Misogynie. Ce 29 juillet ressemble à une journée ordinaire dans la vie de Cathal. À peine le sent-on troublé, dans son bureau de Dublin baigné de soleil, alors qu'il s'acquitte distraitement de ses tâches de fonctionnaire, puis dans le bus qui le ramène chez lui, où son attention est fugitivement attirée par un parfum familier.
Dans sa maison du comté de Wicklow, l'immobilité et le silence lui paraissent singuliers ce soir-là. S'affalant dans son canapé, il se laisse happer par un documentaire sur Lady Diana, fasciné par les images de son mariage, alors qu'il ne s'était jamais intéressé à la famille royale.
On entre dans le livre de Lillian Ross comme on avancerait dans le musée Grévin, par une galerie d'acteurs et d'actrices. D'un article dénonçant le maccarthysme sévissant à Hollywood dans les années 1960, à une rencontre avec Julie Andrews et Al Pacino ou une partie de tennis avec Charlie Chaplin.
Mais on y croise aussi des anonymes, série de jeunes gens, ainsi qu'elle les nomme, d'un bus jaune aux « écrase-merdes » de Madison Avenue. Portraits de badauds, doux dingues, de l'histoire vraie et inouïe d'un matador né à Brooklyn au portrait d'une maîtresse d'école de Central Park. Le menu se compose aussi de quelques gros poissons, Coco Chanel, Hemingway ou Fellini.
Réveillée en pleine nuit par son nouveau-né, Stella assiste depuis sa fenêtre à une violente agression. Elle appelle la police, mais les assaillants et leur victime s'enfuient avant l'arrivée des agents. Ce drame et l'énigme qu'il fait planer vont ébranler toute la communauté amérindienne du North End, un quartier défavorisé de Winnipeg.
Donnant voix à neuf femmes et un homme, ce roman retrace les événements qui ont conduit à cette nuit tragique. De Cheryl, qui pleure la mort de sa soeur, à Paulina, mère célibataire ; de Phoenix, adolescente sans repères, à la vieille et malicieuse Kookom, sans oublier Tommy, le jeune policier métis qui ne trouve pas sa place parmi les Blancs : tous racontent leurs espoirs et leurs échecs, jusqu'au dénouement, déchirant et lumineux.
Le réalisateur Richard Lease a connu des jours meilleurs. Il n'est plus à la mode, et ne se remet pas de la mort de sa grande amie Paddy. Elle fut sa scénariste, son soutien et sa boussole. Ivre de chagrin, il entreprend un voyage vers le nord du pays, sa route va alors croiser celle de Bretagne, qui travaille dans un centre de détention pour migrants. Elle aussi est partie de Londres sans réfléchir, à la poursuite de Florence, une mystérieuse jeune fille qui a secoué l'institution où est employée Bretagne. Le printemps va-t-il permettre à ces âmes perdues de retrouver leur chemin ?
La nuit est tombée quand Hagos et Saba, frère et soeur, arrivent dans un camp de réfugiés au Soudan avec leur mère. Ils n'ont plus rien et ont fui leur pays en guerre, mais leur coeur bat toujours : Hagos, muet et fragile, et Saba, au caractère farouche, vont trouver l'amour au milieu des ruines. C'est dans ce monde à part, lieu condensé d'humanité, que frère et soeur vont briser les tabous, renverser les genres et illustrer un conte d'amour sensuel au milieu du chaos.
Dans les années 2000, Antiona est une femme fière et têtue qui s'occupe de son mari et de ses quatre enfants. Honnête et pauvre, elle est sans compromis et croit au bien commun. Elle inculque pourtant à sa fille de ne compter que sur ses capacités. Celle-ci respecte la volonté de sa mère mais en elle gronde une violence qui ne cesse de grandir.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, du haut de ses seize ans, Robert fuit le destin qui l'attend à la mine et s'élance à travers la campagne anglaise avec une seule idée en tête : voir la mer.
De ferme en ferme, il échange chaque soir le gîte et le couvert contre de menus travaux, jusqu'à ce que ses pas le mènent au cottage de Dulcie, perdu dans les herbes folles et la vigne vierge. Bohème et indépendante, à l'aube de la cinquantaine, elle y vit seule. Alors que tout les oppose, l'amitié qui naît entre eux modifiera profondément leurs destins. Si Dulcie fait découvrir à Robert la littérature, la gastronomie et un monde d'idées dont il ignorait l'existence, ce dernier l'amène doucement, en exhumant un manuscrit oublié, à affronter les drames de son passé.
« Dans la volière de la littérature flamande, on trouve toutes sortes d'oiseaux, en majorité des pigeons domestiques, quelques paons hâbleurs, çà et là un petit coq de bruyère timide comme un poète, et chacun d'eux chante, hélas, son propre couplet et pond ses propres oeufs. Le merle blanc de cette basse-cour est Louis Paul Boon. Il est notre écrivain le plus important, la source la plus généreuse de la littérature flamande, une source qui a crevassé le champ infatué de notre art d'écrire. » (Hugo Claus)
Un matin, Iréna découvre ses voisins juifs alignés devant l'entrée de leur magasin. Un gendarme les tient en joue : ordre des Allemands. Le lendemain, ils sont agenouillés, brutalisés, avant d'être assassinés. Leur magasin est pillé. Dans ce village ukrainien, la catastrophe est en marche, et elle provoque chez la jeune paysanne un sursaut. L'effroi de ne pas avoir pu secourir ses voisins se double de celui que lui inspire son mari, une brute qui la maltraite. Il faut partir.
Commence alors une longue errance aux accents prophétiques. De village en village, Iréna proclame que le Christ était juif, et que lever la main sur ses descendants est un crime inexpiable. Menacée par les hommes et protégée par les femmes - paysannes, aubergistes ou prostituées -, Iréna accomplira son destin jusqu'au bout.
Un soir de mai 2014, dans un petit village du nord de l'Inde, deux adolescentes, amies et cousines, sortent faire un tour dans les champs à proximité de leur maison. Elles ne reviendront jamais. À l'aube, leurs corps sont retrouvés pendus dans le verger derrière chez elles. Que s'est-il réellement passé durant ces quelques heures ? La vérité semble moins importante pour leur famille et les habitants de ce village que la rumeur qui enfle déjà. Il faut sauver l'honneur, à tout prix.