Attila Jozsef, à coeur pur. Poésie rock

Attila Jozsef, à coeur pur. Poésie rock
Attila Jozsef
Ed. Seuil/Fiction & Cie

Le poète hongrois Attila József, dans sa brève vie (1905-1937), fut une sorte de comète fulgurante dont on ne cesse de redécouvrir l'oeuvre, «entièrement placée sous le signe d'une insurrection contre la laideur du monde».

Ce livre-CD reproduit 22 poèmes choisis et nouvellement traduits par Kristina Rády, interprétés par Denis Lavant et mis en musique par le guitariste Serge Teyssot-Gay (dont on se souvient du travail sur Georges Hyvernaud).

Dans sa préface, Kristina Rády, hongroise elle-même, revient sur la genèse du projet et son rapport personnel à la poésie d'Attila József.

Six photos en noir et blanc, prises lors des tournées 2006-2007, illustrent l'atmosphère de la lecture-spectacle incarnée avec fièvre par Denis Lavant et Serge Teyssot-Gay.

La Chrestomathie arabe ou Extraits de divers écrivains arabes écrits tant en prose qu'en vers

Couverture non disponible
Silvestre de Sacy Antoine-Isaac
Ed. PUF

Pour des générations de lecteurs, l'Orient commençait avec la Chrestomathie arabe de Silvestre de Sacy. Les pages choisies pour cette anthologie, composées à Bagdad, au Caire ou d'autres lieux du monde arabo-musulman, incitaient en effet à découvrir des aspects connus ou peu connus d'une civilisation fascinante et diverse. A l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de l'illustre orientaliste, cette réédition permet de redécouvrir un ouvrage incontournable. En prenant le parti de placer en regard les textes arabe et français, elle contribue à favoriser un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Éclairant des aspects parfois étonnants du monde arabo-musulman, cet ouvrage en révèle aussi un aspect universel.

Pas simple en ce monde d'être né humain. Haïkus

Pas simple en ce monde d'être né humain. Haïkus
Issa Kobayashi
Ed. Erès

«Je ne sais quels poèmes me seraient venus à l'esprit si on avait découvert au Japon d'autres formes que les dix-sept syllabes inciviles ou les difficiles kanji pour contenir le raffinement de l'élégance. Qu'importe, c'est en connaissance de cause que je m'adonne sans la moindre réticence à ce plaisir fin qui me fait oublier le monde. Et il ne me viendrait pas un seul instant à l'idée d'éprouver du ressentiment à l'égard du Japon qui ne possède pas d'autre forme poétique.» (Sôseki)

Le haïku est en effet l'aboutissement de la longue évolution de formes littéraires qui s'ancrent dans la poésie de cour du Japon ancien. Sous l'impulsion de Bashô, de Buson, de Issa, Shiki, Santoka et bien d'autres, le haïku s'est imposé comme un genre littéraire accessible à tous et à même de restituer en toute situation, à chaque instant, la présence d'un univers qui ne cesse de faire signe et sens.

Le présent recueil propose dans une traduction nouvelle une sélection de haïku écrits à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles par le «moine laïc Issa du temple haïkaï» - comme il se définissait lui-même. Alliant une quête profonde mais discrète selon la voie du zen à l'observation concrète, parfois triviale, des manifestations du quotidien, cette poésie invite avec émotion et humour au consentement à l'imprévisible du monde.

Poèmes d'autrefois suivi de Le reniement de Pierre

Poèmes d'autrefois suivi de Le reniement de Pierre
Fondane Benjamin
Ed. Le temps qu'il fait

Ce recueil rassemble des poèmes écrits en roumain par le jeune Fondane entre 1917 et 1923, manifestement inspirés par sa lecture de la Bible et des Psaumes et qui illustrent bien son idéal de jeunesse de donner une ' justification esthétique de l'Univers '. Cet ensemble est suivi d'un long poème dramatique, également demeuré inédit en français : Le reniement de Pierre.

Les âmes aux pieds nus. Poèmes

Les âmes aux pieds nus. Poèmes
Al-Misri Maram
Ed. Temps des cerises

Je commence à avoir peur de rester dans la maison quand il y est

Le souffle de sa respiration fait trembler mon coeur.

À chaque instant il peut se réveiller pour irriguer la plante de ma peur avec ses postillons.

Lui, le géant qui protège les portes de la cave afin que le rêve ne puisse pas s'enfuir en souliers de satin rouge.

L'Art du Haïku. Pour une philosophie de l'instant

L'Art du Haïku. Pour une philosophie de l'instant
Bashô, Issa, Shiki
Ed. Belfond

Saisir la vérité de l'instant, capter le jaillissement de la vie, faire vibrer le présent : telle est la magie du haïku.

Renouer le lien primordial avec la nature, cultiver la modestie et la simplicité, rechercher la spontanéité : L'Art du Haïku nous entraîne sur le chemin de cette sagesse qui nous a laissé les textes les plus étonnants de la littérature japonaise et nous démontre toute la modernité de son enseignement.

L'enquête de Pascale Senk nous fait découvrir comment la pratique du haïku inspire aujourd'hui, à des adeptes venus de tous horizons, une nouvelle approche de la vie.

En introduction aux haïkus les plus emblématiques, la présentation de Vincent Brochard n'apporte pas seulement un éclairage historique et littéraire, elle est aussi une véritable initiation à la visée spirituelle qui est au coeur de cet usage de l'écriture.

À la fois essai, guide pratique et anthologie, L'Art du Haïku montre la voie d'un authentique art de vivre.

L'amour inexaucé

L'amour inexaucé
Rilke Rainer Maria
Ed. Points

Rilke (1875-1926) est le poète des poètes. Tout ses textes sont portés par le même souffle - aussi bien ses grands poèmes des Élégies et des Sonnets à Orphée que la moindre de ses lettres. Rilke a vécu en poète dans le risque le plus haut, dans la gravité la plus ample, dans l'innocence la plus entière. Le lire, c'est entrer dans le secret même de la poésie qui, une fois aperçu, ne vous laisse plus indemne.

Dans ce péril ouvert, Rilke montre un chemin. Un chemin à l'écart des religions et des autoroutes rassurantes de la pensée intellectuelle et mortifère. Un chemin qui n'est fait d'aucune rêverie - sans consolation. Il nous montre comment être résolument humain, à l'écoute de l'invisible, dans le souci de la vibration la plus secrète de notre nature.

Surtout, Rilke soutient l'immensité de l'amour, ne la restreint à aucune mesure et nous apprend à nous lancer, par elle, toujours plus loin. L'amour, et la sexualité dont il su méditer la liberté trop souvent bafouée, est l'espace d'une transformation, d'une métamorphose, d'une tension vers l'impossible préservé. Un véritable chemin spirituel.

Poussière/Polvere

Poussière/Polvere
Bordini Carlo
Ed. Alidades

Polvere est un poème étonnant où l'expérience intime rencontre en un permanent va-et-vient l'infini des choses, dans une manière de prolongement plus lucide que tragique. Il y a quelque chose d'extrême oriental dans cette façon de lier en miroir le macrocosme et le microcosme, de ménager la fulgurance des passages, de débusquer la parenté de la matière du monde et de la matière vécue. Cela, Carlo Bordini le fait dans une langue quasiment minérale, dans une manière d'oralité qui est comme de la pensée en train de naître et de prendre corps - une parole qui serait elle-même matière.

Notre besoin de Rimbaud

Notre besoin de Rimbaud
Bonnefoy Yves
Ed. Seuil/La librairie du XXIe siècle

Ce que je crois qu'en tout cas je puis dire de vrai, à propos de Rimbaud, c'est qu'aucun autre que lui ne m'aura requis en poésie par autant d'intensité, d'immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l'on est au monde [...] : d'une part l'espérance, qui veut croire possible que l'existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d'autre part la lucidité qui déconstruit les illusions successives en quoi l'espérance s'enlise [...].
Espérance et lucidité, c'est le titre que j'aurais pu donner à ce livre [...]. Mais j'en ai préféré un autre parce que m'alarme de plus en plus un certain déni que je vois qui se répand aujourd'hui de l'intuition proprement poétique, à cause d'une lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à l'espérance. Et que s'inquiéter ainsi, c'est savoir à quel point Rimbaud, que l'heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire.
Lire un grand poète, ce n'est pas avoir à décider qu'il est grand [...], c'est lui demander de nous aider. C'est attendre de sa radicalité qu'elle nous guide, tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable. Je ressens ces approches de Rimbaud, commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte de journal de mon affection pour ce poète.

Je vais faire un tour

Je vais faire un tour
Desbiolles Maryline
Ed. Creaphis

Première revue marocaine consacrée à la poésie internationale

Faire vivre ensemble et amoureusement des textes d'hommes et de femmes venant de divers horizons et partageant le même rapport à la réalité, à la langue et au village-monde. Edito.

Les filles de quartier
se jettent des nuages la sangle à la main.
Leur sourire ne s'ouvre pas.
Ce serait comme un hymen recousu
par la générosité des violeurs
Linda Maria Baros (Roumanie)

Rends-toi, petite île
Laisse tomber tes réfugiés, tes chères chétives
Accepte l'ordre
Arrache ton persil
Et accueille les cavaliers bindés.
Volker Braun (Allemagne)

Le rêve arabe s'endort
Le muezzin efface
La nuit
Tandis que fume le dernier
Cercle du soleil.
Michel Bulteau (France)

Chaque jour on ne peut éviter le coup de feu du temps,
Ce tireur embusqué !
Shu Cai (Chine)

Allez radoter ailleurs, rimes d'un centime,
trembler ailleurs pour douze lecteurs
et un critique ronfleur
Hugo Claus (Belgique)

Un enfant court bravement derrière son enfance
Rêvant du monde venu se déposer entre ses mains
Et du ciel comme plumage à ses ailes.
Ouafaa Lamrani (Maroc)

J'entends les oiseaux aux pieds peints psalmodier les airs
du ravissement, les murs ouvrant larges leurs fissures, enmmagasinant
les reflets du miroir.
Mohamed Loakira (Maroc)

Les Croates me tapent sur les nerfs
Ce n'est pas étonnant : je les fréquente
Depuis trente-huit ans déjà.
Boris Maruna (Croatie)

Au lieu de lèvres féminines,
ils laissent
l'étoile à cinq branches imprimer
sur nos fronts moites
son rouge où a coagulé le sang des héros.
Senadin Musabegovic (Bosnie-Herzégovine)

Je n'ai rien d'autre à espérer :
un crépuscule d'hiver
et un corbeau amoureux de moi.
Grânaz Moussavi (Iran)

- Te souviens-tu de la copiste ? Celle qui renversa de l'encre
sur ta robe ?
- Non.
Mercedes Roffé (Argentine)

'C'était au Maroc à la campagne...'
Mustafa Stitou (Pays-Bas)

Aveugles, les imbéciles refusent
De se couper la barbe,
Ceux qui me pointent du doigt.
Serge Patrice Thibodeau (Canada)

Le matin du 24 septembre 1966
j'ai écrit une lettre à un ami proche
sur le péché originel
sur le crime parfait et la méthode d'extermination du savoir.
Gozô Yoshimasu (Japon)
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