Par les monts et les plaines d'Asie centrale

Par les monts et les plaines d'Asie centrale
Nivat Anne
Ed. Fayard

Gaz, pétrole, islam. Les 'grands' de ce monde ont trouvé un nouveau terrain d'affrontement : les cinq Etats indépendants que sont le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan d'Asie centrale. Déjà, la Chine envoie ses commerçants, l'Iran et la Turquie se cherchent des alliés, la Russie ne veut pas lâcher ses anciennes républiques, les Etats-Unis installent leurs bases militaires, et Al-Qaïda observe cette pépinière pour groupes extrémistes et terroristes.
Toujours seule, voyageant en taxis collectifs, habillée comme une femme locale, tel un caméléon, Anne Nivat nous transporte dans la vallée de la Ferghana, un territoire grand comme l'Europe, sur l'ancienne route de la soie, par-delà les hauts cols du Pamir. Au coeur de l'Asie centrale, nous croisons avec elle des 'gens de plaine' et des 'gens de montagne', commerçants, artistes ou paysans. Mais aussi des 'gens d'islam'. Certains, pour la première fois, sont sortis de la clandestinité de leur parti politique interdit pour dialoguer avec une journaliste occidentale. Si, là-bas aussi, le fondamentalisme fait peur, survivre au quotidien reste la préoccupation de tous.
Présentation de l'éditeur

Mao. L'histoire inconnue

Mao. L'histoire inconnue
Jung Chang & Jon Halliday
Ed. Gallimard/Biographies

«Mao Tsé-toung, qui pendant vingt-sept ans détint un pouvoir absolu sur un quart de la population du globe, fut responsable de la mort d'au moins soixante-dix millions de personnes en temps de paix, plus que tout autre dirigeant au XXe siècle.» Ces lignes, par lesquelles s'ouvre le livre de Jung Chang et Jon Halliday, annoncent clairement leur propos. On ne trouvera pas dans cette biographie un nouveau portrait, plus ou moins hagiographique, du Grand Timonier, dont l'apport théorique, résumé dans le Petit Livre rouge, et la praxis révolutionnaire «au service des masses» ont naguère fait tourner tant de têtes pensantes en Occident.

Mao Tsé-toung n'était mû ni par l'idéalisme ni par l'idéologie. S'il adhéra au marxisme-léninisme, c'est avant tout parce que cette doctrine lui permettrait de s'emparer du redoutable instrument de pouvoir qu'avait créé Lénine : le parti unique. Maître du Parti communiste chinois à la fin des années 1930, puis, en 1949, de tous les leviers de commande de son pays, après une guerre civile meurtrière et avec le concours décisif de l'URSS, Mao devint alors, comme l'a écrit Simon Leys, «le suprême despote totalitaire». Presque invisible, comme l'avaient été les empereurs, il imposa à son peuple un état permanent de mobilisation quasi militaire et une existence aride, périodiquement entrecoupée d'explosions de violence et de «campagnes de terreur» dévastatrices.

Mais cette terreur était aussi pour lui un moyen d'accomplir le dessein, tenu secret, qu'il nourrissait depuis son accession au pouvoir : faire de la Chine une superpuissance militaire, et dominer le monde. La poursuite de ce rêve entraîna la mort de trente-huit millions de ses compatriotes, au cours de la plus grande famine de l'Histoire. La mise en lumière de cet aspect essentiel, et méconnu, de son règne est sans doute la principale révélation qu'apporte ce livre, qui en compte beaucoup d'autres : sur la mythique Longue Marche, sur les liens étroits de Mao avec Staline, sur son comportement désinvolte mais non moins despotique avec ses épouses successives, ses enfants et ses maîtresses.

Fruit de dix années de recherches, en particulier dans des fonds d'archives long-temps inaccessibles, nourri de nombreux témoignages inédits, cet ouvrage se lit à la fois comme un récit d'horreur empoignant et comme un précis de philosophie politique digne de Machiavel. Nulle destinée ne saurait sans doute mieux que celle de Mao illustrer la brutale maxime de Lin Biao, qui fut longtemps son complice avant d'être sa victime : «Le pouvoir politique, c'est le pouvoir d'opprimer les autres.»
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L'Italie par elle-même. Lieux de mémoire italiens de 1848 à nos jours

L'Italie par elle-même. Lieux de mémoire italiens de 1848 à nos jours<br />
Isnenghi (dir.) Mario
Ed. Doubleday

L'Italie a-t-elle enfin réussi à faire ses Italiens ?

Seul le portrait des Italiens peints par eux-mêmes pouvait laisser espérer une réponse. Ce volume issu de la grande entreprise collective dirigée par Mario Isnenghi sur les Luoghi della memoria (« Lieux de la mémoire ») en Italie témoigne de l'évolution du processus de construction de l'identité du pays.

Vieille nation et jeune État, l'Italie contemporaine née au milieu du XIXe siècle a trouvé ses dates fondatrices, imaginé ses lieux symboliques et façonné ses héros ou antihéros mythiques. En l'espace de 150 ans, des traditions italiennes nouvelles ont été inventées puis violemment contestées, l'histoire exaltée puis réprouvée. Bref, les Italiens ont vécu.

C'est cet itinéraire de vie commune - où s'entremêlent société civile, histoire culturelle, pouvoirs et religion -, du Risorgimento à la République en passant par le fascisme et les guerres, qui est ici restitué. Des milieux, des événements, des hommes et des symboles (la place, le cinéma, la mafia, les Cinq Journées de Milan, Garibaldi, Mussolini, l'Amérique...) sont présentés sous un jour nouveau au lecteur français soucieux de comprendre, en dépassant les stéréotypes, l'histoire et l'univers de ses voisins européens.
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Le dernier été de l'Europe

Le dernier été de l'Europe
Fromkin David
Ed. Pluriel/Histoire

L'affaire des origines de la Première Guerre mondiale semble depuis longtemps entendue : conflit entre puissances impérialistes occidentales, qui rivalisent pour le partage du monde, précipité par une suite d'événements où le hasard et les passions nationalistes ont leur part.

Le livre de David Fromkin, appuyé sur une exploitation minutieuse d'archives inédites, ruine cette thèse : il montre que tout, dans cette catastrophe, fut prémédité. La désinformation, la manipulation furent cyniquement mises au service d'objectifs de guerre délibérés. Seulement, ce n'était pas un, mais deux conflits qui se préparaient : les Autrichiens souhaitaient ramener la Serbie dans le giron de l'empire, tandis que l'Allemagne voulait la guerre avec la Russie et la France. Rivaux mais alliés, les deux empires ont cru pouvoir faire converger leurs efforts et mener chacun leur propre guerre. Aussi déclenchèrent-ils l'apocalypse qui devait inaugurer un nouveau siècle.

Écrit d'une plume alerte, cet ouvrage d'un historien reconnu se lit comme un véritable roman qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.
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Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam

Ibn Khaldûn et les sept vies de l'Islam
Martinez-Gros Gabriel
Ed. Actes Sud/Sindbad

Pour Ibn Khaldûn, l'Etat est un processus contradictoire, construit par une violence organisée, que son fonctionnement l'amène cependant à affaiblir, puis anéantir. C'est dans le monde 'bédouin', où la violence des groupes est rendue nécessaire par le souci de se défendre et de survivre, que l'Etat va puiser la force nécessaire à son existence et à son maintien. Cette force fond au bout d'un certain temps au feu de la pacification étatique, et doit être renouvelée.

Il existe donc une relation intime et délétère entre l'Etat et la tribu. L'une nourrit l'autre, et s'y engloutit. Ce mécanisme simple admet une infinité de variantes et de nuances que Gabriel Martinez-Gros étudie à la fois dans l'Introduction (Muqaddima) et dans l'Histoire universelle d'Ibn Khaldûn. Il s'interroge ensuite sur les conditions de pertinence de la théorie, de fait bien adaptée à une histoire impériale dont on peut repérer la mise en place en Orient dès le premier millénaire avant notre ère, mais que les royaumes hellénistiques ou l'Empire romain illustrent aussi. En revanche, l'histoire de l'Occident médiéval et de l'Ancien Régime ne correspond guère à ce schéma, et encore moins l'histoire des nations modernes. Mais une forme d'épuisement du progrès économique, la mise en cause des nations, le malaise des démocraties pourraient rendre actualité, dans nos propres sociétés, à la théorie d'Ibn Khaldûn.

Giuseppe Mazzini. Père de l'unité italienne

Giuseppe Mazzini. Père de l'unité italienne
Frétigné Jean-Yves
Ed. Fayard

Avec Cavour, Garibaldi et Victor-Emmanuel II, Giuseppe Mazzini (1805-1872) est la quatrième figure tutélaire du Risorgimento italien et il mérite autant qu'eux d'être connu en France pour le rôle essentiel qu'il a joué dans l'histoire de son pays et pour l'héritage politique et intellectuel qu'il a laissé, héritage encore vivace de nos jours. De grandes figures comme Thomas Carlyle, Gandhi, Giovanni Gentile, Thomas Mann, Adam Mickiewicz, Friedrich Nietzsche, Romain Rolland, Carlo et Nello Roselli, Gaetano Salvemini, Alexis Tolstoï, Woodrow Wilson ont écrit sur lui et se sont inspirées de son oeuvre; c'est lui qui a élaboré le projet le plus cohérent et le plus moderne: rassembler l'Italie dans une république unitaire. Ayant passé l'essentiel de sa vie en exil, il est à l'échelle européenne l'un des principaux théoriciens de la démocratie moderne, du nationalisme et de la question sociale, ce qui a fait de lui l'un des adversaires longtemps redoutés de Marx.

Ses idées restent actuelles sur de nombreux points: la politique comme religion civile; les rapports entre les nations et l'union des peuples en Europe; une conception politique et sociale qui s'efforce de concilier libéralisme, démocratie et socialisme, anticipant sur les conceptions du socialisme libéral.

À l'heure où, tout comme nous, notre «soeur latine» tente d'explorer une voie vers la modernité qui lui soit propre, cette passionnante biographie, qui est la première en France mais s'appuie sur l'historiographie italienne récente comme sur une lecture exhaustive et personnelle des écrits de Mazzini, vient combler une lacune en permettant de lui restituer la paternité de ses réflexions et initiatives politiques.
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Le dernier des Cathares. Pèire Autier

Le dernier des Cathares. Pèire Autier
Brenon Anne
Ed. Perrin

Nous sommes en 1300, le bûcher de Monségur n'est pas oublié et l'insoutenable souvenir de la répression cathare en Occitanie a aboli tout désir de rébellion. La sainte Inquisition peut se targuer de son triomphe après tant d'années de luttes difficiles. Pourtant, et alors que tout semblait être rentré dans l'ordre royal et catholique, Pèire Autier, un important notaire d'Ax, proche du comte de Foix, abandonne son étude et prend le chemin de la clandestinité. Dix ans durant, sillonnant le pays, de cache en cache, fidèle à sa foi, il entreprend de reconstruire l'Eglise cathare.

Dernière dissidence religieuse, ultime résistance à l'étranger français, l'histoire de Pèire Autier est le récit d'une trajectoire hors du commun. La dernière Eglise cathare témoigne d'une foi intense et d'une totale dignité, retrouvant dans un dernier souffle assez de force pour fédérer hommes et femmes. La lutte sera inégale, l'Inquisition entreprenant cette fois et à jamais l'élimination de toute hérésie en Occitanie.
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La mort des rois précédé de Les rois meurent un jour

La mort des rois précédé de Les rois meurent un jour
Perez (dir.) Stanis
Ed. Jérôme Millon

'Le Soleil, ni la Mort ne se peuvent regarder fixement' prétend le moraliste. Pourtant, lorsqu'il s'agit des derniers jours d'un roi, les courtisans accourent, les ambitieux trépignent et les cabales vont bon train autour d'un agonisant que chacun surveille du coin de l'oeil. Aussi, nombreux sont les témoins directs ou indirects à avoir laissé des textes relatant ces faits trop importants pour ne pas être censurés par les conventions et la 'propagande' officielle. Souvent tombées dans l'oubli, quelques-unes de ces archives ont été sélectionnées et, pour certaines, traduites et publiées pour la première fois. Elles décrivent, de Charles Quint à Louis XV, le trépas de monarques français et espagnols, les cas de régicides ayant été exclus.
Faisant oeuvre de thuriféraires, de curieux ou de détracteurs, les médecins, les clercs et les courtisans à l'origine de ces pages édifiantes ont souhaité léguer à la postérité un ultime portrait de leur souverain. Parce qu'elles pointent du doigt le drame universel de la mort, ces vanités baroques s'attardent sur des corps que la souffrance réduit à leur plus simple humanité. Si, dans bien des cas, l'obscénité des descriptions est rachetée par le miracle d'une sainteté naissante, il arrive aussi que la comédie du dernier soupir achève un travail de désenchantement sans retour.
Variés de par leur nature, leur origine et leur date, tous ces documents jettent un dernier regard sur le crépuscule de personnages tentés par l'immortalité. Ainsi, malgré les mythologies chargées d'exorciser la royale mélancolie et de garantir la continuité de l'Etat, les rois finissent tous par mourir sur la scène politique qui les a vu naître et grandir. Une leçon pour tous les temps...
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Mon histoire des femmes

Mon histoire des femmes
Perrot Michelle
Ed. Seuil/France Culture

'Mon' histoire des femmes est en réalité 'notre' histoire des femmes. L'histoire des relations entre les hommes et les femmes.
Comment changent les apparences, la sexualité, la maternité ? Quand est né le désir d'enfant ? Les histoires d'amour ont-elles une histoire ? La prostitution est-elle vraiment le 'plus vieux métier du monde' ? Quel rôle ont joué les religions dans la vie des femmes ? Pourquoi a-t-on brûlé les sorcières ? Pourquoi l'accès au savoir, à la lecture et à l'écriture a-t-il été si difficile ? Comment ont changé les formes du travail ? Pourquoi la politique et la création, artistique surtout, sont-elles si hermétiques aux femmes ?
Peut-on parler de 'révolution sexuelle' dans le dernier demi-siècle ? Celle-ci est-elle le fruit de la modernité ? du désir des femmes ? Quel rôle ces dernières ont-elles joué dans ces mutations ? Quel est le poids du (des) féminisme(s) ?
Ce livre, accompagné d'un CD-MP3 regroupant une série d'émissions diffusées sur France Culture, propose de retracer le combat des femmes pour exister à part entière, à égalité avec les hommes, un combat aujourd'hui encore nécessaire à mener...
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Pour la révolution africaine

Pour la révolution africaine
Fanon Frantz
Ed. La Découverte

Les textes politiques de Frantz Fanon réunis dans ce volume couvrent la période la plus active de sa vie, de la publication de Peau noire, masques blancs en 1952 - il avait alors vingt-huit ans - à celle des Damnés de la terre en 1961, qui devait coïncider, à quelques jours près, avec la date de sa mort. Retraçant le fil d'une réflexion en constante évolution sur le phénomène colonial, vécu de l'intérieur, ces textes dénoncent à la fois le colonialisme et les pièges de la décolonisation - la «grande erreur blanche» et le «grand mirage noir».

Explorant tour à tour la situation du colonisé, dont il peut rendre compte scientifiquement par son expérience médicale quotidienne, l'attitude des intellectuels de gauche face à la guerre d'Algérie, les perspectives de conjonction de la lutte de tous les colonisés et les conditions d'une alliance de l'ensemble du continent africain, Frantz Fanon gardait la certitude de la prochaine libération totale de l'Afrique. Son analyse et la clarté de sa vision nous donnent aujourd'hui les clés nécessaires pour comprendre la réalité africaine actuelle.

L'effort militaire, économique et politique déployé par la France dans la guerre d'Algérie ne peut s'apprécier objectivement qu'en fonction de l'ensemble africain 'français'. Vaincre la révolution algérienne, c'était bien sûr expurger pour une dizaine d'années encore le 'ferment nationaliste'. Mais c'était à la fois imposer le silence aux éventuels mouvements africains de libération et surtout marquer du sceau de la débilité et de l'insécurité les jeunes indépendances tunisienne et marocaine. Le colonialisme français en Algérie a considérablement enrichi l'histoire des méthodes barbares utilisées par le colonialisme international. Frantz Fanon

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