En 2003, la Charge du Rhinocéros lançait « Quatre Chemins» avec un collectif d'artistes haïtiens: c'était le premier festival de théâtre à Port-au-Prince. Il a désormais lieu chaque année, encourageant les forces créatrices d'un pays trop souvent requis par d'autres urgences. Depuis lors, intrépide, l'association bruxelloise développe un travail singulier, sur un terrain naguère en friche et désormais indispensable: la coopération artistique. On croise le Rhinocéros sur toutes sortes de terrains, depuis les Caraïbes jusqu'en Asie Centrale. A travers le théâtre, le « Nord» et le « Sud » tissent des liens nouveaux, réunis par une même passion pour la liberté d'expression et la création. En filigrane, l'association œuvre au rapprochement des peuples et des continents - une tectonique des planches. La coopération artistique rend sans doute le monde plus large et plus riche: c'est ce monde, avec ses limites et ses réussites, que raconte cet ouvrage, à travers des rencontres, des grandes et des petites histoires, visant toutes à dégager des pratiques par le partage de l'expérience. Le journaliste Laurent Ancion rencontre les partenaires artistiques et politiques, retourne dans différents pays où la Charge du Rhinocéros est active (Haïti, Burkina Faso), accompagne la mise en place d'autres partenariats, comme aujourd'hui en Afghanistan. L'enjeu est l'écriture d'un livre qui laisse une grande place aux témoignages, aux exemples concrets de vies d'hommes et de femmes tout entiers mus par la foi artistique. Leur parole est celle de résistants, dans un monde qui appelle sans cesse à d'autres priorités que l'art et la créativité.
La Charge du Rhinocéros produit en outre des artistes et des compagnies théâtrales belges dont l'engagement social ou politique est marqué. L'association diffuse internationalement leurs spectacles, enchâssant diffusion et élan de la coopération artistique.
En chemin, c'est la notion-même de coopération au développement qui est interrogée.
Par l'échange créatif, d'égal à égal, la coopération artistique pourrait servir de laboratoire à de nouvelles formes de collaborations
entre Nord et Sud.
Essais d'une qualité littéraire de premier plan nous permettant de découvrir qu'elles furent précisément les vues et intentions de Pirandello quant à la littérature et, évidemment, quant au théâtre.
Son regard passionné sur le cinéma et l'exigence qui fut la sienne concernant les arts de la scène lui permettent de nous offrir une des réflexions les plus passionnantes sur le théâtre et ce qu'il en attendait.
Dans cet ensemble se mêlent érudition et ironie, quête esthétique et confidences.
Textes écrits et publiés entre 1893 et 1936, inédits en français.
En une mosaïque de vingt instants singuliers, La Réunification des deux Corées explore la complexité des liens amoureux. Amants, amis, couples mariés ou adultères, vieilles histoires et relations passagères esquissent un tableau réaliste de ce qui nous attache et nous déchire en même temps. Réel ou ressenti, il n'y a pas d'amour, il n'y a que des manques d'amour.
Depuis sa naissance, sous forme de théâtre équestre à la fin du XVIIIe siècle, le cirque a conçu ses propres rapports au corps, à la parole, à l'objet, à l'espace, sans cesser d'entretenir des relations de séduction avec les autres disciplines. Issues de nouvelles écoles, les compagnies d'aujourd'hui bousculent les catégories et les hiérarchies établies. Elles conçoivent des oeuvres à part entière, émancipées de la logique du numéro, où la prouesse n'occupe plus forcément le premier plan. Contestant la notion de genre mineur, les « circassiens » pratiquent l'hybridation des techniques et la transgression des codes. Forgeant leurs propres écritures comme ils inventent leurs agrès, ils n'en aspirent pas moins à la considération dont jouissent les arts savants.
Cette nouvelle édition, comprenant une introduction actualisée et une bibliographie étendue, propose une réflexion critique sur le cirque, de la piste traditionnelle à la scène contemporaine.
Le Corps juste est découpé en chapitres non-chronologiques rythmés par de courts extraits de chansons d’Alain Bashung et par une sélection d’images prises durant ces cinq mois avec la compagnie, sur scène et en dehors. Il ne s’agit pas tout à fait d’un livre documentaire mais d’un double regard personnel - qui se situe plutôt du côté d’une évocation - sur une aventure artistique dans son élaboration.
LE DANSEUR
Hamid Ben Mahi est un danseur et chorégraphe de hip-hop d’origine bordelaise (Compagnie Hors-série) qui a étudié la danse au Conservatoire de Bordeaux, à l’école de Rosella Hightower à Cannes puis à celle d’Alvin Ailey à New York. Il apporte depuis plus de dix ans une parole singulière au sein du mouvement hip-hop et en est aujourd’hui l’un des représentants français les plus réputés. La dernière création d’Hamid Ben Mahi, avec quatre autres danseurs et deux musiciens, se nomme Apache. Cette pièce est une rencontre avec l’univers d’Alain Bashung, une tentative d’incarner, sans les mots, la figure du chanteur et ce qui faisait sa singularité. C’est une rencontre entre deux mondes, le hip-hop et le rock'n’roll, qui, a priori, n’ont rien en commun. Entre deux énergies, deux façons d’être et, pour citer Hamid Ben Mahi, deux manières « de se débattre ».
LES AUTEURS
Christophe Dabitch écrit des livres d’histoire, des carnets de voyage (Autrement, Filigranes) et des scénarios de bande dessinée (Futuropolis - Gallimard). Il est par ailleurs journaliste indépendant.
Christophe Goussard est photographe, il a publié plusieurs livres autour de ses voyages, rencontres et travaux personnels. Il est distribué par l’agence VU. Il suit en images le parcours d’Hamid Ben Mahi depuis une dizaine d’années.
Si nous pouvions bannir de la vie tout ce qui nous semble faux au théâtre, si nous pouvions bannir de la vie tout ce que nous n'aimons pas au théâtre, que resterait-il ? Nous ne demanderons jamais à la vie ce que nous exigeons du théâtre. Au théâtre, nous demandons la vérité, toute la vérité.
Au soir d'une première triomphale, l'auteur dramatique Scarpa vient demander des comptes à son critique Volodia. Loin des feux de la rampe s'engage un duel féroce, qui voit se confronter deux hommes au sommet de leur art, deux visions du théâtre, de l'écriture et finalement, de la vie.
Lucinda Childs a débuté sa carrière au Judson Dance Theater dans les années 1960. C'est là qu'elle rencontre tous les acteurs de la scène alternative expérimentale de la seconde moitié du XXe siècle, Yvonne Rainer, Robert Morris, Trisha Brown, Robert Rauschenberg... Sensible à l'art de Merce Cunningham et de John Cage, qui dissocient la danse de la musique, elle développe une esthétique minimaliste qu'on dit souvent répétitive. Après avoir été l'interprète et la chorégraphe d'Einstein on the Beach, l'opéra de Bob Wilson et Philip Glass, elle crée Dance en 1979, qui demeure pour le grand public le manifeste emblématique de ce minimalisme.
On sait moins que cette artiste inclassable a investi toutes les formes de l'espace scénique, modulant les potentialités de la répétition par l'intégration de motifs venus de la danse classique. Nourries d'un sens aigu de la musicalité, les créations de Lucinda Childs, parmi les oeuvres majeures de la scène actuelle, n'ont de cesse d'interroger le spectateur sur ses modes de perception.
Le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui a affirmé en l'espace d'une quinzaine d'années la force d'une oeuvre protéiforme au carrefour de la danse, du théâtre et de la musique live. L'Anversois aux racines marocaines a fait de ses origines métissées le fer de lance d'une pensée flexible du monde.
Revendiquant son identité, Sidi Larbi Cherkaoui hisse la différence et les blessures intimes en fondamentaux d'une danse existentielle. Mû par un désir increvable d'adhérer à l'autre pour mieux le comprendre, il multiplie les collaborations : son plateau accueille toutes les danses (kathak, kuchipudi, flamenco, tango...), toutes les musiques, toutes les cultures à travers des pièces aux accents de rituels contemporains.
Ce livre-parcours donne la parole à ses principaux partenaires de jeu. Tous disent sa rage d'apprendre, son appétit pour l'autre, son plaisir à danser et à transmettre.
Chacun d'entre nous entretient sa propre définition du cirque, totale ou imparfaite, forcément imprégnée par des souvenirs lointains et la rencontre émerveillée avec les fantômes de Gelsomina et Zampano...
Itinérant, fugace, coloré, bruyant, éblouissant, magique, un cirque, c'est à la fois un lieu et un spectacle. C'est un monde singulier où les mots rêver, étonner ou surprendre suffisent à qualifier les émotions qu'il suscite. Mais c'est aussi un univers en perpétuel renouvellement, un territoire du spectacle vivant, souvent méconnu, dont les racines plongent aux mêmes sources que celles de l'humanité.
Le cirque, ça ne s'improvise pas. Le cirque, ça se construit, pas à pas, pour constituer un monde d'exigences et de contraintes, mais aussi d'indépendance et de plaisir. Le cirque, c'est une aventure. Le cirque, ça s'apprend. Constitué de mille et un métiers, de l'avant-courrier au moucheur de chandelles, du trapéziste au gréeur acrobatique, il compose un univers à la fois familier et mystérieux.
Cet ouvrage entrouvre le rideau des coulisses, éclaire cette face secrète d'un monde en marche, en mutation permanente, en perpétuelle déconstruction pour mieux renaître à chaque étape de son périple.
Une histoire passionnante, qui nous fait voyager dans la vie de 4 personnages traversés par des destines qui se croisent, des vies marquées par le hasard.
Chacun, quel que soit son âge, pourra s'y reconnaître.
On reconnaît sa propre enfance, on reconnaît la vie de ses parents, de ses grand-parents ; on traverse l'histoire de son pays, des souvenirs gravés dans la mémoire collective, refoulés ou oubliés.
Il en va de la reconstruction de quatre vie par un simple jeu d'enfance... le jeu des cigognes !