Monique et Sylvie sont copines, copines d'usine parce que voisines sur la chaîne. Quand leur entreprise est délocalisée, elles sont avec les autres ouvriers devant les grilles pour crier leur colère. Galvanisées par les discours syndicaux, Monique et Sylvie se croient enfin actrices de leur destin. Hélas, leurs espoirs de justice sociale seront balayés par la télé-réalité et les rêves de star de la fille de Monique. Sans oublier ces morts violentes qu'il faudra bien venger. Accablé, chacun va devoir réviser son idéal de vie à la baisse. A moins que le jour de gloire...
Célèbre pour ses romans publiés à la Série Noire, Pascale Fonteneau signe avec Jour de gloire une satire sociale grinçante et drôle avec ce ton singulier et joyeusement décalé qui est la marque de son talent.
Présentation de l'éditeur
«J'étais égaré dans tant de métamorphoses, un vivant qui tournait mort, un appartement qui s'accroissait, des vêtements qui ne m'allaient plus. Que ces vains ornements, que ces voiles me pesaient. Un événement neuf, puisque je n'avais assassiné personne de mes mains auparavant, et c'en était une cascade. Je naviguais en pleine originalité, y naufrageais. L'imprévisibilité contaminait tout, jusqu'à l'espace. La magie du direct, comme on aurait dit à la télévision, l'agressive, la haineuse prestidigitation du réel.»
Présentation de l'éditeur
De l'art de la nouvelle et du conte à celui du roman, du sonnet baroque à la poésie contemporaine, du haïku au genre épistolaire, des cadavres exquis surréalistes aux expérimentations oulipiennes, sillonnant entre Rimbaud, Proust, Emily Brontë, Kafka, Borges, René Daumal, André Hardellet, Karl Kraus et cent autres, cet objet littéraire non identifié débride joyeusement l'imaginaire autant qu'il explore les arcanes de la création littéraire - ou comment trouver un sujet, circonvenir une panne d'inspiration, investir de façon ludique la poésie, le théâtre ou le mot d'esprit, s'adonner aux délices de l'analogie et de la métaphore...
Foisonnant, passionné, érudit et simple, terriblement excitant, le Nouveau Magasin d'écriture est tout à la fois une encyclopédie subjective, un dictionnaire portatif, un bréviaire de style et un réservoir magique d'inspiration - en somme : un véritable manuel d'écriture et de littérature en action, pour tous les fous de littérature.
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«Je marche. Personne pour s'arrêter et, en hésitant, prononcer mon nom. Je redoute ce moment, tout en sachant qu'il peut aussi bien ne jamais se produire. Qui pourrait me reconnaître, se souvenir que, derrière la face un peu burinée, la barbe naissante, les épaules un peu plus larges, il y a le jeune prof de musique de la petite ville d'à côté, plus loin le long du fleuve ? Celui qui a fait un petit succès, il y a quelques années ? Oui, oui, comment s'appelle-t-il déjà ? Ah, la mémoire des noms, ce n'est pas mon fort. Un homme dans la foule, comme le titre du film.»
Dans ce roman limpide et mystérieux, Yun Sun Limet raconte l'histoire d'un musicien perdu entre la nostalgie d'un amour manqué et le désir d'être un artiste.
Présentation de l'éditeur
Roxane arrive à Paris.
Comme bagage, elle n'a que son enthousiasme, sa naïveté, son désir et sa rage d'apprendre le français. Elle veut devenir française par la langue. Mais la langue française se révèle implacable, une compagne infidèle. «Quelle belle garce cette langue, la plus belle. Quelle belle grâce cette langue, la plus belle.» Les bribes d'une enfance iranienne troublent son monde parisien.
Les souvenirs murmurent tout bas. Elle se découvre un confident mythique: Montesquieu.
Elle se raconte et raconte le monde d'aujourd'hui à l'inventeur des Lettres persanes.
Dans une écriture où l'imaginaire se confond avec le réel, où la drôlerie et la fantaisie le disputent à la mélancolie et à l'amertume, la vie d'une jeune femme est mise en scène: une femme qui connaît le prix à payer pour ne pas perdre pied face à la réalité.
Ce roman, souvent proche du conte, impressionne par la légèreté, l'humour et la sobriété de ton. Un roman de formation. Une histoire à suivre.
Présentation de l'éditeur
La Tentation des armes à feu est le tombeau de l'amour que, pendant sept ans, le narrateur porte à une femme brune qu'il appelle en secret la Grande Infante de Castille. On y découvre le jeune Staline offrant une paire de pistolets à son ancien employeur, Baltasar Brum debout sur le pas de sa porte, à Monte-video, un revolver dans chaque main, quelques secondes avant son suicide énigmatique, les amours tumultueuses de Sergueï Essenine et d'Isadora Duncan, un duel entre deux officiers russes au sud du Caucase, un autre duel sur la pelouse du stade Charléty à Paris, une belle espionne abattue à bout portant à La Havane, la guérilla des tribus du Dhofar au sud de la péninsule Arabique... Comme si nos risibles amours étaient toujours accompagnées, en fond sonore, du claquement des armes à feu. P. D.
Présentation de l'éditeur
L'éléphant s'appelle Wong, il parcourt la terre dépeuplée, et les femmes qu'il rencontre - les dernières représentantes de l'espèce humaine - le désirent... Le roi s'appelle Balbutiar, il est paralysé et seul sur une plage déserte, il ressemble à un crabe énorme, et ses sujets le laissent aux prises avec les maléfices ; il ne doit son salut qu'à ses rêves... Les sirènes s'appellent Cabillebaude II ou Sole-Sole III, Aiglefine VI ou Diodonne V, des anarchistes tentent vainement de mettre fin à leurs règnes sanglants, à leurs dynasties improbables... Sur le rivage, face aux boues, les mouettes ont perdu la mémoire ; elles parlent par énigmes, elles ne sont plus que fantômes anonymes...
Imaginés par des détenus oubliés de tous, par des révolutionnaires non repentis, ces contes brefs, ces histoires souvent cruelles, se répondent et se combinent pour former des entrevoûtes : un genre qui appartient à une littérature de l'ailleurs, profondément marquée, comme ses auteurs, par l'onirisme, la violence politique et l'humour du désastre.
Présentation de l'éditeur
Ici un art concis, précis - pourtant tout en nuances, en allusions. Paradoxe ? De ces histoires, à peine effleurées (ç'aurait été : - un roman ? un borgésienne marqueterie ?), il ne resterait à la fin que ces bribes-là.
L'auteur, méticuleux, a dégraissé, il ne reste que l'os, léger, implacable. Ainsi le lecteur est confronté à des objets parfaitement réglés dont le dessein ne pourra qu'échapper au lecteur impatient.
(Il faudra revenir, chercher, tâtonner.)
Dominique Quélen a le sens de l'équilibre, de la retenue - pudeur - qui l'amène à retrancher encore, pour couper (au) court quand d'autres s'épancheraient.
Ici : quelques ouvertures. Mais essentielles.
Christophe Petchanatz
Présentation de l'éditeur
[...] La poétesse cherche à suivre logiquement (née àGand en 1965, elle vit à Bruxelles), comme dans un rêve cartésien, ce qui se montre le moins de la mécanique heurtée du désir, de ses pousses, piques et embardées.
[...] On pense à André du Bouchet, sur lequel Elke de Rijcke prépare un essai, sans qu'aucun mimétisme n'en ressorte; sa façon à elle de l'avoir lu et d'en hériter consiste à partir de la tension entre le langage et le monde extérieur, et d'y travailler. Aussi l'ordinaire, le quotidien, ce que nous disons tous plus ou moins en histoires de nos vies, prend ce genre de tour-là [...]
Dans une maîtrise (parfois trop surplomblante) de son écriture, Elke de Rijcke cherche à dire, à énoncer, la lumière nouvelle, diffuse, sorte d'aura, qu'il y a entre les gestes, les corps, les sensations et les circonstances [...]
Si son premier livre contenait déjà, par son titre indicateur (Troubles. 120 précisions. Expériences; Tarabuste, 2005), cette volonté scrutatrice de baliser les micro-événements de la vie, la maturité d'écriture de ces deux volumes se double, ici, de la recherche d'une phrase aux mouvements inédits, sorte de phrases-pensée dont les rythmes s'inventent à mesure, cassant ici le lien syntaxique habituel pour, plus loin, éluder l'article et lister abruptement la vitesse d'une sensation. C'est ici un travail de fond, que le titre et son soleil de poche relèvent bien, en deux pans.
[...]Elke de Rijcke fait partie de ces voix singulières qui interrogent vraiment, en rompant la balance établie avec suffisance entre lyrisme et littéralité, la langue, ses capacités à dire (ou à ne plus pouvoir dire) ce qui résiste au langage.
Extrait du commentaire d'Emmanuel Laugier, à propos du dernier livre d'Elke de Rijcke dans le Matricule des Anges, n°75 juillet-août 2006
Voir aussi le site de poésie comparative http://www.sitaudis.com/Parutions/troubles--d-elke-de-rijcke.php
Peut-on 'raconter' Marguerite Duras ? Comment retrouver, sans la dénaturer, la trace encore fraîche d'une existence vécue dans la rumeur chargée d'histoire de plusieurs époques si contrastées ? Comment rendre sensible le jaillissement d'une oeuvre rebelle à l'analyse, au cloisonnement imposé par les genres (littéraire, dramatique, cinématographique) ? Comment Marguerite Donnadieu, fille d'instituteurs, adolescente un peu complexée et rêveuse ayant grandi sur les bords du fabuleux Mékong, deviendra-t-elle, après un apprentissage solitaire et tenace, Marguerite Duras, l'un des écrivains les plus authentiques et les plus attachants du XXe siècle ?
C'est à ces questions que répond le minutieux travail d'enquête et de reconstitution de Jean Vallier pour confronter l'auteur de L'Amant et d'Un barrage contre le Pacifique à sa vérité historique.
De nombreux documents restituent avec émotion les événements et les temps forts de la vie et de l'oeuvre de Marguerite Duras, qui, en dehors de son prodigieux travail d'écriture, s'est illustrée par l'originalité de son talent de dramaturge et de cinéaste d'avant-garde, ainsi que par son activité de journaliste et la vigueur de ses engagements. 'C'est, disait-elle, dans la reprise du temps par l'imaginaire que le souffle sera rendu à la vie.'
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