Textyles n°35/François Jacqmin

Textyles n°35/François Jacqmin
Collectif
Ed. Le Cri

Première revue marocaine consacrée à la poésie internationale

Faire vivre ensemble et amoureusement des textes d'hommes et de femmes venant de divers horizons et partageant le même rapport à la réalité, à la langue et au village-monde. Edito.

Les filles de quartier
se jettent des nuages la sangle à la main.
Leur sourire ne s'ouvre pas.
Ce serait comme un hymen recousu
par la générosité des violeurs
Linda Maria Baros (Roumanie)

Rends-toi, petite île
Laisse tomber tes réfugiés, tes chères chétives
Accepte l'ordre
Arrache ton persil
Et accueille les cavaliers bindés.
Volker Braun (Allemagne)

Le rêve arabe s'endort
Le muezzin efface
La nuit
Tandis que fume le dernier
Cercle du soleil.
Michel Bulteau (France)

Chaque jour on ne peut éviter le coup de feu du temps,
Ce tireur embusqué !
Shu Cai (Chine)

Allez radoter ailleurs, rimes d'un centime,
trembler ailleurs pour douze lecteurs
et un critique ronfleur
Hugo Claus (Belgique)

Un enfant court bravement derrière son enfance
Rêvant du monde venu se déposer entre ses mains
Et du ciel comme plumage à ses ailes.
Ouafaa Lamrani (Maroc)

J'entends les oiseaux aux pieds peints psalmodier les airs
du ravissement, les murs ouvrant larges leurs fissures, enmmagasinant
les reflets du miroir.
Mohamed Loakira (Maroc)

Les Croates me tapent sur les nerfs
Ce n'est pas étonnant : je les fréquente
Depuis trente-huit ans déjà.
Boris Maruna (Croatie)

Au lieu de lèvres féminines,
ils laissent
l'étoile à cinq branches imprimer
sur nos fronts moites
son rouge où a coagulé le sang des héros.
Senadin Musabegovic (Bosnie-Herzégovine)

Je n'ai rien d'autre à espérer :
un crépuscule d'hiver
et un corbeau amoureux de moi.
Grânaz Moussavi (Iran)

- Te souviens-tu de la copiste ? Celle qui renversa de l'encre
sur ta robe ?
- Non.
Mercedes Roffé (Argentine)

'C'était au Maroc à la campagne...'
Mustafa Stitou (Pays-Bas)

Aveugles, les imbéciles refusent
De se couper la barbe,
Ceux qui me pointent du doigt.
Serge Patrice Thibodeau (Canada)

Le matin du 24 septembre 1966
j'ai écrit une lettre à un ami proche
sur le péché originel
sur le crime parfait et la méthode d'extermination du savoir.
Gozô Yoshimasu (Japon)
Présentation de l'éditeur

Le promenoir magique. Et autres poèmes

Le promenoir magique. Et autres poèmes
Pirotte Jean-Claude
Ed. Table ronde

c'est l'histoire des trompettes
qui me cause du souci
quand je cueille les trompettes
de la mort je n'entends mie

ni celles de Jéricho
ni celles des opérettes
et pas même un seul écho
d'une musique céleste

les trompettes sont muettes
ou bien c'est que je suis sourd
pourtant j'entends les grands gestes
du vent dans l'éclat des jours

Ariel

Ariel
Plath Sylvia
Ed. Gallimard/Du monde entier

Première revue marocaine consacrée à la poésie internationale

Faire vivre ensemble et amoureusement des textes d'hommes et de femmes venant de divers horizons et partageant le même rapport à la réalité, à la langue et au village-monde. Edito.

Les filles de quartier
se jettent des nuages la sangle à la main.
Leur sourire ne s'ouvre pas.
Ce serait comme un hymen recousu
par la générosité des violeurs
Linda Maria Baros (Roumanie)

Rends-toi, petite île
Laisse tomber tes réfugiés, tes chères chétives
Accepte l'ordre
Arrache ton persil
Et accueille les cavaliers bindés.
Volker Braun (Allemagne)

Le rêve arabe s'endort
Le muezzin efface
La nuit
Tandis que fume le dernier
Cercle du soleil.
Michel Bulteau (France)

Chaque jour on ne peut éviter le coup de feu du temps,
Ce tireur embusqué !
Shu Cai (Chine)

Allez radoter ailleurs, rimes d'un centime,
trembler ailleurs pour douze lecteurs
et un critique ronfleur
Hugo Claus (Belgique)

Un enfant court bravement derrière son enfance
Rêvant du monde venu se déposer entre ses mains
Et du ciel comme plumage à ses ailes.
Ouafaa Lamrani (Maroc)

J'entends les oiseaux aux pieds peints psalmodier les airs
du ravissement, les murs ouvrant larges leurs fissures, enmmagasinant
les reflets du miroir.
Mohamed Loakira (Maroc)

Les Croates me tapent sur les nerfs
Ce n'est pas étonnant : je les fréquente
Depuis trente-huit ans déjà.
Boris Maruna (Croatie)

Au lieu de lèvres féminines,
ils laissent
l'étoile à cinq branches imprimer
sur nos fronts moites
son rouge où a coagulé le sang des héros.
Senadin Musabegovic (Bosnie-Herzégovine)

Je n'ai rien d'autre à espérer :
un crépuscule d'hiver
et un corbeau amoureux de moi.
Grânaz Moussavi (Iran)

- Te souviens-tu de la copiste ? Celle qui renversa de l'encre
sur ta robe ?
- Non.
Mercedes Roffé (Argentine)

'C'était au Maroc à la campagne...'
Mustafa Stitou (Pays-Bas)

Aveugles, les imbéciles refusent
De se couper la barbe,
Ceux qui me pointent du doigt.
Serge Patrice Thibodeau (Canada)

Le matin du 24 septembre 1966
j'ai écrit une lettre à un ami proche
sur le péché originel
sur le crime parfait et la méthode d'extermination du savoir.
Gozô Yoshimasu (Japon)
Présentation de l'éditeur

Poésie complète

Poésie complète
Bauchau Henri
Ed. Actes Sud

« Mais si, sans se laisser charmer, Ton oeil sait plonger dans les gouffres, Lis-moi, pour apprendre à m'aimer. »

Ce recueil comprend la poésie complète de Baudelaire dont Les Fleurs du Mal et Le Spleen de Paris.

Y aura-t-il pour de vrai un matin (poèmes)

Y aura-t-il pour de vrai un matin (poèmes)
Dickinson Emily
Ed. José Corti

Emily Dickinson a vingt-huit ans lorsqu'elle décide de s'adonner entièrement - sinon publiquement - à sa vocation de poète apparue pendant son adolescence, si l'on en croit les lettres écrites huit ans plus tôt à ses amies. A l'une en particulier, elle parle de son attirance pour ce qu'elle ne nomme pas mais perçoit d'emblée comme une force rivale de la religion, la poésie : 'J'ai osé accomplir des choses étranges - des choses hardies, sans demander l'avis de personne - j'ai écouté de beaux tentateurs...'
Qui est cette jeune femme mystérieusement préparée à un rôle auquel elle sacrifie bientôt la normalité de l'existence, vivant de plus en plus retranchée de la société, consacrant tout le temps que lui laisse sa participation aux tâches familiales - celles d'une grande maisonnée bourgeoise - à délivrer le chant qui l'habite ? Qui considérera de plus en plus la poésie comme le seul instrument de salut, la seule arme pour lutter contre les tourments et la finitude de la vie, le seul espoir sûr d'éternité face à celui, beaucoup plus hypothétique à ses yeux, de l'au-delà ?
Sont rassemblés ici des poèmes, de jeunesse comme de la maturité, qui complètent parfaitement l'autre ensemble poétique majeur : Une âme en incandescence.
Il y a toujours chez Emily Dickinson, à quelque période que ce soit, des fulgurances, des poèmes se détachant brusquement des autres, des pics vertigineux parmi des montagnes plus modestes ou même des collines. Et elle est capable de passer d'un instant à l'autre de la dépression à l'exaltation et réciproquement.

Attila Jozsef, à coeur pur. Poésie rock

Attila Jozsef, à coeur pur. Poésie rock
Attila Jozsef
Ed. Seuil/Fiction & Cie

Le poète hongrois Attila József, dans sa brève vie (1905-1937), fut une sorte de comète fulgurante dont on ne cesse de redécouvrir l'oeuvre, «entièrement placée sous le signe d'une insurrection contre la laideur du monde».

Ce livre-CD reproduit 22 poèmes choisis et nouvellement traduits par Kristina Rády, interprétés par Denis Lavant et mis en musique par le guitariste Serge Teyssot-Gay (dont on se souvient du travail sur Georges Hyvernaud).

Dans sa préface, Kristina Rády, hongroise elle-même, revient sur la genèse du projet et son rapport personnel à la poésie d'Attila József.

Six photos en noir et blanc, prises lors des tournées 2006-2007, illustrent l'atmosphère de la lecture-spectacle incarnée avec fièvre par Denis Lavant et Serge Teyssot-Gay.

La Chrestomathie arabe ou Extraits de divers écrivains arabes écrits tant en prose qu'en vers

Couverture non disponible
Silvestre de Sacy Antoine-Isaac
Ed. PUF

Pour des générations de lecteurs, l'Orient commençait avec la Chrestomathie arabe de Silvestre de Sacy. Les pages choisies pour cette anthologie, composées à Bagdad, au Caire ou d'autres lieux du monde arabo-musulman, incitaient en effet à découvrir des aspects connus ou peu connus d'une civilisation fascinante et diverse. A l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de l'illustre orientaliste, cette réédition permet de redécouvrir un ouvrage incontournable. En prenant le parti de placer en regard les textes arabe et français, elle contribue à favoriser un dialogue entre les deux rives de la Méditerranée. Éclairant des aspects parfois étonnants du monde arabo-musulman, cet ouvrage en révèle aussi un aspect universel.

Pas simple en ce monde d'être né humain. Haïkus

Pas simple en ce monde d'être né humain. Haïkus
Issa Kobayashi
Ed. Erès

«Je ne sais quels poèmes me seraient venus à l'esprit si on avait découvert au Japon d'autres formes que les dix-sept syllabes inciviles ou les difficiles kanji pour contenir le raffinement de l'élégance. Qu'importe, c'est en connaissance de cause que je m'adonne sans la moindre réticence à ce plaisir fin qui me fait oublier le monde. Et il ne me viendrait pas un seul instant à l'idée d'éprouver du ressentiment à l'égard du Japon qui ne possède pas d'autre forme poétique.» (Sôseki)

Le haïku est en effet l'aboutissement de la longue évolution de formes littéraires qui s'ancrent dans la poésie de cour du Japon ancien. Sous l'impulsion de Bashô, de Buson, de Issa, Shiki, Santoka et bien d'autres, le haïku s'est imposé comme un genre littéraire accessible à tous et à même de restituer en toute situation, à chaque instant, la présence d'un univers qui ne cesse de faire signe et sens.

Le présent recueil propose dans une traduction nouvelle une sélection de haïku écrits à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles par le «moine laïc Issa du temple haïkaï» - comme il se définissait lui-même. Alliant une quête profonde mais discrète selon la voie du zen à l'observation concrète, parfois triviale, des manifestations du quotidien, cette poésie invite avec émotion et humour au consentement à l'imprévisible du monde.

Poèmes d'autrefois suivi de Le reniement de Pierre

Poèmes d'autrefois suivi de Le reniement de Pierre
Fondane Benjamin
Ed. Le temps qu'il fait

Ce recueil rassemble des poèmes écrits en roumain par le jeune Fondane entre 1917 et 1923, manifestement inspirés par sa lecture de la Bible et des Psaumes et qui illustrent bien son idéal de jeunesse de donner une ' justification esthétique de l'Univers '. Cet ensemble est suivi d'un long poème dramatique, également demeuré inédit en français : Le reniement de Pierre.

Les âmes aux pieds nus. Poèmes

Les âmes aux pieds nus. Poèmes
Al-Misri Maram
Ed. Temps des cerises

Je commence à avoir peur de rester dans la maison quand il y est

Le souffle de sa respiration fait trembler mon coeur.

À chaque instant il peut se réveiller pour irriguer la plante de ma peur avec ses postillons.

Lui, le géant qui protège les portes de la cave afin que le rêve ne puisse pas s'enfuir en souliers de satin rouge.

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