Tenant à la fois de l'essai et de l'autobiographie intellectuelle, ce petit livre voudrait proposer un état des lieux doublé d'une mise en perspective : après plus de trente années de publications très diverses, pour ne pas dire hétéroclites, Benoît Peeters cherche ici à retracer, ou peut-être à découvrir, la cohérence de son itinéraire.
Dans cet essai, il évoque, nombreuses illustrations à l'appui, son expérience de scénariste de bande dessinée (avec François Schuiten et Frédéric Boilet), de récits photographiques (avec Marie-Françoise Plissart) et de films (avec Raoul Ruiz). Mais il nous livre surtout, en historien et en théoricien, une réflexion originale sur l'image narrative et ses métamorphoses.
Benoît Peeters est né à Paris en 1956. Après une licence de philosophie à la Sorbonne, il a préparé le diplôme de l'École pratique des Hautes Études sous la direction de Roland Barthes. Il est titulaire d'une Habilitation à diriger les recherches.
Il publie son premier roman, Omnibus, en 1976 aux éditions de Minuit, et se consacre entièrement à l'écriture à partir de 1982, multipliant les travaux dans les domaines du scénario, de la critique, de l'édition et de la conception d'expositions.
Spécialiste d'Hergé, il a publié trois ouvrages qui sont devenus des classiques : Le Monde d'Hergé, Hergé fils de Tintin et Lire Tintin - les bijoux ravis. Il est également l'auteur de nombreux essais sur la bande dessinée, le scénario et l'écriture en collaboration, mais aussi sur Hitchcock, Paul Valéry et Nadar.
Depuis 1983, il développe avec François Schuiten la série Les Cités obscures. Seize albums sont parus aux éditions Casterman. Ils ont obtenu de nombreux prix et ont été traduits dans une dizaine de langues.
Il a réalisé trois courts métrages, plusieurs documentaires et un long métrage, Le dernier plan.
J'ai longtemps préféré le pays maternel, son aspect closier, ses fées, ses garous et ses sorts, et surtout ces écrans des haies, comme des coulisses de théâtre ouvrant sur des mystères, ou dessinant capricieusement, selon les saisons, les limites et les lieux, et que l'humidité enveloppait d'un voile.
Plus tard, c'est le pays paternel que j'ai aimé, parce qu'à l'inverse il dépliait l'horizon, l'étirait et le haussait jusqu'aux monts du Morvan, sur les flancs desquels ne poussaient guère que des chênes - et des digitales pourprées.
J'ai dû composer avec ces deux origines, sans trop trahir l'une ou l'autre, et sans rien mépriser d'aucune... J. C.
(...) l'illustration des partitions n'est qu'un frontispice à l'essentiel : la musique. Réunir des compositions illustrées par René Magritte aurait pu apparaître comme un choix arbitraire et réducteur, mais il n'en est rien. La présente publication comprend un échantillon des styles musicaux et des compositeurs les plus représentatifs de la période des 'années folles' à Bruxelles et appartenant à une génération de jeunes artistes - tous ont entre vingt et trente ans - fraîchement diplômés des conservatoires de Bruxelles ou de Liège. Au sortir de la Première Guerre mondiale, la demande de divertissements est forte. A Bruxelles, cinémas, music-halls, dancings ou brasseries, ayant tous leurs petits orchestres, abondent à la Porte de Namur ou sur les boulevards reliant la gare du Nord à celle du Midi. Les programmes suivent l'influence culturelle irrésistible de Paris et des Etats-Unis'
Extrait de la présentation du CD
Des musiques oubliées à redécouvrir absolument !
Décors tourmentés, perspectives dépravées, expressivité des corps d'acteurs, jeux d'ombre et de lumière, sensations de fin du monde... Pourquoi cet expressionnisme-là, celui du Cabinet du docteur Caligari, est-il resté si célèbre ? Mais pourquoi ce même expressionnisme ne peut-il établir aussi une liste immuable des films qui le composent, pourquoi doit-il toujours prouver sa validité, suspecté dès l'origine de n'exister que par abus de langage ? Cet ouvrage suppose l'inverse : non qu'une définition du phénomène soit aisée ou même possible (il existe toute une histoire, racontée ici, de cette aventure intellectuelle), mais que ce « mouvement » ou ce moment si contesté a joui d'une forme de postérité qui le prouve presque en retour. D'Orson Welles à Tim Burton, de Maya Deren à Kenneth Anger, de Blade Runner à David Lynch pour ne citer que quelques noms d'un seul continent, le cinéma expressionniste s'avère paradoxalement une des grandes virtualités accomplies du cinématographe. Depuis son origine jusqu'à aujourd'hui, il pose des questions d'esthétique, d'histoire, des questions qui dévoilent tout un pan du 7e art.
« On a tous un Belmondo dans notre imaginaire car on a tous une jeunesse. » B. T.
Il a été la plus grande star du cinéma français et ses films continuent de faire les belles heures de la télévision. Les acteurs de la nouvelle génération, Jean Dujardin en tête, ne cessent de clamer haut et fort leur dette envers ce comédien qui ne s'est jamais pris au sérieux - au risque de ne pas être pris au sérieux.
Avec À bout de souffle, il a renouvelé la manière de jouer et les canons de la beauté masculine. Insouciant et turbulent, rebelle, d'un naturel saisissant, intrinsèquement moderne, il est devenu le héros blagueur et intrépide de films dont il n'hésitait pas à exécuter lui-même les cascades. Comment s'est forgé le mythe Belmondo ?
Que cache-t-il derrière ses facéties et sa pudeur ?
Comment cet homme surdoué pour la vie a-t-il surmonté les épreuves - notamment la maladie qui l'a rattrapé en 2002 ?
Dans cette enquête intime, enrichie de rencontres de l'auteur avec la star, une quarantaine de proches racontent « leur » Belmondo : l'acteur, le pote, le séducteur, le mari...
Belmondo, l'incorrigible ou le portrait d'une vie mais aussi d'une époque : l'âge d'or du cinéma populaire français.
Si la crise du logement vous concerne, si vous désirez retrouver de la convivialité et réduire votre impact sur la planète, alors il est temps d'envisager l'habitat groupé. Ce mode de vie permet de respecter chaque espace privé tout en restaurant l'esprit de coopération qui existait dans les villages autrefois. Le principe est simple : il s'agit de mettre en commun des biens, des équipements ou des compétences... afin de créer un habitat écologique et chaleureux.
Cette forme d'habitat, très répandue dans les pays du Nord, commence à apparaître sous nos latitudes et s'adapte à la ville comme à la campagne. Alors, avant de vous lancer dans l'aventure, profitez de l'expérience de Christian La Grange. Afin de vous aider dans vos démarches, il présente son parcours, émaillé de multiples témoignages. De façon très réaliste, il insiste sur les conditions du succès sans omettre les informations pratiques, juridiques ou financières.
Cet essai s'attache à cerner le sens, les enjeux et la portée de l'oeuvre de György Ligeti (1923-2006), à travers le concept de répétition, envisagé sous ses diverses acceptions. À la fois ouverte sur un large champ de savoir et se situant au croisement des problématiques soulevées par «l'art du temps», la notion de répétition oriente la réflexion musicologique à travers les multiples dimensions de l'écriture musicale. Elle est l'une des catégories que Ligeti a le plus travaillée, lui conférant ainsi des perspectives qui dynamisent l'espace-temps et renouvellent constamment le présent palpitant de ses compositions. Trois angles d'approches - «le sens de l'héritage», «la répétition comme matériau», «de l'envers des choses au travail du négatif» - permettent d'envisager la production de l'un des plus grands créateurs de la seconde moitié du XXe siècle sous des éclairages variés, en opérant une sorte de coupe transversale de son oeuvre. L'analyse musicale et la réflexion esthétique sont ici envisagées comme deux domaines dont la complémentarité contribue à nourrir une musicologie critique.
Philosophe parmi les plus influents de sa génération dans les pays anglo-saxons, Bernard Williams fut aussi un mélomane passionné, auteur d'articles, d'essais et de conférences qui, pour n'être pas de son champ de spécialisation, ne s'en distinguent pas moins par la justesse de leur approche et l'acuité de leurs aperçus. Il s'y attache autant à décrire les conditions historiques des oeuvres qu'à apprécier leur portée philosophique et leur organisation thématique.
Articulés autour d'un ensemble de réflexions sur les opéras de Mozart et de Wagner, ces essais s'intéressent aussi aux oeuvres de Verdi et Puccini, à Richard Strauss, Debussy, Janacek et Michael Tippett.
Deux aspects de la création musicale sont d'une importance fondamentale pour Bernard Williams : d'une part, les exigences de la composition, de la représentation et de la mise en scène d'opéra, de l'autre, la puissance et l'immédiateté de sa prégnance émotionnelle, la capacité de la musique à toucher d'un même mouvement le coeur et l'intellect, données essentielles pour une forme esthétique qui tend, par son projet même, et hors de toute référence ponctuelle à Wagner, vers l'oeuvre d'art totale.
Voià minutieusement reconstituée la tradition anti-urbaine aux Etats-Unis, depuis les premières communautés cherchant une alternative aux formes traditionnelle de regroupement en agglomération. Longtemps considéré comme un paradis, ce Nouveau Monde offre de l'espace et de la nature à revendre. Alors quand les premiers effets de l'industrialisation se dessinent en ville, penseurs et poètes voient, dans un retour auprès de la nature et à la vie sauvage, une volonté de renouer avec la vraie tradition américaine, celle du pionnier.
Sur ce nouveau territoire, la ville est jugée comme une tare européenne dont l'importation apparaît inopportune, pire dénoncée depuis le XVIIIe siècle par nombre de philosophes, penseurs, prêcheurs, etc. Au début du siècle dernier, architectes et urbanistes relaient cette critique de la ville corruptrice. Ainsi, le grand architecte américain Frank Lloyd Wright prône une désertion des villes pour renouer avec les bases agraires originelles de la civilisation américaines. Il voit dans la démocratisation de l'automobile, l'outil qui permettra la fuite hors la ville, loin de toute concentration.
L'encouragement à résider sur des terrains vierges loin des centres villes est devenu depuis un mode dominant de la croissance urbaine. Ce phénomène d'étalement urbain et de suburbanisation trouve en Los Angeles son exemple majeur. Certains analystes de cette métropole, tel Mike Davis, le considère, comme annonciatrice du chaos et des catastrophes à venir. Au bout du compte, la célébration du paysage et celle de la nature auraient-elles produit la pire des communautés humaines ? Toutefois, Seattle ou Phoenix conçoivent une autre façon d'habiter le monde dans une relation plus attentive avec le paysage.
Les Principes fondamentaux de l'art néo-plastique, traduits pour la première fois en français par Isabelle Ewig et Didier Semin, ont été publiés en 1925 chez Albert Langen dans la collection des Bauhausbücher (Livres du Bauhaus). Ces Principes fondamentaux de l'art néo-plastique, par leur forme d'essai synthétique, sont emblématiques de la démarche de Theo van Doesburg, et figurent en bonne place dans la bibliothèque idéale de l'art moderne au côté des ouvrages de Kandinsky, Klee ou Mondrian.
Theo van Doesburg
Theo van Doesburg (1883-1931) fonde le mouvement et la revue De Stijl ('Le Style') à Leyde en 1917 pour 'réunir les courants de pensée actuels se rapportant aux arts plastiques' et créer un art 'a-national, a-individualiste et collectif' en utilisant des moyens d'expression abstraits et géométriques, dits néoplastiques. Il en reste le principal animateur jusqu'en 1931. Il mène également une activité dadaïste à partir de 1921 sous le pseudonyme de IK Bonset qu'il s'est forgé dès la fin de l'année 1918. Il est encore cofondateur du mouvement Art Concret (1930) et d'Abstraction-Création (1931).