Bleu de fuite

Bleu de fuite
Emmanuel François
Ed. Stock

'Donc un principe et un conseil, Uccello. Le principe : revenir toujours au dernier indice. Avant que la trace ne soit perdue, il y a bien un petit quelque chose qui pourrait constituer un début de piste. En l'occurrence le dernier indice concerne votre ami Pouchkine et non la femme qui est une abstraction pure.
Il soupira.
La femme est toujours une abstraction pure.
Puis il s'épongea le front.
Et le conseil, monsieur Stein ?'
Présentation de l'éditeur

Pierre Guyotat. Essai biographique

Pierre Guyotat. Essai biographique
Brun Catherine
Ed. Léo Scheer

L'un des plus grands créateurs vivants, le plus mystérieux sans doute, est ici, pour la première fois, au-delà des clichés et de la légende, placé en pleine lumière, vie et oeuvre mêlées. S'appuyant sur une vaste documentation inédite et de très nombreux témoignages, et forte d'une connaissance intime des textes, Catherine Brun offre, dans une synthèse unique de l'enquête biographique et de l'analyse littéraire, les clés indispensables pour entrer dans cette oeuvre qui, de Tombeau pour cinq cent mille soldats et Eden, Eden, Eden à Progéniture, n'a jamais cessé de fasciner, de scandaliser et de bouleverser. Quarante ans de combat pour une écriture devenue langue, puis verbe, mais aussi d'un constant engagement dans le siècle. Une vie et une création portées par le même inlassable mouvement, en transformation permanente, et dont chacun verra avec évidence, au terme de ce passionnant récit, qu'elles constituent une aventure humaine, intellectuelle et artistique essentielle à notre temps.
Présentation de l'éditeur

Au grand mroir

Au grand mroir
Ortlieb Gilles
Ed. Gallimard/L'un et l'autre

Dans l'oeuvre de Baudelaire, le recueil de notes et de fragments intitulé Pauvre Belgique n'est qu'une litanie d'injures et d'éructations à l'égard des Belges et de Bruxelles. Baudelaire s'est cependant obstiné à rester dans ce pays qu'il exécrait malgré l'échec de sa recherche d'un nouvel éditeur. L'auteur a enquêté sur place et étudié la correspondance du poète pour comprendre sa décision.

Son nouveau gîte bruxellois ne doit pas être beaucoup plus spacieux que sa chambre de l'hôtel de Dieppe, mais il offre encore cet avantage précieux d'être autre, ailleurs, différent. Et puis la Grand'Place n'est pas loin avec sa flèche ajourée, ses dorures, ses frontons en escalier, ses cavaliers sur les toitures et son style joujou, et les bruissantes galeries Saint-Hubert à deux pas. La ville, pour ce qu'il en a aperçu au cours de ses premières explorations, tiendrait plutôt de la grosse bourgade que d'une vraie capitale, la Senne puante qui court encore, ces années-là, à ciel ouvert, n'est pas la Seine, on l'a dit et il le répétera, mais il tâchera de s'y faire, comme à l'odeur des draps. Baudelaire n'est d'ailleurs pas venu ici pour flâner, de nombreuses tâches l'attendent et il s'y attelle sans tarder. Quoi faire d'autre, d'ailleurs, sinon s'occuper à occuper ses journées, et tenter de justifier ainsi ce qu'il faut bien appeler sa fuite? G.O.




Les Sept Peurs

Les Sept Peurs
Maréchaux Laurent
Ed. Le Dilettante

Premier roman

Adolescent, il se rêvait Lord Jim ou Martin Eden. À l'heure ou plus d'un ambitionne d'être golden boy, pilote d'avion, chirurgien-dentiste ou informaticien, lui se voyait déjà aventurier avec pour tout bagage sa seule peur.
Du sable froid des arènes espagnoles aux paillasses humides des geôles républicaines, des braquages foireux au combat héroïque des moudjahidin afghans, du monde délétère des affaires aux mystères des mers du Sud, ce premier roman nous entraîne dans les tribulations naïves et incongrues d'un jeune homme de bonne famille en quête d'émotions fortes.
Être ou ne pas être, devenir un homme libre à défaut d'être un homme d'honneur, c'est toujours en avoir ou pas.
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Au bout de la route

Au bout de la route
Hardy Antoine
Ed. Christian Bourgois

Premier texte d'un très jeune auteur à qui s'est imposé le récit du voyage d'un homme d'une vingtaine d'années, Nikolas. Voyageur ou vagabond, pour qui le départ constitue l'essence de l'existence. Il choisit de partir sans but, de revenir sans raison, homme à la fois d'ici et d'ailleurs, qui espère trouver au bout de la route un autre qui n'est que lui-même. Dans un village arrimé à la mer, deux rencontres successives vont éclairer son parcours : une jeune femme et un prêtre.

Nikolas reste libre - à la fois soucieux de cette liberté et du prix qu'elle lui coûte - un espoir sans fin, insensé, où le passé pèse tout son poids et où l'avenir effraie par ses incertitudes.

«Je ne sais pas d'où est venu ce texte, il est né du hasard, même si le désir n'était pas absent. Les mots me sont venus, je les ai écoutés, et j'ai écrit avec une fureur qui est aussi celle de vivre.»
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Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire

Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire
Campa Laurence
Ed. Gallimard/Foliothèque

Un essai

Étude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'oeuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse.

Un dossier

Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Éclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents.

Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire
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Passion Apollinaire. La poésie à perte de vue

Passion Apollinaire. La poésie à perte de vue
Laurence Campa & Michel Décaudin
Ed. Textuel

«Homme-époque», ami des peintres, journaliste, critique, éditeur, conteur, Apollinaire est un poète pluriel.

Cette incursion dans sa vie et dans son oeuvre est avant tout un voyage: lieux traversés, arpentés, visités, lieux de rêverie, de flânerie, de bohème, espace de l'amour, espace de la guerre, territoires imaginaires et poétiques.

Considérant que la poésie n'a pas de frontières, qu'elle unit la vie, l'imagination et le langage, que les arts dialoguent et se mélangent, Apollinaire chante, exprime et invente «la poésie à perte de vue».


Cette reconstitution iconographique est une première.

À travers 500 documents, elle brosse le portrait intime d'un inventeur de formes qui voulait être ici et ailleurs, tout le temps, et avec tous; mais dépeint aussi une oeuvre à l'art cinétique sans égal. Laurence Campa et Michel Décaudin nous transmettent la grâce poétique et le charisme subtil d'Apollinaire, poète solaire. Ils nous rappellent la surprenante modernité de son oeuvre, issue d'un monde bouillonnant, assassiné par l'hécatombe de la Grande Guerre.
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Carnets de bord, vol. 1 (1962-1969)

Carnets de bord, vol. 1 (1962-1969)
Guyotat Pierre
Ed. Lignes-Manifestes

L'oeuvre maintenant reconnue, étudiée, admirée de Pierre Guyotat en dissimule une autre, secrète quoique de dimension considérable (ce volume est le premier d'une série) et d'une importance littéraire qu'on ne tardera pas à mesurer. Cette oeuvre « parallèle » tient du journal (brèves évocations de vie ; voyages, politique, arts, ethnographie), du carnet de croquis (notations de corps, projets, indications, didascalies), du carnet de travail enfin (brouillons, séquences et fragments d'où naîtront les livres).
L'oeuvre, dans sa scandaleuse nouveauté, est ici mise à nu. Parce que c'est dans ces Carnets de bord qu'il est possible d'approcher la création au plus près, de comprendre comment cette représentation immense, brassant Histoire et histoires, s'est imposée à l'auteur lui - même ; de comprendre surtout comment s'est imposée à cette représentation une langue jusque - là « inouïe ». C'est l'intimité même de l'oeuvre qu'on est peu à peu amené à découvrir. C'est aussi la solitude nécessaire de son auteur, traversée par le doute, mais le plus souvent animée d'une détermination peu commune.
Ce premier volume couvre les années 1962 - 1969 : notes de prison du printemps 1962 en Algérie ; douloureux retour de guerre, journalisme, voyages (Grèce, Sahara, Cuba) ; avant - garde, engagement politique, sexualités ; ébauches, écriture des deux premières oeuvres majeures : Tombeau pour cinq cent mille soldats et Éden, Éden, Éden ; combat pour leur publication et leur défense.
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Le privilège du fou

Le privilège du fou
Daniel Fano & Graziella Federico (ill.)
Ed. Carnets du dessert de lune

La guerre est partout. Pas seulement au Vietnam, en Irak, en Ukraine, en France, en Californie, au Liberia, au sud-Kivu. Pas seulement à Bagdad et Hiroshima, Saigon et Stalingrad, mais aussi dans les défilés de mode et les reality-shows, les pistes de danse et les concours de beauté, les images publicitaires et les films porno. La guerre est permanente. Elle oppose tous contre tous. Elle appelait une chronique en staccato et humour noir. Dont acte.
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Dans les dernières années du monde

Dans les dernières années du monde
Delabroy Jean
Ed. Verticales

Histoire d'Alain Gerbault, tennisman, aviateur et aventurier des mers

C'est la vie d'Alain Gerbault ? as de l'aviation de 1914-18, tennisman international, navigateur légendaire ?, presque entièrement 'visionnée', qui sert de fil conducteur à ce livre, mais il n'y est jamais nommé, pour éviter le malentendu, pour qu'on ne prenne pas ce roman pour une biographie historique.
Un chavirement a fait de ce héros un homme sans feu ni lieu, un mendiant qui va mourir au fond de l'Océanie. C'est l'histoire d'une fuite, d'une perdition, loin d'un Occident honni, à la recherche, mortelle, d'une grandeur native de l'Humanité qu'il a cru trouver en Polynésie.
Quand avons-nous commencé à être morts ou de quand date l'intolérable aujourd'hui ? Peut-être de ces lointaines et très proches trente années, entre les deux guerres mondiales, où les destinées chaotiques, l'ambition, l'illusion, le désespoir, font miroir à ce que nous sommes devenus.
Jean Delabroy a fait un roman-monde, un plein d'aventures, de ciel et de mer, de guerre et d'exil, un plein d'années et d'espaces: mais l'essentiel est moins dans l'amplitude que dans la profondeur, moins dans les aventures que dans leurs résonances multiples. C'est l'âme aussi qui est un monde, sur des chemins bouleversés, impossiblement spirituels.

Écrit dans la révérence de Conrad, Melville et Faulkner, Dans les dernières années du monde cherche les rythmes et les voix qui font entendre, sous les personnages multiples, la
continuité anonyme du vivant : 'Si j'étais Dieu, j'aurais pitié du coeur des hommes', ce mot de Maeterlinck a hanté l'auteur pendant les six années de rédaction de ce texte.
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