Un ouvrage dans lequel le metteur en scène suisse évoque les moyens d'action propres au dispositif d'expérimentation théâtrale pour représenter les événements historiques.
Comme Sarah Bernhardt, Édouard de Max (1869-1924), est un acteur de la Belle Époque. Sociétaire de la Comédie-Française, il dut sa célébrité à sa puissance dramatique, à sa plénitude vocale, à ses inventions scéniques inattendues et à son goût prononcé pour l'immodération. Amoureux de la poésie il a été, aux dires de ses contemporains, le plus prodigieux récitant de Baudelaire.
Enfant j'avais une obsession, quand on allait au restaurant avec mes parents. La seule chose qui m'intéressait quand je voyais les serveurs entrer dans la cuisine et disparaître derrière les portes battantes, c'était de savoir ce qu'il s'y passait.
J'imaginais tout un monde merveilleux.
La première fois que je suis allé au théâtre, ça m'a fait le même effet.
Et si Hélène n'avait jamais été à Troie ? Si son ravisseur n'avait emporté avec lui qu'un nuage, une illusion ? Et si cette guerre menée au nom de la beauté n'était qu'une vaste supercherie, l'histoire d'un leurre sublime, d'une fascination destructrice ? Une usurpation d'identités, un simulacre d'héroïsme militaire ? La version d'Anne Carson inspirée d'Hélène d'Euripide repose sur cette hypothèse et s'empare du mythe de manière vertigineuse. Hélène de Troie est aussi Marilyn Monroe, née Norma Jeane Baker et mariée à Arthur, roi de Sparte et de New York - deux icônes séparées par des milliers d'années mais unies par un seul et même destin, rivalisant de séduction et de ruses pour échapper à la violence des hommes et à un ordre du monde impitoyable, des remparts de Troie à Sunset Boulevard. (présentation de l'éditeur)
Le début des années 1990 marque en Italie un tournant politique majeur. En pleine chute du bloc de l'Est, la péninsule voit ses juges s'attaquer à la toute- puissance de la mafia et à la corruption des partis politiques. La crise de confiance qui s'ensuit aura des conséquences inattendues. En 1994, un homme d'affaires milanais, Silvio Berlusconi, accède au pouvoir. Avec lui, l'extrême droite jusque-là marginalisée devient un appui incontournable. L'édition, la presse, la télévision, le cinéma sont en grande partie contrôlés par celui que l'on nomme le Cavalière. Aujourd'hui, le règne de Berlusconi s'est achevé, mais son allié, la Ligue du Nord, a refait il y a peu son apparition au sommet de l'État au sein d'une nouvelle alliance. Dans ce contexte, du reste annonciateur pour nombre d'autres pays européens, le théâtre italien est demeuré un espace de liberté et de résistance. Nous avons souhaité le rappeler dans cet ouvrage à travers la présentation d'extraits de 56 pièces de 46 auteur.rices auxquelles s'ajoutent des essais critiques, des témoignages de metteur.ses en scène, un entretien, un reportage, un portfolio et des biographies. Bien entendu, aussi large soit-il, notre choix ne prétend pas à l'exhaustivité.
Les récits de guerre abondent dans le corpus littéraire, pourtant tout est nouveau dans Mai 43. Deux singularités cimentent cette histoire : le langage hybride de l'enfant qui raconte et l'observation innocente qui le protège de la cruauté. Orphelin de 12 ans, Gioacchino vit avec ses oncles et ses tantes à Palerme, mais la famille doit fuir la ville pour échapper à la guerre. Entre des parties de cartes truquées, des perquisitions fascistes, des bombardements aériens, et des repas qui ne se composent que de citrons, Gioacchino, qui n'est plus un enfant mais qui n'est pas encore un homme, devra manoeuvrer et réagir pour pouvoir survivre. À son insu, il devient le héros d'une épopée.
Une histoire du théâtre au prisme de la crise qui affecterait celui-ci, une idée qui s'est imposée depuis le XVIIIe siècle. L'auteure montre comment les discours sur celle-ci, en lien avec ceux sur le déclin national, l'évolution des moeurs et la décadence, ont été source de modernité et de renouvellement du théâtre. Elle analyse le rapport du théâtre à l'Etat, dont la place s'accroît.
Funeste commémoration de la grande peste qui frappa Marseille en 1720, un nouveau virus se propage sur la planète. C'est sur la première, qui décima sa ville natale au XVIIIIe siècle, qu'Antonin Artaud écrivait en 1934. Pourtant, relu au prisme de l'actuel contexte épidémique, c'est de notre civilisation vacillante que le texte de ce génial insurgé semble tracer le tableau.
Pour celui dont l'oeuvre entier navigue entre surréalisme et folie, la peste est le signe d'un désordre plus vaste que l'enchevêtrement des corps putréfiés. Comme le théâtre déborde la scène, la peste dépasse le microbe. La peste, comme le théâtre, est le temps de la démesure ; des forces et des possibilités se libèrent, qui nous arrachent collectivement à l'inertie et font tomber les masques.
On peut remplir des bibliothèques entières d'ouvrages philosophiques sur la fiction. Mais il n'existe aucune théorie d'ensemble concernant les oeuvres non-fictionnelles et documentaires. C'est ce vide que comble ici Frédéric Pouillaude. Définissant la notion de « représentations factuelles », il propose un cadre conceptuel et des critères pour penser la non-fictionnalité et l'émergence des « oeuvres factuelles » aux XXe et XXIe siècles. Trois grands groupes de médiums sont ici étudiés : les images, les textes et les performances.
Enfant de la province, fils d'ouvriers, Jean-Luc Lagarce a voulu très tôt faire du théâtre. Avec quelques amis, il fonde la Roulotte, compagnie de théâtre qui devient professionnelle en 1981. C'est pour elle qu'il écrit ses premières pièces, met en scène, adapte, joue parfois et commence la rédaction d'un Journal qu'il tiendra jusqu'à la fin de sa vie, à 38 ans. Grand lecteur, dévoreur de films, il se nourrit de tout cela, mais aussi de sa famille, de ses amis, de ses amants ou encore de la vie théâtrale. La maladie, l'adieu avant la mort, le retour hantent son oeuvre de plus en plus fulgurante. Reconnu de son vivant comme metteur en scène, il ne le sera pleinement comme auteur qu'après sa mort où la scène révélera des chefs- d'oeuvre. Jean-Luc Lagarce est aujourd'hui un auteur culte, le contemporain le plus joué en France au XXIe siècle, traduit en trente langues. Son texte le plus connu, Juste la fin du monde, qui a fait l'objet d'un film de Xavier Dolan, est au programme du baccalauréat. (présentation de l'éditeur)