L'invention dans les techniques. Cours et conférences

L'invention dans les techniques. Cours et conférences
Simondon Gilbert
Ed. Seuil/Traces écrites

La pensée de Simondon, dont Canguilhem ou Deleuze reconnurent l'importance voire l'influence, suscite depuis quelques années un regain d'intérêt. Le célèbre Cours de 1968, L'Invention et le Développement des techniques, que nous publions ici, ainsi que d'autres qui le complètent, enrichit considérablement par des illustrations et des perspectives historiques larges les analyses de l'ouvrage de 1958, Du mode d'existence des objets techniques. Il étudie l'objet technique à la fois du point de vue de sa structure et de sa fonction et du point de vue de sa genèse et de son invention. Il est possible ainsi de situer la technique par rapport au
développement et à l'histoire de l'humanité et, en même temps, de faire apparaître son autonomie de principe par rapport à ses causes socio-économiques ' extrinsèques ', voire son indépendance, à certaines époques, à l'égard de la science : ce n'est pas une simple application de la science. C'est l'invention qui assure l'autonomie de l'objet technique : ' Les réalisations techniques apparaissent par invention ' (1971). Cet énoncé est à prendre comme une thèse forte, qui exige notamment que l'on ne confonde pas l'invention avec la créativité ni la découverte, et qu'on l'étudie comme une résolution de problème. L'étude de cette 'fonction du nouveau' est décisive pour comprendre le développement et l'histoire des techniques.
Présentation de l'éditeur

Deleuze et la psychanalyse

Deleuze et la psychanalyse
David-Ménard Monique
Ed. PUF

Gilles Deleuze et Félix Guattari ont connu une célébrité éclatante après la publication de leur ouvrage, L'Anti-Oedipe. Capitalisme et schizophrénie I (1972). Ce livre marqua pourtant le début d'un long malentendu : les philosophes deleuziens considérèrent cette polémique avec la psychanalyse comme la fin de la relation des deux auteurs avec la pratique freudienne, dans l'abord de la folie comme dans la politique. En France, notamment, choqués par l'attaque virulente de la psychanalyse qui dénonçait sa collusion avec des forces réactionnaires, les psychanalystes cessèrent de lire Deleuze.
En fait, Deleuze travaillait avec et contre Freud depuis longtemps... En 1967, déjà, sa Présentation de Sacher Masoch interrogeait avec génie la théorie et la pratique de la psychanalyse : le masochiste sait que l'important, dans le désir, ce n'est pas l'objet qui satisferait les pulsions mais le dispositif que le désir invente, et c'est par là que les agencements de concepts peuvent se former à la manière des agencements de désirs. La philosophie de l'immanence vaut donc aussi bien pour les machines que construisent nos existences que pour les problèmes que dessinent nos pensées. Ce qui suppose une continuité entre psychanalyse et la philosophie.
Il est temps que les psychanalystes lisent ou relisent Deleuze et que les philosophes se détournent moins de l'une des sources de son oeuvre. Ce livre les y invite.
Présentation de l'éditeur

Sur le commerce des pensées

Sur le commerce des pensées
Jean-Luc Nancy & Jean Le Gac (ill.)
Ed. Galilée

La première version de ces pages a été écrite en 2004 sur la suggestion de la librairie Quai des brumes de Strasbourg, qui, pour son vingtième anniversaire, désirait offrir un livre à ses habitués. Le texte, alors intitulé 'Du livre et de la librairie', fut publié par les soins de la librairie et des éditions La Fosse aux ours.
Pour cette nouvelle version, parmi les dessins que Jean La Gac a réalisés dans l'esprit du livre illustré - au sens où l'illustration ne commente ni ne visualise le texte, mais ajoute à sa saveur, à son parfum et à son grain -, il a utilisé des croquis faits à l'occasion d'une signature à la librairie Le Passage, à Alençon.
Ainsi, d'abord dédié, au gré de la chance, tant à l'amitié du Quai des brumes qu'à l'accueil du Passage, cet essai désireux d'honorer le commerce des livres doit sa nouvelle version au souhait des éditions Galilée de saluer tous ceux, libraires, éditeurs, imprimeurs, graphistes, correcteurs, qui rendent possible le commerce de la lecture, c'est-à-dire le partage d'une réécriture amoureuse et ininterrompue de l'énigme.
Ouverture, extraite de Sur le commerce des pensées

Nietzsche et le temps des nihilismes

Nietzsche et le temps des nihilismes
Mattéi (dir.) Jean-François
Ed. PUF/Thémis

'Le nihilisme est devant la porte : d'où nous vient ce plus inquiétant de tous les hôtes ?', demande Nietzsche dans un fragment posthume. L'hôte est ici celui qui vient chez nous et non celui qui octroie l'hospitalité. Le nihilisme est donc cette figure étrange qui vient nous saisir dans notre maison et faire de nous, en dépit de notre résistance, des nihilistes. Mais alors, si 'la catastrophe nihiliste' dont parle Nietzsche s'abat sur nous et nous pétrifie sur notre propre seuil, comment devons-nous entendre la dénonciation nietzschéenne du nihilisme et sa tentative héroïque de le surmonter ?
Les auteurs réunis dans ce volume tentent d'éclairer le sens de la direction à prendre en ces temps obscurs où, toujours selon Nietzsche, nous ne savons plus où aller où venir parce que nous avons perdu le sens de la terre. Le nihilisme est peut-être la seule lumière qui permet d'éclairer le caractère équivoque du monde moderne. Mais c'est une lumière noire.
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Anthologie de l'humeur noire. Ecrits sur la mélancolie d'Hippocrate à l'Encyclopédie

Anthologie de l'humeur noire. Ecrits sur la mélancolie d'Hippocrate à l'Encyclopédie
Dandrey Patrick
Ed. Promeneur

On trouvera dans cette anthologie une quarantaine de textes consacrés à l'humeur noire, cette melancholia des Grecs, source imaginaire d'effets réels, dont le nom est devenu celui d'une maladie éternelle. Les extraits de la tradition médicale, philosophique et morale réunis dans ce volume, depuis Hippocrate jusqu'à l'Encyclopédie, mais aussi du délire non fébrile, de la fureur érotique, de l'hystérie, de la possession, toutes formes de malaise réunies sous l'empire de l'ancienne mélancolie. Textes subtils, pittoresques, luxueusement détaillés, étrangement précis dans leurs chimères, qui dessinent une démarche hésitante et répétitive, tantôt fulgurante, tantôt myope, dont les méandres sont restitués, les reliefs accusés par le raccourci que suppose un choix anthologique enjambant plus de vingt siècles en quelques centaines de pages. Ce volume voudrait constituer, à sa façon, une contribution à l'histoire de la souffrance morale et du délire pathologique en Occident.
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Les Ateliers de Max Loreau. Ecrire, tracer, penser

Les Ateliers de Max Loreau. Ecrire, tracer, penser
Loreau Max
Ed. AML éditions/Labor

La peinture et les peintres sont les objets principaux du présent recueil d'études qui s'échelonnent de 1962 à 1989. Publiées, inédites voire inachevées, elles constituent les 'ateliers' de Max Loreau (Bruxelles, 1928-1990) où se sont tantôt ébauchées et tantôt appliquées une méthode et une écriture travaillées par un projet de mise en question des assises de la pensée occidentale traditionnelle, et donc par le désir de penser autrement le phénomène, le logos et l'origine.
Loreau, qui n'était pas peintre mais fut trompettiste de jazz, excellent photographe et philologue classique, a toujours suivi simultanément plusieurs voies (poésie, philosophie, réflexion sur le travail du peintre) afin d'arriver à une perpétuelle remise en jeu réciproque de ces catégories. Les écrits philosophiques de Loreau sont poétiques, ses écrits poétiques sont philosophiques et ses textes critiques obéissent à une exigence de rythme qui se veut engendrement du mouvement de la réflexion.
Professeur de philosophie (de 1964 à 1969) à l'Université libre de Bruxelles, il abandonna sa chaire de philosophie moderne et d'esthétique pour se consacrer entièrement à ses propres recherches. Grand connaisseur de l'humanisme italien de la Renaissance, c'est toutefois la peinture contemporaine - de Cézanne à Picasso, à Dubuffet et à Michaux - qui a servi de révélateur aux questions qui le préoccupaient. On en retrouve ici des traces toujours actives.
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Les clés du Talmud. Guide et lexique

Les clés du Talmud. Guide et lexique
Steinsaltz Adin
Ed. Bibliophane

Véritable encyclopédie du savoir et des traditions d'Israël, le Talmud est au coeur du judaïsme. Son étude y revêt une signification vitale, qui se prolonge au-delà de l'accomplissement des commandements. Sa principale difficulté réside dans l'absence d'une construction systématique qui offrirait une progression du simple au complexe et partirait de la définition des termes à leur application. Qu'il soit lecteur débutant ou talmudiste assidu, le présent ouvrage accompagnera chacun dans l'étude du Talmud, avec rigueur et simplicité. Mettant en lumière les concepts de base indispensables, il lui ouvrira la voie et le guidera vers les principes qui le fondent et le structurent.

Le débutant découvrira les lignes directrices de l'étude talmudique à travers une introduction générale, une documentation minutieuse et une présentation des notions fondamentales, et il pourra s'initier à l'araméen et à l'écriture de Rachi; le lecteur familier pourra s'appuyer sur le vocabulaire de la Halakha, sur un exposé des idées qui la sous-tendent ainsi que sur des glossaires et commentaires précisant la terminologie des controverses. Au service de l'étude, des informations historiques sur l'univers juif émailleront la lecture des différents chapitres.

Ce Guide est destiné à faciliter la lecture du Talmud de Babylone, mais également du Talmud de Jérusalem, de la Halakha et du Midrach.
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La nature de la volonté

La nature de la volonté
Proust Joëlle
Ed. Folio essais/Gallimard

La volonté est une des notions les plus classiques de la philosophie. C'est désormais l'une des plus bouleversées.
Du fait des acquis des neurosciences, de la psychologie du développement et de la philosophie de l'esprit, les présupposés philosophiques ordinaires ne sont plus de mise ? notamment que l'action humaine se distinguerait du comportement de l'animal parce qu'elle serait volontaire et qu'elle procéderait d'une intention libre, dégagée des déterminations naturelles.
Il n'est plus possible, aujourd'hui, de penser dans les termes du vieux dualisme : le corps ou l'esprit, l'état physiologique ou l'idée, l'explication causale ou l'intelligibilité rationnelle. La philosophie traditionnelle de la volonté choisissait l'esprit, aux dépens de l'approche objective. La physiologie de la vieille école choisissait le cerveau, en faisant de l'esprit une chambre d'enregistrement des mécanismes neurophysiologiques.
Comment concilier les données objectives de plus en plus fines sur les mécanismes de l'action et le savoir naturel de l'action qu'ont les agents ? Grâce à la notion de volition. La volition est l'événement par lequel l'agent « se met en mesure d'agir » en vue d'un résultat, interne ou externe. L'action complète, qui inclut ce changement du monde formant le but de l'action, est l'expansion causale de la volition.
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Le grand dérangement

Le grand dérangement
Balandier Georges
Ed. PUF

Le grand dérangement contemporain marque le passage, par rupture, d'un passé défait à un présent où le devenir se produit dans une transformation continue sans achèvements indentifiables. Il contraint à reconnaître aujourd'hui les mondes où l'homme contemporain inscrit ce qui l'engage dans un nouveau commencement, défini par des territoires dont il est le seul créateur aventureux. Ces 'nouveaux Nouveaux Mondes' surgissent sous l'action des avancées conjuguées de la science, de la technique et de l'économisme désentravé.
La démarche est ici exploratrice, conduite comme une découverte. C'est en observateur décentré, attentif aux révélateurs des grandes transformations contemporaines, que l'auteur propose des interprétations inédites. C'est en observateur engagé qu'il dénonce aussi les défaillances de l'action civilisatrice, la montée ininterrompue de la puissance, et qu'il évalue les réactions de l'outre-Occident à l'expansion de la surmodernité mondialisante. Cet essai incisif dérange en entendant décrypter, selon un ancienne formule, le 'grand dérangement' actuel, qui fascine ou égare.
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Catégories de l'impolitique

Catégories de l'impolitique
Esposito Roberto
Ed. Seuil/L'ordre philosophique

L'actuelle aphasie du langage politique, son incapacité à représenter la réalité, ne naît pas simplement des changements qui ont caractérisé le siècle. Elle vient d'une difficulté qui investit la catégorie même de « représentation », aussi bien au sens, théologico-politique, de la représentation-image du Bien par le pouvoir, qu'au sens, moderne, de la représentation-délégation du plus grand nombre par une instance souveraine unique. Aussi la perspective « impolitique » n'est-elle pas une attitude apolitique ou antipolitique. L'impolitique est le politique considéré depuis sa frontière extérieure. Il est sa détermination, au sens où il en définit les « termes » - les mots et les confins. Selon cette acception, tout le grand réalisme politique, c'est-à-dire la pensée non théologique sur la politique, aura donc été impolitique.
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