Ce roman, qui fait revivre au quotidien un Walt Disney vieillissant, nous en apprend plus qu'une longue biographie sur la vie de cet homme qui se trouva confronté au mythe qu'il avait lui-même créé. Une visite à Marceline dans le Missouri en compagnie de Roy, le frère gestionnaire de la société Disney, en dévoile l'origine. C'est en effet dans la petite ville que l'enfant Walt, élevé à la dure dans une famille de paysans pauvres, aurait découvert la nature qui ne ment pas, les sympathiques petits animaux qui peupleront son oeuvre, et inventé Mickey, la souris planétaire. C'est aussi dans cet Etat du Middle West que se sont sans doute forgées les idées ultraconservatrices, voire fascisantes, qui guideront sa vie. Au nom de la grande Amérique, Disney fraternisera avec Hoover et ira jusqu'à dénoncer Charlie Chaplin à la commission McCarthy. Vulgaire et génial, abject et fascinant, celui qui se disait plus connu que Jésus-Christ est ici mis à nu par la hargne du narrateur, un ancien employé licencié. Un roman remarquablement documenté et écrit avec une ironique alacrité.
Impressionnant premier roman d'un jeune auteur de vingt-six ans, Histoire de l'oubli raconte, des années 50 à la fin des années 90, l'histoire d'une famille frappée de génération en génération par une forme précoce de la maladie d'Alzheimer.
Seth, un adolescent surdoué, conscient que ses parents lui ont toujours caché les secrets du passé familial, se lance dans une véritable enquête sur ses origines. À quelques centaines de kilomètres de là, Abel Haggard, un vieil ermite bossu, ne vit plus que de souvenirs, attendant le retour de sa fille dont il n'a plus de nouvelles depuis plus de vingt ans. Et si la rencontre improbable de Seth et Abel parvenait à rompre l'engrenage de la malédiction ?
Fait de tragédie mais aussi d'humour et d'espoir, un grand livre plein d'émotion, qui ne vous lâche pas.
« Une de ces oeuvres qui frôlent le génie. » The Independent
« Un premier roman époustouflant. » Publishers Weekly
À Prague, après la récente chute du communisme, Les Cosmonautes au paradis retrace l'épopée d'une bande de bohèmes dissolus, de réfugiés politiques, d'un arbitre de football, d'un policier désorienté et d'un astronaute soviétique en rade qui continue de tourner autour de la terre. Tous sont à la recherche d'une icône volée dans une galerie de Sofia.
Tom McCarthy nous offre une pantomime métaphorique et métaphysique à la construction virtuose, à l'intrigue délirante, aux personnages qui se déplacent à toute allure à travers toutes sortes d'espaces : physique, politique, émotionnel et métaphysique. Il en émerge une humanité à la dérive dans l'histoire et un monde proche de la désintégration.
Dix ans après son départ cataclysmique vers une institution psychiatrique où elle a été internée, Muriel Axon est de retour dans sa petite ville des environs de Londres. Elle veut récupérer son ancienne maison qu'elle considère comme un dû. Mais par-dessus tout, elle veut se venger de ceux qui ont fait son malheur une décennie plus tôt. À cette fin, elle va user d'un art où elle est passée maître, le déguisement. Devenant tour à tour femme de ménage ou aide-soignante, elle va infiltrer le foyer de ses anciens voisins et exploiter leurs difficultés familiales, mettant son grain de sable dans des vies déjà bien assez compliquées...
La locataire est un bijou d'humour noir qui met en scène un réseau de personnages placés sur une vaste toile d'araignée, au centre de laquelle trônerait Muriel, maniant tous les fils avec une malveillance jubilatoire, façon Desperate Housewives. Sous des aspects comiques, La locataire pose la vaste question de l'identité, des apparences, des malentendus qui surgissent quand on juge les gens trop rapidement.
Lemuel Sears mène une existence paisible à Manhattan. Conscient de son vieillissement, il vit dans la crainte de ne plus connaître l'amour avant de disparaître. Un jour, il se rend dans la petite ville de Janice pour patiner sur l'étang, et découvre que celui-ci est utilisé comme dépotoir. Révolté, il décide de tout mettre en oeuvre pour rendre à Janice son paysage bucolique. Amené à côtoyer les riverains, il rencontrera certaines figures du crime organisé, des politiciens véreux ainsi que quelques bonnes âmes prêtes à l'aider qui utilisent pour ce faire des méthodes pour le moins radicales... Parmi ces personnes, Sears fera la connaissance d'une jeune femme dont il tombera amoureux.
On dirait vraiment le paradis, paru aux États-Unis en 1982, inédit en français, est le dernier roman de John Cheever. On y retrouve l'élégance de son style, l'humour omniprésent et l'immense tendresse qu'il porte à ses personnages.
Rauno Rämekorpi, un riche industriel finlandais, fête ses soixante ans. Comme le veut la coutume, les invités ont afflué chez le héros du jour les bras chargés de cadeaux et de fleurs. Mais Mme Rämekorpi est allergique au pollen et Rauno se voit donc prié, à peine le dernier convive parti, de convoyer les fleurs à la décharge sans même prendre la peine d'ôter sa queue-de-pie. En chemin, l'heureux sexagénaire a soudain une bien meilleure idée : il offrira les bouquets à ses nombreuses maîtresses. Commence alors une tournée qui va mener ce noceur impénitent d'une alcôve à l'autre dans un déluge de libations et de bonne chère. Hilares, nous suivons les drôles de péripéties de ce vieux séducteur et de ses décapantes compagnes.
Le succès est tel que Rauno décide de réitérer sa généreuse virée à l'occasion des fêtes de fin d'année. Mais le vent semble entre-temps avoir tourné pour notre don Juan déguisé en Père Noël...
Une farce aux accents rabelaisiens, une réjouissante galerie de portraits de femmes victimes d'un héros qu'on adorera détester !
Nous devons remercier Siegfried Lenz pour ce livre d'une grande poésie. Peut-être est-ce son plus beau roman. Marcel Reich-Ranicki, Frankfurter Allgemeine Zeitung
Dans une petite ville de la Baltique bercée par le rythme incessant des vagues, Christian assiste à la minute de silence observée par son lycée en mémoire de Stella Petersen, professeur d'anglais morte en mer. Stella fut le grand amour de Christian, un amour volé aux conventions qui régissent les relations entre un professeur et son élève. Un amour composé de silences et d'interrogations, de découvertes fragiles et de beauté.
Dans une prose lumineuse, toute de tendresse et de retenue, Lenz nous offre un roman intimiste, presque onirique, sur l'éblouissement d'un premier amour et sur la douleur de l'inachèvement.
Un père anatomiste passionné par le corps, ses lois organiques, ses mystères et ses plaisirs. Une mère écrivain, confite dans des histoires d'amour parfaites et romantiques, jusqu'à la dernière, d'une violence terrible, avant que s'installe le silence. Un oncle qui se joue de la vie et de la mort au sein du gang de Bombay dont il est le chef clandestin. Une soeur trop aimée, un cousin trop aimant, et une jeune femme, Manjari, qui tente de démêler les fils du passé et du présent pour comprendre les liens d'amour, de désir et de révolte qui unissent tous ces êtres.
Comme souvent chez Shashi Deshpande, c'est la maison familiale qui est au coeur de l'histoire. La maison où Manjari découvre le journal laissé par son père après sa mort, la maison menacée par des intrus qui veulent l'en chasser, la maison gardienne de tous les secrets. Après la pluie est une quête tissée de liens et d'échos où le désir de déchiffrer le sens de ce qui a été permet d'ouvrir enfin la porte sur l'espace libre et infini de la mer, sur l'horizon offert du choix.
En juillet 1945, dans une Sicile en ébullition, l'évêque d'Agrigente se soucie plus des paysans en lutte contre les grands propriétaires terriens que des élans mystiques des religieuses du couvent de Palma. Jusqu'à l'attentat qui met ses jours en danger. Dix jeunes religieuses vont alors prononcer un voeu inouï pour sauver la vie de leur bon pasteur. Dix vies contre une... Comble de piété ou geste insensé ?
Stimulé par le dilemme que pose cet épisode longtemps resté secret, Andréa Camilleri en éclaire pour nous les zones d'ombre. Qui a tiré sur Mgr Peruzzo ? Et pourquoi ? Exploitant documents et recherches historiques, l'écrivain démêle l'écheveau, en séparant judicieusement raisons religieuses et intérêts laïques.
Habile à interroger les évidences et à renverser les apparences, la plume alerte de Camilleri brosse des portraits inattendus de saints et d'aristocrates, de moines bandits et de syndicalistes courageux. Une façon aussi de s'opposer aux fanatismes.
Pendant les quarante-trois ans que dura sa cavale, le boss de la mafia sicilienne Bernardo Provenzano communiqua avec ses hommes de main par le biais de messages tapés sur de minuscules bouts de papier, des pizzini. À partir de certains de ces billets auxquels il a eu accès, Andréa Camilleri compose un abécédaire de la mafia sicilienne en classant par thèmes les questions abordées par Bernardo Provenzano.
À travers ce document instructif, vivant, de première main et qui s'appuie sur des études d'historiens spécialistes de la mafia, se dessine la biographie de celui qui, après l'arrestation de Totò Riina, devint le chef suprême de Cosa Nostra.