Quiconque nourrit un homme est son maître

Quiconque nourrit un homme est son maître
London Jack
Ed. Editions du Sonneur/La petite collection

On connaît le Jack London (1876-1916) aventurier du grand Nord, marin des mers du Sud, chercheur d'or, vagabond du rail. On connaît aussi le London chantre de la nature sauvage, militant politique, défenseur des déshérités. Mais on ignore souvent le London polémiste qui, prenant ici prétexte de la condition de l'écrivain obligé de prostituer son talent pour vivre, fustige une société où l'argent est roi.

L'office des vivants

L'office des vivants
Gallay Claudie
Ed. Babel

Dans la maison perdue en haut de la montagne habitent le Père, la Mère, Marc et Simone. Et puis Manue, l'inattendue tombée du ciel une nuit, belle et forte comme une étoile. Derrière le village des Cimes il y a une forêt, pleine d'arbres majestueux et effrayants, et il y a des loups. Le Père travaille un peu, boit beaucoup, et cogne facilement ; les enfants poussent telle l'herbe folle. Marc dit que, quand il sera grand, il partira loin, et il emmènera Manue avec lui.

Dans un décor intemporel de nature sauvage et fascinante, de misère affective et de violence, l'amour fou d'un grand frère pour sa demi-soeur transcende un quotidien sordide par l'irruption du tragique le plus déchirant. Dès ce premier roman, Claudie Gallay étonne grâce à son style âpre et compassionnel et à un univers très personnel, sombre mais traversé par la recherche de l'espoir, du salut, de la beauté.

Un amour classique. Petits romans

Un amour classique. Petits romans
Hua Yu
Ed. Babel

Un enfant de quatre ans, en provoquant accidentellement la mort de son cousin, déclenche une série de vengeances qui anéantira une famille entière. Un jeune lettré, candidat aux examens impériaux, traverse sur son chemin une ville florissante et y rencontre, comme en rêve, une merveilleuse jeune fille. Un personnage à l'identité incertaine nous parle d'une présence féminine qui le hante, peut-être celle de Yang Liu, la jeune fille morte en lui léguant ses yeux... Dans un café, deux hommes ont assisté à un meurtre. Leur relation épistolaire, nourrie d'hypothèses sur les mobiles de ce crime, s'achèvera en tragédie...

Oniriques et cauchemardesques, ces « petits romans » où se devine parfois l'influence de Kafka ou de Borges ont fait connaître Yu Hua dès la fin des années 1980. Écrits au lendemain d'une période dramatique de l'histoire chinoise qu'ils désignent sans la nommer, ils allient la puissance de l'imaginaire à la profondeur de la réflexion métaphysique, et proposent une vision fantastique et troublante de la Chine contemporaine.

Los boys

Los boys
Diaz Junot
Ed. 10/18

«Roman ? Recueil de nouvelles ? Ni l'un ni l'autre, mais une série de vignettes sur un jeune garçon de Saint-Domingue prêt à émigrer aux Etats-Unis, et qui composent une fresque au petit point. On suit le narrateur de l'enfance à l'âge presque adulte : il y a la vie dans les rues avec les copains, les petits boulots, la recherche d'herbe pour fumer le week-end. [...] Junot Díaz - que les critiques américains rapprochent de Raymond Carver - se révèle un authentique écrivain : il a un ton, une langue, qui mêle l'anglais à l'argot hispano-dominicain, qui brise la phrase et reproduit, en la magnifiant, la langue parlée dans les barrios de Saint-Domingue. Le dernier récit, consacré à l'arrivée aux Etats-Unis du père du narrateur, est éblouissant. On attend avec un intérêt sincère le premier roman de Junot Díaz.» Christophe Mercier, Le Point

Monnaie bleue

Monnaie bleue
Leroy Jérôme
Ed. La petite Vermillon/La table ronde

Monnaie bleue est l'histoire secrète, violente et sombre de la France de la toute fin du vingtième siècle.

On assistera, dans ce roman noir, à la vie habituelle des proies et des cibles d'un ordre social d'autant plus impitoyable qu'il est menacé.

On assistera également aux manipulations, chantages et assassinats divers orchestrés par ceux qui veulent continuer à défendre l'indéfendable : polices parallèles, conseillers occultes et chiens de garde médiatiques.

Mais il sera aussi et surtout question, ici, de vengeance, d'honneur et d'amour fou.

Banquise

Banquise
Prudon Hervé
Ed. La petite Vermillon/La table ronde

Sainte-Mouise-sur-Dèche, banlieue. Deux moyens d'en sortir : par la porte - mais alors on revient - ou par la fenêtre - et là, c'est radical. Pour Bonnes-Joues Schmitz, ç'a été radical. Qui l'a suicidé ? La banlieue, affirme le commissaire Pojarski, qui professe le desesperanto.

Publié en 1980 et devenu introuvable, Banquise est le troisième roman d'Hervé Prudon. Il a revu et corrigé cette nouvelle édition, qu'il a enrichie d'un avant-propos.

Microfilm 2mi354

Microfilm 2mi354
La Barbera Serge
Ed. Petite collection/Allia

La force de l'habitude sans doute. Serge La Barbera

 Présentation de l'éditeur

Un texte hybride mêlant recherches historiques et récit autobiographique. Il a pour point de départ des microfilms de rapports de police sur des accidents de la route survenus en Tunisie dans les années 1950, en période coloniale. L'objectivité scientifique est associée à l'histoire de l'auteur, fils de colons, pour évoquer les aspects politiques, sociaux et individuels de la colonisation.

Le singe vient réclamer son crâne

Le singe vient réclamer son crâne
Dombrovski Iouri
Ed. Verdier poche

« J'ai commencé à écrire ce roman à l'automne de l'année 1943, sur un lit d'hôpital, n'ayant en ma possession qu'un unique cahier d'écolier dont m'avait fait cadeau le médecin et un bout de bois sur lequel était attaché une plume. » L'auteur de ces lignes, Iouri Dombrovski, écrivain, historien, anthropologue, archéologue, poète, juif, tzigane, russe et polonais a trente-six ans. Il sort de quatre ans de camp sibérien.

Ce roman, son premier texte achevé, déjoue toutes les attentes. Car en pleine guerre patriotique, au fond du Kazakhstan, il invente un pays ressemblant à une France possible que les nazis occupent, il invente une famille ordinaire où des humanistes résistent, d'autres trahissent, il invente des officiers nazis falsifiant des fossiles pour rester crédibles, il invente un monde redevenant primate. Il invente tout. Mais, en 1949, son livre sera qualifié de « cosmopolite fasciste », et son auteur renvoyé pour dix ans en Sibérie. À son retour, en 1958, cet homme en trop, comme tous les revenants des camps, reprend son roman, se remet à inventer...

« Dombrovski est un écrivain puissant, ses intrigues ont la vivacité d'intrigues policières, ses dialogues sont dramatiques. Il mérite un public large, car cet écrivain indéniablement très raffiné, très cultivé, sait toucher son lecteur de façon immédiate. »
P. Pachet, La Quinzaine littéraire.

A bas la nuit !

A bas la nuit !
Goetz Adrien
Ed. Livre de poche

La femme la plus riche d'Europe, excentrique et imprévisible, a décidé de léguer sa collection de tableaux et sa fortune à un jeune inconnu, un beur né en banlieue. Qui est ce Maher ? Des galeries aux musées, le monde de l'art prétend connaître ses secrets.

Un couple de conservateurs de musée le rencontre lors d'une fête à Florence. Sa fiancée Jeanne est enlevée sous leurs yeux. Rançon : sept tableaux de la collection, étrangement liés entre eux. Une traque s'engage, entre l'Italie, la Suisse, un château en Auvergne et une île du Pacifique. Les vrais héros de cette intrigue sont-ils Uccello, Le Caravage ou Maher ? Qui percera le mystère de ce Gatsby moderne ?

Les jours de la femme Louise

Les jours de la femme Louise
Bourdouxhe Madeleine
Ed. Babel/Actes Sud

Elles s'appellent Louise, Anna, Blanche ou Clara. Elles sont ouvrière, femme au foyer, mère seule avec un enfant, bonne chez Madame. Elles sont confrontées à la vie, à l'amour, à l'ennui, à la frustration, à la violence des hommes, leur indifférence ou leur condescendance. Toutes ont en commun des rêves trop grands pour elles, des peurs d'enfant, des désirs qui n'osent s'exprimer. Alors elles avancent vaille que vaille, tombent et se relèvent, touchantes de fragilité, admirables de courage opiniâtre, fortes de leur douceur même, belles de tout cet espoir lumineux en elles que rien ne parvient à éteindre.

Ce qui bouleverse, dans l'écriture de Madeleine Bourdouxhe, c'est son style simple et franc, en empathie troublante avec les personnages, son réalisme poétique qui ne craint pas l'engagement social ou féministe mais privilégie l'émotion, la justesse psychologique.

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