Edition critique établie par Dominique Bertelli et Mireille Ribière
Second volume des Entretiens... comportant nombre d'inédits, des documents capitaux datant des années 1979-1981, période d'échanges féconds avec la presse et les médias : on découvrira ici maints débats sur l'actualité d'alors, ainsi qu'un regard critique et rétrospectif qu'opère Perec sur sa propre écriture, sur ses livres majeurs et sur son engagement oulipien.
Romans d'éducation, contes, dialogues agrémentés de récits enchâssés, de fantaisies orientales et autres stratégies narratives sont rassemblés dans la présente anthologie : ces douze textes de la première moitié du siècle s'éloignent autant de la vertu qu'ils connurent le succès. C'est à ce titre qu'ils constituent des classiques de la littérature libertine, souvent clandestine. Oubliés depuis le XVIIIe siècle, ou transmis dans des éditions corrompues, ils pourront ici être découverts dans leur version originale, pour autant qu'on a pu démêler les aventures illégales de leur première édition. Ils sont accompagnés, naturellement, de leurs gravures « libres ». Entre la Bastille et les petites maisons, la vie des libertins épouse les m?urs dissolues et galantes de la Régence et du règne de Louis XV - avant que le libertinage ne se mette au diapason de la Révolution, période qui fera l'objet du tome II.
Volume d'hommage à un grand écrivain belge
Romancier, nouvelliste, essayiste et dramaturge, Paul Willems (1912-1997) est l'une des figures majeures de la littérature belge de langue française. Des inédits de l'écrivain - correspondances et carnets - ouvrent ce volume qui joint à des témoignages sur l'homme, l'écrivain ou le dramaturge un ensemble d'études originales dues à quelques-uns des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre. Celle-ci est abordée sous un angle tour à tour comparatiste, thématique ou formel : affinités avec le théâtre italien du grotesque, vérité des mannequins et autres faux-semblants, traitement singulier de la voix dans le dernier théâtre de l'auteur, infiltration du dramatique par le narratif et composition poétique des récits, nostalgies fusionnelles et aquatiques traduites dans une prose fluide qui suggère, par bribes et reflets, la promesse d'un paradis entrevu dans l'instant. Contient des photographies inédites des pièces montées au Théâtre de Verdure à Missembourg (La Belle au Bois dormant, La Légende du Pêcheur, Le Père Misère, Peau d'Ours).
Ce volume d'hommage édité chez Peter Lang dans la collection Belgian Francophone Library comprend les textes suivants de Paul Willems : lettres et carnets 1961-1969; Les Cerises, Les sphères d'eau ainsi qu'une note sur La Vita breve.
Ramuz ? voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur « rustique », « romancier de la montagne », etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses ? c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, « élémentaires », et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets ? l'amour, la mort, la séparation des êtres ? sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il « doit être un poème ». Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.
Présentation de l'éditeur
Vol. 1 :
Les circonstances de la vie
Jean-Luc persécuté
Aimé Pache, peintre vaudois
Vie de Samuel Belet
La guerre dans le haut-pays
Le règne de l'esprit malin
La guérison des maladies
Les signes parmi nous
Terres du ciel
Vol. 2 :
Présence de la mort
La séparation des races
Passage du poète
L'amour du monde
La grande peur dans la montagne
La beauté sur la terre
Farinet ou La fausse monnaie
Adam et Eve
Derborence
Le garçon savoyard
Si le soleil ne revenait pas
La guerre des papiers
Prix de lancement jusqu'au 31 janvier 2006
« ... de tout façon, j'aurais mieux fait de rester chez moi, ce matin, car je me demande encore comment j'en suis arrivé là, à me retrouver ligoté comme un saucisson, au milieu d'une voie ferrée à Boitsfort, j'entends encore mes agresseurs murmurer à mon oreille Que cela te serve de leçon, sale type ! »
Du monologue intérieur d'un misanthrope attaché aux rails d'une ligne de chemin de fer presque désaffectée à l'amour bouleversant d'un homme pour sa femme, de l'évocation de l'horreur face à l'image d'un petit garçon sur le quai d'une gare à la violence infligée à une fillette, en passant par la solitude des créateurs (Rimbaud, Van Gogh, Rousseau), Françoise Lalande met l'énergie de sa plume au service des obscurs, des sans-grade et des malmenés de l'Histoire.
Dans un style comme un torrent, l'auteur a laissé couler sa colère. Chacun des textes, ainsi chargés, loin des faux-semblants, recèle une force extraordinaire : car ce que l'écriture porte, dans chaque récit, derrière sa fulgurance, c'est un murmure d'amour. Et si « la prudence en amour est la négation de l'amour », il en est certainement de même en littérature lorsqu'elle puise sa matière aussi profondément, dans les replis nocturnes des coeurs.
Présentation de l'éditeur
Une histoire de bleu et L'instinct de ciel (parues en 1992 et 2000) se font écho dans leur questionnement du bleu, du blues, face à l'immensité de la mer ou du ciel. Le poète Jean-Michel Maulpoix s'attarde sur l'aveu des défaites, des bleus à l'âme mais aussi sur sa résistance instinctive au nihilisme.
«Il y a bien quelque temps déjà qu'Antoine n'a plus peur. Il continue cependant à boire, un peu par habitude, un peu par paresse. C'est souvent la même chose... Un peu - beaucoup ! - par goût, bien sûr. En réalité, il boit comme il respire, sans trop savoir pourquoi. Il pourrait aussi bien arrêter : il n'a seulement pas essayé, voilà tout.»
À propos de Francis Bacon, le ring de la douleur
«Pierre Charras signe là un sombre petit livre fouaillant la tripe des souvenirs, flirtant avec l'indicible et l'obscène. Un étonnant mélange de critique d'art et de littérature expressionniste.»
R. Sourgues, Le Républicain lorrain
«Entre autobiographie et fiction, ce récit cinglant et sanglant enchaîne des saynètes qui ont la puissance des uppercuts. L'écriture a les élans d'un foudroiement. On quitte ce livre étourdi, mais heureux.»
P. Paillardet, Le Matricules des anges
Présentation de l'éditeur