Analphabètes

Analphabètes
O. Rachid
Ed. Gallimard

J'ai été analphabète pendant dix ans. Je n'ai rien su écrire, je manquais de ce livre. J'ai perdu des êtres aimés et rencontré d'autres gens qui se sont mêlés à ma vie, mon père qui n'arrivait plus à habiter ce monde-ci, un jeune homme qui cherchait à être un bon frère, une logeuse avide de mettre tout le genre humain à l'abri, des Marocains et des Français qui ne se comprenaient pas ni ne comprenaient leurs sentiments. Tous ces analphabètes, c'est nous.
R. O.

En numérique chez Tropismes : Analphabètes

Les enfances Chino

Les enfances Chino
Prigent Christian
Ed. POL

Le jeune Chino descend dans un tableau de Goya. Les figures s'animent. Entre les lavandières au fonds et deux jeunes filles sur la colline en face : 2 km, une demi-journée. Rencontres : copains, fillettes, saints guérisseurs, âmes en peines, vieilles tordues, chiens qui parlent, jardiniers ivrognes, champions idolâtrés. Formes : aquarelles de sites, blasons météo, chansons paillardes, dialogues socratiques opérettes en kit, livrets de ballet, fabliaux, lais et mirlitonades. Sujets : démêlés avec la parentèle, violences aux animaux, deuils, controverses sur l'école, la société, le sexe. L'Histoire s'inscrit sur des plaques de rues, des tombes, des feuilles de journaux. Des mondes à la fois bouffons et effrayants roulent dans les chutes rythmiques. Et peu à peu, dans l'inachevé de l'enfance, coagule l'achèvement adulte : rideau.

En numérique chez Tropismes : Les enfances Chino

Suite à un accident grave de voyageur

Suite à un accident grave de voyageur
Fottorino Eric
Ed. Gallimard

En septembre 2012, à quelques jours de distance, trois personnes se sont jetées sur les voies du RER, derrière chez moi, dans les Yvelines. Un vieillard, une mère de famille, un homme qui n'a pu être identifié. À la violence de leur mort a répondu le silence. Il ne s'est rien passé. Nul n'a désigné la souffrance par son nom. Une voix neutre a seulement résonné dans les haut-parleurs de la gare : « Suite à un accident grave de voyageur... » Nos vies ont pris un peu de retard. À cause de trois détresses qui n'ont jamais existé.

En numérique chez Tropismes : Suite à un accident grave de voyageur

Remonter la Marne

Remonter la Marne
Kaufmann Jean-Paul
Ed. Fayard

Remonter à pied la Marne depuis sa confluence avec la Seine jusqu'à la source est une odyssée à travers les odeurs, des paysages encore intacts traversés par une étrange lumière, la rambleur. Villages aux devantures vides, églises fermées, communes démeublées mais nullement moribondes, cette France inconnue se découvre pas à pas. Seule la marche permet un rapport profond au temps, au silence, aux rencontres.

Une géographie imprévue se dessine, l'aventureuse histoire de notre pays, riche en coups de théâtre, s'y révèle à la lumière du présent. Vulnérable, la Marne est depuis toujours la rivière du sursaut. La grâce surabonde dans cette Champagne marquée par le jansénisme.

L'auteur y a découvert la France des conjurateurs, ces indociles qui résistent à la maussaderie des temps présents et conjurent les esprits maléfiques d'aujourd'hui.

Remonter la Marne, ce n'est pas revenir en arrière et pleurer le passé, mais au contraire se perdre, chuter pour mieux renaître.

Le flûtiste invisible

Le flûtiste invisible
Labro Philippe
Ed. Gallimard

Sur un paquebot qui va vers l'Amérique, un jeune homme rencontre une femme qui lui fait perdre toute innocence.

Dans un bistrot, un inconnu vient me dire : « Je vous ai eu dans ma ligne de mire, en Algérie. »

C'est parce qu'il avait froid, dans une briqueterie en Hongrie, que mon voisin, quand il était petit enfant, a échappé à Auschwitz.

Par trois fois, le « flûtiste invisible », qu'on peut appeler le hasard - ou la main de Dieu -, fait basculer des existences. Pourquoi ? C'est toute la question de ce roman.

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Un renoncement

Un renoncement
de Ceccaty René
Ed. Flammarion

« Dans la rue on la reconnaît et la poursuit. En la voyant filer à grandes enjambées martiales, dans ses capes qui font claquer leurs ailes à chaque pas qui fuit, on dit de cette grande ombre au visage enseveli sous une pluie de cheveux, camouflé sous la visière d'un chapeau mou, derrière d'énormes lunettes noires, que sa beauté rayonne encore, que son style éclate. »

En septembre 1949, Greta Garbo s'apprête à jouer dans La Duchesse de Langeais sous la direction de Max Ophuls. Le tournage est brutalement annulé. René de Ceccatty revient sur cet échec, symbole d'un renoncement qui aura marqué la vie et la carrière fabuleuse de l'actrice suédoise à la beauté miraculeuse. En se retirant de l'écran, Garbo a orchestré l'effacement auquel elle a toujours aspiré, au coeur de sa gloire et pendant un demi-siècle, jusqu'à sa mort en 1990.

Avec finesse et élégance, ce récit éclaire le mythe de l'inoubliable Reine Christine à la lumière d'archives retrouvées.

L'homme sans bagages

L'homme sans bagages
Pol Emmanuelle
Ed. Finitude

Au nom de sa sacro-sainte liberté, il a renié sa famille, fait une croix sur l'amour et l'amitié, tracé un trait sur une belle carrière. Il connaît la jouissance d'être celui qui disparaît, l'intense satisfaction d'échapper à tout fichier ou annuaire. Une semaine ici, le lendemain ailleurs, suivant son bon vouloir, en champion du libre arbitre. Il est sûr de lui, de ses choix, de sa supériorité face à une humanité médiocre arrimée à la vie quotidienne comme une moule à son rocher.

Mais il suffit parfois de pas grand-chose pour faire chanceler une organisation si parfaite : une jeune fille, et une vieille lettre...

Shâb ou la nuit

Shâb ou la nuit
Ladjali Cécile
Ed. Actes Sud

Très tôt on m'expliqua que j'étais née dans une grande maison en Suisse. Qu'il y avait des enfants qui naissaient dans les ventres et d'autres dans les grandes maisons. Je tirai de cette vérité originelle me concernant une sorte d'orgueil tout aristocratique. Les grandes maisons c'était quand même beaucoup mieux que les gros ventres sales et mous en lesquels certains bébés avaient la malchance de croître. Et puis la Suisse restait un territoire idéal, pas vraiment terrestre, recouvert d'une neige tiède comme du lait. Une sorte de lieu intermédiaire, situé au seuil de la vie, où la nuit n'était qu'une fente ouverte sur le jour au sein duquel, un matin, la peur nous expulsait.

Vie rêvée

Vie rêvée
Klossowski de Rola Thadée
Ed. Grasset

Parmi les intimes d'Yves Saint Laurent, depuis 1965, il y avait ce jeune homme, un garçon paresseux qui tient le journal d'un roman qu'il n'écrit pas - il rêve qu'il est poète. Très «tremblant au bord de la vraie vie», il s'amuse pourtant du beau monde autour de lui, tant d'amis célèbres, affectueux, rigolos. Une partouze chez Gunter Sachs, Ezra Pound à Rapallo le jour où on a marché sur la Lune, la Venise d'Andy Warhol et de Lili Volpi, le vin triste d'Helmut Berger, Hélène Rochas quand elle arrondit sa bouche, et Yves et Pierre et Paris tous les jours et le ciel qui change tout le temps, il regarde tout cela d'un drôle d'oeil. Mais d'abord les filles impossibles, bien sûr : son coeur bat pour Loulou de la Falaise, c'est un roman d'amour et ça finit bien.

L'éternel

L'éternel
Sfar Joann
Ed. Albin Michel


Les vampires, ça n'existe pas. La psychanalyse, ça ne marche pas. On était vraiment faits pour se rencontrer.

Présentation de l'éditeur

Ionas, violoniste juif ukrainien, mort au combat en 1917, ressuscite sous la forme d'un vampire dont l'obsession est de retrouver sa fiancée Hiéléna. Mais il finit par découvrir que son frère Caïn et sa belle se sont mariés et attendent un enfant. Un siècle plus tard, Ionas vit à New York auprès de la psychanalyste Rebecka Streisand et essaie de vivre en harmonie avec ses démons. Premier roman.

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