Par un matin de jour de l’An, Leuk et Lion, écrivains et ethnologues, reçoivent un courriel en forme de défi : le portrait à la peau brune qui les toise sur l’écran est celui de Luzia, il a été reconstitué à partir d’un crâne trouvé en terre brésilienne. Une femme négroïde, au “Nouveau Monde”, près de 10 000 ans avant notre ère ?! L’étonnement et l’excitation réveillent sans tarder leur instinct d’enquêteurs : les voilà lancés dans un voyage de cinq mille kilomètres, en bus, à travers le Brésil, de Rio de Janeiro à São Luis do Maranhão.
Aussi enlevé que rigoureux, le récit de leur périple dévoile de passionnants compléments à l’oublieuse histoire officielle : les hommes et femmes qu’ils rencontrent ont en commun d’être noirs, descendants d’esclaves, d’avoir participé par leur courage, leur créativité et leur résistance, à l’édification de l’identité et de l’âme brésiliennes – et d’être restés dans l’ombre, ou à la marge. Un thaumaturge sicilien, une sainte muselée, un boxeur champion d’art brut, l’avocat aux cinq cents victoires, une cuisinière révoltée, un sculpteur de têtes en sucre, la reine littéraire des favelas, le vainqueur de la famine, le Dragon des mers et l’Empereur des libertés sont quelques-unes des personnalités exceptionnelles évoquées par Jean-Yves Loude comme autant de flamboyantes pépites dans les eaux souvent boueuses de l’histoire du monde.
Il y a ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas. La présence des morts en nous, communément appelée esprits, fantômes, apparitions, divise selon les sensibilités, les cultures, les religions.
Ces corps immatériels, Jean-Marc, médecin, psychiatre et psychanalyste, par principe rétif aux phénomènes occultes, les croise à contrecoeur. Prisonnier malgré lui des filets de sa «déraison», dans la maison de George Sand à Nohant, il bascule.
Une expérience à la fois psychique et intellectuelle qui le rendra davantage à l'écoute de l'inconnu et de ses propres disparus.
L'auteur de La Dernière Leçon, qui revient à la forme romanesque, nous entraîne grâce à une construction subtile dans un voyage haletant, sans a priori, où la fausse légèreté et le brio rappellent l'univers dérangeant de ses premiers recueils de nouvelles.
'Je ne dors jamais vraiment et me prends à rêver. Il y a en Argentine, dans la province de Juyjuy, un village du nom de Purmamarca. Son cimetière est bâti dans la roche de la montagne aux sept couleurs, de l'autre côté du village, sur un versant très raide. Les tombes sont creusées dans la pierre. Parfois, il y a de petits mausolées, et surplombant le tout, une chapelle bâtie dans une grotte. C'est un étrange labyrinthe d'escaliers tortueux et de tombes. C'est là que je voudrais être enterré. Un mausolée céladon, sans croix, dont j'ai déjà dessiné le plan et la forme.
Je ne suis pas encore décidé pour l'épitaphe.'
« - J'ai voulu vivre des sensations pures... Oublier..
- Des sensations pures, vous êtes monstrueux !
- Je veux dire détachées de tout le reste, indépendantes de toute éducation, de toute influence, de tout commandement. Nos goûts sont formés par des conseils ou des exemples. Nous ne sommes pas souvent libres de nos élans. Sans cesse ils sont contenus, corrigés, aménagés. La société nous apprend le beau, c'est Watteau, Largillière, Boucher. Elle nous impose des proportions. Elle nous invite à des dégustations sur un chemin étroit dont nous ignorons les bas-côtés. Pourtant, au-delà, nous pouvons découvrir des délices inconnues, que nous fabriquons nous-mêmes, qui nous appartiennent enfin. La volupté propre, si j'ose dire. »
Sous le masque du libertin, c'est un enfant que dissimule le marquis de Sade. Précoce, libre de ses gestes et de ses joies, il connaît la vie de château et la merveilleuse aventure des premières voluptés sous le soleil provençal. Mais le songe peuplé de regards, de caresses et de frémissements ne brille que le temps d'une saison. Jusqu'à l'instant où Sade comprend à quel point on l'a trompé. Sa « rédemption » n'en sera que plus violente.
Le récit d'une éducation érotique à retardement, avec ses zones d'ombre et ses points de non-retour.
« Je suis lucide, un gilet rose pâle quand on est moche est beaucoup moins sensuel qu'une robe moulante quand on est belle », « Un homme muet, au fond, ne serait-il pas trop silencieux ? », « J'ai envie d'aimer les gens, mais je ne sais plus comment ».
Les personnages de Claire Castillon parlent d'eux-mêmes. On connaît la chanson ? En voici les couplets. Le refrain de la vie conjugale a déjà scandé nos vies, n'avons-nous pas voulu l'entendre ? Entre étouffement, solitudes à plusieurs, ruptures, sexe virtuel, amours frigides, familles nombreuses, travers exemplaires, Claire Castillon nous écrit un chant de vérités.
Ce livre est une histoire vraie. L'autoportrait d'un enfant en colère, qui mène une guerre sans merci, contre lui-même et contre les autres. Un enfant autiste Asperger.
Aujourd'hui, forage de l'autisme est passé. Le guerrier aux bras nus est devenu un adulte serein. Alors, il a décidé de replonger en enfance. Au fil des chapitres, il nous entraîne avec lui. Il a quatre ans, huit ans, douze ans. Il a peur. Il se cogne à l'absurdité de la vie comme un papillon contre une lampe.
C'est net, juste, étrange, cruel parfois. Les larmes sont étouffées et la tendresse jaillit comme l'éclair.
Un texte fascinant dans la lignée des grands récits sur l'autisme.
Salie est invitée à dîner chez des amis. Une invitation apparemment anodine mais qui la plonge dans la plus grande angoisse. Pourquoi est-ce si « impossible » pour elle d'aller chez les autres, de répondre aux questions sur sa vie, sur ses parents ? Pour le savoir, Salie doit affronter ses souvenirs. Poussée par la Petite, son double enfant, elle entreprend un voyage intérieur, revisite son passé : la vie à Niodior, les grands-parents maternels, tuteurs tant aimés, mais aussi la difficulté d'être une enfant dite illégitime, le combat pour tenir debout face au jugement des autres et l'impossibilité de faire confiance aux adultes.
À partir de souvenirs personnels, intimes, Fatou Diome nous raconte, tantôt avec rage, tantôt avec douceur et humour, l'histoire d'une enfant qui a grandi trop vite et peine à s'ajuster au monde des adultes. Mais n'est-ce pas en apprivoisant ses vieux démons qu'on s'en libère ? « Oser se retourner et faire face aux loups », c'est dompter l'enfance, enfin.
'L’été 1991, les Serbes, les Bosniaques, les Croates commencent à se foutre sur la gueule et vingt ans plus tard on me demande d’imaginer un monument qui ne soit ni serbe ni bosniaque ni croate pour cette guerre oubliée plus que terminée.
– Seul un artiste international comme vous peut dessiner quelque chose d’intéressant, on m’a dit. Quelque chose qui ne soit pas partisan, on m’a dit. Qui prenne en compte les souffrances de tous les camps, on m’a dit. Drôle d’idée qu’un monument à la souffrance, j’ai pensé', Pierre Marquès
C’est alors que commence pour les auteurs une traversée des ruines de cette guerre balkanique, pour qui 'les souvenirs, les traces, les marques sur les façades, sur les visages, le passé devient la seule façon de voir le présent.' Un roman graphique, premier d’une longue série. 'Pierre Marquès, dit Mathias Énard, reprend et transforme les grandes problématiques de l’art contemporain, donnant ainsi une signification profonde et engagée à un médium que certains croyaient en dangerd’extinction : la peinture.'
Un inventeur - dépressif rencontre une fille qui disparaît quand on l'embrasse. Alors qu'ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise d'un coup. Aidé par un détective à la retraite et un perroquet hors du commun, l'inventeur se lance alors à la recherche de celle qui « fait pousser des roses dans le trou d'obus qui lui sert de coeur ». Ces deux grands brûlés de l'amour sauront-ils affronter leurs peurs pour vivre leur histoire ?
Le plus petit baiser jamais recensé est un vrai faux polar romantique. Suite métaphorique de La Mécanique du coeur, ce roman teinté de mélancolie regorge de gourmandise explosive. Comme si Amélie Poulain dansait le rock'n'roll et croisait le Petit Prince avec un verre de Whisky.
Maintenant qu'il fait tout le temps Nuit sur Toi
« Mathias Malzieu a le don pour les images littéraires, inattendues et fortes : » Elle
La Mécanique du Coeur
« D'une écriture imagée, tendre et poétique, Malzieu signe un conte fantastique. Onirique, sombre envoûtant . »
Le Figaro littéraire.
Métamorphose en bord de ciel
« Un conte fantastique pour (grand) enfants, entre blues dissipé et pop sombre. C'est grave, tendre et bouillonnant . »
L'express
Jardin du Luxembourg. Un homme s'adresse à une femme qu'il s'apprête à rejoindre : il lui raconte l'histoire des mythiques chaises du Jardin, lui parle de La Nausée de Sartre, fait un détour par la Fontaine Médicis... Puis il poursuit «en sa compagnie» une exploration sentimentale et savante de Paris. À chaque rue traversée sont convoqués des anecdotes méconnues, des auteurs oubliés et célèbres ou des souvenirs personnels, du temps où le narrateur visitait de nuit les catacombes, escaladait les toits de Paris ou rencontrait à la bibliothèque la femme qui l'attend aujourd'hui.
Dans ce récit aussi érudit qu'accessible, Alexandre Lacroix réussit à partager sa connaissance époustouflante de la ville et à mettre en scène un Paris intime et éternel. Et, ce faisant, il transforme ce roman géographique en un singulier voyage amoureux.