Le temps fixé. Petite conférence sur les images

Le temps fixé. Petite conférence sur les images
Bailly Jean-Christophe
Ed. Bayard

Des images, il y en a partout, tout le temps et de toutes sortes. Les hommes ont-ils toujours eu besoin des images, à quoi leur servent-elles et que peut-on dire à leur propos qui puisse rendre compte de ce qu'elles sont et de ce qu'elles font ?

Des plus anciennes images connues (les animaux peints sur les parois des cavernes) aux plus récentes (les photos numériques) en passant par les images originaires que sont le reflet et l'ombre, c'est tout un parcours qui se déploie : et par-delà les différences techniques, historiques, fonctionnelles, il y a quand même un fonds commun, où les images se rassemblent : les images, qui cadrent l'espace et découpent dans le monde des fragments silencieux tendent à échapper au temps, à fixer le temps. Ainsi, en suspens, elles s'ouvrent devant nous comme des réserves de sens inépuisables.

Le rock et autres trucs

Le rock et autres trucs
Espitallier Jean-Michel
Ed. Philippe Rey

Figure mythique du rock, fondateur du Pink Floyd dont il compose la quasi-totalité du premier album, Syd Barrett sort de la scène début 1968, a 22 ans, en pleine gloire, foudroyé par le succès et les drogues qui font exploser son esprit fragile. Renvoyé du groupe, il signe encore, péniblement, deux albums solos qui deviennent immédiatement des disques culte. En 1971 tout est fini. Il ne tarde pas a rentrer chez sa mère a Cambridge La légende peut commencer. Jusqu'à sa mort en juillet 2006, Syd Barrett fera l'objet d'une véritable adulation, icône vivante bien maigre lui, modèle et inspiration pour des dizaines de rock stars (David Bowie, Marc Bolan...). Une flamboyante mort artistique.

Ce livre fouille le mystère Barrett, mais va plus loin en interrogeant d'« autres trucs » la question du fan, figure récente de la modernité, celle du mirage d'une éternelle jeunesse comme horizon rêve d'un bon heur qu'incarne le rock depuis ses origines, celle enfin de notre besoin d'illusions et de leurres qui nourrit la machine a inventer des mythes. Dans un style volontiers iconoclaste, Jean-Michel Espitallier évoque sa vraie fausse rencontre avec Barrett à Cambridge en 2004, donne sa propre vision du rock mêlant érudition musicale, références littéraires et souvenirs personnels Parce que Syd Barrett, central certes, n'est que le fil rouge de quantités d'autres histoires que raconte Jean-Michel Espitallier dans ce livre baroque, drôle, impertinent.

Les mondes de Vermeer

Les mondes de Vermeer
Sterckx Pierre
Ed. PUF/Lignes d'art

Vermeer, ou le peintre du bonheur quotidien. La lumière perlée de son art traverse les siècles. Vermeer associe la philosophie de Spinoza à l'optique et à la cartographie. C'est pourquoi sa peinture, dite d'un 'petit maître', ne cesse d'enchanter le grand public et de stimuler les recherches des érudits.
Le présent ouvrage prend en compte ce fabuleux héritage, où brillent les noms de Proust, de Claudel et d'Elie Faure. Mais il y ajoute un éclairage motivé par l'extrême modernité de Vermeer : sont ici et entre autres conviés Mondrian, Roland Barthes, Michel Serres, Gilles Deleuze, Gerard Richter, pour une relecture des plus éclairante du maître de Delft.

La Couleur dans l'art

La Couleur dans l'art
Gage John
Ed. Thames & Hudson/L'univers de l'art

Au cours des siècles derniers, des disciplines aussi variées que la physique, la chimie, la physiologie, la psychologie, la linguistique et la philosophie se sont penchées sur le phénomène complexe de la couleur mais, paradoxalement, ceux qui l'abordent de la manière la plus intime qui soit - les artistes - ont rarement été sollicités pour s'exprimer sur ce sujet omniprésent et pourtant mystérieux.
Dans cet ouvrage, l'éminent historien d'art britannique John Gage se propose de combler cette lacune en abordant le thème de la couleur à travers la pensée et la pratique des artistes. La Couleur dans l'art s'intéresse à l'histoire de la couleur, mais ce n'est pas pour autant un panorama historique. En effet, chaque chapitre analyse le sujet par le biais d'une thématique précise - le langage de la couleur, la psychologie de la couleur, la symbolique des couleurs... - en se fondant sur les propos et les oeuvres d'artistes aussi variés que Van Gogh, Kandinsky, Mark Rothko ou Anish Kapoor. La synesthésie, la théosophie, la mise en scène théâtrale, la chromothérapie  font partie des très nombreux sujets abordés dans cette étude magistrale, à l'érudition lumineuse, qui permet de mieux appréhender, à traver l'inépuisable créativité des artistes, le rôle fondamental que joue la couleur dans l'art comme dans la vie.

The magic hour. Une fin de siècle au cinéma

The magic hour. Une fin de siècle au cinéma
Hoberman Jim
Ed. Capricci

Ce livre passe les films au rayon X comme aucun autre : il voit à travers tout. Spirituel, caustique, passionné et réfléchi, Hoberman envisage les films comme l'étrange phénomène à la croisée des cultures qu'ils sont devenus, dans un recueil d'essais critiques qui est aussi un livre haletant qui se dévore de bout en bout. La critique de cinéma élevée à un tel niveau est délicieusement proche de la philosophie.

Schwarzenegger, notre Arnold - Le 11 Septembre prévu au cinéma - King Vidor et Oscar Micheaux font la course à la race - Les Body Snatchers sont parmi nous - Le western, carrément à l'Ouest - Nashville versus Les Dents de la mer - Robert Redford, les tricheurs et qui veut gagner des millions ? - L'Oskar de Spielberg - Titanic, l'apocalypse encore - S. Lee, O. Stone, E. Kusturica - Comment La Guerre des étoiles a remplacé la religion et changé l'espèce humaine - La véritable histoire d'Elia Kazan - Clooney, Wahlberg, Tempête du désert.

Notre alpin quotidien. Entretien avec Emmanuel Burdeau et Jean Narboni

Notre alpin quotidien. Entretien avec Emmanuel Burdeau et Jean Narboni
Moullet Luc
Ed. Capricci

Au cours d'un entretien avec Luc Moullet, on apprendra :

que sa plus grande peur était de devenir un autre Claude Berri
que le monde d'aujourd'hui et le «progrès» constituent une parenthèse dans l'histoire de l'humanité qu'il est un cinéaste anglais d'origine arabe
mais que le trekking est son vrai métier
que le rythme d'un film doit être dynamisé par un nouveau départ aux deux cinquièmes de sa durée
que les sphaignes comptent parmi ses lieux favoris
qu'il faut cent grammes d'idées avant de commencer un scénario, changer de table quand on tourne, avoir un baron et dire du mal de ses propres films
que la meilleure cuisine au monde, c'est celle du Pérou
que les films engendrent l'essentiel de leur chiffre d'affaires après un moratoire de 24 ans
que l'on retrouve la petite mort des amoureux dans les courtes descentes des cols à vélo
que Mikhaël Hers est le grand cinéaste français de demain, et beaucoup d'autres choses encore.

Piges choisies. De Griffith à Ellroy

Piges choisies. De Griffith à Ellroy
Moullet Luc
Ed. Capricci

Ce sont cinquante textes choisis parmi mes nombreuses critiques écrites au cours de mes soixante premières années d'activité, aux Cahiers du cinéma et ailleurs.
Mon dogme n° 1, c'est de toujours faire rire le lecteur.
Dogme n° 2 : chaque film intéressant engendre une approche critique spécifique au film en question : pas de grille.
Dogme 3 : le critique doit toujours partir d'un exemple précis, avant de généraliser, et non pas du Général (et encore moins s'y cantonner).
Pour moi, l'Austérité, la Grille et le Général sont les trois Cancers de la critique. L.M.

L'architecture moderne. Principes et mutations (1750-1950)

L'architecture moderne. Principes et mutations (1750-1950)
Collins Peter
Ed. Parenthèses

Cet ouvrage de référence de Peter Collins, déjà traduit dans de nombreux pays, est une oeuvre pionnière autour de l'histoire des doctrines du mouvement moderne qui couvre un très large champ tout en restant ouverte à une vision critique toujours enrichissante. Son corpus de références croise la littérature, l'histoire, la sociologie, l'histoire de l'art, l'archéologie, l'esthétique...

«Ce livre se veut plus une histoire de la pensée architecturale qu'une histoire de l'architecture elle-même... Son intention est de donner un aperçu de ce que les architectes ont tenté d'accomplir depuis le début de l'époque moderne plutôt que d'analyser le style de toutes les constructions édifiées... À la différence de l'approche historique la plus orthodoxe consacrée à l'architecture moderne, il n'écarte pas les doctrines du XIXe siècle... Au contraire, il demande au lecteur de décider par lui-même quelles sont les idées modernes valables et quels aspects des théories du XIXe siècle ont été négligés et rejetés sans raison. De cette façon, cet ouvrage ouvre la voie à l'élaboration d'une philosophie architecturale dans l'esprit d'un véritable éclectisme.» (Peter Collins)

«On ne remerciera jamais assez Pierre Lebrun d'avoir osé s'attaquer à la transposition en langue française de cet ouvrage essentiel - mais si particulier pour qui n'aurait pas compris qu'il joue en permanence sur le reflet du présent dans le passé. On pourra maintenant le lire et le comprendre dans toute la finesse de son interprétation de l'architecture. L'histoire de l'art du XXe siècle y gagnera, autant que celle du siècle précédent.» (François Loyer, extrait de la Préface)

«Cette histoire des doctrines du mouvement moderne, qui couvre un champ très large, est animée par la force d'une critique acérée. Sa singulière originalité réside dans la façon dont Collins interroge le rôle fondamental joué, durant les deux derniers siècles, par les formes structurales dans l'évolution de l'architecture moderne.» (Kenneth Frampton, extrait de la Préface)

Iconologie. Images, texte, idéologie

Iconologie. Images, texte, idéologie
Mitchell W. J. Thomas
Ed. Prairies ordinaires

À la confluence de l'histoire de l'art, de l'esthétique, de la théorie littéraire et des cultural studies, une discipline proprement «inouïe» a vu le jour outre-Atlantique : les visual studies. W.J.T. Mitchell en aura été l'un des principaux instigateurs. Avec son Iconologie, l'auteur nous pousse à considérer l'image en ce qu'elle participe de l'intégralité de la sphère sociale, mais aussi en ce qu'elle empreint toute discipline en son épistémologie même, de la littérature aux sciences, et toute politique, de l'image-making des politiciens à leurs discours - de la «fabrication d'une certaine image» à «l'art de faire croire à la réalité de cette image», disait Hannah Arendt. Mitchell interroge ainsi à la fois la force du discours porté sur les images ou instrumentalisant les images et la performativité de ces discours sur le visible. Ses relectures de Burke, Lessing ou Marx montrent en quoi l'image est le siège d'un pouvoir spécifique, attisant les conflits entre iconophiles et iconoclastes : l'image se meut en fétiche, objet d'orgueil et de vénération, ou devient signe d'un «autre» racial, social ou sexuel, objet d'aversion et de peur. À la recherche d'une théorie critique qui ne se satisferait pas des commodités de l'iconoclasme, Mitchell s'attelle à une déconstruction des idéologies de l'image, une déconstruction qui va jusqu'à reconsidérer l'idée même d'«idéologie». D'autre part, si l'historicité du regard avait pu être prise en compte par l'histoire de l'art dès le XIXe siècle, et si l'on ne saurait aujourd'hui faire l'impasse sur la construction sociale du regard, l'idée d'une construction visuelle de l'idéologie, de la philosophie, du langage et du social en son entier restait à formuler. De cette réflexion découlent plusieurs ouvrages, dont Iconologie forme l'enquête généalogique inaugurale.

Le temps de l'insouciance. Greenwich Village les années 1960

Le temps de l'insouciance. Greenwich Village les années 1960
Rotolo Suze
Ed. Naïve

«Suze Rotolo et moi avons dû nous croiser d'innombrables fois dans ces rues de Greenwich Village à l'époque où, après la Beat Generation, ce quartier est devenu La Mecque pour les jeunes, les originaux, les artistes doués. C'était une époque magique. Aujourd'hui, les lieux légendaires ont tous été rasés et remplacés par des immeubles d'habitation, mais l'esprit du Village demeure très présent chez Suze Rotolo. Quelle gamine formidable elle a dû être - courageuse, ouverte, extrêmement attentive et d'une sagesse extraordinaire, capable d'aimer un génie comme Bob Dylan et de le laisser partir au bon moment. Je suis heureux d'avoir enfin fait sa connaissance grâce à ces pages.» Joyce Johnson, auteur de personnages secondaires

«Cette perspective - le témoignage passionnant d'une femme au coeur de la vie culturelle et politique des années 1960 - était étrangement absente de la pléthore de livres sur Dylan et la période folk.» Todd Haynes, scénariste et réalisateur de I'm not there

 

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