À quelles conditions un objet inanimé peut-il décocher une flèche, venger un ennemi, prendre la parole ou répondre à un regard ? Quel travail de la pensée anime alors l'objet, le rendant à la fois vivant et mémorable ? Poursuivant le travail amorcé dans Le Principe de la chimère, ce livre montre que, lorsqu'un lien de croyance visuelle s'établit, l'objet-personne agit de manière complexe dans l'espace de la mémoire sociale, qu'il soit jouet, statuette rituelle, monument funéraire ou oeuvre d'art. En intégrant l'analyse des processus de mémorisation à l'univers de la croyance, cette perspective conduit à une anthropologie générale des formes d'exercice de la pensée. (présentation de l'éditeur)
Comment les Amérindiens ont-ils perçu l'alphabet occidental ? Que sait-on de leurs propres écritures ? Quels rôles leur ont-ils fait jouer au sein de leurs dispositifs politiques ou religieux ?
Les colonisateurs, et les anthropologues après eux, ont longtemps considéré les sociétés amérindiennes comme dépourvues d'écriture, alors qu'elles employaient des techniques subtiles d'inscription graphique, le plus souvent dérobées aux yeux des observateurs extérieurs. La fameuse « Leçon d'écriture » de Claude Lévi-Strauss dans Tristes tropiques est le témoin magistral de ces malentendus. Cette scène mythique, discutée en son temps par Jacques Derrida, est ici disséquée et repensée.
S'appuyant sur quatre années de recherche ethnographique auprès des Runa du haut Amazone équatorien, E. Kohn explore la manière dont les Amazoniens interagissent avec les diverses créatures qui peuplent leur écosystème. Plutôt que de se focaliser sur l'être humain, il entend façonner un genre différent d'outils conceptuels à partir des propriétés inattendues du monde vivant. (présentation de l'éditeur)
Ne plus attendre.
Ne plus espérer.
Ne plus se laisser distraire, désarçonner.
Faire effraction.
Renvoyer le mensonge dans les cordes.
Croire à ce que nous sentons.
Agir en conséquence.
Forcer la porte du présent.
Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux
S'acharner. Attaquer. Bâtir.
Vaincre peut-être.
En tout cas, surmonter.
Aller son chemin.
Vivre, donc.
Maintenant.
(présentation de l'éditeur)
Les guerres existent depuis le néolithique et rien ne permet de prévoir leur disparition. Mais comment expliquer cette persistance dans l’histoire ? Par-delà les multiples guerres et leurs multiples causes, les civilisations témoignent d’une activité belliqueuse récurrente qui fait question.
Avec De la marge au centre, son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans Ne suis-je pas une femme ? Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le XXe siècle, elle constate l'échec de la création d'un féminisme de masse qui s'adresserait à toutes.
Comment, par quels chemins Karl Marx, jeune philosophe et publiciste allemand émigré à Paris au début des années 1840, est-il devenu le célèbre penseur de la révolution communiste ? Il faut se garder, explique Kouvélakis, d'y voir un point d'aboutissement miraculeusement inscrit à l'avance dans l'histoire. L'émergence de la pensée de Marx a lieu dans un moment intellectuel et politique particulier, celui du Vormärz, nom que donnent les Allemands à la période qui s'écoule entre les révolutions de 1830 et de 1848 - où l'influence dominante est celle des jeunes hégéliens dont Marx et Engels font partie avant de les combattre.
Ce Dictionnaire Nietzsche, le premier d'une telle ampleur, fait pénétrer le lecteur dans le monde de la volonté de puissance, du surhumain et de l'éternel retour, dans l'univers de la tragédie et du gai savoir, dans la généalogie « humaine, trop humaine » des passions, des croyances, des idéaux et de la vérité elle-même. Il évoque aussi les adversaires et les alliés, les livres et les lieux, les arts et les sciences qui ont inspiré Nietzsche, reconstituant de proche en proche sa vie et son oeuvre. Ce Dictionnaire témoigne de l'inépuisable créativité du philosophe, esprit libre et solitaire, critique sans concession du passé et du présent, penseur intempestif d'une philosophie de l'avenir dont les remèdes, parfois radicaux mais le plus souvent extrêmement subtils, n'ont pas fini de nous solliciter et de mettre à l'épreuve nos manières de penser.
Ne faut-il pas rendre au terme « radicalité » sa beauté virulente et son énergie politique ? Tout est fait aujourd'hui pour identifier la radicalité aux gestes les plus meurtriers et aux opinions les plus asservies. La voici réduite à ne désigner que les convictions doctrinales et les stratégies d'endoctrinement. La radicalité, au contraire, fait appel au courage des ruptures constructives et à l'imagination la plus créatrice. La véritable urgence est bien pour nous le combat contre la confiscation des mots, des images et du temps. Les mots les plus menacés sont ceux que la langue du flux mondial de la communication verbale et iconique fait peu à peu disparaître après leur avoir fait subir torsion sur torsion afin de les plier à la loi du marché. Peu à peu, c'est la capacité d'agir qui est anéantie par ces confiscations mêmes, qui veulent anéantir toute énergie transformatrice.
Les conceptions philosophiques de la Révolution française avec le débat opposant Jean-Paul Sartre et Claude Lévi-Strauss, la vision de Michel Foucault et bien d'autres. Les thèmes comme la lutte des classes, l'éthique, le sacré politique, ou le totalitarisme sont abordés. (présentation de l'éditeur)