Marqué par un deuil déjà ancien, un homme décide de revenir dans la ville où il est né et où il a autrefois vécu. Tout a changé. Pourtant, petit à petit, les mêmes fantômes fidèles s'en retournent vers lui sous les apparences étranges et familières qu'ils ont désormais revêtues. Dans le quartier où il s'est installé, de grands travaux sont en cours. Les immeubles en passe d'être démolis voisinent avec les constructions nouvelles. Autour de l'homme qui raconte son histoire, les signes se multiplient.
Deux enfants, Susanne et Thomas. Une maison aux portes closes. Parmi les adultes qui les entourent, une mère autoritaire, un oncle faible et pervers, et - plus tard - un maître d'école sadique sont les figures d'une inquiétante toute-puissance. Seule Odette, qui est presque une simple d'esprit - ou une sainte ? - se préoccupe vraiment d'eux. Et puis il y a Mathilde, la cousine tyrannique qui ment tout le temps et, pourtant, dit la vérité. « Que me manque-t-il ? », se demande Suzanne. Guidée par cette question, comme Ariane dans le labyrinthe, Suzanne revisite les moments et les lieux où tout s'est joué : le divorce raté des parents, la religion et le goût du blasphème, les premiers jeux sexuels, les nuits d'été au bord du lac, la cruauté, la bêtise. Dans le fol espoir de retrouver le chemin d'un paradis qui n'a peut-être jamais existé que dans son imagination.
« Quand nous nous retrouvâmes autour des restes de Man Ninotte - ses deux filles, trois garçons - et qu'il nous fallut confronter l'immobilité plénière, l'impassibilité absente et minérale, le silence sans commencement ni fin, comme lors de cette même ronde autour du cercueil que l'on devait sceller, nous dûmes être persuadés qu'une bonne partie du monde s'était comme amoindri, que les horizons s'étaient soudain déformés, laissant des irruptions de vides et des dévastations de nature invisible. Une bonne part de nous avait basculé hors de l'espace et hors du temps. »
« Je regarde ce clochard étalé au centre de la pièce. Son sommeil lui donne un air de bâton. J'ai l'impression qu'il se changerait en poussière si je le fixais trop longtemps. Le soleil et la terreur ont dû le momifier. Tout son être pue à des kilomètres à la ronde ou peut-être est-ce l'odeur même des kilomètres quand on les prend de face. L'odeur de la fuite, l'odeur de l'épuisement. Le peu qu'il m'a raconté de son histoire ressemble à un jeu de cache-cache avec le vent. »
"Au temps d'avant, avant tout ça, avant ce que je vais raconter et le reste, c'était le bonheur, la vie sans se l'expliquer. Si l'on me demandait "Comment ça va ?" je répondais toujours "Ça va !". Du tac au tac. Le bonheur, ça t'évite de réfléchir. C'est par la suite que je me suis mis à considérer la question. À esquiver, à opiner vaguement du chef. D'ailleurs, tout le pays s'y était mis. Les gens ne répondaient plus que par "Ça va un peu". Parce que la vie ne pouvait plus aller complètement bien après tout ce qui nous était arrivé."
La Crau, désert de pierres aux portes d Arles. Pays ras, pays nu, abandonné au mistral et aux brebis. C'est là que vivent Nel et Matt, l'un, fils et petit-fils de bergers, aujourd'hui photographe, l'autre, constructeur de toilettes sèches publiques, réalisateur à ses heures perdues.
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laetitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans. Ce fait divers s'est transformé en affaire d'État : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du « présumé coupable », précipitant 8000 magistrats dans la rue.
Paul Katrakilis est le petit-fils d'un des médecins de Staline, Spyridon, qui a fui l'URSS en emportant avec lui un fragment du cerveau du dictateur et s'est installé à Toulouse. Comme son grand-père, il fait médecine mais n'a pas la vocation et ne se sent pas à sa place dans son étrange famille. Après un voyage en Floride, il rentre en France à la mort de son père et tombe sur d'étranges carnets.
(Présentation de l'éditeur)
Madame Rebernak ne veut pas recevoir son cousin Freddy à sa sortie de prison. Elle craint qu'il ne s'en prenne à sa fille Clémence. C'est pourquoi elle décide d'en parler à maître Montussaint, le notaire qui lui a déjà rendu bien des services.
« Vous êtes le peintre et le musicien de ces femmes, elles deviennent des personnages centraux de vos romans, elles peuvent prendre d'autres formes, d'autres figures, elles sont parfois rejointes par celles dont on ne peut pas dire le nom. Ce moment où l'une ou l'autre sort des vagues est unique, ce foulard est unique, ce fou rire aussi. La poudre du temps leur appartient. »