Si quelques belles expériences démocratiques ont existé dans le quart de siècle écoulé, force est de constater qu'elles se raréfient : notre fragile embarcation démocratique semble inexorablement se transformer en « radeau ». Le présent ouvrage, écrit par une historienne spécialiste de la Révolution française ici affranchie des règles académiques, fait de la discipline historique un précieux instrument pour penser le présent et s'engager dans ses luttes.
Cet ouvrage est de première importance pour les sciences et la philosophie sociales. Au travers d'un panorama d'ensemble de toute la tradition de la Théorie critique, de Max Horkheimer à Jürgen Habermas, Axel Honneth y élabore en effet les linéaments d'un chemin conceptuel propre tout en tirant certaines conséquences déterminantes pour la suite de son travail, lequel l'a conduit par la suite à l'élaboration de sa désormais célèbre théorie de la « reconnaissance sociale ». C'est aussi dans Critique du pouvoir qu'Axel Honneth développe son importante critique à l'encontre de la conception irénique de la société de Habermas, en insistant sur la nécessité de développer une théorie du conflit et de la lutte.
Une retranscription de dix leçons du séminaire donné au Collège de France portant sur la démarche archéologique en histoire de la philosophie à travers les exemples de la querelle des universaux, le statut ontologique du mal et le mode d'existence des fictions. Le conférencier éclaire ainsi l'origine de la distinction historiographique entre nominalisme, réalisme et conceptualisme.
De la métaphysique jusqu’au développement de l’esthétique en France, l’œuvre d’Etienne Souriau a marqué son époque – avant de tomber en désuétude et d’être largement oubliée par la nôtre. Pourtant, des concepts tels que le « trajet », la « dramatisation », l’« instauration », le « philosophème » ou, encore, l’« existence virtuelle » ont résisté, faisant écho à certaines propositions de Gilles Deleuze, ou inspirant Isabelle Stengers et Bruno Latour. Car Souriau rend capable de construire une philosophie de l’expérience et un pluralisme ontologique, profondément osés
La COP 21 a suscité un regain d'intérêt en France pour l'écoféminisme dans les milieux militants. Ce mouvement, né dans les années 1980 dans les pays anglo-saxons, a été initié par des femmes faisant le lien entre l'exploitation des ressources naturelles et l'exploitation qu'elles subissaient en tant que femmes. Cette prise de conscience a donné lieu à de nombreuses actions et autant d'écrits écoféministes inconnus en France.
Le produit des activités artistiques (dessins, photographies, gravures) d'élèves de trois classes primaires de la vallée de la Dordogne est présenté.
Ce n'est qu'une fois rassemblés dans leur Intégralité que les neuf livres constituant le projet Homo Sacer prennent leur véritable signification. Le jeu des renvois internes, la reprise et le développement des thèmes abordés composent une vaste architecture, articulée en quatre sections.
Poète juif né en Roumanie, Paul Celan choisit d’écrire en allemand pour porter la contradiction jusque dans la langue et remettre en question une culture jugée complice de l’extermination. Peu de poètes ont fait l’objet de tant de commentaires dans la philosophie du xxe siècle, de Gadamer à Derrida et Alain Badiou. Mais ces appropriations n’ont pas été sans malentendu. Paradoxalement, l’inspiration intellectuelle légitimant l’intérêt des philosophes pour les poètes, et singulièrement pour ce poète, a souvent été puisée dans la pensée de Heidegger : Celan apparaît comme un auteur dont l’obscurité témoignerait de la profondeur de l’engagement poétique, seul susceptible de résister à l’emprise de la rationalité calculatrice.
Voici les Mémoires d'un aliéniste révolutionnaire. Conscient de la misère de la psychiatrie dans les années 1900, qui ose livrer les fous à une science sourde et aveugle, Ricciotto Canudo nous fait vivre le quotidien d'un hôpital antipsychiatrique, annonçant avec des accents visionnaires les années 1960 dont il est le précurseur ignoré.
Après le succès d’Éloge du carburateur, qui mettait en évidence le rôle fondamental du travail manuel, Matthew B. Crawford, philosophe-mécanicien, s’interroge sur la fragmentation de notre vie mentale. Ombres errantes dans la caverne du virtuel, hédonistes abstraits fuyant les aspérités du monde, nous dérivons à la recherche d’un confort désincarné et d’une autonomie infantile qui nous met à la merci des exploiteurs de « temps de cerveau disponible ».
Décrivant l’évolution des dessins animés ou les innovations terrifiantes de l’industrie du jeu à Las Vegas, Matthew B. Crawford illustre par des exemples frappants l’idée que notre civilisation connaît une véritable « crise de l’attention », qu’il explore sous toutes les coutures et avec humour, recourant aussi bien à l’analyse philosophique qu’à des récits d’expérience vécue. Il met ainsi au jour les racines culturelles d’une conception abstraite et réductrice de la liberté qui facilite la manipulation marchande de nos choix et appauvrit notre rapport au monde.