Cahiers d'enfance

Cahiers d'enfance
Lange Norah
Ed. Christian Bourgois

Cahiers d'enfance est le sixième ouvrage publié par Norah Lange, en 1937. Il marque le passage définitif de la poésie à la prose de celle qui fut une amie de Borges et la muse des poètes ultraïstes. L'auteur y relate des fragments de son enfance, depuis le voyage à Mendoza avec ses parents et ses sœurs jusqu'au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père : événements marquants, personnes côtoyées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner... Construit en courts épisodes, ces Cahiers évoquent un album de photos, tant le regard y joue un rôle primordial - un regard curieux de tout, lucide, sans concession.
Aussi bien par la qualité de son écriture - à la fois dense et légère, toujours percutante et résolument moderne - que par l'ambition expérimentale soutenue de ses recherches esthétiques, Norah Lange est incontestablement l'un des grands écrivains de la littérature argentine.
Cahiers d'enfance est « l'un des plus beaux et des plus lumineux livres de souvenirs d'enfance de la littérature latino-américaine » (César Aira).

La montagne volante

La montagne volante
Ransmayr Christophe
Ed. Albin Michel

Porté par une langue d'une très grande beauté, à la fois poétique et précise, investi d'un impressionnant pouvoir d'évocation, le nouveau roman du grand écrivain autrichien Christoph Ransmayr relève du chef-d'oeuvre littéraire.

Nostalgiques «d'un lieu immuable sous un ciel immuable», deux frères, très dissemblables et pourtant profondément liés, quittent l'Irlande pour le Tibet oriental. Ils ont pour but d'escalader le mont Phur-Ri, un des derniers espaces inexplorés du monde, minuscule tache blanche sur les cartes géographiques. Mais cette «montagne volante», comme l'appellent les nomades khampas, est, selon la légende, éphémère... Obsédés par leur quête, Pad et Liam se lancent dans une expédition périlleuse qui va les acheminer à la rencontre d'eux-mêmes, de leurs illusions, de l'amour et de la mort.

«Pour décrire un monde extrême, Ransmayr trouve une langue qu'on n'a jamais encore entendue, un chant qui lui est propre : un phénomène exceptionnel dans la littérature de langue allemande d'aujourd'hui.»  Die Zeit

«Un livre très précieux. Il faut le ranger sur le rayon de la bibliothèque où se trouvent les grands livres de sagesse, les écrits sacrés, ces oeuvres qui ne sont pas seulement de la littérature mais qui nous révèlent le sens de la vie, ses arcanes.»  Süddeutsche Zeitung

Michael Tolliver est vivant

Michael Tolliver est vivant
Maupin Armistead
Ed. L'Olivier

Michael Tolliver est vivant. Ses amis se sont perdus dans l'excès ou sont morts du sida. Lui a survécu à tout. Il a rencontré Ben, l'amour de sa vie. Mais sa famille se refuse toujours à accepter son homosexualité. Lorsque la mère de Michael tombe malade, c'est pourtant lui qu'elle appelle à ses côtés en Floride.

À San Francisco, sa mère spirituelle, Anna Madrigal, réclame sa présence. Il est alors confronté à un dilemme : dort-il rester auprès d'Anna ou accompagner dans ses derniers instants cette mère qui l'a tant rejeté ?

Les six premiers volumes décrivaient le San Francisco mythique des années 70 et 80, terrain de toutes les expériences amoureuses et sexuelles. Vingt ans après, l'insouciance s'est envolée, le sida est passé par là. Avec ce mélange de drôlerie, de légèreté et de gravité qui est sa marque, Maupin clôt cette extraordinaire aventure littéraire dans ce septième et dernier épisode des Chroniques de San Francisco.

« Depuis le début des années 70, Armistead Maupin décoche ses banderilles à l'Amérique bien-pensante. » André Clavel, L'Express

« Maupin est un serial born conteur. » Didier Jacob, Le Nouvel Observateur

« Le lecteur, immédiatement accroché, ne résiste guère à la saveur de cette dévorante histoire. » Michel Abescat, Télérama

« On se laisse totalement emporter ! » Sean James Rosé, Libération

Une brève histoire du tracteur en Ukraine

Une brève histoire du tracteur en Ukraine
Lewycka Marine
Ed. Des 2 Terres

« Un portrait exubérant de sénilité, de luxure et d'avidité... un petit bijou ! » The Economist

Quand leur père Nikolaï, veuf depuis peu, leur annonce qu'il compte se remarier avec Valentina, Vera et Nadezhda comprennent qu'il va leur falloir oublier leurs vieilles rivalités pour voler à son secours. Car Valentina a cinquante ans de moins que lui, des ogives nucléaires en guise de poitrine, et un certain penchant pour les plats surgelés ! Mais surtout, elle est prête à tout pour assouvir sa quête du luxe à l'occidentale. Tandis que Nikolaï poursuit tant bien que mal son chef-d'oeuvre - une grande histoire du tracteur et de son rôle dans le progrès de l'humanité - les deux soeurs passent à l'action. Commence alors une bataille épique pour déloger l'intruse aux dessous de satin vert, sur fond de secrets de famille.

Un irakien à Paris

Un irakien à Paris
Shimon Samuel
Ed. Actes Sud

Nourri de cinéma américain, l'auteur-narrateur quitte son pays natal, l'Irak, pour se rendre à Hollywood, avec la certitude qu'il sera l'une de ses stars. Mais il est arrêté et torturé à Damas par les services de renseignement, puis à Beyrouth-Est, alors aux mains des phalangistes, puis à Amman, et se retrouve de nouveau à Beyrouth, cette fois dans l'Ouest de la ville, avec les Palestiniens. De là, avec un faux passeport, il part à Tunis, puis à Aden, à Nicosie, retourne au Liban, repart à Chypre, puis à Tunis, avant de débarquer à Paris où il obtient l'asile politique.
Commence alors le récit de son vagabondage parisien : sa fréquentation des bas-fonds de la ville, son amitié avec les garçons de café et les prostituées, sa vie de 'clochard heureux', toujours féru de cinéma américain et agissant en toutes circonstances comme s'il jouait son propre rôle dans un film. C'est ainsi qu'il se décide à écrire un scénario racontant la vie de son père, mais finit par en faire un roman où il fait revivre avec tendresse et humour le milieu multi-confessionnel et multiethnique de son enfance.
A la parution de la traduction anglaise de ce roman, la presse britannique l'a salué comme 'une réplique arabe au Tropique du Cancer de Henry Miller'.

Cabeza de Vaca. Le conquistador aux pieds nus

Cabeza de Vaca. Le conquistador aux pieds nus
Posse Abel
Ed. Actes Sud

Le conquistador sans conquête de Charles Quint vit sa dernière année dans une modeste demeure sévillane. Sous couvert de lui faire vérifier des cartes du Nouveau Monde, une bibliothécaire charmeuse sollicite le vieillard sentimental, lui offrant du papier filigrané à ses armes. C'est qu'elle espère le récit des années escamotées dans ses Naufrages.

Et le chimérique gouverneur du rio de La Plata de libérer sa mémoire pour des révélations qui bien souvent mettent à mal l'histoire officielle de la Conquête. C'est ce manuscrit imaginaire qui nous est rendu.

L'infatigable voyageur qui a parcouru, pieds nus, 8 000 kilomètres, lutté contre l'inceste et la polygamie, aboli l'esclavage, avoue l'inavouable osmose avec la culture indigène. Nature matricielle, magie, fusion avec le cosmos, plaisir des sens, contre barbarie espagnole, fièvre de l'or, croix inquisitrice et épée tolédane. Par amour, il a jeté un pont entre deux terres aux antipodes l'une de l'autre et qui ne devaient simplement pas se rencontrer. Son nom restera dans l'histoire. A-t-il à lui seul, comme le pensait Henry Miller, racheté tous les crimes des conquistadors ? Une seule évidence : l'hidalgo andalou, né riche et heureux, est mort pauvre et seul, mais probablement amoureux.

Le promeneur

Le promeneur
van Dis Adriaan
Ed. Gallimard/Du monde entier

Mulder, un Néerlandais d'une soixantaine d'années installé à Paris, mène une vie de rentier bien ordonnée, entre son appartement impeccable et ses sorties vespérales quotidiennes, quand surgit sur les lieux d'un incendie un chien qui va transformer son rapport au monde. L'animal, un bâtard sans nom ni maître, bouscule ses habitudes d'homme maniaque et solitaire, et le détourne de son itinéraire de promenade immuable pour lui révéler cet autre monde, celui des exclus, de la rue, des squats. À ses côtés, Mulder va rencontrer Ngolo, le Chinois, Mme Sri, Fanta, le père Bruno..., et se heurter à toutes les difficultés que soulève le désir de venir en aide, de «faire quelque chose».

Adriaan van Dis dresse un tableau sans concession ni complaisance d'une réalité qui dérange, dans un roman où cohabitent avec bonheur un humour omniprésent et un immense besoin de croire en l'homme, d'espérer le meilleur.

Accoutumance à la nicotine

Accoutumance à la nicotine
Valtinos Thanasis
Ed. Finitude

Accoutumance à la nicotine, voilà un titre auquel l'air du temps peut donner l'allure d'une provocation, remarque Gilles Ortlieb dans son avant-propos. Parce que fumer tue. Mais dans les récits rassemblés ici, on s'aperçoit que la guerre également tue, que la bêtise tue, que le temps finit toujours par tuer lui aussi. Et c'est peut-être pour supporter tout cela que les personnages de Thanassis Valtinos allument parfois une cigarette.

Oeuvres complètes d'Henry James, vol. 3. Nouvelles 1888-1896

Oeuvres complètes d'Henry James, vol. 3. Nouvelles 1888-1896
James Henry
Ed. La Différence

Voici, très attendu, le tome 3 de l'Intégrale des Nouvelles de Henry James, dans la traduction de Jean Pavans, unanimement saluée par les lecteurs, la presse, et les spécialistes.
James a produit tout au long de sa carrière 112 nouvelles, dont certaines sont amples comme de courts romans, et qui donnent l'image la plus achevée de l'évolution de son génie. C'est parmi elles qu'on trouve ses chefs-d'œuvre les plus singuliers, comme Daisy Miller, Les Papiers d'Aspern, L'Élève, Le Tour d'écrou, La Bête dans la jungle.
En France, cet ensemble monumental est longtemps resté méconnu, à peine le quart se trouvant dispersé entre plusieurs éditeurs et traducteurs. Ainsi, la « Bibliothèque de la Pléiade » a dû faire appel à une vingtaine de traducteurs pour les débuts récents de son intégrale tardive (tomes 1 et 2 parus en 2004).
Lui-même écrivain, Pavans offre l'homogénéité stylistique d'une vision globale et personnelle. L'interruption entre le tome 2 et le tome 3 a été un temps d'approfondissement, durant lequel il a traduit d'autres œuvres majeures de James (La Scène américaine, Le Tollé, La Tour d'ivoire), et quelques autres classiques anglo-saxons (Edith Wharton, Virginia Woolf, Gertrude Stein, Harold Pinter).
Le tome 1 de notre Intégrale, paru en 1990, correspond aux Nouvelles de jeunesse (1864-1875), du temps où James était fixé dans sa famille en Amérique, et où l'Europe représentait une aspiration à la culture et à la maturité.
Le tome 2, paru en 1992, reflète la période d'européanisation (1876-1888) de James. Il développe son « thème international » de confrontation de l'Europe et de l'Amérique. Les nouvelles les plus marquantes de ce tome 2 sont Daisy Miller et Les Papiers d'Aspern.
Les 27 nouvelles groupées dans le tome 3 correspondent à la période de la pleine maturité (1888-1896) où, fixé à Londres, puis dans l'isolement de sa maison de Rye, James sonde la spécificité de son génie et sa relative inadaptation à son époque. Des êtres chers disparaissent, et leur souvenir devient une présence obsédante. Le public se détourne, et l'écrivain réagit en dialoguant seul avec son art. Cette double crise majeure inspire à James quelques-uns de ses textes les plus émouvants, comme L'Élève ou L'Autel des morts, et les plus énigmatiques, comme Le Motif dans le tapis.

Toute la famille sur la jetée du Paradis

Toute la famille sur la jetée du Paradis
Bolger Dermot
Ed. Joëlle Losfeld

En 1915, dans un village du comté de Donegal, au nord de l'Irlande, la famille Goold Verschoyle s'épanouit dans un manoir animé par les rires de leurs prestigieux invités. Mais le cours de l'histoire menace l'équilibre de ce petit paradis. Dans une Europe déchirée, chacun va devoir affronter son destin. Toute la famille sur la jetée du Paradis suit l'extraordinaire itinéraire de ces personnages impliqués dans les combats pour l'indépendance, la grève générale en Angleterre, les années 1930 à Moscou, la guerre civile espagnole...

Bolger, qui s'est inspiré d'une histoire réelle, a superbement recréé une famille dans sa diversité, toujours unie par les rêves, l'amour et la mémoire vive de l'enfance.

« La vision de Dermot Bolger est furieusement incandescente. [...] Bolger est au Dublin contemporain ce qu'était Dickens au Londres victorien. » Joseph O'Connor

 

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