Méditations carnavalesques

Méditations carnavalesques
Giribone Jean-Luc
Ed. Verticales

Méditations carnavalesques est constitué d'une quarantaine de textes courts. Ce n'est ni un recueil de récits, ni la somme des 'choses vues' ou vécues d'un journal intime, ni un essai fragmenté sur les 'mythologies' du temps présent, ni le cabinet de curiosités d'un contemplatif solitaire, ni le carnet d'expérimentation psychédélique d'un amateur de LSD. Mais c'est un peu tout cela à la fois: une invitation au voyage dans un univers, urbain ou champêtre, toujours légèrement décalé, mouvant, peuplé de mots-clefs, de signes familiers, de postures sociales, de visages spectraux, comme autant de personnages allégoriques échappés des fantasmagories de Lewis Carroll. Le défi premier de ce livre se résume à cela: conjuguer plusieurs écritures a priori inconciliables, celle de l'analyse introspective, de l'approche théorique (sociologique, urbanistique, ou linguistique), de la fable désenchantée, de l'inventaire à la Perec et de la satire swiftienne. Le choix des titres chapeautant chaque texte illustre le fil du rasoir sur lequel l'auteur inscrit sa discrète transgression des genres: 'Biographie d'un pronom personnel', 'L'escargot de la vie sociale', 'Visage de femme sur fond urbain', 'Réanimation d'une métaphore moribonde', 'L'océan trouvé dans une bouteille', etc.

Ces proses à la fois cliniques, poétiques et ironiques, parviennent à dépasser les clivages convenus entre raison et déraison, esprit de sérieux et mots d'esprit, joute conceptuelle et plaisir de la langue. L'auteur n'hésite pas à mettre en scène ou en doute le 'je' qui lui sert de narrateur intermittent ? qui rappelle, de loin en loin, un certain Monsieur Plume de Henri Michaux. Bien plus qu'un exercice de style(s) insolite, ce livre s'aventure avec fragilité, humour et délicatesse sur un terrain peu fréquenté parce que miné, ce champ magnétique où littérature et sciences humaines convergent pour mieux court-circuiter nos verbiages, stéréotypes et lieux communs d'aujourd'hui.
Présentation de l'éditeur

La malédiction d'Edgar

La malédiction d'Edgar
Dugain Marc
Ed. Gallimard

«Edgar aimait le pouvoir mais il en détestait les aléas. Il aurait trouvé humiliant de devoir le remettre en jeu à intervalles réguliers devant des électeurs qui n'avaient pas le millième de sa capacité à raisonner. Et il n'admettait pas non plus que les hommes élus par ce troupeau sans éducation ni classe puissent menacer sa position qui devait être stable dans l'intérêt même du pays. Il était devenu à sa façon consul à vie. Il avait su créer le lien direct avec le Président qui le rendait incontournable. Aucun ministre de la Justice ne pourrait désormais se comporter à son endroit en supérieur hiérarchique direct. Il devenait l'unique mesure de la pertinence morale et politique.»

John Edgar Hoover, à la tête du FBI pendant près d'un demi-siècle, a imposé son ombre à tous les dirigeants américains. De 1924 à 1972, les plus grands personnages de l'histoire des États-Unis seront traqués jusque dans leur intimité par celui qui s'est érigé en garant de la morale.

Ce roman les fait revivre à travers les dialogues, les comptes rendus d'écoute et les fiches de renseignement que dévoilent sans réserve des Mémoires attribués à Clyde Tolson, adjoint mais surtout amant d'Edgar. À croire que si tous sont morts aujourd'hui, aucun ne s'appartenait vraiment de son vivant.
Présentation de l'éditeur

Madrid ne dort pas

Madrid ne dort pas
Polet Grégoire
Ed. Gallimard/Blanche

Premier roman d'un jeune romancier très prometteur

Madrid. Un oeil s'ouvre, ce vendredi d'automne à 17h15. Il ne se refermera que le lendemain matin, le temps de voir dix, vingt, trente personnes passer, revenir, se connaître, se croiser, se heurter : un cinéaste en hélicoptère, un traducteur, un policier mélancolique, une coiffeuse, un baryton fiévreux, des écrivains, une clocharde...
Et Madrid, qui ne dort jamais.
Présentation de l'éditeur

Grégoire Polet vit en Belgique. Madrid ne dort pas est son premier roman.

Les béatitudes de Ravi Pangloss

Les béatitudes de Ravi Pangloss
Liberski Stefan
Ed. Que

«Les bilieux professionnels prétendent que tout va mal. Sans cesse, je les entends proférer des remarques amères sur le cynisme de nos contemporains, leur arrogance sans limite, leur folie consumériste, ainsi que sur la réduction de tout à la seule valeur de l'argent. Je ne les comprends pas. Vivons-nous dans des mondes si différents, eux et moi?

L'époque ne leur offre-t-elle vraiment aucune raison de croire en l'humanité nouvelle? Moi, chaque jour qui passe m'en procure à foison.


L'humanité est sur la bonne voie. Après des millénaires d'errance, d'injustices et de conflits, la voici enfin qui, touchant au but, aborde le temps du paradis sur terre. Tout, désormais, ira de mieux en mieux. Oui! Oui! Le Bien est inéluctable!...»

Couverture: Fabien de Cugnac

Avec l'aimable suicide de Charlie Dupont
Présentation de l'éditeur

La visite du plénipotentiaire culturel à la basilique des collines

La visite du plénipotentiaire culturel à la basilique des collines
Emond Paul
Ed. Labor

Quoi de plus programmé que le voyage, dans un lointain pays, d'une délégation officielle venue y signer un accord culturel? Séances protocolaires, réceptions...

Pour le haut personnage qui emmène cette mission - bouffon attachant, imbu de lui-même et paranoïaque - il suffira pourtant, lors d'une visite guidée, de pousser une porte dérobée avec trop de curiosité pour que tout bascule.

Voilà le lecteur embarqué à sa suite dans une incroyable odyssée faite de terribles épreuves, de rencontres désopilantes et de fulgurantes révélations.

Un roman surprenant et burlesque.
Présentation de l'éditeur

Journal, 1913-1934

Journal, 1913-1934
Pozzi Catherine
Ed. Phébus/Libretto

Catherine Pozzi (1882-1934) a grandi dans le giron du Tout-Paris aristocratique et bourgeois de la fin du XIXe siècle. A vingt-cinq ans, elle épouse Edouard Bourdet, auteur de boulevard à succès. En 1920, elle rencontre Paul Valéry et entretient avec lui une liaison presque secrète et pleine de désillusions pendant huit ans. De 1913 à sa mort, elle tient son journal : une quarantaine de cahiers. Son oeuvre, des plus brèves, comprend une nouvelle autobiographique (Agnès, 1927), six Poèmes qui sont parmi les plus hautes réussites de ce genre dans la langue française du XXe siècle, et qui la firent comparer à Louise Labé; et ce Journal dans lequel Catherine Pozzi est venue et brûler tous les instants de sa vie durant plus de vingt années.

La robe de mariée

Couverture non disponible
Nimal Valérie
Ed. LeFram

Cette robe de mariée-ci ondule comme une chanson de Souchon, acidulée et gracieuse, drôle, singulière, et à la fois étonnamment familière. Elle est tellement légère, elle parviendrait presque à vous faire croire que la chute n'aura pas lieu, que la vie est aussi simple qu'un Guide du Mariage Illustré. Juste un bruissement.

N'est-ce pas la plus jolie façon de parler d'amour ? Ariane Le Fort (Prix Rossel 2003)

Histoire de tableaux

Couverture non disponible
Jacques De Decker & Paul Emond
Ed. CFC-Editions/La Ville écrite

Jacques De Decker et Paul Emond signent deux textes : Suzanne à la pomme et Abraham et la femme adultère respectivement.
Ils nous entraînent tous deux dans des univers où la peinture et l'écriture créent un jeu de miroirs singuliers.
L'atmosphère spécifique que ces écrivains, Bruxellois tous les deux, puisent l'un dans le quartier du Sablon, l'autre dans la Grand-Place des années 1920, contribue sans conteste à la saveur de leurs fictions.

Musulman

Musulman
Rahmani Zahia
Ed. Sabine Wespieser

Musulman roman. D'un cabanon de zinc où elle est enfermée, la narratrice se souvient. Isolée dans un camp par le simple fait de ses origines musulmanes, elle s'interroge sur ses nombreuses tentatives d'échapper à un tel destin.

Marquée dès l'enfance par la rupture avec sa langue natale, qu'elle parlait en Algérie, elle abandonne volontairement le berbère, tissé dans l'étoffe des contes, pour se réfugier dans la langue française, avec le Petit Poucet pour guide. Ce compagnon d'infortune, figure emblématique d'un récit d'abandon, la ramènera pourtant à la langue de sa mère, et à la complexité de ses origines.

Issue d'une culture dite minoritaire dans l'Islam, cette femme devenue adulte se confronte à une nouvelle violence : le déni de la diversité de celui qu'on noie sous la figure générique de l'Arabe.

Acculée, elle tente une fuite, vers l'étude, puis vers la solitude. Mais la convulsion islamique qui agite le monde la rattrape. Elle se retrouve prisonnière.

Nourrie par la singularité de son identité, Zahia Rahmani prolonge par ce texte puissant et inspiré, à mi-chemin entre prose, poésie et écriture dramatique, la réflexion sur le bannissement qui était la sienne dans Moze, son premier livre. Cette femme condamnée - son semblable ou son double - témoigne de l'injonction faite à ceux qui sont nés de parents musulmans de coller à une identité prédéterminée et dessine les contours d'une figure de paria à venir, le «Musulman».

Ce livre dit avec force et légitimité l'urgence à faire entendre d'autres voix sur la question du «Musulman».
Présentation de l'éditeur

Dessiner ce qu'on a envie d'écrire

Dessiner ce qu'on a envie d'écrire
Perros Georges
Ed. Finitude

Préface de Michel Butor

Dessins, gravures, peintures, près de quatre-vingt-dix oeuvres graphiques de l'écrivain Georges Perros sont rassemblées dans cet ouvrage.

Des dessins d'écrivains ? Prenons garde de ne pas trop vite les cataloguer, de ne pas les laisser basculer dans l'anecdotique ; ici la démarche artistique est patente. Perros cherche, invente, expérimente, avec plus ou moins de bonheur, et construit peu à peu une oeuvre qui reste à découvrir.
Présentation de l'éditeur

Newsletter