L'auteur évoque l'été 1958 et sa première nuit avec un homme, passée dans une colonie dans l'Orne. Elle raconte l'onde de choc provoquée par ce moment et interroge la fille qu'elle a été en allant et venant dans l'écriture d'hier et d'aujourd'hui.
La narratrice embarque, d'un port de l'Alaska, pour un voyage sur un bateau de pêche. Elle découvre la rude vie à bord, le froid et la fatigue, entourée d'un équipage uniquement masculin qui l'adopte au bout de quelque temps. A terre, elle partage leurs activités et finit par tomber amoureuse.
Des habitants différents les uns des autres vivent dans les six étages d'une maison : un couple amoureux, un vieux monsieur acariâtre, une aristocrates, des étudiantes en colocation, etc.
Après Habiter la frontière, ce nouveau recueil de conférences mêle réflexions théoriques et anecdotes pour évoquer les écrivains subsahariens, la culture, la mélancolie créatrice, le mythe et la parole.
On peut la jouer tout sourire au quotidien. N'empêche... Ça mijote, ça travaille dans les profondeurs ! La prudence ou la lâcheté espèrent qu'on laissera clapoter le moût dans le fond des marmites jusqu'à l'extinction totale des fermentations. On s'efforce d'y croire. Mais des histoires comme ça, faut être drôlement solide pour les étouffer, mettre son mouchoir pardessus et n'en jamais rien dire...
D'ailleurs je ne sais pas où cette mise en mots va m'emmener, ni pourquoi je suis saisi par le besoin de raconter ces histoires et les bouts de vie en forme de culs-de-sac qui vont avec.
Une romancière reçoit une lettre lui reprochant de s'être moquée, dans son dernier livre, des charmes de la vie coloniale, et surtout d'avoir masqué les vrais drames qui s'étaient déroulés trente ans plus tôt à Batouri, dans un coin perdu du Cameroun.
Lui rendant visite à Paris, elle reconnaît dans sa correspondante madame Dubois, la femme de l'Administrateur qui régnait sur ce petit poste français au coeur de la brousse lorsqu'elle-même avait six ans.
En comparant ses souvenirs avec ceux de madame Dubois, la narratrice fait renaître dans une évocation féroce, véritable apocalypse comique, ce monde disparu aux couleurs de l'Afrique, où madame Dubois maintenait les rites surannés d'une métropole idéalisée.
Mariée à seize ans et violée le lendemain de ses noces par un ivrogne ayant le double de son âge, la jeune Rosa, paysanne normande du début du XXe siècle, semblait avoir un destin tout tracé : subir et se taire. Les hommes ont tout, peuvent tout, décident de tout. Sauf lorsque leurs passions les emportent au-delà du raisonnable et que la petite Rosa, devenue femme, les prend au piège de leurs rêves et de leurs vices. La grande Rosa tiendra alors le monde des hommes dans sa main...
Après la mort de mon père, j'ai trouvé en rangeant ses papiers des documents sur sa grand-mère dont j'ignorais tout et qui révélaient un secret de famille. Je ne me suis jamais intéressée aux ancêtres de personne : les gens que je ne connais pas, surtout s'ils sont morts, me sont cent fois plus étrangers, même s'ils me sont apparentés, que les personnages de romans. Mais il y avait dans ce que je découvrais sur cette arrière-grand-mère des choses qui me plaisaient, d'autres que j'aurais voulu savoir. J'ai hésité à enquêter. Ce livre est le résultat de mes hésitations.
J'ai longtemps laissé croire que ma mère était encore en vie. Je m'évertue désormais à rétablir la vérité dans l'espoir de me départir de ce mensonge qui ne m'aura permis jusqu'alors que d'atermoyer le deuil.
Après vingt-trois ans d'absence, Alain Mabanckou retourne à Pointe-Noire, ville portuaire du Congo. Entre-temps, sa mère est morte, en 1995. Puis son père adoptif, peu d'années après. Le fils unique ne s'est rendu aux obsèques ni de l'un, ni de l'autre.
Entre le surnaturel et l'enchantement, l'auteur nous ouvre sa petite valise fondamentale, celle des années de l'enfance et de l'adolescence dans ses lieux d'origine.
Au moment de repartir, il se rend compte qu'il n'est pas allé au cimetière. Sans doute était-ce inutile. Car c'est ce livre qui tient lieu, aussi, de tombeau. Et de résurrection.