Flic quinquagénaire et philosophe, Petit Bouddha ausculte Barcelone, sa ville devenue folle : d'étranges incendies éclatent ici et là, provoqués, semble-t-il, par des gamins de la rue... Jesús, jeune caïd, échappe à celui de sa pension minable et finit par trouver refuge chez des ouvriers sans-papiers. Sur le chantier d'une maison luxueuse, il rencontre Isabel, mélancolique maîtresse des lieux qui s'offre brutalement à lui... Mais qui est Jesús, au juste ? Et pourquoi Fernando, mari d'Isabel et ministre corrompu, organise-t-il ces fêtes célébrant la Rome antique ? Embarqué dans une cinglante enquête, Petit Bouddha se laisse guider par un gosse du barrio, le farouche Moussa, terreur des touristes...
Avec ce deuxième roman, Saul Lewicz révèle les pulsations les plus secrètes d'une Barcelone contemporaine, Eldorado halluciné d'une kyrielle d'enfants errants, univers brûlant, simili-religieux, où héros et antihéros s'affrontent en cherchant la même chose, une réponse aux crimes obscurs de la cité.
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Site de l'auteur : http://danielsz.freeshell.org
Zoologie rassemble des fables et des récits que l'on pourrait lire comme autant d'hommages à Richard Brautigan. Ils sont accompagnés d'aphorismes décalés et d'un conte amoureux et politique. Humour et tendresse n'excluent pas un regard critique sur le monde et les drôles d'animaux qui le peuplent. Grâce à Zoologie, on apprend enfin qu'il y a mieux à faire que compter les moutons la nuit et qu'il est peut-être plus intéressant, sur Google, de rechercher des photos de singes que son propre nom.
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Jadis, la situation était grave mais pas désespérée. Aujourd'hui, elle est désespérée mais ce n'est pas grave. C'est exactement ce que pense l'Idiot du Vieil-Âge en reprenant à son compte le célèbre indicatif de ses petits camarades sexagénaires de Radio Titanic.
Convaincu en effet qu'il n'y a qu'une bonne cure d'idiotie et une solide dose de rire qui puissent nous permettre de tenter d'en sortir avant le rictus final. En attendant l'instant fatal, l'Idiot nous parle, entre autres, de sa Fiancée du bord de mer, de son ami Tintin qui a 77 ans très précisément (l'âge limite avant de ne plus pouvoir se lire), de son vélo neuf, des grands mots dont il fait ses gros mots et de son amour immodéré pour les lapins puisque aussi bien, on ne le répétera jamais assez : la vie vaut lapin d'être vécue, pas vrai ?
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Lorsque quelqu'un meurt, nul ne se soucie de la tristesse de ses meubles.
Que restera-t-il de nous ? Peut-être des souvenirs, magnifiés, interprétés, réinterprétés ou, pire, falsifiés. Inanimés, nos meubles, nos habits, nos objets familiers jalonnent le sillage de notre vie. Ils sont les témoins silencieux de nos joies et peines.
Pourtant, lorsque quelqu'un meurt, nul ne se soucie de la tristesse de ses meubles.
Le Kétala, le partage de l'héritage, disperse tout ce que possédait celui ou celle qui n'est plus. Attristés par leur séparation imminente, des meubles et divers objets cherchent un moyen d'éviter l'éparpillement des traces de Mémoria, leur défunte et aimée propriétaire. Masque propose à ses compagnons d'infortune une stratégie fondée sur la parole : «Je viens d'une civilisation où les hommes se transmettent leur histoire familiale, leurs traditions, leur culture, simplement en se les racontant, de génération en génération [...] Comme nous ne pourrons pas empêcher les humains de nous disperser, je propose que chacun de nous raconte aux autres tout ce qu'il sait de Mémoria. Ainsi, pendant les six nuits et les cinq jours qui nous séparent du kétala, nous allons tous, ensemble, reconstituer le puzzle de sa vie [...] On ne peut pas toujours emmener les siens avec soi, mais on part toujours avec sa mémoire.»
Écrit dans une langue belle et musicale, Kétala est un roman virtuose.
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«Il se souvint soudain d'autres oiseaux, très lointains dans sa mémoire. Où était-ce? Là-bas, sur cette autre île aux portes de l'océan qu'il avait quittée dans la brume et où il n'était jamais revenu. La chambre où Claire et lui s'étaient réchauffés l'un contre l'autre comme des enfants égarés, le passage régulier du faisceau du grand phare à travers les volets, l'appel de la corne de brume, les oiseaux qui avaient cogné à la fenêtre à leur réveil. La nouvelle entendue à la radio, la fin du combat, la défaite, la mort, très loin, sur un autre continent. Et son désespoir, son amertume, son sentiment que rien ne serait plus comme avant, et que peut-être ça ne valait plus la peine de rien écrire. Pourtant il avait continué. Témoin, toujours témoin. Tout restait toujours possible, s'était-il acharné à répéter, à se répéter au long de tant d'années. Désir acharné d'espérance. Il entendit un froissement d'ailes. L'ombre était tombée sur la terrasse et la dernière mésange s'était envolée.»
Une succession de récits où se croisent et se répondent des personnages déjà rencontrés dans d'autres livres de François Maspero, du Sourire du Chat à La Plage Noire. Et qui forment au fil des ans comme la chronique d'une traversée de plus d'un demi-siècle.
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«L'art, le Grand Art, ne m'avait jamais accueilli. Mais bientôt, des visiteurs du monde entier m'admireraient sans le savoir derrière le nom de Magritte, de Delvaux, et de tant d'autres.»
Un artiste inaccompli, menant une vie solitaire sur les sables du Nord, va se révéler, par un enchaînement de circonstances presque fortuites, un faussaire génial et prolixe...
Ce bref roman, mené de main de maître, nous convie à une réflexion pleine d'une ironie mélancolique sur l'art, la vérité et le mensonge.
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Ce livre, qui n'est pas un roman, se trouve pourtant animé par deux principaux personnages. Le premier (il conduit à l'autre) est l'espace acrobate qui s'accommode des plus diverses situations. On le verra par exemple circuler sur des chemins en Bourgogne ou dans un faubourg de Bordeaux, près des ruines de Palmyre ou par les rues de Londres, entre des hôtels du Marais ou des villas de banlieue, voire dans une cage d'escalier, et là où l'on ne sait plus l'évaluer qu'en unités astronomiques déclenchant des hémorragies de zéros.
L'autre personnage est le temps. Il n'y a que lui véritablement qui marche, et sans arrêt, droit devant soi à travers même les éléments dont quelques litres de liquides et quelques pincées de minéraux nous constituent. Il s'écoule, dit-on. J'ai voulu alors remonter vers sa source et, en jetant çà et là des ponts plutôt flottants (toujours grâce à l'espace où gisent les pierres, poussent les arbres, ruissellent les eaux, sinuent les routes, passent les amours), tâcher de voir de quoi il retourne.
Je rapporte ici ce que j'ai vu, imaginé peut-être. Mais l'imaginaire contient souvent une petite part de possible, et le possible, de réel qui n'a pas pris corps, en tout cas dans l'espace. Ni dans le temps - et il a fallu quelque peu élever le ton avec cet interlocuteur coriace. Je ne m'avoue pas battu. J. R.
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Rassemblés un soir de Noël dans la grande maison familiale, Géraldine la banquière, Julie la tragédienne, Bernard le géographe, Mireille l'homéopathe, Lise l'infirmière, Claude l'enseignant s'abandonnent avec le narrateur au spectacle tragi-comique de leurs parents en fin de course : une mère qui s'amenuise, un père privé de mots par le parkinson... Hypnotisés par la souffrance du père, dictateur déchu que tourmentent d'implacables interdits alimentaires, les enfants apprivoisent, sous l'impulsion d'un jeune neveu fou d'échecs, une idée scandaleusement salvatrice. Et si, plutôt que de vieillir sans vivre, il était mieux d'en finir un peu plus vite ? De tuer les parents à coups de foie gras, d'alcool et d'émotions ? Une sorte de meurtre gastronomique pour les mener joyeusement à la tombe...
À travers cette méditation acide et tendre sur la disparition inconcevable de ceux qui nous ont donné la vie, Gil Courtemanche touche le nerf de nos destinées humaines. Transcendant avec humour tous les tabous, il nous séduit par une pensée merveilleusement inattendue et salubre de la mort.
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C'est dans la trentaine que la vie m'a sauté à la figure. J'ai alors cessé de me prendre pour le roi du monde et je suis devenu un adulte comme les autres, qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il est. J'ai attendu la trentaine pour ne plus avoir à me demander à quoi cela pouvait bien ressembler, la souffrance et le souci, la trentaine pour me mettre, comme tout le monde, à la recherche du bonheur. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je n'ai pas connu de guerre, ni la perte d'un proche, ni de maladie grave, rien. Rien qu'une banale histoire de séparation et de rencontre.
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L'homme qui a vu l'ours rassemble des reportages et d'autres articles publiés par Jean Rolin dans différents journaux entre 1980 et 2005. On y trouve aussi bien des considérations sur les tigres mangeurs d'hommes du delta du Gange, que sur la démolition des pétroliers géants, le siège de Sarajevo, un voyage en cargo pendant la première guerre du golfe, la pêche au pouce-pied à Belle-Île, la remontée du fleuve Congo, ou les avantages et les inconvénients d'habiter un immeuble conçu par Jean Nouvel.
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