La Bibliothèque nationale de France possède une excellente copie d'un très célèbre rouleau de peinture japonais du milieu du XVe siècle. On y raconte une histoire comique, proche pour le ton de nos fabliaux : un pauvre vieillard reçoit d'un dieu le don d'émettre des pets mélodieux, ce qui fait sa fortune ; son voisin Fukutomi veut l'imiter, mais le vieillard chanceux le trompe en lui faisant avaler un purgatif, si bien qu'il échoue piteusement.
Telle est l'histoire pour le moins burlesque de Fukutomi, qui révèle un aspect trop méconnu de la culture japonaise : la veine scatologique, l'esprit de satire, l'insolence. Mais l'intérêt de ce livre original tient surtout au fait qu'il s'agit d'une véritable bande dessinée, le texte étant presque exclusivement constitué par les paroles des personnages - paysans, domestiques, badauds... - insérées dans l'image.
Présentation de l'éditeur
Le Livre de Saladin. Depuis que le sultan du Caire et de Damas, Salah al-Din, a pris la décision de déloger les croisés de Jérusalem, l'érudit juif Ibn Yakoub rédige la geste de la reconquête. Dans le secret des palais, sous les tentes des campements ou dans la poussière des routes, il rend compte de l'intelligence stratégique, du courage et de la générosité de celui qui en 1187 entrera dans la Ville sainte.
Mais le souhait du mémorialiste est aussi de brosser le portrait du jeune Kurde devenu monarque : il recueille ses souvenirs, les confronte aux confidences de ses proches, et notamment du vieux serviteur Chadhi, dont la version du roman de formation du sultan, entre frasques et dépucelage, est nettement plus décapante... Au fil des années, Ibn Yakoub lève le voile sur le quotidien de la cour ; les érudits paillards y lutinent les jeunes scribes tandis qu'au harem les favorites du sultan filent entre elles le parfait amour, la sultane Jamila suit la troupe habillée en homme, quand elle ne se consacre pas à l'écriture de traités subversifs...
Secrets licencieux, rivalités politiques, petites histoires mêlées à la grande histoire donnent chair à ces personnages dont le point de vue bouscule notre vision occidentale des événements qui ont marqué le Moyen Âge : et c'est bien le propos de Tariq Ali que de confronter, dans son Quintet de l'islam, la tradition arabe à la tradition chrétienne. Après Un sultan à Palerme, évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle (Sabine Wespieser éditeur, 2006), Le Livre de Saladin éclaire des enjeux qui restent très contemporains. Il a été traduit dans de nombreuses langues, y compris l'hébreu.
Présentation de l'éditeur
Chris Schwartz a beau avoir dix-sept ans et cultiver l'ironie, sa vie l'ennuie. Il voudrait qu'elle ressemble enfin à quelque chose. Et devenir quelqu'un. En vain. Depuis la séparation de ses parents, le lycée n'en finit pas de finir, les filles de lui échapper, sa soeur de l'agacer, sa mère de s'absenter, son père Bernie de déprimer. Jusqu'au jour où une interversion de médicaments plonge Bernie dans le coma. À son réveil, il doit tout réapprendre, les gestes élémentaires du quotidien et l'usage de la parole. Commence alors pour Chris une vaste entreprise de rééducation de son père qui, il l'espère, le sortira enfin de sa morne routine d'adolescent complexé.
Avec un humour incisif et tendre qui flirte souvent avec le burlesque, Le père au bois dormant raconte les aventures tragi-comiques d'une famille à la fois pas banale et ordinaire, dont chaque membre s'arrange comme il peut de son humaine condition. À travers l'histoire des Schwartz se dessine le portrait d'une Amérique éclatée et désenchantée. Mais c'est surtout l'attention prêtée aux liens profonds entre les êtres qui fait le charme de ce roman plein d'esprit et d'humanité, révélant une voix neuve et éminemment prometteuse de la jeune littérature américaine.
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La jeune Rachel, neuf ans, est d'une beauté exceptionnelle. Elle vit seule avec sa mère dans un quartier populaire de la ville. Un soir d'orage, sa mère rentre tard à la maison et ne la trouve plus. Ainsi débute un singulier cas de disparition d'enfant :
Rachel est séquestrée quelque part...
Comme déjà dans ses autres romans, Barbara Gowdy traite la relation entre les êtres avec une grande finesse psychologique, et une sensibilité non conformiste pour les errements de l'âme humaine. La jeune fille et ses ravisseurs sont révélés dans les joies et angoisses de leurs mondes virtuel et réel ; et la mère, dans toute sa force et son sens de l'action.
Sans personne est un thriller psychologique, mais aussi le tableau d'une détresse intime immense déjà exprimée par son titre, et qui résume la vie de beaucoup au sein de nos grandes villes.
Le talent de Barbara Gowdy transforme ici un fait divers en grand roman de société.
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Un lieu enchanteur en Sardaigne. Sur la colline qui domine la mer, au milieu des terres arrachées au maquis, se tient la maison de Madame, dernier bastion de résistance aux barres à touristes. Seule, décalée dans ses robes bizarres cousues main et dans son naïf refus de l'argent, Madame n'est pas conforme. Quand la nervosité la gagne, que malgré les rites magiques le grand amour se dérobe, elle dévale les deux cents mètres du chemin escarpé jusqu'à la plage et nage vers le large. Madame dérange, mais pas sa jeune et fantasque amie de quatorze ans, pas le grand-père moqueur, ni le fils aîné des voisins, trompettiste incompris des siens. Eux savent...
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1873. Dans l'Ouest canadien, au coeur des Cypress Hills, un groupe de chasseurs de loups massacre des Indiens qu'ils accusent, à tort, du vol de leurs chevaux. Cinquante ans plus tard, un jeune scénariste idéaliste tente de faire la lumière sur ce tragique épisode grâce au témoignage d'un vieux cow-boy qui a pris part à la tuerie. Mais son audace se heurte vite au cynisme du producteur, plus préoccupé d'idéologie et de gloire que de vérité...
Guy Vanderhaeghe mêle habilement la réalité historique à la fiction, confronte le passé et ses conséquences, pour tisser une fresque violente, fabuleux roman épique qui confirme le talent de ce grand écrivain.
«Dans la veine de De si jolis chevaux de Cormac MacCarthy. Une écriture superbe, des images saisissantes, une lecture absolument passionnante.»
The Times
«À la fois western littéraire et superbe évocation des, débuts d'Hollywood.»
The New York Times
«Un roman épique qui réunit la Conquête de l'Ouest et le Hollywood des années 20, donnant lieu à des scènes et à des images subtiles et inoubliables.»
The Los Angeles Times
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William, dix ans, vient de perdre son père dans l'embrasement d'un champ de blé. Un vieil oncle leur propose, à lui et sa mère en permanence sous antidépresseurs, de venir habiter une demeure décrépite : Kuran Station. John McIvor n'agit pas ainsi par compassion mais cherche à transmettre sa passion, sa folie pour le lieu, veut à tout prix un héritier auquel offrir domaine et savoir. William, au début perdu dans ces murs sans vie, entourés par la brousse, va se laisser impressionner, entendre le discours qui lui parle d'âme de la terre, d'amour pour un paysage, de défense des intérêts des fermiers blancs contre une loi qui doit permettre aux Aborigènes de récupérer des droits de propriété.
D'étranges hallucinations hantent William : la nuit, il a vu un homme en flammes traverser le domaine, perdu dans le bush il a rencontré un des pionniers d'autrefois errant avec son cheval... Une nuit, il a aperçu un homme qui en traînait un autre sur le sol... Fantômes ? réalité ? Et voilà que resurgit Margaret, la fille bannie de John McIvor, qui elle aussi va totalement perturber le jeune William, tandis qu'une bizarre odeur de pourriture plane...
Construit sur un superbe balancement entre passé et présent, gagnant en puissance et en chaleur insoutenable, Terres noires, terres blanches est un vrai livre de feu. D'une saga familiale, Andrew McGahan a su faire un récit politisé, très contemporain, un récit halluciné aussi avec ses créatures terrifiantes rôdant dans la brousse.
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LLLes Golovlev, publié en 1880, retrace la décadence d'une famille de grands propriétaires terriens dans la Russie du XIXe siècle. Dans ce roman à consonance autobiographique, des personnages rongés par la folie, l'avarice, l'hypocrisie et l'absence de perspectives intellectuelles deviennent peu à peu les agents de leur propre destruction.
Cette fresque d'un pessimisme sans remède est considérée comme le chef-d'oeuvre de son auteur et l'un des grands romans de la littérature russe.
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La cloison est mince entre le petit appartement d'Amir et de Noa et celui des propriétaires, Moshé et Sima. Amir et Noa sont étudiants, l'un à Tel-Aviv, l'autre à Jérusalem ; ce petit deux-pièces dans une maison mitoyenne à Maoz Sion, localité située à mi-chemin des deux villes, leur paraissait donc être la solution idéale. Mais la cohabitation n'est pas simple, ni entre eux ni avec les voisins, qui ont deux enfants et leurs propres problèmes. Sima, devenue femme au foyer, s'ennuie, et les pressions de la famille très religieuse de Moshé, dont les parents habitent au dernier étage de la maison, sont source de conflits. Les voisins d'en face se débattent avec d'autres déchirures : leur fils Guidi est tombé comme soldat au Liban, et Yotam, son petit frère, se sent délaissé, traîne dans les terrains vagues, sèche l'école et se confie à Amir.
Dans les rues de Maoz Sion travaille également Sadek, l'ouvrier arabe qui reconnaît dans la maison de la famille de Moshé celle que ses parents ont quittée en 1948 et dont sa mère a toujours la clef...
À travers ce kaléidoscope narratif de destins croisés, Eshkol Nevo décrit un pays traversé par des failles de plus en plus profondes : entre Israéliens et Palestiniens, entre religieux et laïques, entre gens désireux de poursuivre le processus de paix et ceux qui sont figés dans la peur et le deuil. Mais il dessine aussi une société où l'espoir et les rêves sont omniprésents dans le quotidien, et où tout reste encore à faire.
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Le camp palestinien de `Ayn el-Morjân et la colonie israélienne de Kiryat Sheiba sont séparés par une clôture métallique. De part et d'autre, deux enfants s'apprivoisent. Mais la clôture devient un mur entre deux communautés qui se haïssent ou, au mieux, s'ignorent. Ou pactisent. Tout est vu à travers le regard d'Ahmad, le jeune Palestinien, en proie aux problèmes de son âge, à sa timidité, à un amour naissant, aux conflits de générations, à la rivalité qui l'oppose tendrement à son grand frère Majid. Son univers bascule quand il s'introduit derrière la clôture : emprisonné, il passe de l'enfance à l'adolescence. Des illusions à une réalité d'autant plus dure et amère que, entre-temps, la seconde Intifada a éclaté, et que Majid, accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, doit entrer dans la clandestinité, début d'un calvaire qui l'entraînera notamment jusque dans le quartier général assiégé de Yasser Arafat.
Sans manichéisme, la romancière palestinienne Sahar Khalifa brosse une fresque bouleversante de la réalité de son pays, de son désespoir grandissant, de ses paradoxes et de ses antagonismes. Et pose une question essentielle : quel avenir y a-t-il pour la jeunesse, qu'elle soit palestinienne ou israélienne ?
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