Fin des sociétés paysannes, cuisines équipées, bétonisation des terres arables, effacement des savoir-faire et cosmogonies autochtones, ignorance des rythmes du monde vivant... Ces phénomènes divers que l'on apprend aujourd'hui à déplorer sont bel et bien liés, nous disent depuis un demi-siècle des théoriciennes écoféministes, critiques de la modernité industrielle. C'est à leurs pensées, méconnues en France, ainsi qu'aux leçons existentielles et politiques qu'il convient d'en tirer, qu'est consacré cet ouvrage. L'auteure explore les alternatives écologiques et anticapitalistes contemporaines pour démontrer que la vie quotidienne est un terrain politique fondateur.
Entre le 16e et le 17e siècle, l'image d'une Terre organique, féminine et vivante fait place à une nouvelle vision du monde dans laquelle la nature est repensée comme une machine morte et passive, autorisant ainsi sa spoliation sans limite aux mains de l'homme.
Dans La Mort de la nature, Carolyn Merchant montre que ce changement de paradigme aurait justifié non seulement la domination de la Terre, mais aussi la création d'un système socio-économique dans lequel les femmes, depuis toujours associées à l'image de la Nature, seront subjuguées aux hommes.
Parti de Marseille pour une expédition vers l'Atlantique Nord, Pythéas découvrit, bien au-delà de la Grande-Bretagne, une île qu'il baptisa Thulé et fut le premier à rapporter que la mer pouvait geler. À son retour, il consigna ses travaux scientifiques en astronomie, géographie et océanographie dans un traité, De l'océan, qui fut abondamment commenté et copié pendant toute l'Antiquité. Aucune page de son oeuvre n'a survécu. La plupart des commentateurs de l'Antiquité le traitèrent d'affabulateur, voire de menteur. Une mer gelée ? Quelle galéjade ! Son nom tomba dans l'oubli.
« Je rumine pendant de longues heures notre manque de courage et d'audace, pense à tous ces aventuriers des siècles derniers qui ne s'encombraient pas des obstacles : ils les surmontaient. L'apprentissage de l'itinérance peut être à ce prix : celui des désillusions. »
Prendre la route et mettre le cap au sud depuis la bruyante Mendoza pour atteindre la Patagonie argentine et sa mythique Terre de Feu relève assurément d'un exercice de sérénité intérieure. Sur la Ruta 40 ou sur les pistes secondaires, les rencontres avec la nature et les hommes ébranlent les certitudes, brisent les poncifs et instillent le doute. Est-on bien dans ce grandiose décor que d'aucuns louent comme une terre rêvée parce que désertée par la présence humaine ?
Du champ à l’assiette, c’est environ la moitié des aliments qui sont jetés sans avoir été consommés. Devant ce gaspillage alimentaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur, Estelle Richard lance un appel à l’action, dans nos cuisines et nos frigos. Bien que ce phénomène soit largement attribuable à l’agrobusiness et au mode de consommation qu’elle encourage, il dépend également de la gestion de la nourriture dans les chaumières. Pour Estelle Richard, chaque personne peut agir et avoir une influence significative afin de renverser la tendance. En plus de détailler les causes structurelles du gaspillage alimentaire, elle partage ses trucs et astuces pour mieux conserver et consommer nos denrées. Les étapes d’une campagne de mobilisation citoyenne sont aussi au menu de ce plaidoyer qui nous invite à renouer avec la réelle valeur des aliments. De quoi envisager une société sans gaspillage, un coup de fourchette à la fois. (présentation de l'éditeur)
Les forêts primaires, qui n'ont jamais été modifiées ni exploitées par l'homme, sont des joyaux de la nature, des sommets de biodiversité. Leurs bénéfices sont inestimables. Sous les tropiques, elles subissent un déclin alarmant. En Europe, elles ont quasiment disparu depuis 1850. Pourquoi devrions-nous nous satisfaire de cette situation ? Ce n'est cohérent ni avec notre tradition culturelle ni avec notre exigence de beauté des paysages.
C'est pourquoi, à l'initiative du botaniste, l'association Francis Hallé pour la forêt primaire agit pour la création d'un vaste espace (environ 70 000 hectares) dans lequel une forêt, placée en « libre évolution », renouvellera et développera sa faune et sa flore sans aucune intervention humaine, et cela sur une période de plusieurs siècles. Cette zone, qui reste à localiser, sera transfrontalière, avec une base française.
Alors qu'aujourd'hui arbres et forêts sont menacés, un nouveau regard sur la nature permet de révéler les particularités insoupçonnées de ces végétaux et d'en faire nos meilleurs alliés. Des savoirs hérités du passé apparaissent alors biologiquement visionnaires, tandis que la science découvre des phénomènes dont même la tradition n'avait pas idée.
Ce livre brosse un panorama dans lequel le visible et l'invisible s'entrecroisent. Il y est question des peuples des arbres, du secret de leur longévité, du nombre d'or et de bien d'autres choses encore : comment une maison en bois, un feu de cheminée, l'air de la forêt agissent-ils sur notre santé ? Et comment ces géants de la nature peuvent-ils aider l'agriculture ou lutter contre l'effet de serre, atténuer, voire résoudre, la catastrophe écologique et climatique en cours ?
Hêtre majestueux, chêne millénaire ou séquoia immense, les arbres abritent la vie, nous couvrent de leur ombre et nous font profiter de leur beauté. Ils marquent notre quotidien de leur présence obstinée, inébranlable, de leur éternité végétale. A l'échelle de l'homme, l'arbre semble immortel. Dans la peau d'un arbre révèle tous les secrets de ces géants : les mystères de leur croissance, de leur reproduction, de leur sensibilité et leur incroyable adaptation au monde qui les entoure. (présentation de l'éditeur)
A l'heure où les populations d'insectes s'effondrent, vaincues par les pesticides, il existe au coeur des Cévennes une vallée où les abeilles ne meurent pas. Yves Élie est un apiculteur heureux, un poète truculent et passionné par les abeilles noires, cette variété endémique qui a traversé les ères glaciaires jusqu'à nous. Sélectionnée par des millénaires d'âpres conditions, l'abeille noire a développé des caractéristiques de frugalité, de vivacité et de réactivité qui la rendent particulièrement adaptée aux bouleversements que nous vivons aujourd'hui.
S'immerger dans le poème du monde fut l'obsession de Roger Deakin : entrer dans une forêt, nous explique-t-il d'emblée, « c'est rejoindre un monde différent qui nous transforme en profondeur, un monde où l'on peut se retrouver - souvent, paradoxalement, en se perdant ».
Terminé quatre mois avant la mort de l'auteur, cet ouvrage nous invite à une immersion totale dans l'élément bois, avec la conviction que « les ennemis des arbres sont les ennemis de l'humanité ».