«Merveilleusement maquillée, les cheveux constellés de paillettes, les mains rougies au henné avec des motifs berbères jusqu'aux poignets, on dirait que le drame l'a cueillie au beau milieu d'une noce.
Dans ce décor de rêve, tandis que le monde s'éveille à ses propres paradoxes, la Belle au bois dormant a rompu avec les contes.
Elle est là, et c'est tout.
Fascinante et effroyable à la fois.
Telle une offrande sacrificielle...»
Une jeune étudiante est découverte assassinée dans la forêt de Baïnem, près d'Alger. Une femme, Nora Bilal, est chargée de mener l'enquête, loin de se douter que sa droiture est un danger mortel dans un pays livré aux requins en eaux troubles.
Qu'attendent les singes est un voyage à travers l'Algérie d'aujourd'hui où le Mal et le Bien se sentent à l'étroit dans la diablerie naturelle des hommes.
La naissance de l'islam, c'est d'abord l'histoire d'une femme, Khadija. La première épouse du prophète, celle qui l'aimait quand il n'était qu'un jeune caravanier, celle qui avant tous lui a dit : «Moi, je crois.»
Veuve, belle et riche, Khadija doit se remarier pour maintenir sa place dans la société très masculine de La Mecque. Contre toute attente, elle choisit un homme pauvre et illettré, Muhammad ibn 'Abdallâh. En dix ans de bonheur, elle impose Muhammad auprès des puissants clans de La Mecque et forme avec lui un couple exceptionnel, modèle de sagesse et de modération. Mais une série de tragédies s'abat sur le pays. La peste, les inondations et la mort endeuillent la famille. Face à ces coups du destin, Khadija fait preuve d'un courage et d'une force inouïs.
La paix revenue, Muhammad s'isole dans le désert où, un jour, l'ange Gabriel lui transmet les paroles du Dieu Unique. Muhammad croit devenir fou, il a peur. Khadija, elle, pressent qu'il s'agit là d'un grand événement. Se dressant contre tous pour défendre la parole nouvelle de son bien-aimé, elle pose les fondements sur lesquels Muhammad ibn 'Abdallâh bâtira l'une des plus remarquables aventures religieuses du monde.
La nuit de Maritzburg
En 1893, une entreprise indienne propose à Mohandas Karamchand Gandhi, tout jeune avocat, de se rendre en Afrique du Sud pour y défendre ses intérêts. Gandhi accepte. Il ne le sait pas encore, mais c'est le tournant de sa vie.
Il découvre l'apartheid, l'humiliation, et se lance dans un combat acharné contre la discrimination dont sont victimes ses compatriotes indiens. C'est là qu'il expérimentera pour la première fois une arme redoutable : la résistance passive. Jour après jour, le petit avocat timide et si british, va se métamorphoser jusqu'à devenir le Mahatma, la Grande Âme. C'est aussi sur cette terre de violences qu'il rencontre Hermann Kallenbach, un architecte juif allemand, avec lequel s'instaure une relation hors du commun. Une intimité précieuse, intense, forte comme une passion, digne d'un amour... vrai.
Aurore disparaît
Elle se sentait de plus en plus légère depuis qu'elle le connaissait, et plus forte. Elle retrouvait des contours. Quand ils allaient dîner au restaurant, elle se pendait à son bras, elle le respirait, le cri des mouettes et celui des corbeaux se mélangeaient sur les quais de la Seine où les façades de l'île Saint-Louis ressemblaient aux falaises de Normandie, blanches, poreuses et crayeuses, accrochant la lumière. Le ciel était lavé par la pluie. Roland accompagnait le mouvement, très doucement. Il l'encourageait à trouver sa voie.
Quand Mme Damian est sauvagement assassinée dans une villa voisine de la sienne, Aurore est obligée de sortir de la solitude qu'elle s'était choisie et qu'elle avait rendue presque parfaite. Retirée au bord de la mer, où elle se consacre à la peinture, elle vit un grand amour, qu'elle continue de porter en elle et de protéger. Une hésitation au téléphone dans la voix de son mari, le souvenir d'une après-midi vieille de quinze ans chez Maud Nancy, les visites insistantes de sa voisine Irène B. viennent déranger le bel édifice de son intimité avec l'espace et l'infini.
Après La tangente (Éditions Gallimard, 2009), Aurore disparaît est le deuxième roman d'Amina Danton.
Aurore disparaît
Elle se sentait de plus en plus légère depuis qu'elle le connaissait, et plus forte. Elle retrouvait des contours. Quand ils allaient dîner au restaurant, elle se pendait à son bras, elle le respirait, le cri des mouettes et celui des corbeaux se mélangeaient sur les quais de la Seine où les façades de l'île Saint-Louis ressemblaient aux falaises de Normandie, blanches, poreuses et crayeuses, accrochant la lumière. Le ciel était lavé par la pluie. Roland accompagnait le mouvement, très doucement. Il l'encourageait à trouver sa voie.
Quand Mme Damian est sauvagement assassinée dans une villa voisine de la sienne, Aurore est obligée de sortir de la solitude qu'elle s'était choisie et qu'elle avait rendue presque parfaite. Retirée au bord de la mer, où elle se consacre à la peinture, elle vit un grand amour, qu'elle continue de porter en elle et de protéger. Une hésitation au téléphone dans la voix de son mari, le souvenir d'une après-midi vieille de quinze ans chez Maud Nancy, les visites insistantes de sa voisine Irène B. viennent déranger le bel édifice de son intimité avec l'espace et l'infini.
Après La tangente (Éditions Gallimard, 2009), Aurore disparaît est le deuxième roman d'Amina Danton.
Mydriase suivi de Vers les icebergs
Au commencement, les yeux ne voient pas. Ils sont ouverts, entre les rideaux des paupières, mais ils sont noirs. Ils n'ont pas de lumière. Les yeux ne servent pas. Ils ne sont pas faits pour voir. Quand on a appris cela, on n'a plus peur de l'ombre et du vide. Les yeux sont des moteurs pour aller dans l'autre sens, vers le futur, vers les pays inconnus, vers les rêves, les choses de cette nature.
Dans Mydriase, la prose poétique de J.M.G. Le Clézio compose un chant envoûtant qui entraîne le lecteur vers des mondes parallèles et des visions tourbillonnantes, exploration vertigineuse d'un univers qui n'est pas sans relations avec les gouffres qu'explora Henri Michaux.
Ce dernier est d'ailleurs, littéralement, au coeur de Vers les icebergs. Fasciné par la parole de Michaux, J.M.G. Le Clézio file le « poème du poème » de Michaux, Iniji, et laisse naître la parole du poète : plus qu'une simple analyse, un acte de compréhension total.
«Le samedi matin il venait nous chercher vers dix heures. Je me souviens de ces quelques minutes, ma mère ouvrait la porte-fenêtre. Posant le pied sur le gravier, je découvrais mon père de l'autre côté de la grille en métal orange. Je voyais son visage dans le rétroviseur. Juste à ce moment-là, notre famille existait à nouveau, je voulais faire durer cet instant pour me rappeler qu'à un moment nous avions été le fruit d'une union. Puis le moteur de la voiture se mettait en route. Une sorte de boule envahissait mon ventre, elle ne me quitterait plus. Pour moi les week-ends avec mon père n'étaient rien d'autre que de longs dimanches soir.»
S'il est un sujet qui passionne Samuel Doux, c'est bien la famille. Dans ce nouveau roman d'une justesse implacable, on retrouve toute l'originalité de ton et d'écriture d'un auteur dont l'univers singulier mêle toujours humour distancié et sensibilité exacerbée.
'Pauline avait un grand principe dans la vie : l'amour sert à construire une véritable amitié. Maxime et moi en sommes la démonstration vivante. Nous aurions pu nous contenter d'aimer la même femme, d'être des rivaux compréhensifs... Mais non. Maxime, pour appliquer le principe de Pauline, a voulu devenir mon protecteur. Et c'est ainsi qu'un voyou à la générosité catastrophique a pris en main le destin d'un romancier dépressif.'
Haletant, poignant, irrésistible de drôlerie, le nouveau roman de Didier van Cauwelaert nous plonge dans la tourmente d'une amitié encore plus ravageuse que la passion.
A Téhéran, dans les années 1980, une petite fille de six ans, contrainte de porter le voile, se révolte en se dénudant. Se soumettre aux exigences des «barbus» et autres «corbeaux» lui paraît absurde. Son père l'approuve et, afin de fuir brimades et contraintes, la famille va s'exiler à Paris. Abnousse Shalmani découvre alors que la liberté n'est pas celle qu'elle aurait souhaitée. Sa révolte n'est donc pas finie. Mais cette fois, c'est la littérature française qui va lui fournir des armes. La petite fille, devenue femme, va faire de Sade, de Victor Hugo et de Colette (entre autres) des appuis précieux dans son combat contre l'oppression en général et celle du corps féminin en particulier.
Joyeux pamphlet, ce récit alterne les anecdotes intimes et les événements socio-politiques avec humour et enthousiasme.
Qui mieux que Gougaud l'anarchiste pourrait évoquer l'extraordinaire parcours de l'indomptable Louise Michel, figure emblématique de la Commune ? Dans ce portrait flamboyant de la «Vierge rouge», le romancier se glisse dans la peau de Louise pour faire revivre tour à tour la petite bâtarde sans le sou passionnée de littérature, la jeune institutrice, l'insurgée bravant la mitraille des Versaillais, la bannie de Nouvelle-Calédonie éblouie par les splendeurs de l'île, enseignant le français aux Canaques... Mais toujours attachée au drapeau rouge, jamais lassée d'appeler à la Révolution.
Henri Gougaud sait nous faire aimer cette femme sauvage et téméraire, éprise d'indépendance et d'absolu, dont l'extra-ordinaire personnalité dépasse tous les clivages. Ne cachant rien de son personnage - son esprit intransigeant, son courage presque fou, sa curiosité d'esprit, sa bonté, son dévouement à la cause des démunis -, il trouve les mots justes et le souffle qui donnent à son récit une force incomparable. Jamais Louise Michel n'a été aussi vivante, jamais vous ne l'aurez tant aimée !