'Ne soyez pas surpris si le conditionnel triomphe de l'indicatif, c'est à cause des plans qu'on fait sur la comète, des comètes qui s'écrasent si nos calculs sont bons, des 'si' hypothétiques qui, de fil en anguille, brodent des histoires nouvelles autour des vieilles dentelles en vue d'une fête finale où le réel implose.'
Ce roman retrace la résistible ascension de Léopold William Kacew, pionnier dans l'industrie du plaisir, qui déclenche, malgré lui, une insurrection d'abstinence et de chasteté. L'Inversion de Hieronymus Bosch - ou splendeurs et misères d'une régression capitaliste - est la fresque onirique, satirique et cruelle d'un monde rétréci, à l'américaine. Une histoire entamée à Paris-Texas qui s'achève au coeur de la vieille Europe dans une Vienne à feu et à sang.
Présentation de l'éditeur
A la suite d'un long séjour en Tchétchénie, Frédéric, un grand reporter, revient à Paris où l'attend Emese, sa jeune compagne hongroise, dont il partage l'appartement et la vie. Il se demande s'il n'a pas atteint un point de non-retour.
S'établir, faire un enfant ? Renoncer aux lignes de front ? Il retrouve les plaisirs de la vie quotidienne, les lectures, les cafés, les amis, le journal, mais aussi les situations mondaines où l'on ne peut se faire comprendre. Les soucis liés au passé et au futur ne manquent pas de resurgir. Emese supporte mal ses obsessions. Il n'arrive pas à être là. Seuls ceux qui partagent un même destin, habités par la guerre et par le désir d'écrire à son propos, semblent capables de s'entendre, en tentant de répondre aux mêmes interrogations, ou en échangeant les mêmes sensations.
Frédéric continue à chercher sa place. Et ce qu'Emese interprète d'abord comme un abandon n'est peut-être qu'une sincérité à son égard et une fidélité à lui-même, étranger parmi les siens.
Présentation de l'éditeur
A quoi sert le Discours de la méthode devant la tristesse qu'éveille la mort annoncée d'un parent ? Que valent les pensées les plus distinguées, les spéculations les plus audacieuses, si elles demeurent éloignées de la vie ordinaire des hommes ?
Telles sont les questions que le narrateur, en charge d'une mère dont le corps et l'esprit peu à peu se dégradent, pose directement à René Descartes, enjambant d'une seule foulée les quatre siècles qui le séparent du grand homme.
Ne trouvant nul secours dans les traités du philosophe qu'il apostrophe et morigène, ne sachant se défendre de l'angoisse que lui inspire le vieillissement maternel, il finit par consulter, non sans défiance, l'extravagante et très peu cartésienne Mila.
C'est elle qui, par des voies que nous ne dirons pas, saura l'initier à l'amour (ce jeu où l'on perd quand on gagne), lui transmettre son goût des fables (qui disent la vérité illogique et furtive des choses) et l'amener à s'orienter dans le brouillard sans trop le craindre.
Présentation de l'éditeur
Prix Fémina 2005
'Vous avez dû trouver cette famille étrange, mais plus encore que les histoires d'amour, toutes les familles sont des asiles de fous.'
Présentation de l'éditeur
Quatre personnages : un père, une mère, leur fils et la femme de celui-ci. Le père, sous le prétexte de changer un robinet qui fuit, vient annoncer à sa belle-fille que son fils a pris la décision de la quitter. Le lecteur va alors se trouver dans la tête des quatre protagonistes qui vont être, tour à tour, les quatre narrateurs du roman.
L'histoire commence là, dans une ville de bord de mer, en automne.
Un homme revient et avec lui, c'est le passé qui ressurgit.
Des années plus tôt, il a été condamné pour un crime, peut-être le plus impardonnable qui soit.
Les gens n'ont pas oublié.
Il ne revient pas demander pardon. Il veut retrouver au plus âpre de lui-même cet été d'innocence dont on l'a si violemment privé.
Mais en finit-on jamais avec les disparus et le temps d'avant ?
Présentation de l'éditeur
En haut : deux têtes, quatre bras, quatre poumons et deux coeurs. En bas : un nombril, un pénis, deux testicules, deux jambes et trois fesses. Un inventaire à la Prévert pour un corps facétieux. Celui d'un ypsiloïde. Celui des frères Y.
Librement inspiré d'une histoire vraie, ce roman à l'humour généreux raconte la vie peu ordinaire de frères siamois nés dans le nord de l'Italie en 1877. Giuliano et Gian-Giuseppe ont partagé le même corps en forme de Y durant toute leur existence. Vingt années d'exhibitionis dans les foires dont on sait presque tout. Quarante années de retraite et d'amour dont on ne sait presque rien.
Comme dans le film Freaks de Tod Browning (1932), Marie-Eve Sténuit, malgré la grande précision des descriptions, évite tous les pièges du voyeurisme. Elle nous rappelle que l'humain, si 'monstrueux' soit-il en apparence, n'est pas seulement l'image que l'on a de lui.
Présentation de l'éditeur
'C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu'il s'appelle ainsi.
Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.'
Présentation de l'éditeur
'Vague inquiétude ce matin. Même ce plaisir que j'avais au jardin, je le perds. La peau des hommes, comme la terre des jardins, c'est ce qui maintenait le contact. Mains fouillant la terre ou caressant les corps, j'étais en vie, dans la confiance de la vie. Si je renonce au sexe et me détache de la terre, je perds mes deux seuls points de soudure avec le monde du dehors.'
Un écrivain parisien a fui la ville pour s'installer seul avec sa chienne à la campagne, sur une colline battue par les vents. Qu'est-ce qui lui a pris ?
La violence des éléments n'a d'égale que l'âpreté des moeurs. Au gré des saisons qui transforment son jardin, il se révèle et se cache tout à la fois, nous invite à partager ses amitiés fidèles et ses rencontres d'un soir. L'arrivée du jeune Zacharie pourrait bien bouleverser son existence.
Présentation de l'éditeur
C'est un garçon de café. Il travaille à Asnières, près du tunnel de la gare. Il voit des voyageurs, toujours pressés, longer le café, parfois ils entrent. 'Je ne regarde pas trop dehors, parce que tout ce qui m'importe dans la vie finit toujours par s'installer en face de moi à mon comptoir.'
Certains clients, Pierre les aime bien. Le jeune homme vêtu de noir qui ne boit que de la bière en lisant Primo Levi, la femme 'perdue dans sa beauté' qu'il ne verra qu'une fois, le type qui se met à poil pour aller se jeter dans la Seine quand il a pris une cuite. Et puis il y a la serveuse, Sabrina, une fille courageuse, toujours pimpante pour ses deux gamins qu'elle élève seule. Il aurait pu l'aimer, peut-être, mais il y a si longtemps qu'il n'a pas emmené une femme dans son studio, et la dernière il l'a quittée, va savoir pourquoi...
Sauf que son comptoir, bientôt, n'accueillera plus les gens du quartier. Les patrons ne vont pas fort en ce moment. Alors, pour le garçon de café, se profile peu à peu la vraie solitude : plus personne à qui prêter l'oreille. Et toutes ces histoires qui vibraient autour de lui, toutes ces vies qui palpitaient se font silence.
Présentation de l'éditeur
'A' comme 'Apollinaire', mais aussi 'Age des lectures'. 'B' comme 'Balzac', mais aussi 'Bibliothèques de maison de campagne', 'Belle du seigneur'. 'C' comme 'Corneille', mais aussi 'Commencer (par quoi)'. 'D' comme 'Du Deffand', mais aussi 'Décadence et mort d'un écrivain' ou 'Del Dongo'...
De François Villon à Françoise Sagan, le Dictionnaire égoïste de la littérature française rassemble des auteurs célèbres et des méconnus, des oeuvres lues et d'autres qui pourraient l'être davantage, des personnages de fiction, des notions. Ce n'est pas un dictionnaire comme les autres. Il est érudit, allègre, partial, drôle, s'intéressant aux êtres en plus des écrits, brillant, inattendu. Bref, il est à part. c'est un exemple achevé de gai savoir.
Présentation de l'éditeur