Dans un village maronite de haute montagne, replié sur son identité propre qu'il brandit fièrement contre tous les « autres », qu'ils soient chrétiens ou musulmans, un homme meurt un jour dans une tempête de neige et est dévoré par les hyènes. Ses enfants, Salma etTannous, se relaient pour raconter les péripéties de leur existence, elle qui se dévoue pour conjurer le mauvais sort qui plane sur la petite famille, lui qui est contraint de fuir et n'a que sa belle voix pour compagne.
De l'époque du Mandat français à 1975, quand éclate la guerre civile, Hoda Barakat retrace près de soixante-dix ans d'histoire locale, tantôt tragique, tantôt burlesque. Elle multiplie les angles d'approche, restituant avec autant de précision que de tendresse les gestes de la vie quotidienne, les rites religieux et la langue toujours truculente des habitants. À travers ses personnages hauts en couleur, dévots et belliqueux, ingénus et malicieux, se lisent en filigrane les métamorphoses du lieu, mais aussi son enracinement dans ses traditions ancestrales. Microcosme d'un monde où les minorités confessionnelles sont demeurées réfractaires à l'intégration dans la communauté nationale.
Le jour des obsèques du grand-père, la famille est en train d'attendre le prêtre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lorsqu'une petite dame énergique, portant un foulard rouge, s'approche du cercueil, pose un baiser d'adieu sur le front du défunt et, en souriant malicieusement en direction de l'assistance, actionne une vieille sonnette de vélo. Dans les premières rangées, on chuchote. Est-ce vraiment cette Louise ? Elle a donc osé ?
Léon et Louise n'ont pas vingt ans lorsqu'ils se rencontrent dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Connus, reconnus, perdus de vue, séparés par les hasards de l'Histoire, les deux jeunes gens ne s'oublieront jamais.
Avec un sens délicat du détail et un souffle narratif puissant et élégant, Alex Capus explore les ressorts complexes de deux existences. Surgissent alors le décor et l'ambiance des différentes époques durant lesquelles nous suivons les péripéties des deux héros : la Normandie pendant la Première Guerre ; Paris sous l'Occupation ; le Quai des Orfèvres et la Banque de France ; l'action du préfet de police pour cacher les archives relatives à l'immigration ; l'opération de sauvetage de l'or de la République...
En réinventant la vie secrète de son propre grand-père sur plus de quarante ans, Alex Capus signe le roman d'un amour plus fort que le tourbillon de la vie, une irrésistible épopée qui a déjà séduit un grand nombre de lecteurs à travers le monde.
L'intense jubilation que l'on éprouve en lisant Un voyage en Inde, le magnifique roman de Gonçalo M. Tavares, doit beaucoup à sa liberté formelle.
C'est l'histoire de Bloom. Pourquoi, en l'an 2003, a-t-il décidé de fuir Lisbonne ? Quel crime a-t-il commis ?
A-t-il vraiment tué son propre père pour venger sa bien-aimée, morte en de bien mystérieuses circonstances ? Son voyage vers l'Inde lui permettra-t-il de se réconcilier avec lui-même et de trouver un sens à la (sa) vie ? Chanceux que nous sommes, de le suivre dans son périple aux escales incertaines, sa quête inlassable de l'humain...
Fiction ambitieuse, errance pétrie de mélancolie et de fantaisie, cette épopée touche à l'harmonie magique entre suspense, poésie et philosophie.
« Bloom est entré dans la très célèbre famille dont font déjà partie le dernier homme de Nietzsche, Teste de Valéry, Plume de Michaux, Bernardo Soares de Pessoa, Bartleby de Melville. »
Antonio Guerreiro, Expresso
« Un véritable triomphe littéraire qui confirme, s'il subsistait encore des doutes, qu'il est bel et bien le grand écrivain portugais du XXIe siècle. » José Mario Silva
« Un livre qui va marquer non seulement l'histoire de la littérature portugaise mais aussi celle de la culture européenne. »
Vasco Graça Moura
Swamplandia a longtemps été le parc d'attractions le plus célèbre de toute la Floride, et sa star, Hilola Bigtree, dompteuse d'alligators de classe internationale, cuisinière exécrable et mère de trois enfants, n'y était pas pour rien. Mais à sa mort, l'entreprise sombre dans le chaos. Seule sa fille Ava, treize ans, semble en mesure de sauver les Bigtree du naufrage et de la menace du Monde de l'Obscur, leur redoutable concurrent...
Sélectionné par le New York Times comme l'un des cinq meilleurs romans américains de l'année 2011, Swamplandia plonge le lecteur dans l'univers luxuriant et magique de Karen Russell, dont l'écriture inventive n'est pas la moindre des qualités.
The north-west corner of a city. Here you'll find guests and hosts, those with power and those without it, people who live somewhere special and others who live nowhere at all. And many people in between.
Every city is like this. Cheek-by-jowl living. Seperate worlds.
And then there are the visitations : the rare times a stranger crosses a threshold without permission or warning, causing a disruption in the whole system. Like the April afternoon a woman came to Leah Hanwell's door, seeking help, disturbing the peace, forcing Leah out of her isolation ...
Zadie Smith's brilliant tragi-comic new novel follows four Londoners - Leah, Natalie, Felix and Nathan - as they try to make adult live outside Caldwell, the council estate of their childhood. From private houses to public parks, at work and at play, their London is a complicated place, as beautiful as it is brutal, where the thoroughfares hide the back alleys, and taking the high road can sometimes lead you to a dead end.
Depicting the modern urban zone - familiar to town - dwellers everywhere - Zadie Smith's NW is a quietly devastating novel of encounters, mercurial and vital like the city itself.
Pour Thekla Jansen, c'était à un bal costumé, le lundi d'avant mardi gras, quand toute l'Allemagne s'abandonnait à la frivolité, quand - derrière son masque - on pouvait être n'importe qui. C'est aujourd'hui le premier anniversaire de l'incendie qui a détruit le siège du parlement de Berlin : à Burgdorf, la jeune institutrice partage avec ses élèves la peur qui suivit l'événement, et tente de protéger les garçons contre la propagande nazie et la tentation de s'enrôler dans les Jeunesses hitlériennes.
Cependant, le quotidien est de plus en plus troublé par les interdictions d'auteurs ou de livres et tout nouveau discours du Führer. Bientôt, même si Thekla est persuadée qu'Hitler ne restera pas longtemps au pouvoir, elle n'a d'autre choix que de céder à l'ingérence croissante du IIIe Reich, pour ses élèves et pour elle-même, quitte à voir resurgir un douloureux secret de famille susceptible de la mettre en péril.
Après Trudi la naine, prix des lecteurs du Livre de Poche 2010, Ursula Hegi renouvelle avec Brûlures d'enfance le tableau intime, épique et foisonnant, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, d'une communauté ordinaire aux prises avec le mal.
L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli.
La maladie ayant restreint la maîtrise de sa main, Imre Kertész a pu tenir ce journal grâce à un ordinateur. Voilà la raison pour laquelle son titre fait allusion au traitement de texte. Couvrant les années 2001 à 2003, ces pages reviennent sur un moment crucial, un des plus grands bouleversements de la vie d'Imre Kertész : le prix Nobel de littérature en 2002. Il y aborde aussi la genèse de son roman Liquidation, le travail littéraire quotidien, l'importance de la musique dans son existence, sa difficulté à concilier vie conjugale et vie d'écrivain, sa maladie de Parkinson, son rapport à la Hongrie nouvelle et à Israël, ainsi que son départ pour Berlin. Mais avant tout, il ne cesse de se pencher sur ce qui le préoccupe et lui importe le plus : la littérature. Un témoignage d'une sincérité radicale et d'une sombre lumière, nourri du sens subtil de l'auteur pour l'ironie.
« C'est exquis, délicat, fascinant. Je place Le Manteau de Proust au même rang que Le Bouton de Pouchkine de Serena Vitale ou Le Pendule de Foucault d'Umberto Ecco. »
Edmund White.
Une enquête qui retrace la découverte du manteau que M. Proust a porté durant de longues années, inséparable de sa légende, ainsi que l'histoire d'autres objets lui ayant appartenu (meubles, lettres, photos, livres rares), introduisant ainsi le lecteur dans l'univers de l'écrivain collectionneur.
À Bombay, tout le monde sait que la tour A de la résidence Vishram est un immeuble de bonne qualité... Et ce malgré les bidonvilles qui l'environnent et la proximité de l'aéroport. Mais voilà qu'un promoteur plein d'ambition projette de construire en lieu et place de cette tour un immeuble de grand luxe, et donc d'en exproprier les copropriétaires actuels. Même si la compensation financière offerte par le magnat du bâtiment est très généreuse, certains refusent de partir. Et comme personne ne touchera la moindre roupie tant que l'unanimité ne sera pas obtenue, la tension monte, les pressions s'intensifient. Bientôt seul résiste encore un professeur retraité, autrefois respecté de tous, contre qui voisins puis amis, aveuglés par la cupidité et la promesse d'un avenir radieux, vont se liguer, prêts à tout pour empocher leur argent...
Un roman à suspense où sont décrits, d'une plume acérée et non sans humour, les désordres qui secouent la société indienne actuelle : bouleversements immobiliers, corruption généralisée, rêves illusoires de promotion sociale. À travers la destinée de personnages hauts en couleur se dessine le portrait sans concession d'une ville d'exception, Bombay, cité sans limites, où des gens ordinaires vont être poussés au bout des leurs.