Allez vas-y plonge, crie la jeune femme en maillot de bain rayé. Plonge, elle est merveilleuse.
Présentation de l'éditeur
Ce monologue va de l'infiniment petit à l'infiniment grand, du plus intime et du plus autobiographique à l'évocation historique à grand spectacle. Il mêle réflexion en mots et en images sur l'art, la représentation, le deuil, la souffrance et la mort.
Ceci n'est pas un ouvrage de « philosophie du théâtre », au sens général du mot. C'est bien la scène qui est prise ici comme objet de pensée. En effet, cette réalité a souvent été étudiée d'un point de vue historique, ou pratique, ou dans ses usages dramatiques - mais, paradoxalement, on s'est peu intéressé, jusqu'à aujourd'hui, à l'étude de la notion : qu'est-ce au juste qu'une scène ? Qu'est-ce qui en fait la nature, à la différence d'autres constructions proches ? Cette préoccupation, abordée avec un regard philosophique, rassemble les textes des six essayistes, philosophes ou hommes de théâtre réunis par ce volume.
Patrice Chéreau est aujourd'hui une figure majeure de la culture européenne, et c'est aussi une figure complexe. S'il prend, très jeune, la direction du Théâtre de Sartrouville dans une perspective très engagée politiquement (1966-1969), puis celle du T.N.P. à Lyon-Villeurbane (avec R. Planchon et R. Gilbert), il s'impose sur la scène internationale en 1976 par la mise en scène de la Tétralogie de R. Wagner pour le centenaire du Festival de Bayreuth.
En France, sa direction du Théâtre des Amandiers à Nanterre (de 1982 à 1990) est suivie avec attention par les spécialistes comme par le grand public, parce qu'il s'intéresse aussi bien aux auteurs contemporains (B.-M. Koltès, H. Müller), qu'aux grands classiques (Shakespeare, Marivaux, etc.). Parallèlement, Patrice Chéreau s'est lancé dans le cinéma : récompensé à Cannes en 1983 pour L'Homme blessé, il continue d'imposer une marque très personnelle à des films qui savent aussi rencontrer le grand public (La Reine Margot, 1994 ; Ceux qui m'aiment prendront le train, 1998).
Une des spécificités de Patrice Chéreau réside dans sa capacité à effectuer des transversales : à passer avec évidence et fluidité d'une pratique artistique à une autre, à réinvestir ici ce qu'il a pu expérimenter là, dans un processus de décentrement et d'enrichissement constants. C'est ainsi qu'il conçoit les diverses facettes d'un même métier : s'il a révolutionné la direction d'acteur à l'opéra, ses mises en scène des textes classiques et contemporains ont donné, sur le théâtre, une intensité étrange et nouvelle à la représentation des conflits entre les êtres, tandis que ses expériences cinématographiques apportent à la peinture des sentiments (et des relations d'une façon plus générale) une texture à la fois plus subtile et plus dense.
Immense comédien - plus de soixante films, sous la direction de Marcel Carné (premier rôle dans Les Tricheurs en 1958), Autant-Lara, Clouzot, Buñuel, Garrel, Godard... -, acteur et metteur en scène de théâtre au talent exceptionnel (notamment récompensé par plusieurs molières), Laurent Terzieff représente la pure figure de l'artiste. Un artiste dont le nom suscite l'admiration, le respect, la ferveur, l'affection, la gratitude.
Dans cet ouvrage, il raconte sa vie, si riche et pleine, évoque ses souvenirs de manière très intime et personnelle. Le temps, la mise en scène, l'ignorance, la méthode, la justesse, la politique, la poésie, son épouse disparue, la beauté, l'art... sont autant de mots-clés qu'il développe avec cette authenticité et cette véracité absolue qui donnent envie de suivre ses chemins aventureux, solitaires et fraternels.
Disparu début juillet à l'âge de 75 ans, cet homme au charme puissant, à la haute silhouette ascétique où la force se mêle à la grâce, au visage farouche et délicat où le tourment se mêle à la douceur, et l'indulgence à l'intransigeance, nous offre ici une inoubliable philosophie de vie.
Des essais sur Patrice Chéreau qui évoquent sa relation à l'acteur, à l'image, au texte, au spectateur, ou encore la dimension politique de son geste. Tous lient l'art de Chéreau à son désir de raconter des histoires, c'est-à-dire de mettre en partage l'expérience du réel.
Recueil d'écrits de ce scénographe et metteur en scène polonais contemporain, retraçant ses recherches sur l'art et le théâtre, des premiers manifestes accompagnant les oeuvres clandestines sous l'occupation nazie jusqu'à l'inauguration du cycle du 'théâtre de la mort'.
Une série d'entretiens mettant en lumière le parcours artistique et intellectuel du metteur en scène et sa réflexion sur la société, le théâtre et la politique.
Lorsque, en 1980, Jean-Louis Barrault accorde une série d'entretiens au critique dramatique Guy Dumur, il est un comédien, un metteur en scène et un directeur de troupe de premier plan. Il a soixante-dix ans, mais évoque encore la figure mythique de l'éternel jeune homme, toujours Pierrot, toujours bohème ; il est dans tous les esprits le Deburau des Enfants du paradis et l'indéfectible partenaire de Madeleine Renaud.
Ce sont aussi des facettes moins connues de son existence et de sa carrière qu'il livre ici, au fil de la conversation, avec une franchise désarmante : de sa « vie de mauvais garçon » - petits boulots et premières auditions chez Dullin - à l'extraordinaire aventure du théâtre d'Orsay, en passant par la création de la compagnie Renaud-Barrault et la direction houleuse de l'Odéon.
D'anecdotes en confidences, on croise Claudel et Artaud, Camus, Malraux et Boulez, comme autant de personnages d'un véritable moment de théâtre : la langue savoureuse de Barrault nous donne à rire et à songer, rejoue ses plus grands spectacles, créations géniales et éphémères, et raconte la destinée errante de l'artiste en saltimbanque : une vie de désir et d'émerveillement constants, un corps à corps ininterrompu avec la scène.
Fondé en 1986 par Pierrot Pillot-Bidon et une tribu cosmopolite d'artistes indisciplinés, Archaos invente un cirque en prise avec son époque et croise en liberté insolence rock, poésie funambule, esthétique de la déglingue et dérision pétaradante. Tronçonneuses, motos, camions et acrobates débarquent sur la piste, ébouriffant toutes les conventions. En quelques années, le succès devient international.
Seul à la tête de la compagnie depuis 1996, Guy Carrara relate ici les engagements, la scénarisation et les processus de création des spectacles.
Sept traités secrets de Zeami et Zenchiku
Dans le Japon du XIVe siècle, Zeami et son père Kan'ami ont créé à partir de traditions anciennes une nouvelle forme théâtrale hautement élaborée, alliant poésie, musique, danse et pantomime, donnant ainsi naissance au théâtre Nô tel qu'il se pratique encore aujourd'hui. Zeami rédigea plusieurs traités dans le but de préserver, pour les temps à venir, les secrets de cet art très singulier. Ces écrits, qui ont toujours été transmis par voie orale, n'ont été révélés au grand jour qu'au début du XXe siècle. Cette somme est aussitôt apparue comme une contribution inestimable à la philosophie esthétique universelle.
Joyaux et fleurs du Nô relate les circonstances de cet héritage secret et l'éclaire en traduisant et annotant les trois traités que Zeami a transmis à son gendre et successeur spirituel Zenchiku, ainsi que quatre traités de ce dernier, révélateurs de la pensée esthétique nouvelle de la première moitié du XVe siècle. Puisant aux sources du Zen et du Dao, ces textes se révèlent une source féconde pour l'art et la spiritualité contemporains.