Quand on va au MacDo, a-t-on bien conscience qu'on fait la queue pour contraindre le personnel à travailler plus vite ? Que les cuisines ouvertes permettent aux clients d'assurer la surveillance ? Au bureau de poste, les guichets ont disparu pour faire place à une boutique : la Poste est déjà privatisée... En se promenant dans des lieux apparemment banals, on peut décrypter les mises en scène, observer les usages que l'organisation des espaces encourage ou interdit, décoder les incitations à nous comporter de telle ou telle façon. Ce n'est pas un hasard si le client se transforme en manager, l'usager en client, le flâneur en consommateur. L'auteure s'intéresse aux «lieux communs» privés et publics (cuisines, restaurants, poste), aux espaces de la mobilité (routes, ronds-points), aux «bulles» dupliquées à l'infini, accessibles presque exclusivement en voiture (zones commerciales, lotissements). Elle étudie autant le brouillage des repères entre ville et campagne que la fabrication de ces univers enchantés clos sur eux-mêmes (du grand magasin aux boutiques, des parcs de loisirs aux villages de vacances en passant par Paris-plage) dont l'objectif est d'étourdir le consommateur. Elle se penche sur la disparition des murs et la passion de la transparence dont découlent de nouveaux modes de contrôle. C'est un véritable manuel du savoir regarder qu'elle nous propose.
Lieu de contre-culture emblématique des années soixante-dix, Actuel reste ignoré par l'histoire en général et celle de la presse en particulier. Jean-François Bizot, riche héritier, mécène dans l'âme et mao repenti, a eu sa révélation aux États-Unis. Il y rencontre la freak culture et la free press, qui vont le conforter dans son désir de faire un journal. Il ne concevra dès lors la vie et le travail que dans le collectif. Ce livre, construit autour des témoignages de ses collaborateurs, est l'écho de cette aventure collective. Il dessine le portrait d'une jeunesse bourgeoise, cultivée, imprégnée de la guerre d'Algérie, de l'héritage sartrien, de la décolonisation et des grandes aventures de la presse d'après-guerre. Ces jeunes gens sont politisés, passés par Sciences-Po, revenus du militantisme gauchiste, attirés par l'underground et désireux de participer aux révolutions minuscules et à la contestation rigolarde qui se sont substituées au « grand soir » de Mai 68. Ce collectif donne naissance au journal Actuel et ses suites que sont le deuxième Actuel et Radio Nova, surtout, il va créer un style qui imprègne aujourd'hui encore le paysage médiatique et audiovisuel français.
Entre les beaux-arts et les médias fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011 :
* La trame et le hasard
* Entre les beaux-arts et les médias
* Walker Evans dans le temps et dans l'histoire
* Des territoires
* Les relations du corps
* L'hallucination artistique
* Oeuvre et activité
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit.
L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : « Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain. »
Walker Evans dans le temps et dans l'histoire fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011 :
* La trame et le hasard
* Entre les beaux-arts et les médias
* Walker Evans dans le temps et dans l'histoire
* Des territoires
* Les relations du corps
* L'hallucination artistique
* Oeuvre et activité
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit.
L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : « Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain. »
La trame et le hasard fait partie d'une collection de sept livres de Jean-François Chevrier publiés aux éditions L'Arachnéen en 2010 et 2011 :
* La trame et le hasard
* Entre les beaux-arts et les médias
* Walker Evans dans le temps et dans l'histoire
* Des territoires
* Les relations du corps
* L'hallucination artistique
* Oeuvre et activité
Cette somme rassemble un choix de textes parus et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit.
L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité.
Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels. Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. Il retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel.
Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : « Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain. »
Pourquoi choisir de fabriquer soi-même sa peinture ?
Parce que les peintures naturelles sont non seulement belles dès leur application, mais qu'elles se patinent et restent esthétiques en vieillissant.
Et comme elles sont faciles à préparer et ne nécessitent que quelques ingrédients courants et bon marché, peindre chez soi redevient un plaisir à partager.
À cet agrément créatif s'ajoute un enjeu de santé. L'air ambiant de nos pièces de vie est trop souvent pollué par des COV (composés organiques volatils) toxiques, présents dans de nombreuses peintures synthétiques. Concevoir une décoration sans danger pour la santé ni pour l'environnement est donc une préoccupation actuelle à laquelle répondent les recettes simples que propose ce livre.
Basées sur des techniques anciennes dont l'auteure est spécialiste, les peintures sont préparées à partir de produits naturels, écologiques et économiques : oeufs, bière ou même fécule de pomme de terre... Selon l'inspiration, elles peuvent ensuite être mises en oeuvre avec des effets décoratifs, des plus simples aux plus élaborés. Avec un peu de pratique, le lecteur pourra créer ses propres variantes, et jouer avec les matières, les couleurs et les textures.
EPUISE
Jules Wabbes est aujourd'hui reconnu comme l'un des créateurs belges les plus importants de sa génération. Ses meubles sont recherchés par les collectionneurs à Bruxelles comme à New York. Cependant, malgré la reconnaissance de son œuvre, il n'existait pas d'ouvrage de référence sur son travail.
Ce livre permettra à l'amateur de découvrir cette œuvre à travers les photographies, les plans et les croquis, ainsi que des extraits de correspondance et d'interviews restés inédits. La personnalité du créateur est d'abord évoquée, ainsi que le milieu dans lequel il a évolué ; puis les différentes étapes de sa carrière sont abordées : la création d'un bureau d'études pour le design, l'association avec l'architecte André Jacqmain, les Triennales de Milan (1957 et 1960), l'édition des modèles, les aménagements privés et les aménagements d'entreprises.
Jules Wabbes a d'abord été photographe avant de devenir antiquaire puis créateur de meuble. Il s'est notamment spécialisé dans l'aménagement de bureaux, avec des réalisations remarquables comme le Foncolin (1957), le Crédit Communal (1968) et la Générale de Banque (1971-1973). Il s'est imposé comme créateur avec ses meubles 'à lattes', meubles constitués de panneaux de lattes de bois massif assemblées par collage. A partir du casier sont nés une série de modèles de commodes, bibliothèques et armoires déposés sur un même piètement métallique.
Jules Wabbes aimait particulièrement le bois, privilégiant les essences exotiques mais il utilisa aussi avec succès le métal. Ses meubles ou accessoires ne sont pas précieux, ils sont solides, leurs lignes sont simples, intemporelles. Le lecteur aura l'occasion de découvrir pour la première fois la variété de son travail depuis les aménagements d'avions jusqu'à ceux de logements pour étudiants, en passant par la création de lampes et d'accessoires métalliques d'une rigueur et d'une beauté exceptionnelles.
Siegfried Kracauer (1889-1966) apparaît aujourd'hui comme l'un des intellectuels les plus originaux issus de la République de Weimar. À la fois philosophe, romancier, journaliste, sociologue et historien, il fut également un critique et théoricien reconnu du cinéma. Contraint à l'exil en 1933, il se réfugia en France puis aux États-Unis, où son grand ouvrage Théorie du film parut finalement en 1960. Kracauer y élabore une « esthétique matérielle » du cinéma en partant des propriétés intrinsèques du médium, de son affinité avec la vie quotidienne, mais aussi avec la réalité historique et ses images de violence et d'horreur. Il met également en lumière les modes de narration spécifiques, tels l'histoire trouvée ou l'épisode, dont le film est porteur. Le livre, qui forme de fait un diptyque avec son travail suivant sur L'Histoire (1969), anticipe les interrogations actuelles sur les rapports entre le cinéma, l'histoire et la mémoire. Grand classique dans le monde anglo-saxon, cette somme érudite est aussi un diagnostic sur notre condition historique, une réflexion sur la barbarie du XXe siècle et constitue « une esthétique du film après Auschwitz ».
« - Vous avez vu cette fille ?
- Ouais, ai-je répondu. Je l'ai vue.
Comment aurait-on pu ne pas la remarquer ? Elle était à tomber, avec un chemisier translucide qui laissait entrevoir son soutien-gorge. Tandis qu'elle longeait l'immeuble des scénaristes, des têtes se sont penchées aux fenêtres, dans des positions insensées.
Sa beauté donnait l'impression qu'elle était intouchable, mais son sourire laissait entendre le contraire. Nous semblions du même âge, même si j'ai découvert plus tard qu'elle avait une année de moins. Nous étions presque nés le même jour - moi le 3 juin, elle le 1er. »
Lorsque Tony Curtis croise Marilyn pour la première fois, il a 25 ans. Elle 24. Ce sont deux gosses habités par le même espoir : devenir des stars de cinéma. Huit ans après, réunis par Billy Wilder au sommet de son art, leur rêve s'est réalisé au-delà de leur espérance. Et ils sont sur le point de tourner dans une des comédies les plus populaires du monde.
Dans Certains l'aiment chaud et Marilyn, Tony Curtis dévoile les secrets de ce film magique. De la scène où, déguisé en femme, il apprend à marcher sur des talons, à l'écriture du scénario qui s'invente au fur et à mesure du tournage, de la naissance des répliques cultes aux histoires d'amour, les retards de Marilyn et les tensions, les scènes d'anthologie. Il raconte aussi pour la première fois la nature de sa relation très particulière avec la star, mélange de désir et de remords.
Le livre d'artiste est une des pratiques de l'art, mais une pratique qui le tire vers la culture du livre, dont il explore de nouvelles possibilités créatrices et dont il cherche à épouser les habitudes et défendre les valeurs. La présence du livre dans la vie quotidienne est pour l'art d'aujourd'hui un modèle inégalable, qui pourrait devenir son aspiration. Contrairement aux livres de bibliophilie ou aux livres de luxe qui imposent à la culture du livre - et surtout aux nombreuses bibliothèques - les pratiques du marché de l'art (tirage limité, techniques rares et matériaux précieux, prix exorbitants, difficulté d'accès), les livres d'artistes puisent plutôt leur inspiration dans la simplicité du livre comme objet d'usage et dans sa modestie comme instrument démocratique. L'auteur tente ici un double éclairage du phénomène que constitue depuis une cinquantaine d'années la pratique du livre d'artiste. D'une part, il la présente comme un modèle alternatif de l'art, tant pour la façon d'en faire que pour sa place dans la vie des individus et des sociétés. D'autre part, il observe comment le livre d'artiste redécouvre spontanément diverses potentialités, parfois oubliées, de l'histoire du livre et en réactualise quelques-unes dans des expériences inédites de l'art.