Sur la côte ouest de l'Ecosse, Alasdair Mor exploite la petite ferme familiale, seul après la mort de son père et le départ pour la ville de son frère. Il vit de la pêche au homard. Il aime profondément la nature sauvage et grandiose qui l'entoure. Mais un couple s'installe dans les environs, et le vol et le mal font irruption dans la vie d'Alasdair qui répond par l'incompréhension. L'homme s'en prend aux animaux d'Alasdair, et l'entraîne dans un affrontement à mort après une poursuite hallucinante à travers les collines sauvages.
Au-delà des personnages austères et attachants, les véritables héros du livre sont l'océan, le vent glacial et la lande inhabitée. Les descriptions de la mer ou du passage des saisons vers un inévitable 'c?ur de l'hiver' sont inoubliables.
Ce texte poétique et lyrique aux accents steinbeckiens est écrit dans une langue magnifique.
Présentation de l'éditeur
Voici que s'accomplit, avec ce dernier volume de la «Trilogie transylvaine», la troisième parole prophétique du livre de Daniel : Vous serez divisés...
Lorsque Bálint Abády pénètre dans cette loge où résonnent les accents déchirants de Madame Butterfly, un frisson le saisit. Adrienne Milóth est assise tout près de lui, dans la loge voisine, et au moindre mouvement, ils peuvent s'effleurer. Il ne l'a pas revue depuis un an, depuis que le destin les a séparés, mais l'épreuve est trop douloureuse... il ne peut que prendre la fuite.
Dans cette évocation poignante de la fin de l'Empire austro-hongrois, Miklós Bánffy, conteur né, restitue à merveille les fastes et les ravissements d'une société qui s'étourdit au bord de l'abîme. Il entrecroise les destins individuels, ceux d'Adrienne la femme mariée, et de Bálint l'homme public, les descriptions éblouissantes de la Transylvanie, aux soubresauts de l'Histoire, promenant sur les amours qui se décomposent et les dynasties qui finissent en impasse le regard désenchanté de l'aristocrate exilé dans son propre pays...
Comme celle de son compatriote Sándor Márai, l'oeuvre de Miklós Bánffy, quasiment oubliée depuis plus d'un demi-siècle, comparée par la critique à La marche de Radetzky de Joseph Roth et au Guépard de Lampedusa, nous transporte avec nostalgie et lucidité au coeur d'un monde aujourd'hui disparu.
Présentation de l'éditeur
En mars dernier, ce devait être autour du 10, je prenais le thé un après-midi au Café Central, place de l'Université (...)
C'est alors que les trains sont partis. Avec précision, à l'heure, à sept heures dix.
J'ai levé la tête avec étonnement.
Qu'est-ce que c'est ?
(...) Par trois fois j'ai levé la tête, et au quatrième train je me suis rendu compte que j'hallucinais.
C'est ainsi que commence l'étonnant récit que Karinthy rédige après avoir été opéré d'une tumeur au cerveau en 1936. Les locomotives qu'il croit entendre, assis au café sur une place de Budapest, bien loin de toute gare, sont le premier symptôme du mal qui le ronge et qu'il va traquer dans ses moindres détails, dans sa moindre avancée avec un humour ravageur.
Le monde autour de lui vacille, devient de plus en plus étrange, mais le narrateur Karinthy résiste : il nie, il tremble, il refuse, il lutte. Petit à petit, l'univers que lui impose la maladie devient sien : il l'explore sans relâche, s'acharne à en découvrir le sens, à l'apprivoiser.
Rien ne lui échappe, de sa volonté de ne pas accepter ce qui lui arrive au déroulement de l'ablation de sa tumeur, réalisée sous anesthésie locale, en passant par le lyrisme des hallucinations qui le frappent.
Vertigineux.
Présentation de l'éditeur
De Richard Meltzer, Lester Bangs disait: «Il écrirait sur les tablettes de chewing-gum avec la même dose de passion et de perspicacité que s'il s'agissait de lancer une fusée lunaire.» Dès les années 70, Richard Meltzer fut reconnu par ses pairs comme l'un des observateurs les plus originaux de la contre-culture américaine.
Publié en 1972 et revu par l'auteur en 1990, Gulcher élabore une mythologie intime de l'american way of life, à travers les images et les produits de grande consommation. Dans ce recueil de courts textes, Meltzer aborde des sujets aussi variés que les monstres des films japonais, les dix meilleurs boxeurs de tous les temps, la représentation des seins dans les comics, les mérites respectifs de l'alcool et des drogues, ou encore les vertus comparées de différentes marques de papier toilette ou de préservatifs...
Dans un style gonzo empreint d'autodérision, avec un point de vue incisif, parfois délirant et toujours drôle, voici un portrait inédit de l'Amérique à travers les objets de la vie quotidienne.
Présentation de l'éditeur
Bientôt le pré s'est illuminé çà et là de brefs éclairs, à la fois vifs et doux, qui répandaient une phosphorescence couleur citron. Les lucioles étaient arrivées, comme l'avait prédit mon père, et je les ai contemplées bouche bée, émerveillée, les lèvres sèches et les mains qui glissaient avec impatience sur le devant de ma robe. [...] «Moi c'est Jeliza-Rose », j'ai dit, assise en tailleur, en faisant de petits bonds sur place.
Jeliza-Rose a quitté Los Angeles pour une ferme décrépie du fin fond du Texas en compagnie de son père, un ex-rockeur héroïnomane. Livrée à elle-même, la fillette explore les alentours. De rencontres singulières en inquiétantes découvertes, elle plonge dans un monde où les trains deviennent des requins, où les écureuils se prennent pour Spiderman et où des Hommes des Marais prennent vie à la nuit tombée...
Mélange d'Alice au pays des merveilles et de Psychose, ce roman happe le lecteur, guidé dans un univers psychédélique par Jeliza-Rose. L'écriture lumineuse de Mitch Cullin donne magistralement vie à cette peinture désenchantée de l'Amérique, où le plus beau des cauchemars est aussi le pire des rêves.
Extrait de la présentation de l'éditeur
Dans la nuit zébrée de néons des ruelles interlopes de Tokyo, une jeune fille de 19 ans traîne son mal de vivre et son envie de transgresser tous les tabous. Lorsqu'elle tombe amoureuse d'Ama, jeune punk qui la fascine, c'est un monde qui s'ouvre à elle - celui des piercings, des tatouages, de la chair marquée, entre violence et désir.
«Un classique et un roman-culte.» The Sunday Morning Post
«Un conte qui vous retourne les tripes.» The Guardian
Présentation de l'éditeur
Henri Osewoudt est-il un héros de la Résistance ou un collaborateur ? Un traître ou un martyr ? Si son enfance est marquée par la mort de son père, assassiné par sa propre femme dans un accès de folie, et son adolescence dominée par l'emprise qu'exerce sur lui sa cousine Ria, son destin se joue réellement dans les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale lorsqu'un inconnu - qui lui ressemble étrangement, comme si les deux hommes étaient le négatif et le positif d'une même photo - pénètre dans son magasin. Par l'intermédiaire de cet homme, Henri entre en contact avec la Résistance et, sans fléchir, accomplit les missions les plus dangereuses...
La chambre noire de Damoclès s'empare de la question du bien et du mal de façon totalement inédite. Construit à la manière d'un thriller psychologique, le roman brouille les pistes, se joue du moindre a priori moral, et met en doute la fiabilité de toute perception et de tout jugement pour mieux nous plonger dans le récit haletant d'un destin hors normes. Un roman magistral, d'une puissance et d'une virtuosité exceptionnelles.
Présentation de l'éditeur
Le poète donne vie à la poésie, et parfois c'est la poésie qui sauve la vie du poète. C'est le cas de Din Mehmeti. Issu de la diaspora albanaise, il est né et vit au Kosovo. C'est un des poètes albanais les plus estimés. Durant la récente insurrection des Albanais du Kosovo contre le pouvoir slave, un détachement serbe, qui faisait la chasse à l'armée secrète kòsovare, a fait irruption dans la maison du poète : un pistolet-mitrailleur a visé sa poitrine. Il a eu le temps de crier en serbe : « Ne pucajte u pesnika ! » - ne tirez pas sur le poète ! Le soldat s'est arrêté, incrédule ; Din Mehmeti a eu le réflexe de lui tendre deux volumes de ses vers traduits en serbe.
Voici un choix de ses poèmes des dernières années, du temps de guerre et de doute. Marqués pourtant d'un tenace optimisme : la vie en dépit de tout. L'homme dit : Je ne souscris pas à mon destin ; l'homme refuse le destin imposé.
Présentation de l'éditeur
La poésie est intemporelle, mais parfois la publication d'un livre est urgente. C'est le cas ici. Aux raisons esthétiques la vie ajoute parfois ses propres impératifs... Ce recueil regroupe des poèmes de deux auteurs cubains : Ricardo Gonzalez Alfonso est en prison près de La Havane pour de longues années ; Maria Elena Cruz Varela a été libérée après deux ans de cachot. On déplore encore dans ce monde des prisonniers politiques dont la seule faute est de déplaire au pouvoir.
Bien sûr, nous publions ces vers pour leur beauté, pour leur force, mais également pour le bonheur du lecteur. Que cette publication puisse contribuer à la libération de Ricardo et des autres intellectuels emprisonnés à Cuba est notre voeu le plus cher.
C'est Jacobo Machover qui s'est chargé de transposer ces lignes en français.
Présentation de l'éditeur
'Qu'est-ce qu'un poème ? De l'air. Tu pars avec un vers, tu pars avec lui dans la rue. Et la rue te le bouscule. Et la voilà qui parle à travers toi dans la langue des bouleversements, dans la langue des commentaires, dans la langue des oubliements, dans la langue des dérisions, et ton appartement, elle te le met sens dessus dessous, et quand tu rentres chez toi, qu'est-ce que tu vois ? Des baluchons, rien qu'un tas de baluchons. Tu avales tout ça comme chapeau pointu, comme parapluie cassé. Jusqu'à ce que ça te soit broyé dans le ventre, et que du ventre tu entendes ta voix monter.
Tout ce que j'ai rapporté du dehors, je ne l'ai que sur le bout de la langue. Je suis venu au pays et j'ai eu l'impression de me trouver dans les coulisses. J'ai marché, juché sur des shtulzin, des échasses. J'avais soif de changement. C'est naïf. Et pourtant. Tout ce qui m'arrive, je ne l'ai que sur le bout de la langue. Et quand vient le moment de trancher un défilé nouveau dans la masse de l'eau - alors ça sort de toi à travers le feu ou à travers l'eau. (...)
Vois, vois là-bas : quelqu'un se tient-il sur les rails ? On entend le bruit des voies ferrées qu'on fourbit. Des trains qui passent. Suhasu suhasu suhasu suhasu. Il y a quelqu'un là-bas. Des mots tombent dans l'air comme des feuilles. Mais la langue, comment qu'elle me tombe dans la bouche ! Ce sont des traductions de mots. Pas de quoi en rougir. Mais de quoi faire souffrir, oui.' Avot Yeshurun, 'Le temps sphérique'.
L'oeuvre de Yeshurun s'écrit dans la tension entre le monde divin de la Promesse et la prose brutale de l'Histoire.
Dévasté par le destin tragique des réfugiés arabes de 1948, qui met à mal son idée du pays d'Israël, Yeshurun porte sur un univers fracassé, disqualifié par l'Histoire, un regard décapé par une expérience cruciale. En voulant permettre à ce monde de 'signifier' à nouveau dans l'horizon du poème, son oeuvre marche à la rencontre de l'autre, l'attestant dans son altérité absolue, avec une langue abrupte, impure et sauvage, une langue de sang-mêlé, qui accueille toutes les différences et toutes les dissonances.
Présentation de l'éditeur