La robe

La robe
Alexis Robert
Ed. Corti

C'est un lieu commun de prétendre que certaines rencontres infléchissent le cours d'une vie, l'orientent dans une direction jusqu'alors insoupçonnée. Plus rares sont les événements auxquels on ne peut accorder aucune place, qui restent en soi comme des lignes infranchissables. Bien des mots que me confia cet homme sont aujourd'hui oubliés, mais je conserve l'essentiel comme un troublant héritage.
Présentation de l'éditeur

'La Robe est un récit d'une profonde originalité, d'une grande qualité littéraire, servi par un style élégant. On pense au Gracq du Balcon en forêt, à la trologie des contes philosophiques de Calvino, à certaines nouvelles érotiques de Mandiargues (...).
L'incertitude gracquienne des lieux et de l'époque, la multiplicité des péripéties contées en si peu de pages, le thème exploré de l'ambiguïté sexuelle, tout concourt à la réussite de La Robe, dont le mystère n'a d'égal que la séduction.' Jean-Claude Perrier, Livre Hebdo

Professions de foi

Professions de foi
Vandamme Régine
Ed. Castor Astral

Régine Vandamme revient aujourd'hui sur le personnage central de Ma mère à boire, au moment où il apparaît que la maladie n'accordera plus aucun sursis à cette femme ordinaire et hors du commun. Durant ces jours comptés, la narratrice égrène ses souvenirs et laisse s'élever la voix de ceux qui, avec elle, accompagnent la malade en exerçant leur métier: le médecin de famille, la pharmacienne du village, l'infirmier, la coiffeuse, l'ambulancier... L'auteur aborde ici le sujet délicat de la disparition prochaine d'un être cher et de son accompagnement jusqu'aux limites extrêmes de la vie. Au-delà de la gravité du propos, c'est encore une fois d'amour et de dignité qu'il s'agit.
Présentation de l'éditeur

De l'univers

De l'univers
Deutsch Xavier
Ed. Castor Astral

«Nous sommes au début du vingt-et-unième siècle, dans le petit village ardennais de Jaisnes, et l'hiver s'ouvre sur la dernière odyssée de l'univers. Quelqu'un a-t-il jamais vu Christophe Colomb revenir? C'est qu'il n'est pas revenu. Pour Jules, c'est clair: il faut aller y voir, là-bas, au bout de l'océan, au risque des grandes cataractes et du grand bouillon du bout du monde. En dépit des entraves et des empêchements, il a tout préparé, il a retapé La Mouche, un petit bateau à deux rames...»

Des Pôlenordiens hypothétiques, des dignitaires étrangers, un faux Indien, des moines, des Kalmouks et tant d'autres traversent ce roman enchanteur et surprenant où plane une douce folie générale.
Présentation de l'éditeur

De l'Air !

De l'Air !
Deutsch Xavier
Ed. Cri

Avant le temps moderne, l'auteur se mettait au service de la littérature, et les livres naissaient lumineux, en liberté. Mais au cours du XXe siècle l'auteur, par narcissisme, pour obéir à son envie de s'exprimer, d'exister par écrit, et de le faire sous la mention 'littérature' à cause de ce qu'elle conserve de valorisant et de prestigieux, s'est servi de la littérature et l'a soumise à ses intentions. Puis il a proliféré dans cette voie.
Avant le temps moderne, l'auteur littéraire était un créateur qui portait son action vers l'avant, plutôt que son regard vers l'arrière.
Avant le temps moderne, on lisait Sophocle, Eschyle, Homère, la Chanson de Roland, Cervantès, Shakespeare, la légende arthurienne et les sagas d'Islande, et Maupassant, Flaubert, Simenon, Giono, Pouchkine, Moby Dick, les romans de Conrad et ceux de London, et de Stevenson, et Singer, Dumas, Rimbaud, Jules Verne, Apollinaire,... Je continue ?
Je souhaite que le XXIe siècle rende à la littérature son dû, sa liberté, son air. Que l'auteur se retire, qu'il laisse respirer les textes sans lui. J'ignore s'il faut y croire : l'auteur a planté son drapeau si profond... Je peux seulement continuer de faire mon travail comme je l'entends, et mettre des livres au monde. Je ne suis pas le seul, mais nous ne sommes pas nombreux.
Présentation de l'éditeur

Le cousin de Fragonard

Le cousin de Fragonard
Roegiers Patrick
Ed. Seuil

Un Fragonard peut en cacher un autre. Honoré, né à Grasse, se forme à l'anatomie auprès du dénommé Lemoignon, avant de monter à Paris pour enseigner auprès de Bougrelat, fondateur de l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort, où il se voue à l'exploration des chairs, des peaux, des dépouilles et conçoit ses fameux écorchés. Attentif aux grandes expérimentations scientifiques caractérisant le basculement du XVIIIe au XIXe siècle, il est un personnage singulier, profondément émouvant, qui traverse une époque effervescente où le monde est défini sous l'éclairage de la raison, et non plus de la religion. Il croise des peintres (Jean-Honoré, son célèbre cousin, ainsi que David), des écrivains (Diderot), des figures pittoresques. Mais aussi l'amour : une jeune fille littéralement foudroyée lors de leur seule et ultime rencontre, et dont le deuil demeure impossible.
Ce roman foisonnant et haut en couleur révèle la part d'ombre qui sous-tend les Lumières, muant ainsi le siècle classique en un siècle baroque. On retrouve ici tout l'humour, l'invention verbale, le délire, la puissance visionnaire de l'auteur d'Hémisphère Nord et de La Géométrie des sentiments, deux livres qui, avec Le Cousin de Fragonard, composent une triologie sur les rapports de la science et de l'art.
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Cavalier seul. Journal équestre

Cavalier seul. Journal équestre
Garcin Jérôme
Ed. Gallimard/Blanche

'27 août 2005
Dernier galop dans la plaine arrosée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.'
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La Pièce d'or

La Pièce d'or
Bugul Ken
Ed. Ubu

La Pièce d'or... la pièce magique qui donne pouvoir et richesse à son possesseur, peut-être même l'immortalité ! Et si cette pièce d'or mythique, échappée de l'écuelle du Condorong, était l'ultime espoir d'un continent, l'Afrique ?

Sur ce territoire, dévoré par ses anciens et nouveaux occupants avides de pouvoir, le peuple s'est mis à errer. Les villages se vident dans les villes et les villes se vident dans la capitale, tandis que les déchets, au centre, s'accumulent dans une monstrueuse montagne de plastique et de misère. Et ce voyage, cet exode, Ba'Moïse, père de Moïse, le révolutionnaire, va l'entreprendre à son tour.

C'est de sa terre et pour faire face à sa terre que Ken Bugul écrit. Elle dénonce la faillite de la démocratie en Afrique, les turpitudes des pouvoirs, le dévoiement des religions, mais envers et contre tout elle dit une Afrique où hommes et femmes se tiennent debout, résistent et portent l'espoir.
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Taxiderme

Taxiderme
Incardona Joseph
Ed. Finitude

Un employé EDF, le Père Noël, des gosses, un ouvrier agricole, une famille en vacances, un coup de téléphone à neuf heures du matin, deux acteurs célèbres, des nudistes, deux malabars, Michel-Ange, un ex-taulard, un labrador sans nom, Johnnie Walker, un écrivain, son éditrice, de nouvelles fringues de chez Tati, Laurence Pernoud, les gens dans le RER, Gallimard, un ami de Fellini, Chanel, une petite fille qui aime les blancs de poulet, James Dean, Mimi, Orange Mécanique, Max et ses fils, une boiteuse, un facteur, les seins d'Isabelle, un couple de retraités, deux motards, Coldplay, Bougons Frères, les Fisher, les coursiers de DHL, un assureur, Edith et ses enfants, un mannequin, Jensen Corporation, un représentant en matériel orthopédique, un petit connard, Raymond Carver, un aveugle, Julie, une auto-stoppeuse, Moby Dick, Moïse, Jack Kerouac, un SDF, le Sacré-Coeur...

... mis en scène par Joseph Incardona.
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La géographie du danger

La géographie du danger
Skif Hamid
Ed. Naïve/Fictions

'Les patronymes que je m'attribue sont fonction de l'employeur. Je suis turc, arabe, berbère, iranien, kurde, gitan, cubain, bosniaque, albanais, roumain, tchétchène, mexicain, brésilien ou chilien au gré des nécessités. J'habite les lieux de ma métamorphose.'

Un sans-papiers vit depuis des mois terré dans une chambre de bonne. Observant par la lucarne les habitants de l'immeuble d'en face, le jeune homme se remémore son passé, fait défiler les figures pittoresques ou sinistres de l'exil et attend jour après jour la visite de Michel, l'étudiant qui l'héberge et le ravitaille en secret.

Plus qu'une méditation sur le partage du monde, ce roman incandescent permet au lecteur de ressentir, au plus intime de lui-même, la peur et la misère des clandestins, la douleur du malentendu.

'La voix de Hamid Skif est de celles qu'on préférerait ne pas entendre car elles sont trop émouvantes et trop proches.' Der Spiegel
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L'imitation du bonheur

L'imitation du bonheur
Rouaud Jean
Ed. Gallimard/Blanche

En 1871, une Constance Monastier, jeune épouse d'un maître soyeux des Cévennes, n'a a priori rien à partager avec un Octave Keller, proscrit de la Commune de Paris, réchappé de la semaine sanglante et de ses 30.000 morts. Tous les oppose : leur milieu, leurs convictions, et cette interprétation de l'insurrection parisienne au sujet de laquelle la jeune femme, dans la diligence qui la ramène à Saint-Martin-de-l'Our, en aura entendu des vertes et des pas mûres.
Tout les oppose, et pourtant c'est bien cette Constance qui profitera d'un incident de parcours pour fausser compagnie aux autres voyageurs, et fuir à travers les monts cévenols avec ce vagabond fiévreux trouvé blessé sur le chemin. Octave aura trois jours pour donner à la jeune femme une autre image de ceux qu'on appelle les communeux. De quoi évoquer la haute figure de l'Admirable, autrement dit d'Eugène Varlin, de quoi la convaincre que la justice et la générosité font un très honnête programme, de quoi le réconcilier, lui, hanté par les visions du massacre, avec le meilleur de la vie, de quoi découvrir ensemble que l'amour n'a pas déserté, alors que tout autour le monde ancien bascule dans la modernité, que le cheval cède devant le train, que le cinéma s'annonce, et que le roman en aura bientôt fini avec ce genre d'histoires. Mais Constance Monastier, la plus belle ornithologue du monde, dont une pierre gravée sur le mont Lozère porte le souvenir, valait bien qu'on renoue avec certaines pratiques romanesques...
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