En magnifiant dans les trois essais réunis sous ce titre la révolte humaine contre l'irrémédiable, cet écrivain et philosophe, penseur religieux surtout, démontre que le système le plus serré et le rationalisme le plus universel se heurtent toujours à l'irrationnel de la pensée humaine.
Dans ce recueil d'entretiens, Jacques Dubois répond, sans complaisance et sans tabou, aux questions de Laurent Demoulin. Il évoque d'abord son milieu familial et social, son père instituteur communiste, sa mère pleine d'ambition pour ses fils, les premières lectures... Ensuite, est commentée une carrière étonnamment diverse. Dubois ne s'est pas contenté d'enseigner la littérature française des XIXe et XXe siècles à l'université de Liège, il a aussi été professeur aux États-Unis, en Suisse, au Québec, à Paris ou à Madagascar. Il a par ailleurs développé une activité scientifique de premier plan en participant à l'aventure du Groupe µ et de sa Rhétorique générale, puis en publiant de nombreux ouvrages sur la littérature en référence à une sociologie, du Roman policier ou la modernité aux Figures du désir en passant par Pour Albertine. À quoi s'ajoute l'édition en Pléiade de l'oeuvre de Georges Simenon (avec B. Denis). Jacques Dubois a aussi dirigé le quotidien La Wallonie ; il a contribué à la naissance de collections, dont « Espace Nord » chez Labor et « Points Lettres » au Seuil, et a été un des rédacteurs du Manifeste pour la culture wallonne de 1982. Ces activités ne sont pas narrées froidement : elles donnent lieu à des anecdotes succulentes et à maintes réflexions. Mais il est question aussi des hommes et des femmes rencontrés par Dubois au fil du temps : parmi eux, Pierre Bourdieu occupe une place éminente aux côtés de personnalités aussi diverses qu'Hubert Nyssen ou Brigitte Lahaie ! Avant tout, pour Jacques Dubois la littérature est une raison de vivre et de combattre qu'il a aimé partager, ici même, avec Laurent Demoulin. (présentation de l'éditeur)
Avec plus d'une centaine d'ouvrages à son crédit et une place de premier plan dans la littérature américaine, Joyce Carol Oates se voit souvent poser la question : comment devient-on écrivain ? Bien que le travail de l'imagination demeure un mystère, elle fournit, à travers ce livre, un certain nombre de réponses à tous ceux qui s'interrogent sur l'acte d'écrire et le processus de création.
Traitant non seulement de l'inspiration, mais aussi de la mémoire et de l'« unique pouvoir de l'inconscient » , Oates aborde la manière dont le langage, les idées et l'expérience se rassemblent pour créer une oeuvre. Elle évoque aussi ses premiers pas dans le domaine de l'écriture, offre de précieux conseils aux jeunes écrivains, et s'amuse à décrire les affres de l'auteur au travail. Car faire de la prose est aussi un métier, et un métier doit s'apprendre. (présentation de l'éditeur)
A travers ses lettres adressées à des éditeurs, des directeurs de revue, des amis et des confrères écrivains, publiées pour la première fois, le romancier américain exprime son rapport à l'écriture, au travail et à l'érudition littéraire.
Le savoir musical a joué un rôle majeur dans la rédaction de tous les textes de Marcel Proust, fiction ou critique, et en particulier de la Recherche. Comment l'a-t-il acquis ? Si les salons mondains ont joué un rôle de laboratoire indéniable, Proust, à partir de 1912, leur retire presque tout rôle musical de premier plan et en fait des lieux d'apprentissage a contrario. C'est qu'il adopte le point de vue du critique musical déplorant, comme les compositeurs, les conditions d'écoute dans ces lieux où l'on finance la musique sans l'aimer vraiment. En conférant ensuite à son narrateur un ethos de critique, Proust renouvelle le roman de l'artiste et légitime l'écriture de la musique par un écrivain. Nourrie des thèmes favoris de la presse spécialisée contemporaine, la Recherche peut être considérée comme le roman du critique musical. (présentation de l'éditeur)
L'écrivain analyse la vie de Charles Baudelaire lors de son séjour en Belgique. Il décortique les critiques peu élogieuses du poète à propos de ce pays et tente de comprendre pourquoi il y est resté deux années entières, alors qu'il y a enchaîné les échecs et s'y ennuyait.
Enfant, Charles Baudelaire voulait être comédien. Cette fantaisie est très sérieuse : elle révèle toute l'Importance que Baudelaire accorde à l'artifice, l'élément fondateur de son dandysme. Loin d'être une mode frivole ou juvénile, le dandysme représente pour lui une philosophie qu'il revendique et manifeste autant par sa vie que par son oeuvre. Voilà, parmi d'autres thèmes, ce qu'apporte cette biographie novatrice de l'auteur des Fleurs du mal : bien des pans de la geste du poète romantique méritaient d'être à nouveau questionnés.
Les Lettres à sa mère de Charles Baudelaire constituent un visage particulier de l'autobiographie spirituelle que représente la correspondance du poète. Ces lettres dévoilent la permanence et la violence d'un attachement, toute une vie durant, à la personne et à l'image maternelle. Témoignages d'une relation passionnelle et conflictuelle, elles révèlent l'étonnante dépendance, tant affective que matérielle, de l'auteur des Fleurs du Mal à l'égard d'une femme qui s'appliquait à incarner les valeurs matérialistes et les préjugés de la bourgeoisie sous Louis-Philippe et le Second Empire. Mais cet écart spirituel entre mère et fils, que ce dernier s'efforça toujours - et toujours en vain - de réduire, est, de même que la vie précaire, douloureuse qu'il mène, le reflet des tensions sur lesquelles se fonde son oeuvre.
Mon Emily Dickinson est un livre unique - il est à la fois le livre incontournable pour tout lecteur de l'oeuvre d'Emily Dickinson et le livre clef pour entrer dans l'oeuvre de Susan Howe - éblouissante chambre d'échos où s'entrecroisent les voix de deux immenses poètes d'Amérique. Avec ce texte audacieux, Susan Howe a transformé à jamais la façon de lire Emily Dickinson. Paru pour la première fois en 1985 aux États-Unis, ce livre fondateur est enfin traduit en français. (présentation de l'éditeur)
« Vivre et écrire le même roman » : Imre Kertész vécut l'écriture comme un acte existentiel et personnel, une expérience de transformation qui lui permettait de liquider son passé, créer une oeuvre et différer la mort. C'est dans la Hongrie communiste, et sous couvert d'une carrière d'auteur de comédies musicales que, dans les années 1960, l'ancien déporté fit de son écriture une activité clandestine à la marge, pour construire l'une des oeuvres majeures du siècle.