Rachel vient de porter atteinte à ses jours. Ainsi se retrouve-t-elle dans une clinique après avoir confié à sa mère les raisons de son geste. Une passion, un amour beaucoup trop grand pour un amant pervers, un homme à qui Rachel a tout offert jusqu’à sa capacité à supporter l’insupportable : le don d’elle-même à l’extrême.
Brisée par la violence subie auprès de cet homme, Rachel se reconstruit dans un lieu protégé. Pendant quatre mois et au-delà de toutes attentes, elle prend des notes, décrit avec une implacable lucidité et un humour étonnant le cheminement de sa pensée, de sa volonté et de ses exigences. Car au fil des pages la jeune femme s’impose non pas en victime mais en individu responsable de ses actes et de sa chute, qui trouve en lui l’énergie de sa reconstruction.
Au fil des jours l’écriture devient une raison d’être, la dépression s’éloigne, l’imaginaire peut reprendre sa place.
Ce livre dit combien la violence peut être acceptée et non seulement subie. Il dit le mal fait aux femmes et le rôle du regard qui leur est porté dès l’enfance. Il dit la difficulté de lutter contre ces images d’ellesmêmes culpabilisantes et destructrices. Ce livre dit aussi et surtout la force de l’art face à la souffrance.
Un meurtrier anonyme, un poète vengeur, un parfumeur amoureux, un antiquaire combattant, un enfant silencieux, un milliardaire misanthrope.
Les personnages de ces six histoires ont un point commun : leur vie intérieure est bien plus exaltante que leur vie quotidienne. Et leur part d'ombre n'est rien en comparaison de leur part lumineuse.
Une vérité que l'on tait, un exploit que l'on cache, un passé inavouable. Lequel d'entre nous ne garde pas, enfouie au plus profond, sa gloire secrète ?
L'ouverture de l'école des Sept-Lieues se déroula, comme prévu, le 1er septembre, date fixée par le ministère pour la rentrée scolaire, une journée spéciale, cela va sans dire, que, pour rien au monde, chacun, qu'il figurât ou non à l'horaire, n'aurait voulu manquer. L'émotion était palpable quand ils se retrouvèrent le matin à huit heures devant la bâtisse enveloppée d'une brume légère qui lui donnait des allures de maison hantée. Ils n'en croyaient pas leurs yeux de se retrouver là tous ensemble après deux années de palabres et de démarches, non pour participer à une réunion de plus, mais pour assister, en tant que témoins et acteurs, à la réalisation de leur rêve le plus fou. Lorsqu'ils s'embrassèrent pour se saluer, certains avaient les larmes aux yeux.
J.-L.O.
«Mari», c'est un travail à plein temps.
Farouk le sait, lui qui ne vit que pour Chloé. Même réalité pour Laurent, l'enfant des cités qui s'acharne à faire vivre une famille à laquelle il se sent étranger. Sans oublier Reynald, un quinquagénaire qui consacre sa vie à la réussite de sa trop jeune et trop voluptueuse épouse, Lauriane.
Pourtant, au royaume de Candaule, il n'est pas certain que la femme soit souveraine, et les trois husbands se rencontrent là où le cauchemar commence, là où la folie prend le dessus en rouge vif et où la vie bascule dans le fait-divers.
Des hauteurs de Cassis aux bas-fonds de Marseille, c'est vers l'irréparable que les trois hommes s'acheminent.
Justice pour Albert Camus, dont les écrits libertaires n'ont été identifiés que tardivement - ses oeuvres complètes et ses biographes les ont longtemps ignorés. Cette méconnaissance a faussé nos idées sur l'écrivain préféré des Français. Son sang espagnol - par sa mère - a battu à l'unisson des anarcho-syndicalistes de ce pays. Il sentait, 'vivant en lui', Bakounine, le père russe de l'anarchie. Quant au 'génie libertaire', il y trouva sa raison d'être.
Justice pour Lou Marin, le chercheur allemand qui a exhumé ces textes disséminés dans des revues en France, en Espagne, en Allemagne, en Argentine... Car c'est lui le vrai découvreur du Camus libertaire. Justice enfin pour Claire Auzias, l'éditrice d'Egrégores, la première à avoir publié cette anthologie et à qui Indigène s'associe pour donner à ces textes indomptables une plus large diffusion, avec l'accord de Catherine Camus. J.P. Barou & S. Crossman
Ceci est l’épopée drolatique d’une cuisinière qui n’a jamais eu peur de rien. Personnage loufoque et truculent, Rose a survécu aux abjections de cet affreux XXe siècle qu’elle a traversé sans rien perdre de sa sensualité ni de sa joie de vivre. Entre deux amours, elle a tout subi : le génocide arménien, les horreurs du nazisme, les délires du maoïsme. Mais, chaque fois, elle a ressuscité pour repartir de l’avant. Grinçant et picaresque, ce livre raconte les aventures extraordinaires d’une centenaire scandaleuse qui a un credo : «Si l’Enfer, c’est l’Histoire, le Paradis, c’est la vie.»
«J'ai rencontré ma tante en novembre 2001, le jour de l'enterrement de sa soeur. L'enterrement de ma mère, pour le dire autrement. Je savais qu'elle s'appelait Alice mais je ne la connaissais pas. Je connaissais encore moins l'histoire extravagante et fascinante de sa vie et de ses maris. Je ne lui ai pas demandé d'ouvrir la malle de ses souvenirs et de ses secrets ; elle l'a fait quand même.»
Quand Paul rencontre pour la première fois sa tante Alice, elle a soixante-treize ans. Elle est anglaise et veuve. De nombreuses fois veuve. Elle va lui raconter les joies et les peines de son incroyable existence aux quatre coins du monde. Et lui apprendre qu'amour peut rimer avec grâce et humour - même quand la vie est en larmes.
Rome, novembre 1984-novembre 1985.
Peut-on tout se dire, dans la tendresse amoureuse qui, quelques jours durant, laisse à découvert les secrets les mieux gardés de deux vies, en miroir l'une de l'autre ? Tomber les masques, au vrai plus que Rousseau, plus qu'Amiel, plus que Leiris, même ?
Le jeu secret quand la vie et l'amour ne tiennent qu'à un fil : aveu contre aveu.
Que se passe-t-il d'essentiel entre Elisa, l'immense écrivain, qui survit un peu de temps encore à son suicide, et son traducteur, Giannatale, qui désire, après l'oeuvre, traduire la plus voilée des vies ?...
Il y a deux amours fusionnels dans ce petit livre, mots et chairs, qui se passent entre deux chambres, et se poursuivent au coeur des milliers de pages écrites par Elisa. Éphémère, l'amour de Giannatale avec Polina. Éternel, l'amour pour Elisa. Tous deux partagés à la passion.
Il y a le jeu jusqu'à la mort des vérités enfin dites.
Sept femmes. Sept allumées pour qui l'écriture n'est pas un supplément d'existence mais l'existence même. Sept oeuvres dont la force et la beauté ont marqué Lydie Salvayre et décidé pour beaucoup de sa vie.
Sept parcours, douloureux pour la plupart, dont elle suit les élans, les angoisses, les trébuchements et les fragiles victoires.
Comment devient-on écrivain ? En racontant les événements et les expériences de sa jeunesse, Jean-Pierre Otte trouve l'origine de sa vocation littéraire dans la fascination qu'il éprouva très tôt pour Michel Strogoff, le roman de Jules Verne. Il en découvre l'histoire à neuf ans et, dès lors, ne rêve plus que de cabanes dans les arbres et de courses effrénées dans la steppe. À dix-huit ans, il s'inscrit comme auditeur libre à l'université, fréquente un cercle d'amis extravagants, nourrit le désir de connaître un grand amour. Dans le coeur de l'étudiant iconoclaste qu'il est devenu, le héros de Jules Verne n'a cessé de vivre, chargé d'un message qui doit sauver le monde ; mais ce monde est-il à préserver ? Jean-Pierre Otte a alors l'idée folle de récrire Michel Strogoff, imaginant une tout autre fin. Il nous livre dans ce roman d'apprentissage un formidable éloge de la liberté et du plaisir qu'il y a dans la vie même.