Les joueuses

Les joueuses
Billetdoux Augustin
Ed. Rivages

Deux jeunes femmes nouent, dès leur première rencontre en classe de théâtre, une amitié aussi forte qu'ambiguë. L'une, Zoé, la narratrice est comme sous l'emprise de l'autre, Lou, qui mène la danse. Unies par leur passion commune pour la scène, elles vivotent dans l'attente d'un rôle à leur mesure. L' époque n'est pas à la hauteur de leurs rêves. Elles se sentent bientôt à l'étroit sous les toits de Paris. Lorsqu'elles rencontrent un homme qui semble être la promesse d'un amour différent, les voilà parties pour le Brésil. S'ouvre alors pour elles la porte d'un imaginaire où les mystères du sacré et de la chair sont indémêlables.

Dans ce roman contemporain aux allures de fable initiatique, Augustin Billetdoux nous livre, avec un humour corrosif, le portrait d'une jeunesse fougueuse qui refuse le carcan d'un monde sans onirisme.

En numérique chez Tropismes : Les joueuses

Mali, ô Mali

Mali, ô Mali
Orsenna Erik
Ed. Stock

Voulez-vous les dernières nouvelles du Mali ?

Madame Bâ Marguerite se propose de vous y emmener.

Cette dame, qui n'est pas humble de nature, se prend pour une Grande Royale, une Jeanne d'Arc africaine. Elle veut libérer son pays des djihadistes et c'est son petit-fils, ex-footballeur devenu griot, qui raconte sa campagne mi-glorieuse, mi-désespérée.

Sur les pas de ce duo, vous rencontrerez les femmes échappées de justesse aux horreurs de la charia. Vous découvrirez l'économie très puissante et très illégale dont vit grassement le Sahara. Vous ferez connaissance avec des petits capitaines, soldats d'opérettes, terrorisés par les combats. Vous tomberez sous le charme de leurs épouses prédatrices, frénétiques de la Visa Premier. Vous remonterez le fleuve Niger en évitant toutes sortes de périls. Vous verrez comment et pourquoi bandits et djihadistes s'entendent comme larrons en foire. Vous saluerez des musiciens et des tisserands, inlassables créateurs des liens qui fabriquent un pays. Vous atteindrez juste à temps Tombouctou pour assister à l'arrivée des Français... Surtout, vous plongerez dans la réalité du Mali, sa vaillance, sa noblesse.

Mali, ô Mali !
Comment ne pas comprendre que ta fragilité est la nôtre ?

La traversée des plaisirs

La traversée des plaisirs
Roegiers Patrick
Ed. Grasset

«Depuis trente ans que je vis en France, il était temps de dire ce que je dois à la littérature française. La première partie de La traversée des plaisirs, intitulée 'Le corps des mots', est un voyage ludique dans ma bibliothèque. Portrait inattendu de neuf grands auteurs (Perec, Beckett, Céline, Dubillard, Leiris, Barthes, Michaux, Robbe-Grillet, Claude Simon), 'Le corps des écrivains' compose la seconde partie de cette escapade littéraire qui n'est pas un essai critique, mais un exercice d'admiration et une profession de foi dans les livres et l'écriture.»

L'homme peut-être. Et autres illusions

L'homme peut-être. Et autres illusions
Richard Jacques
Ed. Zellige

La musique est le fil qui relie entre elles ces trente variations sur le thème de l'illusion et de l'absence. Avec ironie, anxiété ou compassion, chaque nouvelle interroge notre éternel besoin d'évidence et les facettes miroitantes de ce que nous appelons la réalité. Usant d'un style volontiers elliptique, poétique, l'auteur construit un contrepoint qui mêle la fragilité de l'instant à celle de gens et de lieux d'autant plus incertains qu'ils sont familiers.

Ce qui frappe, dans cette trentaine de nouvelles courtes en demi-teinte, mais dont la demi-teinte est un piège, c'est la surprise qui nous attend à tout moment. L'auteur nous plonge dans un univers visuel et sonore qui est un mélange de rigueur et de fantaisie. Il situe certes ses récits dans une Belgique familière, mais dont il montre le côté insolite par un art de la variation très bien manié. Dans ce grand jeu sur la réalité et la représentation, il nous laisse sur plus d'interrogations que de réponses.  Pierre Mertens

Tomber sous le charme. Chroniques de l'air du temps

Tomber sous le charme. Chroniques de l'air du temps
A Dominique
Ed. Le mot et le reste

Utiliser son vécu pour écrire, composer, va de soi, mais je me sentirais bien limité si c'était là mon seul carburant, si ma mécanique interne n'était pas alimentée par d'autres combustibles. Il m'a toujours fallu en passer par les disques des autres pour renouveler le débat, éviter de piétiner les mêmes plates-bandes d'un album à l'autre. Les chroniques que j'écris rendent compte, sans la solder, de la dette ainsi contractée et, allons-y pour les grands mots, de ma gratitude envers d'autres artistes. Accessoirement, elles se font aussi l'écho, en parallèle, du work in progress qui préside à chacune de mes tentatives.

Dominique A chroniqueur, reste une facette méconnue de l'artiste. En fin observateur, il saisit, dans ses recensions musicales et littéraires pour Epok, TGV magazine, les Inrocks ou Le Monde des livres, la création de son temps, marquant une nette préférence pour les seconds couteaux. Par ailleurs, le journal de ses tournées et ses autocritiques - un retour sur ses propres albums - montrent combien, avec un regard curieux et amusé, l'écriture est au coeur de son existence.

Cannibale lecteur

Cannibale lecteur
Claro
Ed. Inculte

« On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on met ensuite à en revenir » : cette phrase de Flaubert, qui fait de la lecture une empoignade, dit assez clairement ce dont il s’agit ici : non pas simplement évoquer des livres, mais tenter d’écrire depuis leurs turbulences.

Car les livres – ceux qui « brisent la mer gelée – ne se contentent pas de nous transformer et de résonner en nous. Grâce à eux, nous quittons la langue commune pour apprendre d’instables dialectes et comprenons enfin ce que voulait dire Beckett quand il parlait d’échouer mieux. On croisera anciens et modernes, ogres et paladins, Butor et Tarkos, Claude Simon et Imre Kertész, Chevillard et Volodine, Jérôme Ferrari et André Hardellet, mais aussi Hélène Bessette, Pierre Michon, Thomas Bernhard, Ramón Sender, Jonathan Littell, etc.

Le clavier étant par ailleurs cannibale, le lecteur aura droit également à quelques exercices de dévoration, notre époque n’étant guère avare en nouvelles « têtes molles » : quelques coups de griffe, par-ci par-là, mais pas que pour rire de certains caniches littéraires : pour mieux retourner dans l’ombre des grands fauves – ainsi Faulkner, Céline et William Gass viennent-ils clore ce fiévreux diorama d’une certaine littérature contemporaine.

Comme un karatéka belge qui fait du cinéma

Comme un karatéka belge qui fait du cinéma
Lalumière Jean-Claude
Ed. Dilettante

Rescapé de plusieurs redoutables théâtres d’opérations tels que la bureaucratie diplomatique (Le Front russe) ou le tourisme culturel itinérant (La Campagne de France), Jean-Claude Lalumière se risque là dans un monde mouvant et incertain, celui du «& Paris, à nous deux !& » d’un jeune «& apatride social& » se sentant mal décrassé de sa campagne et avide d’une grande percée en terre parisienne. Alors, moteur ! Le héros, un gars de Macau en Médoc, fils d’un ouvrier viticole, survivant entre un frère apprenti garagiste et une mère cruciverbiste et méritante, décide un beau jour de déserter les chais pour les sunlights, de monter à Paris, riche de ses seuls yeux fiévreux de jeune cinéphile. Là, il remplit la hotte, vendangeant tout ce qui pousse en matière de culture. Mais la ville a « sur [ses] économies l’effet du soleil sur la cire des ailes d’Icare » et la grande percée n’arrive pas. D’où manœuvre de repli dans une galerie d’art contemporain où il devient l’homme à tout faire de Monsieur Henry et le spectateur sceptique des «& événements& » artistiques les plus effervescents. Mais rien n’y fait, pas même son mariage avec la bourgeoise Anne-Sophie, et une permanente mélancolie poisse le quotidien de notre homme. Quand soudain ! un trajet pour le bar du Lutetia prend des allures de chemin de Damas. Il y percute en effet rien de moins que Jean-Claude Van Damme. Barricadé derrière sa bière, il assiste à Van Damme prophète et bonimenteur. Révélation. Un périple romanesque que clôt le pèlerinage aux sources d’un voyage en Médoc entre retrouvailles avec le frère, cendres du père et vaticinations de la mère. Entre roman d’initiation balzacien et film d’une vie rêvée. Dans la vie, le super 8 se gonfle rarement en 35. Chacun son format, telle est la leçon que semble nous souffler, pour son troisième roman, Jean-Claude Lalumière.

En numérique chez Tropismes : Comme un karatéka belge qui fait du cinéma

Malgré Fukushima. Journal japonais

Malgré Fukushima. Journal japonais
Faye Eric
Ed. José Corti

De Wakkanai, la pointe nord enneigée, jusqu'à l'extrémité australe à Iriomote, non loin de Taiwan, pendant quatre mois j'ai tenté de comprendre cette virgule gigantesque entre l'Eurasie et le Pacifique : Nihon. Le Japon. J'ai tenté d'épuiser l'énergie qui me pousse à apprendre et à apprendre dans l'espoir de trouver je ne sais quel repos, et je n'y suis pas parvenu. Le Japon sans cesse place l'esprit en éveil, l'aiguillonne dès qu'il baisse la garde. Le Japon n'étanche jamais la soif de savoir, tant le savoir, là-bas, est enfermé dans des poupées gigognes à l'infini, à moins que ce ne soit dans un labyrinthe de miroirs renvoyant quelque éclat jusqu'au plus profond des ombres.

Ceci est le journal de quatre mois ayant eu comme camp de base, à l'été et à l'automne 2012, la villa Kujoyama, à Kyoto. Prions tous les kamis de toutes les montagnes pour que, sur les hauts de Kujo, cette villa continue d'exister longtemps, pour le bonheur de ceux qui m'y succéderont.  E. F.

Chronique de l'ère mortifère

Chronique de l'ère mortifère
Baal Frédéric
Ed. Différence

Qu'il dénonce les menées des groupes financiers et les manoeuvres des multinationales, la destruction de la nature ou l'épuisement d'un certain art contemporain, ce livre est un cri de révolte contre diverses formes de servitude.

Il ne s'agit pas d'un roman au sens convenu du terme, mais d'une évocation éclatée du monde actuel : au gré de monologues qui se répondent, se chevauchent et s'entrecroisent, de multiples styles métamorphosent de l'information en littérature et concourent à jeter un regard critique sur la gravité des temps.

Cette chronique est un discours incendiaire où la langue classique, les néologismes, les jeux de mots, les perturbations de la syntaxe et autres écarts invitent le lecteur à se détacher des normes et des idées reçues pour en discerner les implications mortifères et les subvertir.

 

Les gouffres

Les gouffres
Choplin Antoine
Ed. Fosse aux ours

Au coeur de paysages singuliers qui pourront évoquer les revers sombres de l'Histoire, des hommes, solitaires ou réunis en une clique fragile, entreprennent un périple.

Aux processus guidant leur épopée, il est ici porté une attention particulière. Tous déploient un arsenal de ruses pour approcher, voire atteindre, leur objectif.

Le ressort de ces progressions emprunte avant tout à des forces d'humanité, de simple et lumineuse intelligence, de fraternité pure.

Des quêtes minuscules, comme autant de fables espérant chacune de cette capacité inouïe de l'homme à se maintenir debout, le regard tendu sans relâche vers un nouvel horizon.

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