'... Je me suis souvent demandé ce que deviennent les images, les millions ou les milliards d'images que nous voyons durant notre vie. Nous les transformons pour en fabriquer nos rêves, nous nous en servons comme matériel de référence, comme concentré de mémoire, comme expérience et comme mise en garde, mais en même temps nous laissons s'écouler à travers nous, comme dans le sas d'une écluse, des quantités infinies d'images que nous ne nous rappellerons plus jamais dans leur unicité. L'irrévocabilité de ce mécanisme a le goût de notre temporalité, mais recèle encore un autre mystère.'
Depuis cinquante ans, Cees Nooteboom confronte les bruissements incessants du monde à l'intemporalité de la méditation. Son ami, le photographe Eddy Posthuma de Boer, l'a très souvent accompagné dans ses voyages, travaillant l'ombre de la lumière comme Nooteboom l'éternité de l'instant. Ensemble ils ont en quelque sorte archivé le monde. De la Bolivie à la Malaisie, du Japon au Mali, de la Camargue aux Ardennes et de la Thaïlande à la Gambie, ces textes écrits entre 1967 et 1980 sont autant de mémoires, de réflexions et d'éblouissements. Ici rassemblés, ils offrent au lecteur un très bel éclairage sur l'aptitude de ce poète à sublimer le fugitif, l'immédiateté, le fulgurant du temps présent, pour les placer, par le biais de son art, au plus près de l'intemporel.
Présentation de l'éditeur
David Huda a 5 ans lorsque son père le fait embarquer seul à Haïfa sur un bateau en partance pour l'Angleterre. Du moins, David croit-il se souvenir qu'il avait 5 ans lorsqu'il fut arraché à son père arabe et sa mère juive, arraché à la Palestine. Car il ne connaîtra jamais sa date de naissance exacte.
Ce n'est pas en Angleterre mais au Danemark qu'il sera recueilli par un missionnaire puis adopté par une famille chrétienne très pieuse. David ne cessera toute son existence de rêver de la Palestine ; il partira y traquer la vérité sur ce déracinement originel. Ni Palestinien ni Danois, ni juif ni chrétien, et tout cela à la fois, David Huda traversa un tumultueux XXe siècle, de la Copenhague des années 20 à la Palestine des années 70, en passant par la Résistance danoise.
Au soir de sa vie, il fait à son petit-fils le récit de son parcours, émaillé d'anecdotes, tantôt drôles, tantôt tragiques. Pour qu'il ne soit pas à son tour un éternel exilé.
Au travers de destins individuels aux lâchetés ordinaires ou à la générosité hors du commun, Le rêveur de Palestine a le souffle épique des grandes sagas.
Présentation de l'éditeur
Spanning the period between the Chicago World's Fair of 1893 and the years just after World War I, Against the Day moves from the labour troubles in Colorado to turn-of-the-last-century New York to London and Göttingen, Venice and Vienna, the Balkans, Central Asia, Siberia at the time of the mysterious Tunguska Event, Mexico during the revolution, postwar Paris, silent-era Hollywood, and one or two places not strictly speaking on the map at all.
With a worldwide disaster looming just a few ahead, it is a time of unrestrained corporate greed, false religiosity, moronic fecklessness, and evil intent in high place.
The sizeable cast of characters includes anarchists, balloonists, gamblers, corporate tycoons, drug enthusiasts, innocents and decadents, mathematicians, mad scientists, shamans, psychics and stage musicians, spies, detectives, adventuresses and hired guns. There are cameo appearances by Nikolai Tesla, Bela Lugosi, and Groucho Marx.
As an era of uncertainty comes crashing down around their ears and an unpredictable future commences, these folks are mostly just trying to pursue their lives. Sometimes they manage to catch up ; sometimes it's their lives that pursue them.
Meanwhile, Thomas Pynchon is up to his usual business. Characters stop what they're doing to sing what are for the most part stupid songs. Strange and weird sexual practices take place. Obscure languages are spoken, not always idiomatically. Contrary-to-fact occurrences occur. Maybe it's not the world, but with a minor adjustment or two it's what the world might be.
Présentation de l'éditeur
Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d'un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer : un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l'inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige... C'est dans ce contexte menaçant que John s'interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d'un inquiétant groupe néonazi, sur la fin imminente de l'oncle Gus, frappé par la maladie, sur l'amour, enfin, qu'une jeune femme vient réveiller en lui...
Privilégiant une écriture de l'action qui exalte les puissances du non-dit, l'écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et, fidèle au chemin d'écriture qu'il s'emploie à frayer au fil de son oeuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines - raciale, sexuelle - qui meurtrissent l'Amérique contemporaine, une variation chargée d'enseignements sur l'humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité.
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Banlieue de Londres, années 50. La famille Coyle est au bord de l'explosion: le père partage son temps entre un boulot minable, une prostituée, le whisky et le poker;
la mère tente tant bien que mal de faire tourner la maison; la fille se rebelle contre une éducation religieuse trop rigide; le fils ne rêve que d'une chose, avoir comme son meilleur copain un poste de télévision.
Lorsque l'appareil tant convoité arrive enfin, pour Clifford, le bonheur est total. Mais la catastrophe est proche.
Les mésaventures des Coyle, contées tour à tour par les quatre membres de cette famille, sont l'occasion pour Joseph Connolly de mettre en scène les bouleversements de la société anglaise d'après-guerre. Et de passer au vitriol des notions aussi «dépassées» que l'amour, la fidélité, la maternité. Roman au souffle épique et à l'humour grinçant, L'amour est une chose étrange fait entrer Connolly dans la sphère très fermée des grands auteurs anglais.
« Bien que d'un comique tout aussi glacial que les précédents, ce roman nous rappelle que Connolly est un virtuose de la voix et du point de vue. » Times Literary Supplement
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Depuis l'au-delà, une jeune fille morte contemple quelques fragments de sa brève existence, toute au bonheur de ce kaléidoscope changeant et fascinant, tels les tessons de verre rose qui enchantaient son regard d'enfant. Ici miroitent à jamais les jeux les plus délicieux. Amours troublantes et adolescentes, douceur des corps et morsures du coeur, émotion et extase des premiers sentiments... Quelques photographies d'auteur accompagnent cette suite de saynètes par lesquelles, chassée du paradis, une jeune amante redécouvre les saveurs fugitives de l'interdit.
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De retour dans la maison de campagne qui abrita leur idylle, un homme raconte sa passion pour la femme qui fut celle de sa vie. Qu'à leur âge, après d'autres relations, ils aient pu s'aimer avec une telle intensité lui paraissait inespéré, incompréhensible. Il aimait Siri avec tendresse et ardeur, il aimait son intellect autant que son corps. L'amour parfait.
L'idylle cependant n'a pas duré. Retrouvant les lieux du déchirement, il se plonge dans ce qui s'est passé l'été dernier, quand, dans l'atmosphère délicieuse des promenades, des soirées paisibles au bord du lac ou sur la côte, il a découvert qu'existait une autre Siri, qu'elle n'était peut-être pas entièrement sienne. Elle avait certainement un amant, un de leurs voisins. Les petits signes étaient révélateurs. Il a senti qu'une distance s'installait, remarqué des traces de pas devant la fenêtre.
Mais le narrateur garde sa jalousie pour lui, semble s'y complaire, miné par l'angoisse de ne plus suffire à Siri. Dans la maison désormais vide et froide, il essaie de trouver des indices, des preuves que ses soupçons étaient fondés. Une nuit, on vient lui demander son aide, le voisin suspect a disparu, il faut lancer des recherches.
Avec concision et justesse, Niels Fredrik Dahl entre dans la peau et la tête d'un homme qui ne cache rien de lui-même, qui ose dire autant les besoins de son corps que ceux de son âme. Un homme sûr de lui mais en même temps déchiré et complètement incertain.
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Quand la compagnie d'import-export Goshima de Tokyo se propose d'affecter Takashi Aoki à sa succursale de Paris, ce jeune employé prometteur se trouve à un point tournant de sa vie puisqu'il vient de rencontrer enfin la femme avec qui il souhaite fonder une famille, Yûko Tanase. Mais il sait aussi que les lois silencieuses et impitoyables de sa société, à l'intransigeance impériale, peuvent écraser d'un doigt les relations humaines des êtres qui ne font pas partie des puissants. Qu'adviendra-t-il alors de la promesse des amoureux, faite au café Mitsuba ?
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Entre elle et les avions l'inimitié est totale : comment confier sa vie à une machine suspendue dans les airs ? Mais un ami au loin la réclame, elle vole à son secours, jusqu'à Sarajevo.
Le coeur des Balkans s'ouvre à elle, ombreux et poussiéreux comme un souvenir d'enfance. La terre albanaise est proche, ce sentiment la chavire. Ici toute chose prend un goût autre, la pluie vous imprègne comme nulle part, les vieilles femmes ont une odeur de terre, avec une soupe elles peuvent guérir un moribond. Ce monde est stupéfiant de merveilles et de terreurs, on y est chez soi et étranger à soi-même. Comme dans la mémoire d'une vie imaginaire.
Cet entre-deux suggère l'irréalité. L'ami malade a pris les devants. Bravant l'inexistence, il s'est enfermé dans son appartement, trois chiens accompagnent joyeusement son exil intérieur.
Vert venin est comme un travelling de pensées et d'émotions, de rencontres et d'étonnements, d'images effleurées d'un regard, d'impressions et paroles transformées en secrets - une subtile mélodie apatride, vive et caustique, qui distille à plaisir le poison du voyage.
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L'un est le grand explorateur Alexander von Humboldt (1769-1859). Il quitte la vie bourgeoise, se fraye un chemin à travers la forêt vierge, rencontre des monstres marins et des cannibales, navigue sur l'Orénoque, goûte des poisons, compte les poux sur la tête des indigènes, rampe dans des cavités souterraines, gravit des volcans, et il n'aime pas les femmes. L'autre est Carl Friedrich Gauss (1777-1855), 'Prince des Mathématiques' et astronome. Il saute de son lit de noces pour noter une formule, étudie la probabilité, découvre la fameuse courbe de répartition en cloche qui porte son nom, calcule l'orbite de la planète Cérès avec une exactitude effrayante, et il déteste voyager.
Un jour, cependant, Humboldt réussit à faire venir Gauss à Berlin. Que se passe-t-il lorsque les orbites de deux grands esprits se rejoignent ?
Deux fous de science - leur vie et leurs délires, leur génie et leurs faiblesses, leur exercice d'équilibre entre solitude et amour, ridicule et grandeur, échec et réussite - rendus tangibles grâce à l'humour et l'intelligence d'un jeune prodige de la littérature allemande.
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