Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec.
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n'est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l'inspiration loin de sa Normandie natale. C'est l'hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l'encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes. Ce roman délicat comme la neige sur l'écume transporte le lecteur dans un univers d'une richesse et d'une originalité rares, à l'atmosphère puissante.
Robinson est une île sauvage.
Robinson est un monde.
Robinson est un Sisyphe heureux.
Robinson est un enfant autiste.
Son père, universitaire, évoque avec délicatesse et subtilité son expérience de la paternité hors norme, où le quotidien (faire les courses, prendre le bain, se promener) devient une poésie épique. Détonantes scènes décrites dans leur violence et leur scatologie les plus crues : Robinson ne parle pas, ne se contient pas, il s'exprime dans les mêmes gestes faits et refaits, avec cependant la même joie et le même intérêt, s'achevant dans les fèces le plus souvent.
Ainsi Robinson est un adepte de Paul Valéry : «Le monde est menacé par deux choses : l'ordre et le désordre.»
Paris est désormais au peuple. Tout chaviré. Aiguisé. Se baignant aux fontaines. La nuit est tombée. De petits groupes marchent sur les barrières. Ce sont des bandes d'ouvriers, de menuisiers, de tailleurs, gens ordinaires, mais aussi des porte-faix, des sans-emplois, des argotiers, sortis tout droit de leur échoppe ou du port au Bled. Et dans la nuit de la grande ville, il y eut alors une étincelle, cri de mica. L'octroi fut incendié. Puis un autre. Encore un autre. Les barrières brûlaient. Ce qui brûle projette sur ce qui nous entoure un je-ne-sais-quoi de fascinant. On danse autour du monde qui se renverse, le regard se perd dans le feu. Nous sommes de la paille. (présentation de l'éditeur)
Au début du siècle dernier, Henri, un jeune artiste, parvient sur l'île de B. après un long voyage. Venu rendre visite à la femme qui s'est détournée de lui, il y séjournera vingt-quatre heures, le temps pour lui de déambuler dans ce paysage envoûtant, et d'y faire des rencontres singulières. Jusqu'à la chute finale, le lecteur chemine à la suite du héros dans cette atmosphère vibrante, rendue par une écriture impressionniste aux multiples résonances. (présentation de l'éditeur)
Coupé de sang ou teinté de fiel, mêlé de larmes ou relevé d'iode, le Whisky trône au bar, chez Jean Ray, tel le breuvage-roi. Alcool philosophal, il porte en lui tous les vertiges, toutes les révélations et tous les songes. Étreindre en son poing la fleur du malt, c'est tenir la clef des songes, le cordial d'apocalypse. Dont acte avec ces Contes du Whisky, constitués de récits parus entre 1923 et 1925, enrichis de quelques textes rares. Celui que la presse célèbrerait comme la «Shéhérazade du Nord» ou la «Sibylle de Gand» teste ici son coup d'archet de grand visionnaire noir, faisant ses gammes sur fond d'abîmes.
Aurore est une styliste reconnue et Ludovic un agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils n'ont rien en commun si ce n'est un curieux problème : des corbeaux ont élu domicile dans la cour de leur immeuble parisien. Elle en a une peur bleue, alors que son inflammable voisin saurait, lui, comment s'en débarrasser. Pour cette jeune femme, qui tout à la fois l'intimide et le rebute, il va les tuer. Ce premier pas les conduira sur un chemin périlleux qui, de la complicité à l'égarement amoureux, les éloignera peu à peu de leur raisonnable quotidien.
« Ton grand-père est communiste. Un vrai, te dit-on plusieurs fois et tu comprends qu'il y en a aussi des faux. C'est comme avec les Barbie et les baskets Nike, qu'on peut trouver en vrai uniquement si on possède des relations de très haut niveau. Les tiennes sont fausses... »
Un homme ouvre son coeur à sa femme disparue sous les coups d'un autre, venue le visiter le temps d'une nuit. Un voyage intérieur poétique, âpre et intime.
« Il ne se passe pas de jours sans que je repense à ce que j'ai pu faire de mal dans ma vie. Il suffit d'une rencontre, d'un petit incident de ma vie quotidienne, d'une chanson, d'un paysage, d'une lettre ou d'une lecture, de tout ce qui sollicite en permanence la mémoire pour que m'assaillent des regrets qui sont autant de remords. Certains peuvent paraître dérisoires pour ceux qui les ont oubliés, d'autres sont passés totalement inaperçus, d'autres encore ont entraîné des conséquences désagréables pour tel ou telle qui en furent blessés, tous continuent à vivre, à réclamer, à m'obliger à les décrire pour essayer d'apaiser un peu mon inquiétude. »