvait parler ? Dire tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend, partout où il est accroché ?
Le portrait de la baronne Betty de Rothschild, peint par Ingres en 1848, raconte un siècle et demi des fastes et des tourments de sa famille. Du 19 rue Laffitte, où se croisaient le duc d'Orléans, Rossini, Chopin, Balzac, Adolphe Tiers et Napoléon III, à l'hôtel Lambert aujourd'hui, en passant par les années sombres de l'Occupation et les généreux prêts aux musées, se dévoile l'une des plus célèbres et des plus secrètes dynasties financières d'Europe.
« À ses compétences d'historien, établies par de nombreuses biographies - Gaston Gallimard, Kahnweiler, Camondo, Hergé -, Pierre Assouline associe des brillants dons de conteur. » Dominique Fernandez
William Walker est un lecteur de Byron, un enfant du siècle romantique. Quand sa fiancée meurt, il noie son chagrin dans l'aventure, arme un équipage, part en flibuste et devient président du Nicaragua. Il finira fusillé sur une plage hondurienne. De William Walker à la chute des sandinistes à la fin du XXe siècle, en passant par Simon Bolivar et Che Guevara, deux siècles de révolutions latino-américaines.
'Pura Vida est un roman mémorable écrit depuis l'intérieur du tiers-monde : il m'arrive de croire que Patrick Deville est le pseudonyme d'un individu né en Amérique latine.' Paco Ignacio Taïbo II
Dans un hospice situé aux confins du New Jersey et de la Pennsylvanie, le calme de l'existence est rompu, comme chaque été, par une fête, qui est aussi l'occasion d'une traditionnelle vente de charité (et donc d'un contact avec le monde extérieur). Dès le matin les vieillards s'affairent à leurs préparatifs, malgré la menace d'un gros orage, qui finalement éclate. Heureusement les nuages disparaissent au bout de quelques heures, et la fête commence en fin d'après-midi.
Autour du nouveau directeur, Stephen Conner, un jeune administrateur peu doué pour le contact humain, Updike croque une série de personnages attachants - du doyen des pensionnaires, Hook, quatre-vingt-quatorze ans, qui apparaît comme un sage vénérable, au plus jeune, Gregg (soixante-dix ans seulement !), qui se comporte un peu comme un gamin mal élevé...
Premier roman de l'auteur de Couples et des séries Bech et Rabbit, ce livre, auquel plusieurs figures féminines apportent un climat de tendresse et de lumière, a conquis d'emblée la critique américaine et le public.
Vingt-cinq ans après avoir écrit un roman d'amour, un commis aux écritures revient sur ce traumatisme ancien et démarre une sorte de journal, à la recherche de ces innombrables écrivains négatifs qui emplissent de leur assourdissant silence l'histoire de l'écriture. Livres inachevés ou inachevables, succès posthumes, auteurs d'un seul livre, maniaques du pseudonyme, incapables majeurs, désespérés a priori, militants de l'ineffable ou nègres consentants... Tous ces petits-cousins de Bartleby forment une constellation d'où, à n'en pas douter, sont sortis les meilleurs, quand ils n'y sont pas tout simplement restés. Dans ces labyrinthiques notes de bas de page destinées à commenter un texte invisible, en quête de tous ces livres qui demeurent en suspension dans la littérature mondiale, Vila-Matas montre à quel point cette crise touche à l'essentiel de tout projet d'écriture.
«Martín s'arrêta. Son coeur battait à grands coups. La jeune fille s'avança. Arrivée près de lui, elle dit : Je t'attendais.» Alejandra embrase l'esprit, le coeur et le corps de Martín. Elle a pour ancêtres des héros de la révolution et des fous. Il est le fils d'une prostituée et d'un artiste raté. Leur amour sera fulgurant, leur destinée cruelle. À travers eux, c'est toute une vision de l'Argentine et de son histoire qui surgit : sa démesure, ses fantômes et son improbable salut.
Athènes, de nos jours. Nausicaa, une dame de quatre-vingt-neuf ans, demande à un étudiant en philosophie qu'elle héberge d'enquêter sur le mont Athos, cette « république monastique » où les femmes ne sont pas admises. Nausicaa songe-t-elle à laisser sa fortune aux moines ? Espère-t-elle retrouver son frère disparu il y a cinquante ans ? Au hasard de lectures et de rencontres singulières, le jeune homme va découvrir une communauté richissime, qui pèse d'un poids considérable sur la vie politique du pays, et dont personne ne prend le risque de contester les privilèges ni de dévoiler les secrets...
Vassilis Alexakis nous livre une exploration aussi captivante que troublante, jouant des références érudites avec humour, tissant, au fil des pages, un véritable éloge de la philosophie, une célébration du doute en somme.
« C'est l'histoire d'un assassinat. Il n'a pas encore eu lieu. Mais il aura lieu. (Il a tout intérêt.) Je connais l'assassin, je connais l'assassinée. Je connais l'heure, je connais le lieu. Je connais les mobiles (ses mobiles à elle) et je connais les moyens. Je sais qui sera le faire-valoir, le dupe, le pauvre bourriquet qui lui aussi sera totalement détruit. Et je ne pourrais pas les arrêter, je ne pense pas, même si je le voulais. La fille mourra. C'est ce quelle a toujours voulu. On ne peut pas arrêter les gens une fois qu'ils ont commencé. On ne peut pas arrêter les gens une fois qu'ils ont commencé à créer. »
Avec London Fields, Martin Amis nous offre une satire contemporaine, dont le titre champêtre résonne comme une dernière note ironique dans une métropole londonienne hantée par l'Apocalypse.
Prix Nobel de littérature en 1978, Isaac Bashevis Singer évoque ici la communauté juive de Pologne à la veille de l'holocauste.
Dernier adieu nostalgique à son enfance, illuminée par la présence radieuse de la petite Shosha et menacée déjà des premiers feux de l'apocalypse.
« Soudain, j'eus le sentiment que je voyais tout cela pour la dernière fois. J'essayais de graver dans ma mémoire chaque ruelle, chaque maison, chaque magasin, chaque visage. Je me disais que c'était sans doute ainsi qu'un condamné en route vers l'échafaud regarderait le monde. Je prenais congé de chaque colporteur, de chaque portier, de chaque marchand ambulant - même des chevaux des droshkys, dont les grands yeux à la pupille noire semblaient exprimer un mélange d'angoisse et d'acceptation, comme s'ils savaient qu'ils en étaient à leur dernier voyage. »
Ce recueil réunit des nouvelles écrites par Romain Gary entre 1935 et 1967, depuis lors introuvables car éparpillées dans diverses revues aujourd'hui disparues : « L'Orage » (1935), « Une petite femme » (1935), « Géographie humaine » (1943), « Sergent Gnama » (1946), « Dix ans après ou la plus vieille histoire du monde » (1967), ainsi que « Le Grec » et « À bout de souffle » (1970) restées à ce jour inédites.
Ces textes contiennent déjà en germe l'obsession de Romain Gary pour les thèmes du dédoublement, de la fuite et du suicide, qui poursuivront l'écrivain jusqu'à la fin de sa vie.
Une fois encore, Annie Proulx nous plonge au coeur de l'Ouest américain, âpre désert de beautés et de dangers, à la rencontre de personnages isolés, tourmentés, qui avancent coûte que coûte sur une route dont ils sont à la fois les héros et les prisonniers.
C'est à un voyage jusqu'à l'ultime frontière d'un monde presque disparu, et jusqu'aux dernières franges de l'âme des hommes, qu'elle nous convie, elle qui sait comme personne conjuguer le réalisme et l'intime pour explorer le mythe américain, le confronter à ses contradictions et ses excès, ses violences et ses splendeurs.