Oeuvres, vol. 1. Prose autobiographie

Oeuvres, vol. 1. Prose autobiographie
Tsvetaeva Marina Ivanovna
Ed. Seuil/Le don des langues

L'édition des OEuvres est assurée par Véronique Lossky et Tzvetan Todorov, les traductions sont de Nadine Dubourvieux, Luba Jurgenson et Véronique Lossky.

Marina Tsvetaeva (1892-1941) est l'un des plus grands écrivains de langue russe du XXe siècle. En France, où pourtant elle a vécu quatorze ans (de 1925 à 1939), et dont elle a pratiqué remarquablement la langue, au point de s'en servir pour écrire certaines de ses oeuvres, elle reste encore mal connue. Plusieurs de ses textes ont été traduits, mais le plus souvent dans des éditions isolées et confidentielles. Le moment est venu de donner au lecteur français un ensemble ordonné des écrits de Tsvetaeva, ses OEuvres restituées dans leur continuité, annotées et présentées dans des traductions nouvelles.

Ce tome est consacré à la prose autobiographique. Tsvetaeva se tourne vers ce mode d'écriture une fois partie en émigration : elle veut faire vivre le passé et l'ailleurs, ressusciter les morts à travers leur évocation affectueuse et lyrique. Les textes, écrits et publiés par fragments, retrouvent ici leur cohérence, accomplissant ainsi le projet créateur de Tsvetaeva : produire un récit subjectif des trente premières années de son existence.

La maison de Roza

La maison de Roza
Klimko Hubert
Ed. Belfond

Oeuvre bouleversante sur l'exil, l'amitié, la vieillesse et la solitude ; ballade nordique du bonheur simple et de la douleur, avec La Maison de Róza, Hubert Klimko nous livre un roman à deux entrées dont l'intime concordance se révèle peu à peu.

Un jeune émigrant polonais est embauché dans une maison de retraite où il fait la connaissance d'une vieille dame aveugle, Róza. Une rencontre qui change sa vie...

Bien des années plus tôt, un homme à défié Dieu et décidé que son bonheur ne dépendait que de lui. Il s'est marié, a bâti une maison, a vu naître ses deux filles, Rósa et Karitas. Et la tragédie a frappé.

La drôle et triste histoire du soldat Banana

La drôle et triste histoire du soldat Banana
Bandele-Thomas Biyi
Ed. Grasset

Un livre qui fait résonner, page après page, tout le talent narratif d'un véritable griot.

1944. A peine sorti de l'enfance, le fantasque et fanfaron Ali Banana quitte son Nigeria natal pour rejoindre, fleur au fusil, une unité spéciale de la Royal West African Army la « Brigade Thunder », improbable commando de bras casses crée par un colonel dément et chargé de décimer l'ennemi au fin fond de a Birmanie Notre jeune Candide va faire son voyage au bout de la nuit une traversée hallucinée du coeur des ténèbres, dans une jungle noyée de pluies, infestée de snipers, de bêtes sauvages et de cadavres à la dérive, de Japonais maniant l'argot nigérian et de sangsues particulièrement attachantes. Pris dans l'apocalypse, le soldat Banana et ses frères d armes, les « Chindits », vont peu a peu sombrer dans la folie.

Inspiré de faits et de personnages réels, La drôle et triste histoire du soldat Banana est un inoubliable récit, cru et violent mais illuminé par de somptueux éclats de drôlerie et de poésie. Biyi Bandele raconte la guerre comme jamais encore on ne avait fait.

La reine des lectrices

La reine des lectrices
Bennett Alan
Ed. Denoël & d'ailleurs

Que se passerait-il outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?

C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, le sulfureux Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde empesé et so british de Buckingham Palace s'inquiète : du valet de chambre au prince Philip, d'aucuns grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.

C'est en maître de l'humour décalé qu'Alan Bennett a concocté cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.

Le convoi de l'eau

Le convoi de l'eau
Yoshimura Akira
Ed. Actes Sud

Un homme étrange s'engage au sein d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Perdu dans la brume, tout au fond d'une vallée mal connue, se révèlent les contours d'un hameau, mais les travaux ne sont pas remis en question par cette découverte : le village sera englouti sous les eaux.

Au cours de ce terrible chantier, le destin de cet homme entre en résonance avec celui de la petite communauté condamnée à l'exil. A la veille du départ qui leur est imposé, il observe les premières silhouettes alignées sur le sentier escarpé. Elles sont innombrables et portent sur leur dos un singulier fardeau.

Des images de toute beauté, inoubliables.

L'étreinte fugitive

L'étreinte fugitive
Mendelsohn Daniel
Ed. Flammarion

Dans Les Disparus, Daniel Mendelsohn partait en quête de l'histoire de sa famille ; avec L'Étreinte fugitive, il s'est livré à une quête infiniment plus intime. De l'écriture rhapsodique et classique qui est la sienne, il fait revivre son enfance entre sa mère, « l'institutrice », la toute-belle, et son père, « le mathématicien », celui qui répare, construit et se collette aux choses ; une enfance peuplée d'êtres, frères et soeurs, parents juifs âgés, avec, au centre, son grand-père, ce dandy mystérieux et raconteur d'histoires. C'est pendant ses années d'étudiant dans l'exotique Sud américain que le jeune homme se découvre une passion jumelée pour les langues anciennes et les beaux garçons. Dès lors, la recherche de la « grammaire de son identité », de ce que veut dire être un homme, suivra des méandres surprenants, bouleversants. Car, lorsqu'une amie lui propose d'incarner une « figure paternelle » auprès de l'enfant qu'elle porte, il accepte et se prend à s'attacher si fort à lui qu'il va, petit à petit, partager sa vie entre Chelsea, le quartier où vivent les « garçons » de New York, et la banlieue où habitent son amie et leur petit garçon.

Comme Les Disparus, ce récit réverbère l'écho de textes antiques - ici, des poèmes latins et des tragédies grecques - et renferme un secret de famille lancinant, dont le lecteur n'aura la clé que dans les dernières pages du livre, après avoir, avec Daniel Mendelsohn, rendu visite à des tombes désertées et déchiffré des épitaphes menteuses.

Une partie du tout

Une partie du tout
Toltz Steve
Ed. Belfond

Stupéfiant d'imagination, de drôlerie et de profondeur, un premier roman époustouflant, finaliste du prestigieux Man Booker Prize. Porté par une véritable dynamite verbale, un mélange détonant entre roman d'aventures, farce jubilatoire et conte philosophique. Une flamboyante odyssée familiale, du bush australien au Paris bohème et à la jungle thaïlandaise, des années 1960 à nos jours.

Toute sa vie, Jasper Dean a hésité entre détester, plaindre, adorer et assassiner son père, Martin. Maintenant que Martin est mort, Jasper peut revenir à loisir sur le cas de ce philosophe autodidacte, génie méconnu et féroce misanthrope qui s'est brûlé les ailes à vouloir sortir de l'ombre de son frère Terry, Robin des bois moderne adulé des foules en Australie.

De dépressions passagères en illuminations foudroyantes, d'amours contrariées en atroces trahisons, de clubs de strip-tease en paquebots clandestins, père et fils vont se retrouver embarqués dans une aventure qui les dépasse.

Mais, face aux coups du sort, c'est en Jasper que Martin trouvera le meilleur compagnon d'infortune de ses vains efforts pour laisser une trace de son passage dans ce monde qu'il méprise...

Le meilleur reste à venir

Le meilleur reste à venir
Sefi Atta
Ed. Actes Sud

Enitan et Sheri sont deux jeunes filles en rupture contre l'ordre et le désordre d'un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra, un pays où se succèdent coups d'Etat militaires et régimes dictatoriaux. Deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu des années 1990, veulent échapper à l'enfermement d'une société oppressive et machiste.

Sheri, belle et effrontée mais blessée à jamais, choisira l'exubérance et la provocation. Enitan tentera de trouver son chemin entre la dérive mystique de sa mère, l'emprisonnement de son père, sa carrière de juriste et le mariage lui imposant, en tant que femme, contraintes et contradictions.

Et c'est à travers la voix de ce personnage inoubliable que Sefi Atta compose ici un roman initiatique d'une remarquable puissance, un livre dans lequel le destin personnel dépasse le contexte historique et politique du Nigeria pour se déployer dans le sensible jusqu'au coeur même de l'identité et de l'ambiguïté féminines.

Ici et maintenant

Ici et maintenant
Cohen Robert
Ed. Joëlle Losfeld

La vie de Samuel Karnish, la quarantaine, est une sorte de gâchis aussi bien professionnel qu'affectif. Il fait la connaissance d'un jeune couple hassidique de Brooklyn, Aaron Brenner et sa jeune épouse Magda, dans l'avion qui le conduit au troisième mariage de son meilleur ami. Cette rencontre due au hasard va se muer en une véritable attirance et l'entraîner dans une aventure palpitante et complexe dont la finalité est d'en savoir plus sur lui-même. Robert Cohen révèle, avec un brio extraordinaire, une précision et un humour tranchants, les dangereuses profondeurs que cache la vie ordinaire, les désirs subits qui sèment la panique. C'est une comédie sur la vie, un roman exubérant, sur le thème de la croyance et de l'inconstance.

Albert Angelo

Albert Angelo
Johnson Bryan Stanley
Ed. Quidam

Publié en 1964 et écrit dans un style peu orthodoxe, typique de ce que sera le travail de B. S. Johnson (1943-1973), Albert Angelo est célèbre notamment à cause des trous qu'arborent deux de ces pages, trous qui donnent à voir «le futur de la fiction». Mais le futur est-il ce que l'on croit ?

Locataire d'un appartement du quartier d'Angel à Londres, Albert Albert est un architecte sans emploi qui devient professeur vacataire pour gagner sa vie. Il est tenu d'enseigner dans des écoles de plus en plus difficiles, en une lutte incessante avec ses élèves, miroir de celle à laquelle il est confronté dans la vie en général, et particulièrement la pensée dévorante de Jenny, son ex, dont il est encore très épris...

B.S. Johnson multiplie dans Albert Angelo les points de vue narratifs tout en usant du monologue intérieur avec un art consommé, dessinant ainsi un portrait d'Albert Albert presque cubiste, aussi enlevé qu'une session de jazz débridée. Johnson y révèle aussi ce qui sera son leitmotiv : «Raconter des histoires, c'est raconter des mensonges.»

«C'est, je crois, le plus drôle de ses romans, et un superbe compte rendu, scrupuleusement réaliste de ce que signifiait enseigner dans une école difficile de Londres dans les année 60.» Jonathan Coe, The Spectator

«Le roman a des moments de pure comédie qui valent tout ce qui a été publié en Angleterre depuis cinquante ans.» Nicholas Lezard, The Guardian

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