« Ô Muse, conte-moi l'aventure de l'inventif : celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra, voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d'usages, souffrant beaucoup d'angoisse dans son âme sur la mer pour défendre sa vie et le retour de ses marins sans en pouvoir sauver un seul, quoi qu'il en eût : par leur propre fureur ils lurent perdus en effet, ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d'En-Haut, le Soleil qui leur prit le bonheur du retour...
À nous aussi, Fille de Zeus, conte un peu ces exploits ! »
Après les trois romans de sa trilogie, Le Grand Cahier, La Preuve, Le Troisième Mensonge, son dernier roman Hier, ses nouvelles C'est égal et son récit autobiographique L'Analphabète, nous pouvons lire aujourd'hui les poèmes d'Agota Kristof (1935-2011). Peu avant sa mort, elle les avait sortis de ses archives pour qu'ils soient édités.
Recueil de poèmes et de chants écrits par le poète américain au début du XXe siècle. L'auteur raconte la vie des habitants de la ville fictive de Spoon River et démystifie la vie rurale américaine.
Sa vie se partageait entre le San Francisco des Diggers, le Japon adulé et son ranch dans le Montana auprès de ses amis Jim Harrison, Tom McGuane, Peter Fonda et Sam Peckinpah. Il aimait Baudelaire, le Grateful Dead et Janis Joplin, Emily Dickinson et William Carlos Williams, les haïkus de Bashô et Issa, les winchesters et le whisky. Ses poèmes, qu’il nommait ses « fleurs de papier avec de l’amour et de la mort », figurent parmi les plus réjouissants et les plus inventifs de la littérature américaine. Inventeur de formes littéraires, il mitonnait l’humour à feu doux, même si la mort le hantait.
Le voyageur au regard aigu, le romancier ou le nouvelliste subtil, l'essayiste féru d'art et d'histoire : ces figures de l'écrivain Cees Nooteboom nous sont familières. Mais la tonalité qui relie chez lui des genres si différents est une écriture reconnaissable entre toutes, rythmée, audacieuse, parcourue d'images étonnantes et de fulgurances. En un mot, une écriture de poète.
De courts extraits de poèmes et de lettres, ainsi que des fragments en prose d'E. Dickinson complétés par une notice biographique en fin d'ouvrage. Ce volume permet de rendre compte de la portée spirituelle et philosophique de son oeuvre.
Après avoir traduit Eugène Onéguine, le chef-d'oeuvre d'Alexandre Pouchkine (1799-1837), André Markowicz a entrepris de rassembler autour de la figure de celui qui reste le plus grand poète russe les poèmes écrits et souvent échangés par ses amis. Bon nombre d'entre eux, emprisonnés et exilés, peu à peu conduits à la mort - comme Pouchkine lui-même - après le complot des décembristes (14 décembre 1825) contre le tsar Nicolas Ier, ont résisté à la tyrannie par la poésie.
Toute sa vie, le romancier Natsume Sôseki (1867-1916) a composé, avec bonheur, des « poèmes en chinois classique » (kanshi), qui ont pour originalité de se rattacher au ton des grands modèles chinois tout en développant un mode d'expression résolument personnel, propre à refléter le cheminement de toute une vie intérieure : un état d'esprit imprégné d'une pensée de type extrême-oriental, conciliant taoïsme et bouddhisme.
L'auteur indique : Moondog Légende n'est pas une biographie de Louis Thomas Hardin, et si certains faits et personnages sont inspirés de sa vie, d'autres appartiennent à sa légende, d'autres encore n'appartiennent qu'à son rêve de fiction. Avec Moondog Légende, Pierre Hild nous offre la première biographie fictive de Moondog (1916-1999) publiée en France. Un hommage à la mesure de cet artiste de rue pendant plus de 25 ans qui s'habillait en Viking, jouait des percussions faites main (trimbas) et qui édifia une œuvre musicale proche du courant minimaliste (Philip Glass, Steve Reich) s'inspirant des classiques du moyen âge, des Indiens d'Amérique et du jazz. L'auteur, dans son écriture limpide et inventive, retrace un parcours atypique et avant-gardiste. De ses archives et recherches sélectives, une poésie émane, du plus frivole au plus technique dans la variété des registres. La biographie et le récit se font signe à travers le temps. Pour les connaisseurs de Moondog, ce livre sera émouvant et impressionnant. Pour les néophytes, conseil d'ami : ne vous endormez pas avec lui les soirs de pleine lune.
Dans sa poésie documentaire et polyphonique, Daniel Fano, véritable auteur culte, poursuit avec un humour décalé sans pareil son exploration de l'univers contemporain. Ici, les illusions collectives sont froissées comme des emballages de bonbons. On assiste à la disparition lente d'un monde, le nôtre, et c'est comme un vieux film dont la pellicule se met à brûler pendant la projection.