Amexica. La guerre contre le crime organisé sur la frontière Etats-Unis-Mexique

Amexica. La guerre contre le crime organisé sur la frontière Etats-Unis-Mexique
Vulliamy Ed
Ed. Albin Michel

« Pour comprendre la sauvagerie, l'ambition et l'impact du crime globalisé, il fallait lire Gomorra de Roberto Saviano. Maintenant, il faudra lire le livre d'Ed Vulliamy. » The Times

Amexica : 3 200 kilomètres entre le Mexique et les États-Unis. La frontière la plus longue et la plus violente du monde, no man's land hautement sécurisé par où s'écoule la plus grande quantité de la drogue consommée aux États-Unis et en Europe. Ce trafic aux règles barbares a fait 60 000 morts en six ans : femmes, enfants, travailleurs des maquiladoras - ces usines de la misère -, villages entiers décimés, charniers de corps mutilés... C'est l'horreur insoutenable de cette zone aux mains des cartels de la drogue et du crime organisé, où règne une « narcoviolence » que ni les États-Unis ni le Mexique ne parviennent à endiguer.

Dans ce document choc, classé parmi les meilleurs livres de l'année, le journaliste et correspondant de guerre anglais Ed Vulliamy, plusieurs fois distingué pour son travail, notamment par Amnesty International, dévoile les enjeux spectaculaires d'une guerre économique et politique sans nom, aux ramifications insoupçonnables. Fruit d'un voyage de deux années et d'une enquête aussi dangereuse qu'acharnée auprès des principaux acteurs et témoins, ce livre est d'une puissance rare.

Entre misère et corruption, économie globalisée et blanchiment d'argent jusqu'aux plus hautes sphères bancaires américaines et européennes, le portrait sans concession d'une zone qui ressemble à s'y méprendre à l'Enfer.

La véritable tragédie de Panaït Istrati

La véritable tragédie de Panaït Istrati
Kazantzaki Eleni N.
Ed. Nouvelles éditions Lignes

Fervent partisan de la Révolution russe, l'écrivain roumain de langue française Panaït Istrati est invité à Moscou en 1927, où l'on célèbre le dixième anniversaire de la révolution d'Octobre 1917. Désireux de rendre compte des bienfaits des réformes menées par l'État soviétique, il entreprend un voyage de seize mois à travers le pays, avec son ami l'écrivain Nikos Kazantzaki et leurs compagnes respectives, Bilili et Eleni, l'auteur du présent récit.

La «véritable tragédie» dont il est ici fait état est celle de la profonde désillusion de Panaït Istrati, qui, sept ans avant le Retour d'URSS d'André Gide, fut l'un des premiers, dans le camp progressiste, à révéler les méfaits de la contre-révolution bureaucratique orchestrée par Staline. Revenu à Paris, Panaït Istrati témoignera en effet de sa violente déception dans Vers l'autre flamme (rédigé avec Victor Serge et Boris Souvarine). Considéré comme un traître à la cause révolutionnaire, il paiera de sa solitude son courage et son goût de la vérité - une solitude seulement adoucie par la fidélité de trop rares amis (notamment Nikos Kazantzaki et Victor Serge, dont les correspondances sont ici reproduites).

«... nous recevons chacun deux petites cartes nous permettant le libre parcours sur tous les chemins de fer et les bateaux soviétiques. Heureux, nous serrons nos bricoles et commençons le fameux pèlerinage qui devrait durer deux ans et finir par un chant d'apothéose sur la Russie soviétique. Malheureusement, et sans crier gare, l'affaire Roussakov se dressa devant nous comme une hydre à mille têtes et nous brisa les reins.»

Les manoeuvres d'automne

Les manoeuvres d'automne
Dupré Guy
Ed. Bartillat

À travers l’histoire des guerres franco-allemande et franco-française , de Charles de Gaulle à François Mitterrand, l’histoire des femmes de légende comme Cécile Sorel, Anna de Noailles, aimées de Maurice Barrès, Simone, aimée d’Alain-Fournier, ou de mémorables mortelles comme Sunsarié de Larcône, « messagère » de la mort pour Roger Nimier, et « Louise de Prusse » qui initia l’auteur aux mystères de Verdun, Guy Dupré fait le récit d’une éducation sentimentale et intellectuelle. Étonnante galerie de portraits mais aussi laboratoire dans lequel l’écrivain fait passer les trois « Barrès », les « deux fils à maman » Jean Cocteau et Maurice Rostand, les « deux Julien » Green et Gracq, le « fils de personne » Weygand, le « défenseur de l’Occident » Massis et le « fils de gendarme » Breton…

« S’étant coulé dans l’empreinte en creux laissée par la génération du feu, en épousant les courbes déclinantes de l’armée et de la langue française, mais surtout virtuose d’un instrument dont il tire, c’est selon, des accents à crever le tympan ou de nostalgiques berceuses, en ces temps de consommation journalière de “grands écrivains”, Guy Dupré en est un, incomparable. » Maurice Nadeau

Oeuvres. Commentaire et autres textes

Oeuvres. Commentaire et autres textes
Sauvageot Marcelle
Ed. Bartillat

Marcelle Sauvageot (1900-1934) est principalement connue pour Commentaire, réédité ces dernières années sous le titre Laissez-moi. Ce texte bouleversant a passionné de nombreux lecteurs : une femme malade, de retour du sanatorium, reçoit une lettre de rupture à laquelle elle décide de répondre. Sa réponse constitue un cri de douleur et de souffrance, en même temps qu'elle clame son amour de la vie. Ce cri pur est aussi un adieu. Marcelle Sauvageot devait mourir quelques semaines après la parution de son livre salué par de nombreux écrivains : Charles Du Bos, Paul Valéry, Paul Claudel, René Crevel, Clara Malraux.

Composée aussi de critiques d’art et de pages intimes méconnues également présentes dans ce volume, l’œuvre de Marcelle Sauvageot gagne à être appréciée dans son ensemble. François Broche retrace l’itinéraire singulier de cette voix extraordinaire de l’histoire de la littérature.

Les murmurantes

Les murmurantes
Emmanuel François
Ed. Seuil

Un homme revient sur les traces d'une femme qu'il a aimée quelques années auparavant, dans une Inde rêveuse, crépusculaire, énigmatique.

Dans un hôtel de Cagliari, un marchand d'art provoque un rendez-vous avec l'amant de sa femme, morte brusquement à quarante-six ans. Un lien inattendu se noue entre eux autour d'une dormition de la Vierge exécutée par un maître de la Renaissance italienne.

Un grand écrivain de langue espagnole vient de mourir. Dans la maison qu'il occupait, sur une île, et au milieu des querelles d'héritage (la fille aimée, sa belle-mère haïe, l'agent littéraire, les journalistes), le secrétaire du grand homme dévoile le lien particulier qui les unissait : qui, de celui qui dictait ou de celui qui recueillait cette parole, écrivait vraiment ?

Trois nouvelles amoureuses qui, chacune à leur manière, donnent la mesure du talent de François Emmanuel : une prose subtile et sensible, des personnages et des thèmes qui se croisent, s'appellent et se répondent, pour faire de ce recueil un livre à part entière, une variation à trois voix sur l'objet perdu du désir.

En numérique chez Tropismes : Les murmurantes

Le métier de la neige

Le métier de la neige
Lambert Michel
Ed. Pierre-Guillaume de Roux

Des hommes, des femmes tombent et se relèvent. D'autres tombent et ne se relèveront plus. Certains volent à leur secours, puis se laissent soudain happer par cette mystérieuse chute générale. La neige, elle aussi, tombe à perte de vue. Silencieuse. Imperturbable. Parfaitement étanche à tous ces états d'âme qui font trébucher les êtres humains, un beau jour dans la rue, leur arrachant tantôt des cris, tantôt des rires. La neige, c'est son métier. À Paris, Moscou, Bruxelles, dans le port d'Anvers, à la terrasse des cafés, partout où la ville s'offre dans ses mille et un vertiges, la neige, devenue peu à peu invisible, omniprésente, recompose cet immense métier à tisser des destins, avec leurs énigmes brûlantes et leurs noeuds inextricables. Des chercheurs posant devant la tombe de Tchékhov, un enfant perdu aux basques d'un amant pressé, une femme qui traverse la ville avec un perroquet flamboyant sur l'épaule, un homme obsédé par le gouffre des tours, un médecin qu'une erreur conduit à renouer avec d'anciens « amis »... Tous cherchent la douleur exquise, quand le doigt touche l'endroit exact de la fracture, le lieu ultrasensible de l'existence. Là où se conjuguent le sombre et le lumineux, la perte avérée et l'espoir libérateur.

Neuf nouvelles sous haute tension, entre rêve, fantasmes et réinvention du réel.

La vie selon Hope

La vie selon Hope
Bary Isabelle
Ed. Luce Wilquin

Le jeune Sébastien Blom est un aventurier. Fraîchement diplômé, il refuse de devenir simple vétérinaire de campagne et quitte son petit village belge pour l'Inde où il travaille dans une importante société d'agroalimentaire. Il ne soigne donc pas les animaux, il ménage leur estomac ! Jusqu'au jour où, au hasard d'une rue de Delhi, il tombe sur Hope, jeune paria fouillant les poubelles, qui lui fera redécouvrir la sensation divine de guérir. Il décide alors de retourner en Belgique et d'ouvrir son cabinet vétérinaire.

Entre anecdotes tendres et drôles et épisodes douloureux, Sébastien Blom nous emmène dans ce monde particulier où la relation entre l'homme et l'animal nous dévoile peu à peu qui nous sommes vraiment. Un monde qui ne serait pas si décapant s'il ne nous était aussi conté par Hope, cet être fragile que Sébastien a fini par adopter et qui, étrangement, a oublié de grandir.

Cherche chat désespérément

Cherche chat désespérément
Khoury-Ghata Vénus
Ed. Ecriture

Dans un quartier résidentiel, un immeuble qui tourne le dos à la ville. Des chats et des vieux à tous les étages. Tout passant à la peau mate est pris pour un cambrioleur. Tout cagoulé est un terroriste potentiel, et un huissier tout visiteur nanti d'une mallette.

Une chatte prend la plume :

«Rejetée par le maire de Paris, la demande de notre maîtresse d'être enterrée dans son jardin, sous sa pelouse qu'elle entretient à coups d'engrais et de désherbants, à côté de ses chats : le noir Pacha qui collectionnait les embouts de tuyaux d'arrosage, la végétarienne Lulu égérie de Gourmet, payée en boîtes de conserve refilées à Lucifer le chat de la gardienne, l'obsédé sexuel Aristote mort sous les coups de bec d'une tourterelle qu'il tentait de violer, Bandit qui filait à la seule vue d'un képi, Rimbaud qui bêchait la terre en ligne droite comme on écrit pour y enfouir ses crottes, Messaline qui s'allongeait sous tous les chats, même les castrés, Juliette aux longs cils, Roméo aux moustaches incandescentes et tant d'autres dont l'odeur continue à imprégner ses draps et tapis. Tous enterrés de nuit, à la barbe des voisins qui n'auraient pas admis...»

L'héritier

L'héritier
Durand-Ruel Roselyne
Ed. Albin Michel

De la fin de la Révolution culturelle à l'avènement de la société capitaliste, L'Héritier est une saga de la Chine contemporaine, écartelée entre le défi du progrès et le poids de traditions millénaires. Le héros est à son image, contraint à la fois par ses aspirations et l'obligation de sauvegarder la face qui incombe à tout Chinois qui se respecte.

En 1978, le jeune Sin Ming fuit son pays à la nage pour rejoindre Hong Kong où il est recueilli par son oncle David Liu, à la tête d'un puissant empire financier. Envoyé aussitôt aux États-Unis, il réussit à intégrer Princeton. C'est le début d'un véritable choc des civilisations qui le conduira à devenir à son tour un immense tycoon. Son devoir est d'épouser une Cantonaise d'éducation traditionnelle, que lui a choisie sa famille. Mais Sin Ming, tombé amoureux d'une Française, a goûté à la liberté et n'est pas prêt à y renoncer.

Porté par un souffle romanesque puissant, L'Héritier est le roman de l'identité, et des noces entre les plus éloignés des mondes.

Jungle blues

Jungle blues
Langlois Roméo
Ed. Don Quichotte

«'Alors, on est pas bien ici ? Du bon café, de la bonne nourriture, de l'air pur... Que demander de plus ?' Je scrute le visage simple et rond du jeune guérillero. Sans y déceler la moindre ironie. Il le pense sincèrement : on n'est pas si mal chez les Farc. En tout cas, lui est ravi : il mange trois fois par jour - mieux qu'à la ferme parentale. Luis est aussi logé et blanchi par l'organisation. Et même soigné au besoin. Il s'est fait quelques amis. On lui a donné, surtout, une cause à défendre. Une bonne raison de mourir. Ça compte, pour un gosse de dix-neuf ans. La bouffe et la révolution : dans les campagnes colombiennes en crise, rien de tel pour enrôler les gamins. 'Si, Luis, je lui réponds en éclatant de rire. Tu as raison. On est vraiment bien ici...'»

Le 28 avril 2012, embarqué par des militaires colombiens, Roméo Langlois s'apprête à filmer une opération de démantèlement de laboratoires de coca, quand le commando tombe dans une embuscade des Farc. Blessé au bras par une balle de AK-47, le journaliste est fait prisonnier par les guérilleros et restera trente-trois jours entre leurs mains.

Passé de l'autre côté du rideau d'arbres après avoir couvert le conflit colombien pendant plus de dix ans en tant que reporter, il revient ici sur cette «petite éternité» au coeur de la Colombie profonde : un immense maquis constellé de champs de coca, survolé nuit et jour par les avions et hélicoptères militaires, dont les pistes boueuses et les villages n'apparaissent pas sur les cartes.

En numérique chez Tropismes : Jungle blues

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