Les femmes du métro Pompe

Les femmes du métro Pompe
Banier François-Marie
Ed. Gallimard/Blanche

« 1958. À la bouche de la station de métro 'Rue de la Pompe' se réunissent, deux fois par jour, les Espagnoles qui font la loi dans le quartier. Aux heures les plus chaudes, elles sont une centaine sur le trottoir. Et moi, je suis là, au milieu de ces cercles, de ces infinis conciliabules, de ces calculs invraisemblables et de quelques confidences pas piquées des hannetons. Je me saoule à Bilbao, à Salamanque, à Madrid. Comme je ne peux tout traduire en même temps, chef d'orchestre au milieu de la mêlée, souvent, je bats la mesure. Je jongle avec les plus beaux soleils d'Espagne. »

Le jeune Sacha, fils et petit-fils d'agent de change à Paris, est devenu le confident d'une tribu de bonnes espagnoles qu'il place chez les uns et les autres. Parmi elles, la mystérieuse et très belle Pepita hante son coeur et son esprit. Il parcourt avec elle la ville, l'emmène pour la séduire chez la grande comédienne Bella d'Artois, il va en secret chercher des recettes de bonheur chez un diplomate japonais et se sert de toutes les clefs que lui offrent les femmes du métro Pompe pour parvenir à ses fins : l'amour éternel.
Présentation de l'éditeur

Vélo volé

Vélo volé
Schmitt Maxime
Ed. L'Arpenteur

« Je brûle mes ailes. Un agriculteur enflamme son champ de blé. La colline, réputée pour ses vieux ceps, s'embrasse des deux côtés de la route. Dans le feu roulant, je carbure avec la rapidité d'un tigre entre des cerceaux d'acrobate. Pas question de me lignifier ! Dans la tranchée, mes roues font un bruit de succion sur le goudron qui fond. Je suis une étincelle, mes muscles et ma poitrine dans l'état inflammatoire, mais tant que mon coeur battra, je vivra.

Les coureurs ne perdent pas de temps à dire correctement infarctus, ils prononcent infractus. Comme eux, je pense avec mes jambes. »
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Cavale

Cavale
Quintane Nathalie
Ed. P.O.L./Blanche

Ayant tué à coup de boule de bowling un touriste russe, le narrateur décide de fuir à vélo les bords pollués du lac Salton...

De la Californie du Sud à la Lost Coast, via... la forêt de Compiègne, il rencontre une série de personnages loghorréiques et plus ou moins affamés - le contre-rhétoriqueur paranoïaque, la jardinière égarée, le collectionneur de petits cyclistes, un pêcheur (curieusement silencieux), un dominicain vulgaire, un Canadien sympathique... et même Jeanne Hachette. En faisant irruption, ils viennent sans cesse trouer la cavale du héros - et la cavale du roman vers sa fin.

Roman excentré, qui propose d'emblée au lecteur 21 manières de se commencer - 21 débuts qui seront la réserve théorique et pratique du livre -, Cavale est le devisement d'un monde flottant, fait à une époque « assez désagréable », par un narrateur douteux.
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Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage)

Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage)
Sacr James
Ed. Obsidiane/Vif d'enclume

Je sais aussi, j'en fais l'expérience dès que j'aligne trois mots, que le plus vrai dans ce que j'écris c'est en fait ce mensonge qui se montre non seulement dans les maniements formels de la langue, mais dans toute la matière de celle-ci, dès que j'entends l'écrire, c'est à dire la versifier ou la proser. Cette fausseté (et laisse-t-elle vraiment paraître au moins cela, qu'elle est fausse ?) n'est-ce pas elle qui constitue la trame de ce que serait mon style ? Le style comme ce qu'il y a de plus faux dans une écriture ? Et de plus vrai, dans la mesure où c'est pas possible d'écrire autrement qu'empêtré dans le mensonge.

Mon style : ça devient peu à peu ma vraie façon de mentir, mais encore faudrait-il pouvoir lui garder une fraîcheur de mensonge ou que reste agréablement dosées, ou proposées de façon surprenante, sa part de mensonge rusé et celle de mensonge naïf. Le mieux étant peut-être de n'y pas penser (en tout cas pas trop) quand justement on se mêle d'écrire. J. S.

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Cave canem

Cave canem
Gibault François
Ed. Léo Scheer

À tout instant et en tous lieux, les plus aimables farces peuvent tourner à la tragédie. Un petit nuage au loin, trois gouttes attendues, et puis d'un coup le ciel se couvre et c'est l'inondation meurtrière. Il suffit de quelques secondes pour passer du rire aux pleurs et encore moins pour se faire vitrifier. À peine avez-vous pris le temps de naître que vous êtes en joue, dos au mur, sinon mort déjà. Aussi, dites à vos fils de se hâter avant que le temps ne se gâte, avant que leurs meilleurs amis, enfants de choeur, louveteaux, boy-scouts, ne leur plantent leurs couteaux suisses dans le dos. Et vous, nourrissons, marmots, agneaux, poussins, têtards, avant de vous faire manger, filez par les hublots, par les toits, par les escaliers et les souterrains, fuyez vos couveuses, vos chambres d'enfants, vos parents, vos écoles et, sans vous retourner jamais, courez droit devant vous le plus longtemps que vous pourrez. Ne pensez qu'à sauver votre peau.
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Piercing

Piercing
Tremblay Larry
Ed. Gallimard/Blanche

Piercing rassemble trois récits. Homme de théâtre, Larry Tremblay y explore la ville, le territoire urbain, précisément en tant que théâtre, lieu initiatique de tous les possibles. Le récit-titre, «Piercing», met en scène une adolescente en fugue fraîchement arrivée à Montréal de son Chicoutimi natal. Elle s'intègre à un groupe de jeunes avec qui elle fait l'expérience de la marginalité. «La hache» pose la question des idéologies extrémistes en confrontant deux générations : un professeur se rend, en pleine nuit, chez un étudiant pour lui remettre sa copie corrigée. «Anna à la lettre C» interroge le désir entre une jeune femme et un homme d'âge mûr. Dans la touffeur d'une soirée d'été, les mots et les gestes semblent attendre que l'orage éclate.
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Le Toison

Le Toison
Froehlich Patrick
Ed. Seuil/Fiction & Cie

Trois voix se croisent et se relaient pour décrire l'étrange univers du Clos Fleuri. Il y a Louis, le fils qui a déserté la maison familiale pour s'installer dans une caravane au milieu des bois et des livres ; Jeanne, sa soeur, avec laquelle il entretient une relation fusionnelle depuis l'enfance ; et Jean, le mari de Jeanne. Le passé, accablant, revient par bribes : violence, étouffement, hypocrisie. Même après la mort du père, aucun n'arrive à s'échapper vraiment de cette propriété que délimite une rivière, le Toison, au-delà de laquelle se trouveraient peut-être la liberté et la reconstruction de soi.

Tout tourne autour de l'anniversaire des cinquante ans de Jeanne, celle qui tient les cordons de la bourse. Louis viendra-t-il ? Pourquoi insiste-t-on tellement pour qu'il soit là ?

Dans ce huis clos porté par une écriture obsessionnelle, les voix se télescopent en un long monologue étourdissant, elles se chevauchent et se répondent dans un même choeur inextricable.
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Petits chaperons dans le rouge

Petits chaperons dans le rouge
Jourde (dir.) Pierre
Ed. Archange Minotaure

À partir de la méthode développée par Queneau dans ses Exercices de style, mais avec quelques variantes, une équipe d'étudiants de l'université Stendhal, chaperonnée par Pierre Jourde, s'est livrée sans retenue à diverses voies de fait sur Le Petit Chaperon Rouge : réduit, allongé, vulgarisé, érotisé, psychanalysé, géométrisé, goûté, sitcomisé, litotisé... Rien ne lui a été épargné. À ne pas mettre entre toutes les mains.
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Fonction Elvis

Fonction Elvis
Limongi Laure
Ed. Léo Scheer

Voici, en 80 pages serrées, nerveuses, cadencées comme une chanson rock, tout Elvis, tous les Elvis : le bon petit gars du Sud, la « gueule d'ange », « Presley lèvres de velours », le « Blanc avec une voix de Noir », le fils affectueux, le démon sexuel, Elvis soldat, Elvis amoureux, Elvis en lamé or, en cuir noir, en veste à franges, « le premier chanteur atomique », le bellâtre d'Hollywood, l'empereur de Graceland et l'attraction bouffie de Las Vegas. La légende, les mystères. Une vie.

Le King est né, a vécu, est mort. Même les dieux ont une histoire.
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Césaire et Senghor. Un pont sur l'Atlantique

Césaire et Senghor. Un pont sur l'Atlantique
Kesteloot Lylian
Ed. L'Harmattan

«Senghor, inaugure son rôle de promoteur des Lettres africaines, avec un coup d'éclat: c'est en 1948 la publication de l'Anthologie de la Nouvelle poésie nègre et malgache, avec la célèbre préface de Sartre, Orphée Noir, qui présentait les poètes de la Négritude. Il devint président du Sénégal et donna sa mesure en tant que mécène des Lettres africaines...

Césaire, Moi Laminaire, s'est confié, livré sur sa poésie, sur la valence des mots, vecteurs de forces inaccessibles à lui par d'autres voies, périodes de bonheur où le poète voltige dans une jonglerie verbale dont il a le secret, et qui fait songer à Nietzsche, à son apologie de la danse... Mais cet état de grâce n'est pas permanent, tant s'en faut et souvent, le poète se heurte à l'incapacité d'un dire. Les mots le trahissent et sont des grands fagots de mots qui s'écroulent dans un coin. Ils évoquent les fantômes, conjurent ses monstres et lui rendent l'oxygène dont les miasmes quotidiens le privent.»
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