Édimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son coeur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son coeur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter trois lois : premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais au grand jamais, tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux portes de l'Andalousie.
Retrouvez l'histoire fantastique et les plus belles images du film de Mathias Malzieu. Et découvrez comment La Mécanique du coeur, le roman en mots et en musique, est devenu Jack et la mécanique du coeur, le film événement qui réjouira petits et grands !
Histoire de ma sexualité
Pour les enfants, la sexualité est un grand livre invisible. Chacun d'entre eux déchiffre cette part du monde en improvisant son propre alphabet. Que devient cet alphabet ? Avant qu'il ne soit trop tard, j'ai voulu raconter comment l'abstraction du sexe, pourtant si concrète dans le corps et dans les perceptions, s'est imposée à l'enfant que je fus.
Pendant plusieurs mois, j'ai compilé des notes sur un carnet, concernant la sexualité en général, son insatiable mystère, les souvenirs sexuels que j'ai accumulés - et fantasmés - jusqu'au début de l'adolescence.
À mesure qu'avançait mon exploration, la parole des autres est devenue nécessaire. Celle des amis, des anonymes, des personnages de fiction, des livres qui me hantaient, des images qui me brûlaient.
J'ai voulu tout dire, pour qu'il ne reste que les secrets.
La préparation de la vie
Roland Barthes est devenu mon guide vagabond, il apparaît et disparaît, il n'y a jamais eu aucune contrainte dans notre lien : c'était notre pacte, il l'est resté. Tant d'années après, sa voix est là, inchangée, elle m'accompagne et je l'aime. Je l'emporte toujours dans mes bagages quand je voyage ou quand je retourne en Tunisie, comme si elle était mon enfance, comme si elle comptait davantage que ma famille. J'écoute son dernier séminaire au Collège de France, de 1978 à 1980 : La préparation du roman. Devant ce grand rectangle d'eau, à Sidi Bou Saïd, en suivant sa voix et sa recherche infinie d'un roman qui serait absolu, unique et finalement impossible à écrire, je le rends complice de tout ce que je vois, de tout ce dont je me souviens, de tout ce dont je suis témoin, au coeur de cette Tunisie en grande métamorphose depuis le 14 janvier 2011. Oui, devant ce grand rectangle découpé dans la Méditerranée, sur cette terre de naissance dont je ne veux pas me séparer, je compose ce livre labyrinthe, à la fois pour lui rendre hommage et pour le remercier de m'avoir aidée à préparer ma vie, depuis le jour où, en 1975, dans un café de l'Odéon, il m'a dit, amical et affectueux : « Vous savez, vous avez le droit de dire je. »
Ces deux longues nouvelles explorent les thèmes de la bâtardise et de la renaissance à travers le destin de deux jeunes femmes confrontées à des situations familiales difficiles : June, l'héroïne de Tempête, fait une tentative de suicide sur l'île d'Udo, tandis qu'Une femme sans identité montre la dérive de Rachel, maltraitée par sa mère d'adoption et probablement née d'un viol.
La musique des pierres
« Je marche tous les jours, par tous les temps, même les nuits pluvieuses. Les villes d'Asie ne dorment jamais à poings fermés. Moi non plus, depuis le jour-sans-nom. Pékin me convient. Mes insomnies trouvent là un terrain idéal. Je ne m'endors qu'au petit matin, quand le ciel blanchit. Liu Dan lui aussi travaille la nuit, dans son grand atelier dans l'Est, en haut d'un gratte-ciel. Il lit beaucoup, se laisse imprégner par certaines pensées, se dégage du temps, de la ville, des inconvénients. Il ne craint pas d'être seul. La solitude lui permet d'avancer dans la direction qui lui sied. Il avance, et peint ce qui est, déjà, la Renaissance de la Chine, après une longue période d'ombre. Ce qui ne va pas sans changement majeur. L'art n'est pas un domaine refermé sur lui-même, et Liu Dan, qui n'a que faire de politique, prépare évidemment la révolution des profondeurs : la révolution des pierres, triomphante car sans but, sans dessein, et patiente. Liu Dan est le peintre des pierres intérieures. Celles qu'on ne peut ni saisir ni briser. »
Guido
Ce roman raconte l'histoire de Guido, un antifasciste italien, né au XIXe siècle, exilé en France, participant très tôt à la Résistance, puis arrêté, déporté dans l'un des derniers convois : ce « Train Fantôme » qui mit des semaines à atteindre Dachau, tandis que la France se libérait. Voyage dont il n'est jamais revenu.
C'est aussi l'enquête menée par le narrateur, son petit-fils, pour reconstituer cette vie, l'arracher à l'oubli, en éclairer les zones d'obscurité, et faire surgir tout un pan mal connu, héroïque et tragique, de l'histoire de la dernière guerre.
À quoi se noue une méditation sur la fragile transmission chez les descendants de ceux qui étaient signalés, dans les camps, non par l'étoile jaune mais par le triangle rouge - les déportés politiques.
Un livre qui bouscule les frontières des genres admis : participant tout à la fois de la chronique familiale, du documentaire historique, de l'essai sur la mémoire, et de l'art du roman, là où il s'agit d'imaginer tout un passé maudit, englouti.
Dans une grande maison-jardin désuète de la banlieue lyonnaise, Elio, qui n'a pas encore vingt ans, amoureux des herbes folles jusqu'à jalouser les coccinelles, rencontre les mots dont il a tôt deviné que d'eux seuls viendra le salut.
Il vit avec Isée, la soeur rieuse et impertinente, et Linda, une mère infiniment plus douée en tendresse qu'en aveux. Dans la famille, l'affection n'est jamais absente, mais le secret qui entoure la mort du père empêche une vraie parole. Linda n'a épargné personne dans le piège de silence qu'elle s'est à elle-même tendu le jour de la mort de Martin. Il faudra l'irruption joyeuse et formatrice de Lise, celle qui magnifie les petites choses et dédramatise les grandes, la complicité du grand-père Luciano et les secrets d'un herbier pour la libérer de la culpabilité, pour qu'Elio et Isée connaissent la part d'amour et de vérité contenue en chaque mensonge.
Au long de ce roman de la filiation, des attachements, des renoncements et des rencontres bouleversantes, la voix d'Elio emprunte à la sagesse des proches, mais aussi aux épreuves, les mots justes et l'humour pour dire la complexité des premiers savoirs et des premiers désirs.
Ce récit d'apprentissage du bonheur est le premier roman d'un écrivain qui a longtemps privilégié l'ethnobotanique.
En épousant la fille du tout-puissant patron de l'usine de carrelage locale, Clément a réussi sa vie au-delà de ses espérances : il a sécurisé sa « zone de confort », s'est mis à l'abri du mauvais goût, du besoin matériel et de la médiocrité ambiante. Mais un tragique accident de voiture qui laisse sa jeune épouse dans un état critique menace cet équilibre douillet et met au jour la sombre mécanique des interdépendances.
D'une acuité pénétrante, sans compromis et néanmoins non dénué de tendresse, le regard d'Ilan Duran Cohen sur ses personnages agit comme loupe au soleil. Le quotidien est une succession de petits incendies criminels. Le poids de la société consumériste confisque tout idéal alternatif et jusqu'à la notion de destin. Et face aux tourments de l'âme, du coeur et du cul, on se découvre, horrifié, des réactions de divas de telenovelas...
C'est sur l'air et le ton de la comédie légère et grinçante, avec souplesse et fluidité, que L'Homme à débattre dit le règne de la peur sur l'ultralibérale solitude de nos contemporains, ainsi que la redoutable persistance des différences (des différends) de classes sur les échanges en milieu tempéré.
Depuis quelque temps, rien ne tourne plus rond dans la vie de Joséphine. D'abord, c'est son ex-mari, père de ses deux garçons, qui ne semble pas vraiment d'accord sur le sens à donner au mot «séparation». Ensuite, c'est l'inspiration qui lui fait faux bond, au moment même où son nouvel éditeur s'impatiente de lire son prochain livre pour enfants, peuplé comme toujours d'animaux malades. Et puis, ce matin-là, choisissant l'instant où son banquier l'appelle (pour lui parler de son découvert), c'est son lave-vaisselle qui la lâche. Le début de la fin ? Ou bien... le début d'une nouvelle vie ?
Rompant sans crier gare avec la gravité de ses précédents ouvrages, Mazarine Pingeot dévoile un surprenant talent pour la comédie. Au fil de mésaventures désopilantes, son personnage, gaffeuse et borderline, incarne cette génération de mères célibataires, croulant sous les contraintes du quotidien, mais toujours en quête d'amour.
Le mendiant de Velázquez
De tous les personnages représentés dans Les Ménines, le célèbre tableau de Velázquez, un seul nous reste totalement inconnu. Ni les contemporains du peintre ni les historiens n'en ont jusqu'ici découvert l'identité.
François Rachline s'empare de cet anonyme pour nous conduire, des bas-fonds de Madrid à la cour d'Espagne, dans l'intimité du roi Philippe IV. Nous sommes en 1656. Le lecteur plonge dans les arcanes du pouvoir, côtoie les indigents et les puissants, vit à l'heure du palais, des intrigues et des mensonges qui le parcourent, assiste enfin à l'incroyable coup d'éclat d'un miséreux.
Histoire d'un tableau dont Jorge Semprun disait qu'il « condensait en lui-même toute l'histoire de l'Espagne », Le mendiant de Velázquez est un grand roman historique, écrit dans une langue d'une pureté absolue.