Comment supporter le retour lorsqu'on hait ses propres origines? Comment accepter la désolation du lieu où l'on a grandi? Telles sont les questions qui brûlent de l'intérieur Francis, muré dans son silence, pendant un bref séjour dans la banlieue de son enfance. Ce scientifique spécialisé dans les biotechnologies vit à New York où il a tout sacrifié à sa carrière. En pleine crise psychologique et financière, Francis n'a que quarante-huit heures pour régler à Paris quelques affaires dont dépendent sa survie.
Quarante-huit heures où il décide de renouer avec son frère avocat qu'il a toujours méprisé. À peine débarqué, la colère le submerge, l'insomnie le gagne, les fantômes surgissent. Les questions qu'il a cru résoudre - comment faut-il vivre? où trouver sa place? - se posent à lui de façon aiguë, tandis qu'autour de lui le pays s'embrasse et s'enfonce dans la crise. Avec une rage lucide, Fraternité dresse un tableau sans concessions de la France d'aujourd'hui.
Une machine de guerre romanesque qui n'épargne rien des illusions contemporaines.
Présentation de l'éditeur
Ils sont quatre.
René, qui nous parle de « sa » guerre d'Algérie, de la Françafrique, de son amour pour cette terre qu'il a pillée avant de s'y ancrer.
La sublime Makéda, juive éthiopienne, avocate, revenue d'une terre si peu promise afin de suivre les traces de Mandela.
Albéric, fils d'un diplomate belge, devenu artificier installé à Zanzibar, pour illuminer le ciel des nantis et des damnés des Tropiques.
Codjo, qui a renié ses origines vaudou et s'est engagé dans la lutte marxiste avant de finir trafiquant d'art tribal. Tous fuient le coup d'État sanglant qui vient de secouer la Namibie. Ils se retrouvent en fin de piste, à la frontière angolaise. Le compte à rebours de leur exil a commencé. Le temps d'une nuit, ils vont se raconter, faisant tomber les masques et les faux-semblants. Souvenirs après souvenirs, dates après dates, c'est l'histoire du continent noir qu'ils retracent.
Avec Fin de pistes, Emmanuel Pierrat nous restitue une Afrique à la fois noble et déchirée.
Présentation de l'éditeur
« Je m'appelle Norah Rabhan. J'ai vingt-cinq ans, j'aime le rouge, tous les trucs italiens aux quatre fromages et je suis pionne. Depuis la loi Ferry, on appelle ça 'assistante d'éducation'. Je bosse dans un collège classé ZEP. J'ai été recrutée par défaut. Ils voulaient un mec mais celui qu'ils ont retenu a eu la trouille au dernier moment. Il s'imaginait déjà agressé par une bande de rebeux et de renoix en culottes courtes. Alors, en dernier recours, ils se sont décidés pour une Arabe. J'ai eu le boulot à l'arrache. J'ai pas le droit à l'erreur. On m'a à l'?il.'
Comme son héroïne, Houda Rouane est « pionne» dans un collège à Saint Pantaléon. Pieds-blancs est son premier roman.
Présentation de l'éditeur
Le 1er mai 2005, venu de nuit à ma table de travail pour cause d'insomnie, j'imagine une sorte de livre fait tout entier d'histoires inventées et de souvenirs mêlés, ces instants de bascule dans l'expérience du jour et des villes, écriture sans préméditation et immédiatement disponible sur Internet. Même, je le voulais anonyme.
Je découvrais progressivement qu'il s'agissait pour moi d'une étape importante, d'un renouvellement. Finaliser chaque jour un texte oblige à ce que les censures qu'on ouvre, les pays fantastiques qu'on entrevoit, on les laisse aussitôt derrière soi. Alors naissait un livre fait de ces chemins accumulés, un défrichement imprévu, soumis à la friction du monde et des jours. Est-ce que ce n'est pas aussi tout cela, le roman !
Présentation de l'éditeur
Jeff et Tonino venus de France, Geoff et ses frères de Grande-Bretagne, Tana et Francesco qui viennent de se marier en Italie, mais aussi Gabriel et Virginie à Bruxelles, tous seront au rendez-vous du « match du siècle » : la finale de la coupe d'Europe des champions qui va se jouer au stade du Heysel, ce 29 mai 1985.
La jalousie, le vol des billets, l'insouciance d'une lune de miel : plus rien n'aura d'importance après le désastre.
Excepté de retrouver Tana.
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Voir l'entretien dans Le matricule des anges d'octobre 2006
'Rosebud, nom, masculin, de l'anglais rosebud signifiant 'bouton de rose', métaphore issue du film Citizen Kane...'.
Plus de trente ans que je cherche le rosebud en chacun. Ce petit rien qui nous trahit en nous dévoilant aux autres.
Le rosebud peut être un vêtement, un objet, un geste. Un paysage de neige dans une boule de cristal. Une oeuvre d'art éventuellement. Ou une madeleine. Ce peut être une trace ou une empreinte. Parfois même une simple page d'un livre. Ou un mot. Qu'importe si c'est juste un détail, pourvu que ce soit un détail juste.
Rudyard Kipling, Henri Cartier-Bresson, Paul Celan, Jean Moulin, Lady Diana Spencer, Picasso, Pierre Bonnard cachent tous leur rosebud. Seuls des éclats de biographies, ombres de vérité, m'ont semblé à même de les révéler dans ce qu'ils ont d'insaisissable et d'essentiel. P.A.
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Lorsque les parents, vaincus par l'âge, deviennent les enfants de leurs enfants, il se passe parfois des événements troublants.
La jeune Lila, dernière représentante d'une famille que la guerre a rendue méchante, se demande Qui a tué grand-maman ? Est-ce vraiment le passage du temps ? Des souvenirs douloureux de la guerre ? Quelqu'un rempli de fureur ? Une passion brisée ? L'impatience de certains devant sa vieillesse ? On affirme que Liza Keil s'est éteinte comme une bougie, mais sa petite-fille soupçonne quelqu'un d'avoir soufflé cette bougie. Et pour quelle raison Liza Keil raconta à ses filles l'histoire de L'Homme qui tua sa mère en riant ?
La vie, dans toute son énergie et ses ambiguïtés, traverse le roman de Liza Keil où des sentiments inavouables combattent l'amour, mais surtout la mort.
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Antonin Artaud (1896-1948) s'est toujours intéressé à l'Orient. On connaît son engouement pour le théâtre balinais. Son double intérêt, pour la CHINE et le JAPON, est moins connu. Ce terrain est défriché par cet ouvrage bi-face, qui se penche sur la question des théâtres (chinois et japonais), sur la médecine chinoise et les nombreux emprunts faits par Antonin Artaud à ces deux civilisations.
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'Ce texte s'est fait en huit après-midis, dans les premiers jours de juin. Zouc me parlait et je retranscrivais au fur et à mesure ce qu'elle me disait. Je n'ai pratiquement pas posé de questions à Zouc : elle savait exactement où elle allait et, pour rire, finissait certaines phrases par : 'Point, terminé, à la ligne.' Un jour, elle est arrivée en me disant sa crainte de l'exhibitionnisme sordide, de l'impudeur, de la dérision. Mais toutes ces histoires qu'elle me racontait, elle ne les avait pas 'toutes prêtes dans la poche'. Chacune a sa motivation, sa logique. Et l'expérience est unique.'
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Ce livre poursuit le travail d'inventorisation poétique d'observations, d'émotions, de réflexions, de prises de position et de décisions issues du matériau du désir, commencé dans Troubles. 120 précisions. Expériences (Eds. Tarabuste, 2005). L'auteur y saisit le corps féminin dans un état de métamorphose d'âme et de pensée, et propose de (ré)orienter la question du désir. La préoccupation centrale, existentielle et éthique, est de repenser différemment un héritage et des acquis émotionnels, en vue de permettre la construction d'une identité qui tente de s'approprier ses socles par le biais d'une vision mystico-critique du monde.
Le livre s'organise autour de la problématique de la maison comme corps intime intérieur et extérieur. L'écriture y agit comme un instrument d'opération, une sorte de greffe des vécus, mais aussi comme moyen de connaissance pour s'ériger en un véritable mode performatif d'intervention.
A travers un langage souvent radical et des formes à chaque fois redéfinies, gouttes ! pieds presque proliférants sous soleil de poche propose 6 songes, où la question de l'interpellation poétique et de l'intensité du vivre sont au coeur du dire, et qui sont autant de réponses à quelques vers du poète italien Andréa Zanzotto.