Quand Esfir Lvovna, vieille couturière autoritaire, a décidé quelque chose, elle est prête à tout pour y arriver. Ainsi décrète-t-elle que son fils Liova doit absolument épouser une jeune fille juive de la ville de Bobrouisk, d’où elle-même est originaire, afin de relancer une lignée après la quasi-disparition de cette communauté pendant la guerre. Elle fait la connaissance de Sonia, douce et d’une beauté délicate, et voit en elle la parfaite belle-fille.
« La littérature a commencé pour moi dans les pages d’une bondieuserie bon marché. Plus tard, la lumière a jailli à la manière des ciels bretons, alternant les fausses teintes, les petits bouts de bleu et les rayons crevant les nuages en longues trompes tibétaines. C’est de là que me vient ce goût d’un sentiment mystique qui rôde autour de la lecture.
C’est toujours dans les histoires d’enfants, naïves ou, comme on dit, “ bêtes comme chou ”, que se dit quelque chose qui ne vous quitte plus.
C’est par la porte des enfants que j’entrai en littérature. »
Les livres l’ont conduit au théâtre et au cinéma, à moins que ce ne soit l’inverse… Jacques Weber nous plonge dans les œuvres qui ont marqué sa vie et sa carrière. Une promenade littéraire et passionnée.
Les textes rassemblés dans ce volume ne sont pas des interviews à vocation ponctuelle de communication dans l'instant, mais des conversations de Heiner Müller avec des collègues et amis, hommes de théâtre et universitaires de RFA et de RDA. Ces conversations éclairent sa démarche de pensée et accompagnent la publication de ses pièces, de l'année 1975, période à la quelle débute sa reconnaissance internationale aux États-Unis, en RFA et en France, jusqu'à sa mort en 1995.
La danse moderne et post-moderne et la danse contemporaine nous ont appris que la danse n’était pas forcément virtuose. Que des gestes très quotidiens peuvent « faire » danse.
Une analyse philosophique et textuelle de l'œuvre du créateur du butō, Hijikata Tatsumi : l'auteur propose une lecture déterritorialisante du danseur et chorégraphe japonais, le reliant à des figures comme Genet ou Artaud, tout en lui restituant sa spécificité propre.
Première étude en français analysant le travail de Hijikata Tatsumi, cet ouvrage met à jour ses influences personnelles, artistiques, culturelles et sociales, et les articule avec sa philosophie, son esthétique et sa méthode de danse butō.
Le premier volume des Danses d’après d’Isabelle Launay portait sur la vitalité des traditions et la reprise des répertoires chorégraphiques. Dans ce second volume, elle met l’accent sur les effets de la rupture, voire de l’oubli, dans la transmission des œuvres modernes. Qu’arrive-t-il quand la discontinuité est programmée par un désir de table rase chez certains artistes chorégraphiques ? Qu’advient-il lorsque d’autres, plus tard, découvrent une danse passée, située a priori très loin de leur champ de références mais qui ravit leur imaginaire au point qu’ils veulent en faire quelque chose ? Reprendre, c’est alors créer un court-circuit dans le temps qui « allume la mèche de l’explosif enfouie dans l’Autrefois » (Walter Benjamin). C’est aussi proposer un devenir contemporain insoupçonné pour ces danses passées. S’il est d’usage de célébrer la disparition d’un art dit éphémère, Isabelle Launay envisage la question autrement : et si la discontinuité était une chance pour la mémoire des œuvres en danse ?
Une femme raconte son histoire. Rencontre amoureuse truculente dans une file d'attente EasyJet, carrière prometteuse dans l'industrie du cinéma, arrivée des enfants - jusqu'au basculement de l'idylle à l'horreur la plus brutale. Ce drame acéré comme une lame explore les ressorts enfouis de la masculinité, des relations amoureuses, de la peur et de la folie.
Scènes en partage
L'être ensemble dans les arts performatifs
Depuis la fin du XXe siècle, les arts de la scène ont multiplié les expériences de partage que ce soit par la participation, l'immersion, l'interaction, ou des spectacles aux messages troubles qui se dérobent à une narration linéaire et close, à la figuration et à l'identité. Induisant des mouvements de sens en commun, quoique non communs, ces spectacles contemporains rejoignent à maints égards l'aspiration du philosophe Jean-Luc Nancy à promouvoir « l'être-ensemble ». Ce concept-clé de Nancy renvoie à la nécessité de repenser le commun. Cherchant à éviter des pensées déterminatrices de la communauté, il conçoit l'être-ensemble comme une dynamique sans achèvement, un mouvement de sens qui se nourrit de tous les échanges. Ce mouvement est d'abord partage, et lieu de la question.