Voyage à Oarystis

Voyage à Oarystis
Raoul Vaneigem & Giampero Caiti (ill.)
Ed. Estuaire/Carnets littéraires

Proche du carnet de voyage, ce récit permet de découvrir la ville utopique imaginée par Raoul Vaneigem.
Le narrateur et sa compagne Euryménée partent pour un séjour de trois semaines à Oarystis, ville-oasis affranchie des oppressions séculaires. Cette ville aquatique s'inspire de Venise, du grand Canal et de ses quartiers labyrinthiques. Cernée d'arbres, elle abrite sept mille habitants. Les étrangers, naufragés de vieilles civilisations, en peuvent y séjourner plus de trois semaines, le temps de se forger une opinion qui, dès leur retour, pourrait transformer le vieux monde.
Nos guides-explorateurs nous font traverser cette ville, de la Place Ephémère au quartier des Mille cultures, de la Place de la Commune au quartier des Illuminés, du Musée du passé à la Cité des morts... où il n'y a ni temple, ni église, ni synagogue, ni mosquée, ni caserne ! Ce Carnet est une incitation à exercer une liberté démesurée. Conjuguée à une imagination créatrice, elle libérera le génie humain.
Présentation de l'éditeur

Première fiction du situationniste belge.

On vit drôle !

On vit drôle !
Otto Ganz & Anne Guilbault
Ed. Maelström

C'est le regard tourné vers la forêt que Petite-Misère comprend l'instabilité du sol sous ses pas. C'est guettant la mort d'une étoile dans le ciel qu'elle apprend la solitude et l'abandon.
Dans la maison qui fuit, elle assiste, impuissante, à la disparition de ceux qu'elle aime. Attentive aux bruits de la terre qui digère, aux souffles des fées et aux esprits qui reviennent, elle se raconte une histoire pour affronter les ombres?
Entre sa maison de poupée habitée par le vieux Samuel, la ferme de Grand-mère, qui pleure ou maudit ses disparus, et la cabane de Franz, le soldat déserteur, il n'y a guère, sous ses pas, que ce sol qui se dérobe et avec lui toutes ses certitudes...

L'univers de Petite-Misère, petite peste devant l'éternel, irrévérencieuse, enfant protégée par sa deuxième peau, oscille entre tendresse et cruauté.

Un roman à deux mains mais une seule voix. Réalisant une expérience hors normes, les auteurs (le Belge Otto Ganz et la Québécoise Anne Guilbault) font progresser le récit tantôt en alternance, tantôt en réécriture commune, et créent un espace littéraire qui bouscule non seulement le temps, mais aussi les lieux, les objets du quotidien, les références culturelles et jusqu'à l'écriture elle-même?

Comme si seule une musique

Comme si seule une musique
Soil Daniel
Ed. Luce Wilquin

A l'heure même où l'Histoire sombrait dans sa période la plus noire, Vital, Gloire, Flore et Luca - quatuor passionné et léger, amoureux et pétri de justes causes - vivaient une existence turbulente où périls et plaisirs s'entremêlaient, au son du Lambeth Walk, la danse à la mode.
Felicity, la fille née de cette belle équipe, revient sur l'île du lac de Côme où tout s'est joué et s'interroge : comment une puritaine fervente, teigneuse et pacifiste a-t-elle fini par rejoindre les communistes ? Ou encore : l'amour peut-il se nourrir de la colère même ?
L'auteur fait virevolter les époques, leurs drames, leurs frasques, et l'universelle ritournelle des sentiments, allant jusqu'à convier à sa table Monteverdi, dont l'Orfeo est revisité par un joueur de luth arabo-andalou ! Comme si seule une musique pouvait restituer la cruauté des amours, l'audace des hasards.
Présentation de l'éditeur

La théorie des nuages

La théorie des nuages
Audeguy Stéphane
Ed. Gallimard/Blanche

«Il est question de nuages et Virginie Latour commence à comprendre. Elle comprend qu'au début du dix-neuvième siècle quelques hommes anonymes et muets, disséminés dans toute l'Europe, ont levé les yeux vers le ciel. Ils ont regardé les nuages avec attention, avec respect même ; et, avec une sorte de piété tranquille, ils les ont aimés.»

Akira Kumo est un couturier japonais. Il collectionne les livres consacrés aux nuages. Pour classer sa bibliothèque, il engage Virginie Latour, une jeune femme, à qui il raconte des histoires de chasseurs de nuages. Celle de Luke Howard qui inventa leurs noms, celle de Richard Abercrombie qui fit le tour du monde pour voir s'ils étaient partout identiques, d'autres encore, aussi surprenantes que le jeu des nuées.
Présentation de l'éditeur

Voix sans issue

Voix sans issue
Curiol Céline
Ed. Actes Sud

Elle est jeune, elle vit à Paris et travaille à la gare du Nord. Invisible, elle annonce l'arrivée des trains, les horaires, les départs et les voies, accompagne l'éloignement, la séparation ou l'espoir. Seule elle rentre chez elle, elle attend l'appel de l'homme qu'elle aime. Un soir d'ivresse, ils se sont embrassés, mais l'homme est amoureux d'un Ange, une créature ineffaçable.

Seule elle quitte son appartement pour tuer le temps dans les rues de la ville, dans ces quartiers dangereux à la nuit tombée, ces boîtes et ces cafés où la beauté est encombrante. Car la jeune femme vit là, attentive, sensible à cette réalité urbaine. Elle ne se dérobe pas, elle convoque le hasard et la sincérité comme on joue au poker. Juste pour voir, pour entendre le réel, être présente au monde. Lentement elle interpelle celui qu'elle aime. Lentement il vient vers elle.

Céline Curiol met en scène l'histoire d'une femme qui, par-delà son obsession, fait preuve d'une absolue compassion pour les autres, ces inconnus des rues qui, dans l'instant, viennent bousculer son individualité. Et c'est dans cette confrontation entre l'intime et l'anonyme, entre la dépendance amoureuse et les pulsations de l'humanité que cette jeune romancière, tel un conteur expérimenté, impose une remarquable vision existentielle du monde contemporain.
Présentation de l'éditeur

Amour, Colère et Folie

Amour, Colère et Folie
Vieux-Chauvet Marie
Ed. Maisonneuve et Larose/Emina Soleil

Edité en 1968, mais empêché de parution par Duvalier et ses tontons-macoutes qui faisaient alors régner la terreur sur Haïti, ce chef-d'oeuvre de la littérature francophone est réédité ici pour la première fois.
Marie Vieux-Chauvet y dénonce sans ambiguïté le régime de violence et d'oppression imposé par le pouvoir en place, tout en refusant de tomber dans un manichéisme trop schématique. Consumés d'impuissance et de paranoïa, ses personnages transfigurent leurs aliénations en sentiment de vengeance, avec pour exutoire les lâchetés et les compromissions qui ne sont - en vérité - que les relents d'un univers carcéral. Mais souvent, dans un sursaut tragique et digne, ils atteindront à la rédemption.
Dans cette revendication de liberté individuelle, sociale, mais aussi sexuelle, il n'y a place pour aucun tabou. Claire, l'une des héroïnes, vieille fille à l'onanisme décrit sans détours, amoureuse ignorée de son beau-frère, rêve d'une sexualité libérée. Les intrigues qu'elle ourdit pour parvenir à ses fins aboutiront à un dénouement inattendu, mais synonyme de sérénité.
Rose, moderne Antigone, est prête à se sacrifier pour que sa famille récupère une terre spoliée. Avec le veule soutien de son père, elle va tenter le diable, en l'occurence le chef macoute local. Mais peut-on négocier avec ces despotes sans foi ni loi ?
Quant à René, le poète velléitaire, enfermé dans un huis-clos délirant avec deux de ses compagnons imbibés comme lui de mauvais rhum, il prophétise la fin du despotisme par l'improbable mariage de la poésie et d'exploits guerriers inspirés de la vie de Dessalines, le héros de l'indépendance. Au final, c'est un acte dérisoire qui lui permettra d'être en accord avec lui-même.
Dérangeant et provocateur, Amour, Colère et Folie est pour Marie Vieux-Chauvet l'occasion de dénoncer le cynisme, l'hypocrisie, les injustices et les veuleries qui font le lit des dictatures.
Présentation de l'éditeur

Bleu de fuite

Bleu de fuite
Emmanuel François
Ed. Stock

'Donc un principe et un conseil, Uccello. Le principe : revenir toujours au dernier indice. Avant que la trace ne soit perdue, il y a bien un petit quelque chose qui pourrait constituer un début de piste. En l'occurrence le dernier indice concerne votre ami Pouchkine et non la femme qui est une abstraction pure.
Il soupira.
La femme est toujours une abstraction pure.
Puis il s'épongea le front.
Et le conseil, monsieur Stein ?'
Présentation de l'éditeur

Pierre Guyotat. Essai biographique

Pierre Guyotat. Essai biographique
Brun Catherine
Ed. Léo Scheer

L'un des plus grands créateurs vivants, le plus mystérieux sans doute, est ici, pour la première fois, au-delà des clichés et de la légende, placé en pleine lumière, vie et oeuvre mêlées. S'appuyant sur une vaste documentation inédite et de très nombreux témoignages, et forte d'une connaissance intime des textes, Catherine Brun offre, dans une synthèse unique de l'enquête biographique et de l'analyse littéraire, les clés indispensables pour entrer dans cette oeuvre qui, de Tombeau pour cinq cent mille soldats et Eden, Eden, Eden à Progéniture, n'a jamais cessé de fasciner, de scandaliser et de bouleverser. Quarante ans de combat pour une écriture devenue langue, puis verbe, mais aussi d'un constant engagement dans le siècle. Une vie et une création portées par le même inlassable mouvement, en transformation permanente, et dont chacun verra avec évidence, au terme de ce passionnant récit, qu'elles constituent une aventure humaine, intellectuelle et artistique essentielle à notre temps.
Présentation de l'éditeur

Au grand mroir

Au grand mroir
Ortlieb Gilles
Ed. Gallimard/L'un et l'autre

Dans l'oeuvre de Baudelaire, le recueil de notes et de fragments intitulé Pauvre Belgique n'est qu'une litanie d'injures et d'éructations à l'égard des Belges et de Bruxelles. Baudelaire s'est cependant obstiné à rester dans ce pays qu'il exécrait malgré l'échec de sa recherche d'un nouvel éditeur. L'auteur a enquêté sur place et étudié la correspondance du poète pour comprendre sa décision.

Son nouveau gîte bruxellois ne doit pas être beaucoup plus spacieux que sa chambre de l'hôtel de Dieppe, mais il offre encore cet avantage précieux d'être autre, ailleurs, différent. Et puis la Grand'Place n'est pas loin avec sa flèche ajourée, ses dorures, ses frontons en escalier, ses cavaliers sur les toitures et son style joujou, et les bruissantes galeries Saint-Hubert à deux pas. La ville, pour ce qu'il en a aperçu au cours de ses premières explorations, tiendrait plutôt de la grosse bourgade que d'une vraie capitale, la Senne puante qui court encore, ces années-là, à ciel ouvert, n'est pas la Seine, on l'a dit et il le répétera, mais il tâchera de s'y faire, comme à l'odeur des draps. Baudelaire n'est d'ailleurs pas venu ici pour flâner, de nombreuses tâches l'attendent et il s'y attelle sans tarder. Quoi faire d'autre, d'ailleurs, sinon s'occuper à occuper ses journées, et tenter de justifier ainsi ce qu'il faut bien appeler sa fuite? G.O.




Les Sept Peurs

Les Sept Peurs
Maréchaux Laurent
Ed. Le Dilettante

Premier roman

Adolescent, il se rêvait Lord Jim ou Martin Eden. À l'heure ou plus d'un ambitionne d'être golden boy, pilote d'avion, chirurgien-dentiste ou informaticien, lui se voyait déjà aventurier avec pour tout bagage sa seule peur.
Du sable froid des arènes espagnoles aux paillasses humides des geôles républicaines, des braquages foireux au combat héroïque des moudjahidin afghans, du monde délétère des affaires aux mystères des mers du Sud, ce premier roman nous entraîne dans les tribulations naïves et incongrues d'un jeune homme de bonne famille en quête d'émotions fortes.
Être ou ne pas être, devenir un homme libre à défaut d'être un homme d'honneur, c'est toujours en avoir ou pas.
Présentation de l'éditeur

Newsletter