Histoire d'une enfant de Vienne met en scène la descente aux enfers d'Élise Schebesta dans une Vienne en pleine transformation sociale et urbaine. Le narrateur, double de l'auteur, joue le rôle d'observateur et de témoin, jetant un regard critique sur les moeurs de son temps et sur les caractères qu'il rencontre. Autrefois, il a cherché à séduire la jeune Élise Schebesta, il a épié ses apparitions au balcon de sa maison, il l'a suivie dans les rues de Döbling, sans parvenir à ses fins. Tout en la fréquentant au gré de ses liaisons, il n'a jamais cessé de s'intéresser à celle qui l'a jadis éconduit, il profite de toutes les occasions pour s'informer de son sort et devient au fil du récit celui qui en sait le plus sur le passé d'Élise.
Après la dissolution de sa troupe de théâtre, la jeune Dagny (alter-ego de Hennings) se retrouve à Cologne, une ville qu'elle ne connait pas, seule, sans le sou, ni aucune perspective d'avenir. Elle y croise par hasard un ancien ami comédien, devenu souteneur, qui l'introduit dans un « café » de la ville. Pour Dagny, artiste idéaliste et pétrie de religiosité, commence une confrontation brutale avec un monde dominé par les hommes, où tout s'offre et se paie, à commencer par le corps des femmes.
En septembre 1912, lorsqu'il arrive au sanatorium de Görbers-dorf, dans les montagnes de Basse-Silésie, le jeune Wojnicz espère que le traitement et l'air pur le guériront de sa tuberculose. À la Pension pour Messieurs, il intègre la société exclusivement masculine d'une demi-douzaine de patients qui, jour après jour, discutent de la marche du monde et, surtout, de la « question de la femme ». Olga Tokarczuk s'empare ainsi du schéma de La Montagne magique de Thomas Mann, paru il y a tout juste cent ans... et le fait voler en éclats. Car en arrière-plan de ce symposium des misogynies, voici que s'élève la voix d'une entité féminine, omniprésente et omnisciente...
Par une belle journée du mois de juillet 1714, non loin de Lima, le pont du roi Saint-Louis, légère passerelle jetée au-dessus d'un abîme, s'écroule.
Un moine franciscain va consacrer sa vie à tâcher de comprendre pourquoi Dieu, dans son infinie sagesse, a choisi ce jour-là de faire périr les cinq victimes de l'accident. La signification de cette tragédie nous est-elle accessible ? La mort fut-elle pour ces cinq-là une étape logique, souhaitée peut-être ?
En mai 2017, Ted Conover se rend dans la vallée de San Luis (Colorado) afin d'étudier un mode de vie particulier qui consiste à vivre de peu, et à se tenir à l'écart des courants dominants. Les lotissements de l'énorme vallée rendent cela possible. Des terrains de cinq hectares dans la plaine peuvent être achetés pour cinq mille dollars, parfois moins.
Zamir a six jours lorsqu'une bombe explose à al-Aman, un camp de réfugiés à la frontière turco-syrienne où sa mère l'a abandonné. Il survit, grâce à l'acharnement d'un chirurgien, mais reste défiguré. Élevé par All for All, une organisation humanitaire internationale, il devient un symbole, une image idéale pour collecter des fonds. Jeune adulte, il s'en émancipe pour rejoindre la Fondation pour la Première Paix mondiale et investir un poste clé de négociateur de l'ombre. Partout où un conflit armé est sur le point d'éclater, Zamir se précipite, l'empêche. Il rencontre des ministres, des dictateurs, des terroristes, ne recule devant rien. Pour les forcer à négocier, il les trompe, les fait chanter. Il n'a qu'un seul mot d'ordre : la paix avant tout, quel qu'en soit le prix.
Une femme fiévreuse clouée au lit se remémore des moments de sa vie, notamment sa vingtaine dans les années 1990. Nourri de nostalgie et de réflexions existentielles, le récit de ses souvenirs est agrémenté de références à la littérature. Son existence semble se résumer à quatre relations dont un amour indélébile, une amitié sauvage, une rencontre électrique et éphémère.
Adolescent, Paolo Nori dévore un livre sans couverture ayant appartenu à son grand-père maçon : Crime et Châtiment, de Dostoïevski. Il est foudroyé. Ce choc le décide à se lancer dans des études de russe, puis dans la traduction, l'enseignement et l'écriture. En 2020 il entreprend de rédiger un ouvrage sur son écrivain de prédilection en se mettant lui-même en scène dans cet exercice. Dépeignant Dostoïevski comme un archer dont les flèches « font saigner », parce qu'elles touchent le fond de l'âme, l'universel, il découvre, malgré le fossé des années, d'étranges correspondances entre la vie du Russe et la sienne.
En Nouvelle-Zélande, Mina Bunting est une activiste à la tête de Birnam Wood, un collectif de guérilla verte qui cherche à cultiver des terrains non utilisés. Lorsqu'un milliardaire retire de la vente sa propriété de Thorndike suite à un glissement de terrain, Mina investit les lieux, en même temps que Robert Lemoine qui prétend vouloir construire un bunker sur le terrain.
Mars 2020. L’épidémie de Covid s’étend à travers le monde et les populations sont appelées à se confiner. Sacha Senderovski, écrivain, sa femme Macha, psychiatre, et leur fille adoptive Natacha, enfant précoce obsédée par la K-pop, accueillent un groupe d’amis dans leur maison de campagne sur les bords de l’Hudson. Dans ce cadre idyllique, la troupe hétéroclite constituée d’intellectuels citadins de diverses origines va se trouver ébranlée par les vicissitudes d’une retraite forcée qui servira pour chacun de révélateur.