Hommage à Claudette Oriol-Boyer
Tout oppose les oeuvres de William et Henry James, le philosophe américain fondateur du pragmatisme (1842-1910) et le romancier, auteur de Portrait de femme et des Ailes de la colombe (1843-1916). L'un se présente comme le philosophe des vérités concrètes, l'inventeur d'un empirisme « radical », résolument tourné vers une pensée pratique sans cesse reconduite vers l'expérience directe des réalités sensibles ; l'autre se présente au contraire comme le romancier de l'indirect et dresse le portrait de consciences qui ne cessent de s'interpréter les unes les autres en s'éloignant toujours davantage du socle des certitudes sensibles. Mais s'agit-il d'une opposition ? N'a-t-on pas en réalité affaire à une sorte d'échange ou de vol mutuel ? L'un fait de la philosophie une sorte de roman d'aventures tandis que l'autre fait du roman la forme réfléchie par excellence, le récit du mental et de ses modes de raisonnement. L'un fait de l'action le nouveau centre de gravité de la philosophie ; l'autre fait de la pensée le nouveau sujet du roman, comme si chacun volait à l'autre ce qui jusqu'alors lui revenait de droit. C'est de ce vol ou cet échange dont il s'agit de faire le récit conceptuel.
« Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond ?
Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir ?
Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en de longues rangées, à demi vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller ; à la place, nous regardons la télévision et ratons le spectacle. » (Annie Dillard)
« Le petit livre de cette intellectuelle américaine est de ceux qui rendent plus intelligent et apaisent le cœur. » (Le Monde, Geneviève Brisa)
Pour perdurer, chaque phrase doit receler, en son tréfonds, une petite étincelle de feu que le romancier, en dépit du danger, doit à mains nues extraire du brasier. Partant, sa situation est précaire. Il doit s'exposer à la vie ; il doit courir le risque d'être entraîné au loin et trompé par sa duplicité ; il doit s'emparer de ses trésors et ne pas tenir compte du rebut. Mais à un moment donné il lui faut quitter la compagnie et se retirer, seul, dans cette pièce mystérieuse où son corps s'affermit et atteint à la permanence par le biais de processus qui, s'ils échappent au critique, exercent pourtant sur lui une si profonde fascination. Virginia Woolf
Ce recueil de textes écrits tout au long de la vie de Virginia Woolf s'organise autour du rapport de l'écrivain, du lecteur ou du critique à la littérature. Plaçant la lecture au centre du dispositif, VIrginia Woolf, par la finesse de sa réflexion, met au jour le fonctionnement du processus de la création littéraire.
Ce lexique est une invitation à voyager dans la littérature d'aujourd'hui au gré de définitions originales. Le choix des mots, la manière de leur donner vie, sont pour chaque romancier une occasion de rendre sensible son aventure au cœur de la langue. D'un article à l'autre, les mots se répondent en créant une partition que tout lecteur est invité à jouer.
David Albahari, Charles d'Ambrosio, David Albahari, Tariq Ali, Christine Angot, Nelly Arcan, Ayerdhal, André Brink, Geneviève Brisac, A.S. Byatt, James Cañón, Jean-Yves Cendrey, Upamanyu Chatterjee, Ying Chen, Rafael Chirbes, Hélène Cixous, Karen Connelly, Giuseppe Culicchia, Chloé Delaume, Erri De Lucca, Marie Desplechin, Robert Dessaix, Rikki Ducornet, Duong Thu Huong, Alaa El Aswany, Rachid El-Dahiïf, Péter Esterházy, Monika Fagerholm, Nurrudin Farah, Nicolas Fargues, Alain Fleisher, Philippe Forest, Rodrigo Fresán, Alberto Garlini, Benoîte Groult, Kirsty Gunn, Yannick Haenel, Jacques Henric, Christophe Honoré, Arthur Japin, Thomas Jonigk, Leslie Kaplan, Etgar Keret, Jonas Hassen Khemiri, Fatos Kongoli, Dany Laferrière, Luc Lang, Jonathan Lethem, Gila Lustiger, Nicole Malinconi, Colum McCann, Daniel Mendelsohn, Pascal Mercier, James Meek, Rick Moody, Joseph O'Connor, David Peace, Annie Proulx, Elisabetta Rasy, Éric Reinhardt, Olivia Rosenthal, Suhayl Saadi, Lydie Salvayre, Elif Shafak, Hwang Sok-Yong, Peter Stamm, Zeruya Shalev, Tarun J. Tejpal, Adam Thirlwell, Lyonel Trouillot, Ludmilla Oulitskaïa, Adriaan Van Dis, Dimitri Verhulst, Enrique Vila-Matas, Philippe Vilain, Anne Weber, Wei-Wei, Alissa York.
Roman/vie
James Meek
Roman, nom masculin. Forme de littérature la plus répandue en Europe et aux Amériques, qui eut longtemps la prétention de copier la vie, mais qui a depuis évolué vers une variante superficielle, dépourvue de réalisme, sans lien aucun avec le véritable monde de l'existence.
Vie, nom féminin. Forme d'existence la plus répandue en Europe et aux Amériques, qui eut longtemps la prétention de copier le roman, mais qui a évolué vers une variante superficielle, dépourvue de réalisme, sans lien aucun avec le véritable monde de la littérature.
Traduit de l'anglais pas David Fauquemberg
« Ni un Salon du livre ni un colloque : les Assises internationales du roman sont d'une autre nature. Cette manifestation annuelle cherche à confronter deux expériences, celle de l'écriture et celle de la lecture. Deux expériences, deux plaisirs, mais aussi deux façons de s'interroger sur le monde et d'essayer de le comprendre. » - Robert Solé, Le Monde
« Volonté de comprendre, de questionner, de mettre en suspens la réalité ou de la circonscrire, la littérature sonde, examine, ouvre les yeux, écoute, parle et s'aventure. Elle prend le risque de la vigilance, de l'inattendu, de la singularité. Les textes réunis dans ce recueil traduisent ce pouvoir de la fiction d'interroger la vie et le monde qui nous entoure. L'enjeu des Assises Internationales du Roman est de donner voix à la pensée littéraire. » - Guy Walter, Villa Gillet
Nelly Arcan, Geneviève Brisac, James Cañón, Jean-Yves Cendrey, Upamanyu Chatterjee, Rafael Chirbes, Hélène Cixous, Karen Connelly, Rachel Cusk, , Duong Thu Huong, Rachid El-Dahiïf, Péter Esterházy, Monika Fagerholm, Nurrudin Farah, Nicolas Fargues, Alain Fleisher, Rodrigo Fresán, Alberto Garlini , Xiaolu Guo, Yannick Haenel, Aleksandar Hemon, Jacques Henric, Christophe Honoré, Arthur Japin, Thomas Jonigk, Etgar Keret, Jonas Hassen Khemiri, Fatos Kongoli, Dany Laferrière, Jonathan Lethem, José Carlos Llop, Nicole Malinconi, Daniel Mendelsohn, Joseph O'Connor, Ludmilla Oulitskaïa, David Peace, Annie Proulx, Éric Reinhardt, Pedro Rosa Mendes, Olivia Rosenthal, Suhayl Saadi, Dimitri Verhulst, Anne Weber, Alissa York.
En 1909, le premier numéro de La Nouvelle Revue Française marque le début d'une aventure intellectuelle inédite. Celle d'une critique militante, ouverte à la variété, soucieuse d'objectivité. Les oeuvres majeures de notre époque ont été chroniquées dans ses pages. Pour célébrer les cent ans d'une revue miroir de son temps, nous avons sélectionné cent critiques de livres ayant marqué ce siècle.
Mauriac découvre avec La Prisonnière un autre Proust. Cocteau s'enthousiasme pour Le diable au corps de Radiguet. Malraux étudie l'érotisme de L'amant de lady Chatterley. Robbe-Grillet reconnaît dans La conscience de Zeno un temps malade. Pieyre de Mandiargues souligne l'originalité du Baron perché de Calvino...
Partez, invités par les plus belles plumes, à la redécouverte d'un siècle de littérature.
La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les moeurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et « préoccupation » qui la limiteraient. « Sans prévention d'école ni de parti », telle fut La NRF : comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, « un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer ». Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.
Cette promenade littéraire illustrée évoque les lieux qui ont marqué la vie de Gaston Gallimard et de sa maison d'édition, qu'il s'agisse de l'immeuble familial proche de Saint-Lazare, du manoir de Bénerville, des bureaux de la rue Saint-Benoît et de la rue Madame ou encore du siège de la maison d'édition dont l'adresse donne son nom à l'ouvrage.