Regina Delavale, née Sikiric, quatre-vingt-dix-sept ans, meurt en 2002, après avoir sombré dans la folie. Récit à la fois intimiste et épique des derniers jours de sa vie jusqu'à sa naissance, Le Palais en noyer est aussi l'histoire d'une famille de Dubrovnik et celle, déchirante et tragique, d'un pays malmené tout au long du XXe siècle.
On croise ici plus de cent vingt ans d'Histoire : chute des empires austro-hongrois et ottoman, guerres mondiales, essor et déclin du communisme, éclatement de la Yougoslavie. Dans un carrousel d'existences cabossées, cinq générations de la famille Delavale-Sikiric ne cessent de graviter à l'intérieur des 'systèmes héliocentriques du malheur'.
Jergovic utilise savamment la construction 'à rebours' : en inversant l'ordre chronologique, il crée un monumental roman-sablier où le temps n'avance pas mais s'abat vers l'intérieur de lui-même, égrenant dans un somptueux bonheur narratif une inoubliable succession de scènes et de destins.
Epitaphe magnifique pour un siècle tourmenté et un pays défunt, Le Palais en noyer fait date dans l'histoire littéraire balkanique et européenne : en 2003, année de sa parution, il obtint de prestigieux prix littéraires croate, bosniaque et serbe.
1948. Un jeune prêtre, August Day, est nommé dans la petite ville de Miséricorde dans la province de Manitoba. À son arrivée, il célèbre le mariage de Mathilda avec Thomas Rose, le boucher de la ville. Mathilda, très pieuse, se rend à l'église chaque jour pour aider August. De cette intimité naît une histoire d'amour. Et Mathilda tombe enceinte. August Day la rejette. Un demi-siècle plus tard, une nuit de juin 2003, un autre prêtre, Carl Mann, un veuf dont la fille de trois ans est autiste, arrive à Miséricorde. Il souhaite construire un édifice dans les marécages à la lisière de la ville. Mais ce projet va à l'encontre de la volonté de Mary, la fille de Mathilda, élevée dans la tourbière.
Alissa York met à nu les tentations humaines, la violence de l'amour et ses ravages avec une intensité et une sensualité envoûtantes.
Présentation de l'éditeur
Une chambre au paradis. Le livre s'ouvre dans une grotte, en Égypte, en 1993 : un groupe de terroristes islamistes s'apprête à perpétrer un attentat contre le temple de Louxor. Parmi eux Jochen Abdallah Sawatzky, un jeune Allemand converti à l'islam. Pour décrire la marche d'approche, les préparatifs et la mise en échec de l'attentat, Christoph Peters se glisse dans la peau de son personnage. Il tente de saisir ses motivations et les raisons de sa conversion, de comprendre pourquoi, malgré les réticences de la jeune fille égyptienne dont il est amoureux, il s'est engagé dans la lutte armée, obstiné à vaincre tous les obstacles, et notamment la méfiance de ses nouveaux coreligionnaires. Ce monologue du terroriste interroge de manière saisissante les sources du fanatisme religieux et de l'aveuglement.
Interrogation qui se poursuit dans la deuxième partie du livre, consacrée elle à la confrontation de Sawatzky, un des seuls survivants de l'opération, avec l'ambassadeur d'Allemagne au Caire, dont la mission est d'obtenir son extradition. Claus Cismar fut, dans les années soixante, militant d'extrême gauche dans la RFA d'alors et, devant la conviction inébranlable du prisonnier, il en vient malgré lui à remettre en cause sa propre vie et ses propres choix. Comment et pourquoi a-t-il trahi les idéaux de sa jeunesse pour faire carrière et devenir partie prenante du système que naguère il avait combattu ?
Admirablement tenu, ce roman brillant et subtil se focalise peu à peu sur le désarroi d'un homme confronté à la radicalité, dans une ville, Le Caire, dont les chatoiements accompagnent sa dérive.
Présentation de l'éditeur
Alawiya la romancière a disparu sans laisser de traces, emportant avec elle les récits de Maryam et de ses amies Ibtissam et Yasmine, recueillis au cours de longues soirées et dont elle devait faire un roman. Mais Maryam ne se résout pas à une telle perte. Ce sera donc à elle de parler de ces existences brisées, de ces femmes répudiées, de ces jeunes filles enceintes jetées dans un puits. Ce sera à elle de dire l'espoir d'Ibtissam d'épouser Karim bien qu'il soit chrétien. D'imaginer la vie de Fatmé, mariée à l'âge de dix ans par son oncle, avant de subir dix-huit grossesses. De nous raconter son pays déchiré, le Liban, qui la pousse à prendre le chemin de l'exil.
Évoquant des destins tragiques, mais aussi la rage de vivre et l'espérance d'une multitude de personnages, Alawiya Sobh nous offre une grande fresque, puissante et au ton très libre. Maryam ou le passé décomposé fera date dans les lettres arabes contemporaines.
Présentation de l'éditeur
« Été 1981. J'ai quatorze ans. Mahmoud al-Taqi inscrit mon nom dans le registre avant de m'accompagner au dépôt. On me remet une paire de rangers, un uniforme kaki, une « tornade rouge » (l'insigne du Parti) à mettre sur l'épaule, une ceinture avec trois chargeurs, deux grenades et une kalachnikov, dont l'extrémité du canon - acier russe, 11 mm de diamètre - est sciée. Je suis affecté aux Forces centrales d'intervention du Parti social nationaliste syrien à Beyrouth. Le salaire est de 600 livres libanaises et un paquet de cigarettes par jour. »
Yasser Arafat m'a regardé et m'a souri est le journal d'un combattant précoce durant cinq années de guerre civile libanaise, le livre cicatriciel d'un ex-enfant-soldat. Bref récit fragmenté, à l'écriture blanche et visuelle, il entraîne le lecteur sur les talons d'un gosse qui vit d'abord la guerre comme une escapade, ce qui le conduit à éprouver la part la plus irréelle du réel. C'est aussi le texte brut et pacifié d'un poète qui s'engage dans la prose sans rien renier des puissances secrètes de sa langue.
Cette anthologie réunit des textes inédits de douze écrivains libanais de langue soit arabe soit française invités par le Centre national du livre à sillonner la France pendant l'automne 2007. Nouvelles, extraits de romans, poèmes, bande dessinée, autant d'invitations à nous faire découvrir les mille et une facettes de la littérature libanaise contemporaine.
Les douze auteurs du présent recueil ont en commun d'avoir vécu de près ou de loin la guerre civile qui a endeuillé le Liban entre 1975 et 1990. Chacun de leurs textes porte donc la trace, même décalée ou en filigrane, de cette récente tragédie. Selon les multiples sensibilités de ce berceau de la culture moyen-orientale, nourrie de communautés confessionnelles si diverses, la littérature libanaise d'aujourd'hui offre un lieu de mémoire à un pays parfois tenté par l'oubli de lui-même.
Comme le souligne Mohamed Kacimi dans son avant-propos, cette anthologie annonce l'émergence d'une narration intimiste, d'un style qui sans renier sa tradition poétique semble moins porté au lyrisme et d'une génération d'auteurs femmes qui « bousculent la langue, les représentations et les tabous ».
Le DVD du film d'entretiens avec les auteurs, réalisé à l'occasion des Belles Etrangères et produit par Online Productions, accompagne cet ouvrage.
Présentation de l'éditeur
'Spectacular, heartbreaking, beautifully written. Rosamond's story is one of the most extraordinary and compelling you will ever read. Impossible to put down, I loved every moment of it' Sunday Express
Deeply moving and compelling, The Rain Before It Falls is the story of three generations of one family riven by tragedy. When Rosamond, a reluctant bearer of family secrets, dies suddenly, a mystery is left for her niece Gill to unravel. Some photograph albums and tapes point towards a blind girl named Imogen whom no one has seen in twenty years. The search for Imogen and the truth of her inheritance becomes a shocking story of mothers and daughters and of how sadness, like a musical refrain, may haunt us down the years.
It's the day before Mike Frame's fiftieth birthday and his quiet provincial life is suddenly falling apart. But perhaps it doesn't matter, because it's not his life in the first place. He has a past that his partner Miranda and step-daughter Sam know nothing about, lived under another name amidst the turbulence of the revolutionary armed struggle of the 1970s.
Now Mike is seeing ghosts - a dead ex-lover and an old friend who wants to reminisce. Miranda, who once spoke about alternative lifestyles with the emphasis on alternative, rather than lifestyles, is reinventing herself as a thrusting nineties businesswoman. Mike can no longer ignore the contradiction between who he is and who he once was. Which side was he on back then ? And which side is he on now ?
Gripping, moving, provocative and passionate, My Revolutions brings to brilliant life both the radical idealism of the post- '68 generation and the darker currents which ran beneath it, the eddies of which still shape our history today.
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Petite fille jalouse, prostituée précoce, vierge effarouchée, bourgeoise en mal de sexe ou infirmière dévouée, elles ont six, onze, vingt, trente-cinq ans et, à première vue, paraissent inoffensives. A ceci près qu'il vaut mieux ne pas laisser traîner un revolver, un couteau ou une seringue à leur portée. Car ce sont des tueuses, les (anti) héroïnes de ces neuf nouvelles dérangeantes, que Oates met en scène avec un sadisme d'une sournoise sobriété. Une savante économie de moyens qui explique sans doute la montée de tension que le lecteur ressent à chacune de ces pages où l'horreur s'installe tranquillement...
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À partir de ses souvenirs, Knud Romer compose un récit déchirant sur l'enfance réduite malgré elle à se fondre dans un conformisme de survie. Un enchaînement presque cinématographique de brèves séquences fait défiler les personnages en Allemagne et au Danemark des années trente jusqu'aux années soixante-dix. Le grand-père paternel, un visionnaire dont toutes les entreprises échouent immanquablement, la lente ascension du père assureur qui ne vit que pour éviter le pire, la grand-mère, défigurée par une explosion, qui a la larme facile et qui fait un goulasch incomparable? Mais surtout la mère, une résistante que ses voisins danois tiennent pour une nazie, qui est trop fière pour se défendre et qui dissout les excès de tension dans l'alcool. Et cet enfant, témoin de l'ostracisme permanent dont est frappée sa mère, trop petit pour l'aider, malgré tout son amour. Lauréat de nombreux prix en 2006, Cochon d'Allemand dépeint dans un style dense et enlevé une époque teintée de ranc?ur et de culpabilité.
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