« Il était une fois des reines et des princesses.
Elles gouvernaient des pays, commandaient des armées et se faisaient obéir. Leur vie était remplie de possibilités, de pouvoirs et de projets. Elles s'appelaient Artémise d'Halicarnasse, Antigone, Jocaste ou Aithra.
Exceptionnelles et singulières, ces femmes appartiennent à un passé aristocratique ou vivent dans un ailleurs royal. Dans ces mondes possibles, elles sont elles-mêmes possibles. Il suffit d'imaginer. Et les Grecs ont su les imaginer.
Les mêmes Grecs inventent la démocratie. Et voilà que les femmes de cette trempe, en état de diriger et de défendre l'État, deviennent tout simplement inconcevables. Voilà que l'homme est un animal politique, la femme un animal domestique. C'est ainsi. C'est la nature.
L'humanité a basculé dans l'ère des catastrophes globales. Partout sur la planète les forêts brûlent, les océans s'asphyxient, les espèces disparaissent. La sixième extinction de masse est en marche. L'urgence commande l'élaboration d'une politique qui conjurerait la destruction généralisée de la vie : un communisme du vivant. Puisque la crise environnementale procède de la recherche effrénée du profit, toute écologie politique formulée en dehors de cet horizon est vouée à l'échec. S'appuyant sur une lecture conjointe du marxisme et des humanités environnementales, Paul Guillibert défend une philosophie sociale de la nature pour démontrer que la préservation de la biosphère est devenue une condition nécessaire à l'émancipation.
Plaidoyer pour une coexistence heureuse entre les hommes et les autres espèces, qu'elles soient animales, entomiques ou bactériologiques. Biologiste et philosophe, l'auteure invite à dépasser les clivages anthropocentriques d'une humanité innocente ou coupable, pour développer des zones de contact entre les espèces et prendre conscience de la dynamique d'interdépendance qui caractérise le vivant.
Un ensemble de contributions retraçant la vie et l'oeuvre de la philosophe d'origine allemande, naturalisée américaine. Des aspects parfois méconnus de son parcours et de sa personnalité sont abordés, ainsi que son rapport à l'histoire et à la judéité, sa réflexion centrale consacrée au totalitarisme ou encore sa relation controversée avec Heidegger.
Le philosophe tchèque a tenu ce journal après la Seconde Guerre mondiale, à l'époque de la maturation de son oeuvre. Il fait part de ses lectures et de ses réflexions philosophiques, ses questionnements métaphysiques, son intérêt pour la phénoménologie et les soubresauts de son temps.
Des contributions sur la notion de temps dans le monde contemporain dont la polyphonie thématique n'empêche pas le plaidoyer commun pour un ralentissement généralisé. Les auteurs se rejoignent sur l'idée du voir venir et, en pensant ainsi d'autres manières de vivre le temps, suggèrent des façons différentes de vivre.
On peut avoir honte du monde tel qu'il est, honte de ses propres richesses face à ceux qui n'ont rien, honte de la fortune des puissants lorsqu'elle devient indécente, honte de l'état d'une planète que l'humanité asphyxie, honte des comportements sexistes ou des relents racistes.
Demeurer fidèle à la singularité et à la richesse de l'expérience humaine en y introduisant le plus de raison possible, telle est la tâche première de la philosophie. De livre en livre, depuis près de trente ans, Francis Wolff s'attelle sereinement à élaborer une philosophie au sens classique du terme, ni une simple exégèse des Classiques ni la déconstruction des systèmes. Une philosophie qui englobe une métaphysique, une théorie de la connaissance, une définition de l'être humain et toutes leurs conséquences morales, politiques et esthétiques.
Dans ce dialogue passionnant, amical et sans concession avec André Comte-Sponville, Francis Wolff invite à une traversée de son oeuvre dans un style accessible et allègre. Il montre les liens qui unissent sa vision du monde à son esthétique (l'universalité de la musique, des images et des récits), en passant par l'anthropologie (l'homme, « animal dialogique »), l'éthique (l'existence de la liberté et l'objectivité du bien) et la politique (de la démocratie au cosmopolitisme).
Vieille. Le mot lui-même est tabou. On lui préfère souvent le politiquement correct « femme mûre », le fourre-tout « senior », le désuet « aînée »... Notre société vieillit, mais elle a un problème avec les vieux en général et les vieilles en particulier.
Après 50 ans, de nombreuses femmes se sentent invisibilisées, mises à l'écart, alors qu'elles ont encore leur place à prendre dans le monde comme dans l'intimité. Les rides rendraient-elles moins apte à entreprendre ou diriger ? Avec la ménopause et les cheveux gris, serait-on moins libre de séduire et de jouir ? L'opprobre qui pèse sur les vieilles depuis longtemps éclaire nos normes et la façon dont les valeurs patriarcales ont forgé nos regards sur le corps vieillissant.
Bruno Latour et Isabelle Stengers ont peu écrit en commun, mais leurs oeuvres sont complémentaires, témoignant d'un compagnonnage et d'un chassé-croisé intellectuel qui dure depuis plus de trois décennies. Au centre de leurs travaux, une même interrogation sur les difficultés contemporaines à concilier science et pensée philosophique.