Camille de Toledo signe ici le troisième volet d'une «trilogie européenne». Après Le Hêtre et le Bouleau, à la suite de Vies pøtentielles, Oublier, trahir, puis disparaître explore, entre conte et récit mythologique, le temps européen, à la charnière du XXe et du XXIe siècle, à l'heure où se pose la question de l'oubli et de la trahison...
Depuis l'aube de l'intelligence humaine ne faisons-nous pas que délirer... poétiquement, dites-vous, pourquoi pas ?
Serge Rezvani
On peut la jouer tout sourire au quotidien. N'empêche... ça mijote, ça travaille dans les profondeurs ! La prudence ou la lâcheté espèrent qu'on laissera clapoter le moût dans le fond des marmites jusqu'à l'extinction totale des fermentations. On s'efforce d'y croire. Mais des histoires comme ça, faut être drôlement solide pour les étouffer, mettre son mouchoir pardessus et n'en jamais rien dire...
D'ailleurs je ne sais pas où cette mise en mots va m'emmener, ni pourquoi je suis saisi par le besoin de raconter ces histoires et les bouts de vie en forme de culs-de-sac qui vont avec.
Rome, 1510. Sur fond de jalousies et de rivalités entre Michel-Ange, Raphaël et Bramante, Livio, secrétaire particulier du pape Jules II, devient un enjeu passionnel entre les trois hommes. Ami de Michel-Ange, il lui montre un manuscrit latin qu'il a découvert au temple de la Sibylle, dans lequel il est question de l'empereur Auguste, de sa vision d'une Vierge à l'enfant et d'un mystérieux oracle.
Alors que Louis va mourir à l'hôpital militaire de Montauban, il révèle à un ami l'existence de sa fille Mathilde, dont il a perdu la trace. Il sait qu'elle a passé plusieurs années en asile psychiatrique et que la garde de son enfant lui a été retirée. Il fait promettre au narrateur de la retrouver.
O. Barrot, créateur de l'émission Un livre, un jour, revient sur les 200 joyaux de la littérature, à travers des notices illustrées présentant l'écrivain et son oeuvre.
Une fiction dialoguée qui laisse libre cours à la fantasmagorie et à l'incertitude sexuelle. Dans une mégapole futuriste, trois prostitués réduits à l'état de figures, deux mâles et une femelle, attendent les clients
Versailles en 1906. Marcel Proust, endeuillé par la mort de sa mère, s'installe à l'hôtel des Réservoirs et se lie d'amitié avec Noël, le jeune coursier de l'établissement, qui travaille également pour une agence de détectives. Reclus dans sa chambre, le futur romancier se distrait en élucidant les faits divers de l'époque avec son nouvel ami. Premier roman.
En 1919, le juge Lantier du Grez est, pour sa dernière affaire, confronté à Morlac, un ancien poilu arrêté pour comportement anarchiste lors d'un défilé : il avait décoré son chien de sa médaille militaire et tenu des propos antimilitaristes. Entre l'aristocrate et le paysan, le dialogue s'instaure peu à peu, faisant remonter les souvenirs d'une époque tourmentée.
1940, Alexandre de Rocoule, ami avec le tailleur juif Salomon Lengyel, dirige le luxueux hôtel d'Arden. Ils ont le même amour de l'opérette et écrivent depuis 1917 des textes inachevés du fait d'un désaccord sur la scène finale. Quand la menace nazie approche, ils vont composer une dernière oeuvre. Prix Thyde Monnier 2013 (SGDL), prix mémoire Albert-Cohen 2014, prix Goncourt du premier roman 2014.